René Swennen

Hier matin, j’ai abandonné ce livre mais me suis repris ensuite : il ne me restait qu’une vingtaine de pages à lire et en ai achevé la lecture.

Le roman nous peint les parcours des trois fils du comte Andrea Slapater, colonel dans l’armée austro-hongroise qui, peu après la première guerre mondiale et la chute de l’empire s’exile en Belgique.

Les trois fils auront des destinées diverses, l’un fera partie de l’armée nazie, le second se fera moine et le dernier avocat.

Tout le contexte historique de 1919 à 1974 est évoqué, les caractères sont bien détaillés mais m’ont peu intéressé. L’auteur nous relate la fin d’un monde et son avenir n’est pas aimé par ses protagonistes.

J’ai eu particulièrement du mal à parcourir les pages consacrées au concile de Vatican II fortement décrié par René Swennen.

Je n’ai pas aimé.

Nous voici durant la période du Bas Moyen Àge, époque de le chevalerie, de la guerre, de la violence, des tournois mais aussi celle de l'amour courtois et du mysticisme.

Cette histoire commence au XIVème siècle, pendant une guerre contre les Anglais, qui ravagent la Picardie. Le seigneur Hugues de Lagny, accompagné de son fils Robert va rejoindre le roi de France, laissant sa femme. Madame Bérengère, et leur fille Françoise. Madame de Lagny, a donné à ses enfants, une véritable culture; ils ont lu Prétarque et Boccace. Elle aurait pu briller à la Cour.

Monsieur de Lagny va rejoindre le roi pour guerroyer a ses côtés. Il sera "occis à grand martyre" par les soldats anglais "qui s'étaient amusés à le percer de coups pour chaque pièce de fer qu'ils retiraient". Robert retrouvera la dépouille de son corps supplicié sur le champ de bataille et l'enveloppera dans un drap fin et ramènera le corps au château pour qu'il soit inhumé et conservera précieusement le suaire de son père.

Au fil du temps, nous le retrouvons à Paris, appelé par le roi. Il s' ennuie et pense à revenir chez lui jusqu'à ce qu'il rencontre Isabelle, maîtresse du roi dont il tombe éperdument amoureux. Cet amour sera partagé, ce qui entraînera la colère du roi.

Dès lors, il sera poursuivi par la vengeance du souverain.

Nous sommes dans le violent et mystique XIVème siècle. Le roman tourne autour du saint suaire de Turin, une fausse relique qui a cependant enrobé le corps d'un crucifié. Qui était-il? C'est ce que l'imagination romanesque de l'auteur nous invite à découvrir pendant que guerre et religion se mêlent dans cette époque terrible. La narration est rapide, incisive. Swennen fait preuve d'une rigueur classique au service de ce récit hallucinant

Ce pamphlet fit beaucoup jaser lorsqu'il parut, en 1980. Pensez donc ! Un avocat liégeois évoquait la Belgique et son interminable conflit dit "communautaire" avec humour, impertinence et érudition (ce qui l'apparente à une sorte de Dutourd wallon), et ne faisait pas mystère de ses sentiments rattachistes. La drôlerie n'y compromet toutefois pas la lucidité, les observations de Swennen demeurant en outre pour une grande part d'actualité.