Pour son ouverture au public, le Grand Palais Éphémère a accueilli des danseurs de tout horizon sur une chorégraphie signée Boris Charmatz. Retours en images sur cet évènement exceptionnel !
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"Happening Tempête", un spectacle unique, conçu par Boris Charmatz, avec la collaboration d'une centaine de danseurs amateurs et de nombreux danseurs professionnels.
Cet évènement bénéficie du soutien exclusif de CHANEL.
Une Production Réunion des Musées Nationaux - Grand Palais et [terrain].
En collaboration avec le Festival d'Automne à Paris.
Le Grand Palais Ephémère prend place sur le Champ de Mars, le temps de la rénovation du Grand Palais, et accueillera certaines épreuves olympiques en 2024.
Pour en savoir plus : https://www.grandpalais.fr/fr/le-grand-palais-ephemere
#HappeningTempête #GrandPalaisEphémère
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La Normandie est très très verte. Quand je regarde le paysage, je vois beaucoup de verts différents, mais je vois aussi des centaines de textures, chacune donnant un vert différent.
Normandy is very , very green. When I look at the landscape I can see a lot of different greens but I can also see hundreds of textures each making a different green.

Signac l'escrimeur trouve dans l'aquarelle, qui n'autorise ni l'erreur ni la reprise, un domaine d'expression qui convient à son tempérament : rapide et efficace. Une aquarelle est bonne ou elle ne l'est pas, on la garde ou on la jette ; il n'y a pas de repentir possible. Un aquarelliste "enregistre les éléments de beauté, les images de vie qui défilent devant lui" avant de choisir un effet dans son atelier. Ce qui fascine Signac, c'est la liberté d'une technique où la main n'est qu'un "organe de transmission, soumis au cerveau et à l'oeil". Signac, qui a choisi de traduire un univers changeant, celui de l'eau, de la lumière, des reflets et du vent - a trouvé dans l'aquarelle la réponse au défi qu'il s'est lancé. Signac le marin, mais aussi l'asthmatique qui évite les endroits confinés et les fumées des poêles, jouit de l'ivresse du grand air et du contact direct avec la nature, avant de retrouver le calme de son atelier pour se livrer à un travail plus médité.
(page 93)
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Monet semble opposer simplement à l’atmosphère de mort de son époque un projet de méditation d’une légèreté profonde. Dans son jardin archi-cultivé, il veut le regarder au centre de son aquarium fleuri où méditer sur le temps qui passe, dans un monde sans histoire héroïque et sans grand évènement, où les lignes ne sont pas droites mais coulent et tout à coup zigzaguent, s’interrompent en pointillés, molles ou nerveuses, par endroits traversées d’un nœud de fleurs, fameuses roses mousseuses en guirlandes dénouées qui n’ont pas échappé à Proust.
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Avec sa forme étendue à son ombre, le nymphéa ajoute au rythme troublant d’un paysage en fuite et jamais stabilisé. Monet a voulu un « tout sans fin, d’une onde sans horizon et sans rivage » à la surface de son cher étang où vient se refléter le monde à l’envers : nuages, arbres, plantes, pour qu’une fois devant son spectacle, celui qui regarde ne distingue plus, comme lui, ni les objets ni leur place devant ou derrière, dessus ou dessous.
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Appelé menora, le chandelier à sept branches brillait dans le temple de Salomon. Il fut emporté par les Romains en 70 et reste aujourd'hui le symbole du temple disparu.
La sculpture de Chillida incite à réduire l'écart que le langage creuse entre l'esprit et le monde; à oublier le rêve platonicien sur les formes, ce leurre qui malgré Alberti, Piero, San Gallo, Palladio, a troublé tant d'esprits de Botticelli à Delacroix, et depuis encore; à écouter plutôt la voûte romane.
Yves Bonnefoy
Jane Avril (1893)
Lorsque Jane Avril se produit au Jardin de Paris, c'est tout naturellement Lautrec qui fait l'affiche. D'après Maurice Joyant, ami et biographe de Lautrec, Jane danse "comme une orchidée en délire". Le mouvement de la danseuse est souligné par le motif décoratif de la contrebasse au premier plan.
Lautrec adore les estampes japonaises., notamment celles d'Hokusai et d'Utamaro, et l'on peut voir leur influence sur cette affiche.

En 1891, Casas et Rusiñol peignirent chacun un portrait de leur ami commun Erik Satie en qui ils voyaient la quintessence de la bohème montmartroise. Avant d'atteindre la notoriété grâce à ses compositions musicales, Satie accompagnait au piano le chansonnier Vincent Hyspa dans divers cabarets dont le Chat-Noir. C'est là qu'il jouait ses « Trois Gymnopédies » dont le style tranchait avec la banalité des mélodies de café-concert. Second pianiste au Chat-Noir, il devint bientôt le directeur musical du théâtre d'ombres d'Henri Rivière. Satie vivait dans une extrême pauvreté à Montmartre, où il devait se contenter d'un minuscule logement rue Cortot. Rusiñol l'a représenté au coin du feu, dans une pièce ornée de lithographies et de dessins simplement punaisés au mur. Il y incarne l'artiste bohème, condamné à poursuivre son œuvre personnelle dans la misère et la solitude. De même, le grand tableau de Casas intitulé « Le Bohémien » ou « Le Poète de la Butte » donne à voir un Erik Satie solitaire dans la grisaille hivernale de Montmartre, avec, au second plan, le Moulin à poivre.
"Montmartre, une académie de la bohème" par Nienke Bakker, p. 303
Peindre la bohème romantique, c'est mettre sous les yeux des visiteurs des Salons et des collectionneurs de tableautins un lieu commun de la vie littéraire, c'est répondre au goût du public pour le « genre artiste », c'est accréditer une légende faite de liberté, de marginalité, et aussi de dandysme. Le grand secret, c'est que tous les bourgeois se sentent « bohèmes ».
« Vrais et faux enfants de la bohème. Construction d'un mythe romantique » par Adrien Goetz, p.210

En 1891, Casas et Rusiñol peignirent chacun un portrait de leur ami commun Erik Satie en qui ils voyaient la quintessence de la bohème montmartroise. Avant d'atteindre la notoriété grâce à ses compositions musicales, Satie accompagnait au piano le chansonnier Vincent Hyspa dans divers cabarets dont le Chat-Noir. C'est là qu'il jouait ses « Trois Gymnopédies » dont le style tranchait avec la banalité des mélodies de café-concert. Second pianiste au Chat-Noir, il devint bientôt le directeur musical du théâtre d'ombres d'Henri Rivière. Satie vivait dans une extrême pauvreté à Montmartre, où il devait se contenter d'un minuscule logement rue Cortot. Rusiñol l'a représenté au coin du feu, dans une pièce ornée de lithographies et de dessins simplement punaisés au mur. Il y incarne l'artiste bohème, condamné à poursuivre son œuvre personnelle dans la misère et la solitude. De même, le grand tableau de Casas intitulé « Le Bohémien » ou « Le Poète de la Butte » donne à voir un Erik Satie solitaire dans la grisaille hivernale de Montmartre, avec, au second plan, le Moulin à poivre.
"Montmartre, une académie de la bohème" par Nienke Bakker, p. 303