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Note moyenne 3.8 /5 (sur 88 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Alep, Syrie , 1917
Mort(e) à : Paris , le 22/03/2004
Biographie :

René Rizqallah Khawam est un traducteur de littérature arabe, essentiellement d’époque classique et post-classique.

Né en Syrie dans une famille chrétienne lettrée originaire du Karabagh (Caucase du Sud), il y étudie le français chez les frères maristes avant d’entreprendre des études littéraires à l’université catholique de Beyrouth.

A partir de 1935, il donne des cours de français, d’histoire et de géographie dans des établissements d’enseignement secondaire du Proche-Orient.

Il s’installe à Paris en 1947 et passe des diplômes d’histoire, de géographie, de psychologie, de littérature française et de linguistique générale. Il suit aussi des cours de littérature arabe et devient un disciple et un proche de Louis Massignon.

De 1958 à 1982, il poursuit sa carrière de professeur d’histoire à l’École Massillon, à Paris. Quand est fondée en 1976 la maison d’édition Phébus, il y est chargé du "Domaine arabe", qu’il dirige jusqu’en 1998 ; il y publie alors une importante partie de son œuvre, pour laquelle il obtient en 1996 le Grand Prix national de la traduction.

Auteur prolixe, René Khawam compte à son actif une soixantaine de textes. Cependant c’est à la traduction intégrale d’œuvres littéraires arabes d’époque classique et post-classique qu’il se consacre essentiellement et, récusant l’authenticité des éditions imprimées, il fonde son travail "sur les manuscrits originaux", qu’il consulte notamment à la Bibliothèque nationale. Il fournit ainsi de nouvelles versions d’œuvres déjà connues en français, intégralement ou partiellement.

En 1965-1967, il publie une traduction des Mille et une nuits, dont il donne en 1986-1987 une "édition entièrement refondue", qui modifie en partie le corpus de la première.

Il traduit par ailleurs de grands écrivains classiques et assume des choix peu conventionnels en traduisant les Hikâyât d’Abû l-Qâsim-al Bhagdâdî d’Abû Moutahhar al-Azdî (24 heures de la vie d’une canaille, 1998), les pièces du théâtre d’ombres d’Ibn Dâniyâl (1997) et des érotiques arabes.

Son abondante production, qui compte en outre une traduction du Coran (1990) et quelques textes d’auteurs arabes chrétiens, est conçue dans le but "de favoriser l’ouverture aux autres et la compréhension".
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Source : http://dictionnairedesorientalistes.ehess.fr/document.php?id=139
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En 2018, Libretto fête ses 20 ans ! Une bonne occasion pour revenir avec son Directeur éditorial sur l'histoire de cette maison d'édition emblématique, et notamment sur l'un des domaines majeurs de son catalogue : la littérature orientale et arabo-musulmane. 0:45 Les Mille et Une Nuits (traduction de René Khawam) 1:27 Vingt-quatre heures de la vie d'une canaille, d'Abou-Moutahhar al-Azdî 2:45 Sublimes paroles et idioties de Nasr Eddin Hodja 3:43 le Jardin des roses et des fruits, de Saadi 4:44 Contes populaires de l'Egypte ancienne (réunis par Gaston Maspero) Domaine oriental Libretto : http://www.editionslibretto.fr/catalogue-thematique?theme=l.irreverence.orientale Site dédié pour les 20 ans de Libretto : https://libretto20ans.fr/ La page Babelio pour les 20 ans de Libretto : https://www.babelio.com/20-ans-libretto Retrouvez-nous sur : F A C E B O O K : Babelio T W I T T E R : @Babelio I N S T A G R A M : @babelio_ P I N T E R E S T : Babelio S N A P C H A T : babelio_off

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Citations et extraits (52) Voir plus Ajouter une citation
René R. Khawam
Au fur et à mesure qu'elle progresse et selon sa vieille habitude, l'humanité se déshumanise. (16 octobre 1986)

Introduction du volume 2 de sa traduction des Mille et une Nuits : « Les Cœurs inhumains ».
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René R. Khawam
Les hommes sont ainsi faits qu'ils sont souvent plus attachés à leurs mirages, dussent-ils s'avérer décevants, qu'à la réalité pleine de promesses qu'ils ont sous la main.

Préface des Mille Et Une Nuits.
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René R. Khawam
Ainsi dès 1807, il était notoire que les sources dont allaient bientôt s'inspirer l'imprimeur de Boulaq étaient des plus suspectes. Nombre de lecteurs arabes cultivés, qui ont lu comme tout le monde Les Mille Et Une Nuits dans l'édition de Boulaq, sont aujourd'hui au fait de ces insuffisances. Mais le respect de la prétendue bienséance et le poids du dogmatisme religieux empêchent d'y rien changer. La presse internationale, au mois de mai 1985, a fait état de la diffusion au Caire d'une nouvelle édition des Nuits, mieux en conformité, semblerait-il, avec la leçon de manuscrits originaux (nous n'en savons pas davantage, n'ayant pas réussi à mettre la main dessus). Mais une fois de plus les religieux veillaient, qui ont obtenu pas décision de justice que ladite édition fût saisie et détruite, de peur de mettre en péril l'image sourcilleuse que l'Islam actuel entend donner de lui au vaste monde. Nous doutons fort que de tels autodafés servent en quoi que ce soit la religion du Prophète. Ils témoignent en tout cas, a contrario, de la belle santé d'une œuvre qui, après sept siècles, fait encore trembler les cagots et le pouvoir qui les protège.

(Introduction à sa traduction des Mille Et Une Nuits, 19 juin 1986).
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Nuit de joie
extrait 3
  
  
  
  
Lorsqu’il eut développé
la finesse de Ses propos
j’ai senti en L’écoutant
un bien-être tout de douceur.
Lève-toi, ô prisonnier,
et fais ton butin
du but suprême de tes désirs !

Il se lève, dans un balancement
de rameau tendre,
ramage qu’agite la brise
légère, lorsqu’elle souffle
au point du jour.

Je L’ai étreint
de l’étreinte d’un assoiffé d’amour,
alors qu’en Lui, le vin nouveau
avait folâtré.
Ô ne cherche pas à savoir davantage...


Nous, dans un opulent jardin,
ô beauté de ce jardin
qui sous nos regards se déroule
ceint d’une couronne de perles
que les nuages porteurs de pluie
avaient déposées en présent !

Une colombe
murmure sa joie
sur les branches
et chaque rameau fléchit,
chaque rameau
chargé de fleurs,
chargé de fruits.

J’ai rejeté toute honte
dans le désir de Son amour,
et que cela m’était doux !
Transports de joie nés
avec la musique entendue,
douces mélodies
sur un luth sans cordes.

Et l’on polit la coupe,
et mon Bien-Aimé boit avec moi :
lune éclatante
entre les étoiles qui scintillent...

J’ai obtenu
ce que désirait ma passion,
la douceur de l’étreinte,
et le baume
d’une vie entière
en Sa compagnie,
sans calomniateurs et sans trouble.

Ô douceur de cette nuit !
Nous l’avons passée étendus sur des trônes,
côte à côte rangés,
couverts de rameaux fleuris,
glissant le long d’une rivière
de pur cristal.


// Ibn Al- Dja’bari (? – 1241)

/Traduit de l’arabe par René R. Khawam
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Nuit de joie
extrait 1
  
  
  
  
Nuit de joie,
dans la demeure où j’ai été reçu.
Aucun nuage n’est venu troubler
mon bonheur.
Nuit de sérénité
la plus douce de ma vie.

Dans la coupe de mon vin,
des mains généreuses
ont versé des douceurs nouvelles.
Il a poli la coupe
avec Ses propres mains,
Celui qui est plus brillant
qu’un clair de lune,
le petit de gazelle !

Clair de lune éclatant
avec le rameau d’un saule,
Il s’avance, harmonieuse vibration ;
Et Sa taille est si fine
qu’Il fléchit en marchant.



// Ibn Al- Dja’bari (? – 1241)

/Traduit de l’arabe par René R. Khawam
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Nuit de joie
extrait 2
  
  
  
  
Tout donner pour Sa rançon !
Lui, de taille mince et svelte,
volontiers, pour Son salut,
je deviendrai sourd et aveugle.

Dès l’instant où mon regard
s’est posé sur les aspects multiples
de Sa beauté,
éperdument je L’ai aimé.
Ô perfection de ce svelte maintien !
Fraîche prairie, verte splendeur !

Il a souri légèrement
lorsqu’Il a vu mon trouble.
Les dents de Sa bouche d’aromates
entre Ses lèvres
étincelaient.



// Ibn Al- Dja’bari (? – 1241)

/Traduit de l’arabe par René R. Khawam
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Mayy ZIYADA

Les Yeux

Ces yeux, où la prunelle monte la garde
pour protéger le visage contre l'indiscrétion
malveillante et la curiosité qui s'agriffe...
Ces flots mouvants qui ondulent
entre le bord des paupières
et l'extrémité des cils,
comme ceux des étangs qui s'expriment
par le murmure des vagues
et des peupliers alentour.
Les yeux... Ne sont-ils pas pour toi
un objet de stupéfaction?
Les yeux couleur de cendre, avec leurs rêves,
les yeux couleur de ciel,
avec leurs illuminations,
les yeux couleur de miel, avec leurs friandises,
les yeux couleur du café,
avec leur force attirante,
les yeux qui recueillent avec soin la force
et la douceur contenues
dans tout ce qui les entoure.
Tous les yeux,
ceux qui te rappellent
la limpidité du ciel,
et ceux où fait halte et se repose
la profondeur des mers,
ceux qui te montrent en eux
les déserts et leurs mirages,
ceux qui transportent en rêve
dans un royaume éthéré
fait tout entier de beauté,
ceux dans lesquels passent des nuages
zébrés d'éclairs, chargés de pluie,
ceux dont ton regard ne peut se détacher
sans chercher aussitôt où se trouve
le grain beauté sur la joue,
les yeux étroits, arrondis, les yeux
en forme d'amande allongée,
ceux qui s'enfoncent dans leur orbite
à force d'approfondir les mots
et de réfléchir leur sens,
ceux dont la vision est vaste
et le mouvement retenu,
ceux dont les paupières couvent la flamme
d'un mouvement calme,
comme déploient leurs ailes
les oiseaux blancs des Lacs du Nord,
ceux dont les langues de feu vertes
tournoient comme autant de vrilles
prêtes à s'enfoncer
dans les coeurs fascinés,
et d'autres, d'autres, d'autres encore.
Les yeux qui s'émeuvent,
les yeux qui méditent,
les yeux qui savourent,
les yeux qui cèdent à la pitié,
les yeux où établissent leur camp de guerre
haines secrètes et colères,
et ceux dont les eaux troubles
multiplient les secrets...

Lève-toi, va vers ton miroir,
penche-toi sur ces deux lacs pleins de sortilèges.
Les avais-tu seulement étudiés
avant ce jour ?...

Si tu veux me connaître,
moi, l'inconnue,
observe donc mieux tes prunelles.
Ton regard me retrouvera, malgré toi,
dans ton regard.


Mayy ZIYADA, poétesse palestinienne (1895-1941)
("Les yeux" extrait de "L'Efflorescence contemporaine") - pp. 376-378
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Vous êtes arrivés avec l’aube
et il y avait là,
en ce lieu où l’on tuait
sans raison, où l’on tuait
sans relâche
derrière la porte de la prison...
oui, il y avait là celle
qu’avait élue le désir,
à présent en proie à l’accablement.

Il y avait là, prêtes à la trahison,
mille mains qui dérobaient
de ma mémoire,
de mon libre sang, la vieille convoitise
que la noirceur des nuits nourrit
dans l’attente de l’aube...

Vous êtes arrivés et nous étions là,
attendant en silence l’heure,
du massacre.
L’homme sera-t-il crucifié ?
Les flammes consumeront-elles
nos maisons,
nos petits ?
Tout cela parce que nos rêves envisageaient
la venue de l’aube ?

Mais vous êtes arrivés
et nous étions là,
à nous demander d’où viendrait
celle qu’avait élue le désir.
D’où viendrait-elle ?...
Elle ne viendra pas.
Le soleil ne se lèvera pas
et au fond de la maison
déjà s’enfoncent dans la mort
les pas de mes enfants...
réduits au silence.

D’où viendrait-elle ?...
Elle ne viendra pas,
car notre prison est aveugle,
sans lucarne,
car notre chemin s’enfonce et se perd
dans un gouffre,
car nous sommes sans puissance
et sans force.
Mais vous êtes arrivés
et nous étions là.

Telle est l’histoire de notre hier
et son goût est amertume ;
telle est notre marche lente, le cortège
de notre dignité :
notre seul bien jusqu’à l’heure où se lèvera
enfin une aube libre.

Buland al-Ḥaydarī
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— Ô dame mienne, lui demanda-t-il, ô fruit savoureux à mon cœur, dis-moi pourquoi, un an durant, alors que tu dormais à mes côtés dans le même lit, tu ne m'as, de jour ou de nuit, adressé la moindre parole ? Pourquoi as-tu attendu ce jour où nous sommes ? Comment as-tu pu t'enfermer dans ce mutisme opiniâtre et surtout ne jamais déroger à ce choix que tu avais fait ?
— Ô roi, répondit-elle, n'oublie pas que je suis une étrangère, une captive qui vit loin de son pays et des demeures qu'habitent les siens. J'ai le cœur brisé de douleur : comment en irait-il autrement pour quelqu'un qui a quitté, sa famille, ses amis, son frère et sa mère ?
Le roi la reprit pourtant :
— Comment peux-tu te dire une étrangère au cœur brisé ? Qu'est-ce qui te fait dire cela, quand j'ai mis mon royaume entre tes mains, et un roi à tes pieds comme esclave ? Ton frère, ta mère, soit ! Mais d'abord qui sont-ils ?

UN MARIAGE PAR OUÏ-DIRE.
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La voix des collines s’enroue…


La voix des collines s’enroue
au fond de votre gorge : la nuit
doit avoir blessé
son écho.

Les champs piqués d’amandiers
sont devenus des sanglots
dont la tristesse vous paraît comme allégée
par l’habitude du malheur.

Les fiers épis du maïs brillent
dans vos yeux où s’irise une larme
vierge qui pleure sur l’oubli des jours.


//Mahmoud Darwich (1941 - 2008)
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