À l'orée du XXe siècle, las de la domination allemande, des compositeurs comme Debussy, Koechlin ou Schmitt s'affranchissent des académismes esthétiques et explorent d'autres voies: les innovations harmoniques et rythmiques de cette nouvelle école réinventent le language musical. Une révolution qui permet au génie français de rayonner partout en Europe, entre 1910 et 1940.
Il est des enchantements que l'on éprouve dès le premier jour, mais qu'une vie entière peine à comprendre.
Pour moi, Mozart arrive en tête de ces envoûtements lents. Si Mozart me séduit, me bouleverse, m'influence depuis l'enfance, sa lumière m'a longtemps aveuglé avant de m'éclairer, car la clarté ne se montre pas si claire.
Cela ne donnerait-il pas les clés du génie musical français?
On sait très bien que les dictatures favorisent les arts. Non seulement les tyrannies forment parfaitement les étudiants dans des écoles rigoureuses – nations de l’ex-Union soviétique –, mais, en muselant la parole civique et politique, elles les poussent à investir pleinement leur art et à s’y épanouir, unique lieu de liberté et de singularité. La France n’est guère dictatoriale. En revanche, elle a inventé l’indifférence… laquelle se révèle une autre violence, la pire selon Marcel Proust. Nos compositeurs ignorèrent le bonheur : carence des commandes, morgue des puissants, nullité des critiques, oreilles paresseuses,manque de public.
La passion de la musique confère une dimension unique qui apporte un sens profond à la vie.
GEORGE GERSHWIN
Des chansons pour la scène de Broadway à Porgy and Bess, en passant par la salle de concerts, Gershwin fonde un style typiquement américain à l’orée du XXe siècle, une synthèse des genres populaire et savant. Au moment où son nom apparaît au générique du film, on entend une citation de sa Rhapsody in Blue, de 1924.
Le tour de monde de l'opéra de Roberto Alagna
Le ténor star peut s'enorgueillir de plus de trente ans d'une carrière hors normes, qui l,a vu investir les scènes les plus prestigieuses du globe. En exclusivité pour Classica, il livre son expérience de ces lieux d'exception et de magie lyrique... émaillée de savoureuses anecdotes.
Ce n’est pas une interview, pas une biographie, il ne s’agit pas de mémoires
non plus, mais il y a un peu de tout cela à la fois dans les Conversations entre l’écrivain Haruki Murakami et le maestrissimo Seiji Ozawa. L’auteur japonais échange avec son compatriote lors de six entrevues, allant du Troisième Concerto pour piano de Beethoven à l’art de l’enseignement, en passant par les débuts d’Ozawa comme chef assistant dans les années
soixante. Ces discussions s’ancrent dans une actualité forte : lors de leur cinquième rendez-vous, le monde a les yeux rivés sur le Japon. Dix huit
jours plus tôt, vient de se produire l’impressionnant séisme au large des côtes de l’île de Honshu, provoquant tsunami et accident nucléaire. La structure de l’ouvrage est souple. Si les échanges se développent autour de sujets déterminés, ils évoluent au gré des réactions spontanées.
Confrontés à la guerre, à la répression politique ou à des problèmes de santé, nombre d’interprètes refusent d’abandonner leur passion. Tour d’horizon de ces artistes qui, à force d’abnégation et de persévérance, ont trouvé de nouvelles voies pour vivre leur musique. Et s’inventer des destins extraordinaires.
Les contemporains de Berlioz n’ont cessé de forcer le trait, et les caricaturistes ont mis en scène cette chevelure agitée à la tête d’orchestres gigantesques, dans différentes attitudes exaltées. C’est en réalité l’image que Berlioz lui-même ne cesse de construire savamment à travers sa correspondance et ses Mémoires. Sous sa plume, l’hyperbole est toujours de rigueur, au fil de ses déceptions ou de ses enthousiasmes, comme dans cette missive adressée à Liszt au moment de la création du Te Deum : « C’était colossal, babylonien, ninivite ! » Cette image d’échevelé est aussi véhiculée par sa musique, ses oeuvres s’apparentant toutes plus ou moins à des autofictions.
Écouter, c’est faire le vide de soi en soi. Écouter, ce n’est ni prévoir ni espérer, c’est accueillir. Écouter, c’est se livrer à ce qui advient. Il faut s’adonner à cette béance réceptive, cette disponibilité absolue.