René Magritte, révolution et scandale
Tout homme a droit à 24 heures de liberté par jour.
Les premiers dessins apparus dans les temps préhistoriques ont exigé de l'homme des cavernes une grande force mentale, non seulement pour les concevoir, mais pour oser les concevoir malgré les préjugés de son temps. Il est fort possible que le premier dessinateur ait été massacré pour sorcellerie dangereuse et qu'ensuite, grâce à un commencement d'habitude, d'autres dessinateurs aient été considérés comme des dieux, puis comme de simples agents de renseignements servant les desseins de l'héraldique naissante.
Au XXe siècle, ces différentes manières préhistoriques de comprendre l'art de peindre existent toujours.
"Le véritable art de peindre", dans Écrits complets - Flammarion, 2009 ( 1er édition 1979), p. 273.
Le visible étant en lui-même suffisamment riche pour constituer un langage poétique évocateur de mystère (…) Il faut que la peinture serve à autre chose qu’à la peinture.
Conférence La Ligne de vie, 1938
Les titres des tableaux ne sont pas des explications et les tableaux ne sont pas des illustrations des titres.
Le mot "Dieu" n'a pas de sens pour moi, mais je le restitue au mystère, pas au néant.
Le mot "Dieu" n'a pas de sens pour moi, mais je le restitue au mystère, pas au néant.
[ Lettre à ]
Monsieur Richard Dupierreux - critique d’art au journal « Le Soir » - Bruxelles.
Cher Monsieur Dupierreux,
La bêtise est un spectacle fort affligeant mais la colère d’un imbécile a quelque chose de réconfortant. Aussi je tiens à vous remercier pour les quelques lignes que vous avez consacrées à mon exposition.
Tout le monde m’assure que vous n’êtes qu’une vieille pompe à merde et que vous ne méritez pas la moindre attention. Il va sans dire que je n’en crois rien et vous prie de croire cher monsieur Dupierreux en mes sentiments les meilleurs.
Magritte
3 mai 1936
135 rue Esseghem - Jette
Bruxelles
L'idée de progrès est liée à la croyance que nous nous rapprochons du bien absolu, ce qui permet à beaucoup de mal actuel de se manifester.
On a trop souvent l'habitude de ramener, par un jeu de la pensée, l'étrange au familier. Moi, je m'efforce de restituer le familier à l'étrange.
Les images et les mots trahissent