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Citation de bvb09


bvb09
20 septembre 2014
René Pommier
Les médecins de Molière avaient fort bien compris que, pour paraître profond et savant aux imbéciles, il suffisait de tourner le dos à l'évidence et de prendre le contre-pied du bon sens. Ils avaient fort bien compris que, devant un malade qui ne sort pas du coma, dont le pouls est d'heure en heure plus faible et plus irrégulier, dont la respiration s'arrête de plus en plus souvent et reprend de plus en plus difficilement, le médecin qui s'en inquiète ne peut faire autant d'impression que, si voyant passer d'un pas allègre un jeune athlète qui vient de battre un record, il fronce le sourcil et dit à mi-voix en hochant gravement la tête : « Il n'en a plus que pour trois jours ». Aussi feignaient-ils de ne s'inquiéter que devant la santé la plus éclatante et de n'être rassurés que par les progrès de la maladie. Sganarelle, dans Le médecin malgré lui, répond à Jacqueline qu'il voudrait bien examiner et qui lui, déclare se porter le mieux du monde : « Tant pis, Nourrice, tant pis. Cette grande santé est à craindre [3]». En revanche, lorsque Géronte vient se plaindre que sa fille se trouve « un peu plus mal » depuis qu'elle a pris son remède, il le rassure aussitôt : « Tant mieux : c'est signe qu'il opère »
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