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Critiques de René Le Corre (2)
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Mon Finistère : Racines du Bout de la Terre

Degemer mat e breizh ! Bienvenue en Bretagne !



Petit format pour ce très joli roman de moins de cent pages que René le Corre nous livre à titre posthume puisqu'il nous a quitté en 2002 et que son récit a été publié en 2017. Un récit tout en pudeur, dans l'amour et dans le respect des traditions bretonnes, qui oscille entre le témoignage et l'autobiographie et qui, je le précise, a été publié tel que l'auteur l'a écrit.



Les souvenirs d'enfance et d'adolescence de René le Corre dont l'écriture spontanée, émouvante, nous immerge avec une facilité étonnante au coeur du Finistère. le Finistère, "la Terre du bout du monde", si chère à son coeur et au mien, à Gourlizon, petit village de trois-cents âmes, situé à onze kilomètres de Douarnenez.



René naît donc en 1908 à Gourlizon, orphelin de père à sept ans, il est l'avant-dernier d'une fratrie de huit enfants. le petit garçon est dégourdi, téméraire, c'est qu'il n'a pas vraiment le choix, sa mère est analphabète et les temps sont durs dans les campagnes bretonnes au lendemain de la "Brezel Vraz", la grande guerre comme disent les anciens, on ne mange pas à sa faim et c'est bien souvent que le petit part à l'école l'estomac vide. L'école, qu'il intègre pour la première fois à l'âge de six ans alors qu'il ne parle pas un mot de français (seulement le breton) et qu'il quitte à douze ans, pour être gagé dans une ferme du voisinage à laquelle sa mère loue ses services, "nourri, logé, blanchi" pour trois-cents francs annuels. Il y restera durant trois ans.



Portrait touchant d'un petit garçon facétieux qui fait les quatre-cents coups avec son frère aîné Étienne, le curé de Gourlizon, paix à son âme, doit s'en souvenir encore. Portrait touchant également de l'adolescent qui s'offre son premier vélo avec ses premiers sous gagnés à la ferme et quel vélo ! Vous souvenez-vous de votre premier vélo ? Moi oui, comment ne pas m'en souvenir... Il n'était pas aussi beau que celui de René : un modèle demi-course, jaune canari, estampillé Louvet, un ovni en 1920 où la plupart des vélos étaient de couleur noire ; acheté à Quimper chez un cordonnier reconverti en vendeur de cycles. On se débrouillait comme on pouvait en ce temps là...



Vous l'aurez compris, j'ai plus qu'apprécié la lecture de ce roman. Je vous laisse donc le soin, à votre tour, de découvrir ce très bel hommage que l'auteur rend à la Bretagne, à la langue bretonne, à ses racines, à sa famille, ainsi que la dizaine de photos en noir et blanc que sa fille a eu la merveilleuse idée d'intégrer au récit dont la postface contient par ailleurs un émouvant message.



Pour conclure, conseil avisé d'une bretonne : soyez bien sages surtout ;) car l'ankou veille toujours, terrifiant, tapi dans l'ombre, et il pourrait bien s'échapper du billet que mon ami le korrigan Cascasimir a eu la gentillesse de nous poster en novembre dernier sur les contes et les légendes bretonnes (si vous ne l'avez pas lu, il est encore temps).



Crrr... crrr...crr... Vous entendez l'ankou ?





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Mon Finistère : Racines du Bout de la Terre

Cent pages formidables et archi-méconnues pour illustrer ce Finistère rural avant la grande guerre dans le pays cornouaillais : il fut dur, très dur, sa jeunesse était cueillie par la mort à la guerre, ou promise à l’exil, et ma foi pour ceux qui restaient, il fallait avoir le cœur bien accroché pour résister aux sempiternelles humiliations, aux mauvais traitements comme des bêtes de somme. On se tenait chaud les jours de fêtes mais le lendemain était plus dur, et ça faisait combien de jours dans l’année pour respirer ce que pourraient être des jours meilleurs, car ce n’est pas au champ qui vous faisait courber l’échine que serait venue une chanson ..



En ce 26 janvier 2024, j’ai une pensée pour Rene Le Corre, c’eut été assurément une deuxième mort pour celui ayant été prêté au fermier du coin pour une bouchée de pain par son père qui tirait le diable par la queue. Il se serait retourné dans sa tombe en assistant en direct au suicide collectif de la paysannerie française. À faire terrasser des blocs de granit, je vous dis cette tragédie qui se joue sous l’œil impuissant de tout un peuple qui prend fait et cause pour l’agriculture française, mais qui n’ est même pas capable de concevoir qu’il faut à l’agriculteur une v pour assurer son exploitation et que ça va bien les fins de mois où il ne reste plus rien, même pas une cacahuète. Le producteur est la cinquième roue du carrosse alors qu’il devrait être en position de force dans le marché agricole : c’est à lui d’imposer ses prix et non pas aux commissaires de Bruxelles de faire la pluie et le beau temps désormais sur l’agriculture française qu’ils veulent étêter comme des choux de Bruxelles
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