Elle (Suzanne Valadon) s’échappe d’une institution religieuse pour dessiner à la craie sur les trottoirs. La rue est son estrade favorite. Insolente et hardie, elle fréquente des beuglants et les estaminets, descend les escaliers de Montmartre sur la rampe pour écouter les chanteurs au Moulin de la Galette et s’essaie en acrobate au cirque Mollier. Une mauvaise chute de trapèze met fin à sa carrière au bout de six mois. Désormais, elle sera modèle. Mais pas de n’importe quel rapin : elle débute en se déshabillant dans l’atelier de Puvis de Chavanne qui en fait sa muse pour son « Bois sacré » et sa maîtresse. Ils ont quarante ans de différence, mais qu’importe. Renoir l’emprunte à Puvis. Puis c’est au tour de Toulouse-Lautrec de la coucher sur sa toile. Entre temps, elle accouche à 18 ans de Maurice, le 26 décembre 1883. Un jour trop tard pour être un enfant Jésus. Né lui aussi de père inconnu, il reçoit le nom d’ « Utrillo », à l’âge de 8 ans, transmis par Miguel Utrillo, un jeune catalan émigré à Paris, vaguement journaliste, poète et amant de Suzanne.
Souvent absente, Suzanne… À force de courir les cabarets et les ateliers, elle a attrapé le goût du dessin. Elle dessine si bien que même l’acariâtre Monsieur Degas s’émerveille et lui décerne un lyrique : « Vous êtes de nôtres ! ».
« Litrillo », artiste maudit qui aura eu la palette la plus blanche de son époque tout en menant la vie la plus noire. Meurtri d’être né sans père et d’avoir été délaissé par sa trop jolie mère, il accolait au bas de toutes ses toiles un V protecteur à sa signature. M.U-V : « Maurice Utrillo Valadon ». Comme un génie à deux têtes.
"Ta qualité c'est ce qui te sera reproché car tu es resté dans ta ligne ou tu peux y revenir quand il te plaira"
De Georges Rouault à Henri Matisse
Alliant dans ses œuvres l’éclat des ors, hérité du style gothique, à la nouvelle maîtrise de la perspective, Fra Angelico a pleinement participé à la révolution artistique et culturelle que connaît Florence au début du XVe siècle. Il a ainsi été l’initiateur d’un courant artistique que les spécialistes ont appelé les « peintres de la lumière ».
Le génie de cet artiste est multiple et s’exprime avec une égale maîtrise sur des supports très variés. Fra Angelico, que l’on connaît surtout pour l’ample décor à la fresque qu’il a réalisé au monastère San Marco de Florence, excelle tout autant dans l’art raffiné de l’enluminure et de la peinture sur bois
Ces portraits présentent des traits si accentués dans la caricature qu'ils semblent réduits à des archétypes.
Né riche, Gustav Rau utilisa sa fortune à guérir les pauvres et à acquérir des oeuvres d'art.
Georges Rouault (1871-1958) : catalogue de l'exposition de la pinacothèque de Paris 2008