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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Ils partagent le thé…



Ils partagent le thé
c’est déjà la pénombre sur la table
devant la fenêtre
la lampe commence à éblouir

il faut déplaçant lentement le corps
laisser la trame délicate de l’abat-jour
caresser doucement les yeux
qui dès lors cessent d’être aveuglés

pour peu qu’on reste attablé là longtemps
devant la coupe posée de la lampe
la nuit prend lumière de nos yeux
le jardin vient s’éveiller au noir des fleurs


// Éric Chassefière (France 1956 -)
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Georges de La Tour



C’est la nuit. L’enfant souffle. La lampe éclaire les pas des
hommes. Une rixe éclate, des mains trichent, des lèvres
raillent. Ombres et copeaux. Cape brune, le vielleur guette
l’aube.

Songe celui qui se retire. Mère – Enfant. Douceur de la
flamme. Un son de flûte. Regards qui murmurent. Nais-
sance. Lecture nocturne. Rêve de lumière.

Cri de Job. Une lampe demeure. Crâne et mots oubliés.
Elle pense au jardin du cœur. Et les larmes et les ténè-
bres. Ne pas renier. Cape rouge, traduire les versets des
âges perdus. Flèche aveugle. Des doigts se croisent, une
main s’ouvre. Bleu pays de Sébastien.

Douleur et bonheur. Découverte d’une vie. Flambeau
et bougie. Livre fermé, livre ouvert. Croix. Mondes
intérieurs. Ne pas tricher. Œuvrer. Geste de charpentier
et visage de lumière. Veiller. Tout revient à la poésie.
C’est la nuit. C’est l’aurore.


// Bernard Grasset
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L’herbe haute



Tes yeux, libres à nouveau, respirent l’air.
Les tiges sucrées, le blé qui monte, les feuilles craquantes,
tout le vert pénètre ta soif.

Des rouges, rares, mouillent leur lumière
dans le champ comme de petits jets de lave :
la métaphysique de la terre.

Au-delà du champ la forêt dressée, si drue
qu’elle brosse le ciel, chevalerie immobile,
tendue par l’ordalie du printemps.

Des secrets, des mots peut-être, traversent
les nuages et les sculptent comme des strophes
denses sur la page du ciel.

Tu retournes enfin au front d’enfant
de l’année neuve, tes jambes nues
retrouvent l’herbe haute.


// Emmanuel Merle (14/12/1958 -)
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L’aube se levait



L’aube se levait
Sans s’occuper des hommes

Le soleil
Se couchait sans savoir s’ils
Étaient encore là

Les étoiles tombaient dans le
Trou
Du vide sans arriver à l’emplir

Les fleurs
Ouvraient grand et fermaient
Des portails de cathédrale ou
De bistrot

Les êtres
Dormaient sans savoir s’ils se
Réveilleraient
Aux cris de coq de la lumière
Les arbres
En parlaient entre eux à voix
Basse

La mort
Suivait le monde comme une
Charrette de brocanteur sans
Faire le tri

L’océan rendait peu de noyés
La pluie
Frappait partout comme une
Canne
D’aveugle qui tâte au hasard

Les saisons chassaient
Loin des hommes le chant des
Oiseaux qui consolent


// Werner Lambersy (Belgique (16/11/1941 – 18/10/2021)
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Nuit ukrainienne



Le pays,
mutilé,
détourné,
trahi,

m’a haussé sur le dos des Carpathes,
et dans mon rêve éveillé, j’ai entendu
la poétesse interroger la mère,
sur ce qu’elle aurait aimé devenir, et la mère de dire :
un rossignol

Alors tous les rossignols se mirent à chanter
dans les bosquets que je portais en moi,
et j’entendis des détonations
et retentir le nom :
Maidan, Maidan

Et dans la sonorité de ce nom
c’était le nom du poète qui était
évoqué, dont nous portons la citation dans notre cœur :
La mort est un maître d’Allemagne

Mais on sait ici que la mort n’est pas venue
seulement d’Allemagne, elle est venue
avec deux sortes de visages,
et immense est le pays, où en son honneur
on plante des fleurs et on tresse des couronnes de gloire


//Reiner Kunze Allemagne (16/08/1933 - )

/ Traduction de Joël Vincent
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Ya Mo

PATRIE
Globe bleu
un corps céleste qui tourne lentement

Les êtres humains, le monde, vous, nous-mêmes

L'ancienne légende est écrite sur une peau de mouton —
journal de l'humanité d'autrefois

Une marée océanique entre en collision avec une bouteille antique Des
voix scellées à l'intérieur

Préhistorique, AD... siècle actuel

Le premier bébé enveloppé
profite d'abord de la vraie civilisation

Écrivez dans l'histoire ce qui est passé
Établissez un phare sur ce qui s'en vient

Ce qui reste est une épopée, un conte de fées
et aussi une pyramide -
blessure de la terre

Océan, terre... pas encore de zones interdites

Mais fermer un œil
c'est perdre la moitié du monde

Malheureux en effet
Un humain est toujours divisé en deux moitiés
— une moitié face au soleil
— une moitié face à l'ombre

Soleil, Voie lactée, galaxies au-delà... Les

« continents », une conception historique Les
fusées cherchent d'autres espaces

Le monde n'apparaît pas assez grand
non pour parler de notre petite maison

Murs, barbelés, bordures... lignes de frontière

Maison, vous êtes divisés en plusieurs classes et pôles
la longue terre silencieuse enneigée, la zone de pergélisol
le désert qui a encore la vie des
algues, des mousses, des lichens.. coquelicots

Ramassez un coquelicot à floraison précoce
pour vos amis, frères, voisins lointains...

家园
地球的仪蓝色
缓缓转动的天体

人类,世界,你,自己我们

古老的传说写在羊皮上
-往昔的日记人类

海潮冲上一个古瓶
缄封着声音

史前,公元......世纪本

第一个进襁褓的包婴儿
最先享受真正的文明

给过去的历史写下
给要来的注明航标

留下了史诗,了童话留下
也留下了金字塔
-上的伤疤地球

海洋,陆地......还禁区没有

闭上一只眼睛
即失去半边天地

的确不幸
人,总被分成两部分
-一半向阳
-背阴一半

太阳,银河,河外星系......

大洲,历史概念成为
火箭,寻找另一些去空间

européenne International已显得不够大
何况我们小小的家

墙、铁丝网、界边……国境线

家啊,你被分成几极
长眠的覆雪层、永久冻土区
荒漠极地还是有生命
藻类、苔藓、地衣……罂粟

拾一束早开起的罂粟
给朋友,兄弟,遥远的邻居......
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Ya Mo
(Chine, 1942)

MOUETTE

De petites ailes - et au-dessus d'elles se trouvent de
grandes vagues de la mer qui roulent

et se retournent. Corps propre,
il se nourrit de rosée et de soleil.

Son bec long et fin ramasse des étoiles
et une mer énorme.

Il affronte les marées, appelant
ses compagnons silencieux.


海鸥
翅膀上小小的
翻卷着大海的波浪

身子净洁
饱吸露珠,阳光

细长的尖嘴
衔来星空和汪洋

迎着潮汐呼叫啊
唤着沉默的同伴
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Song Wei
(Chine, 1964)

POÈME DU CORPS

— Au milieu du printemps de l'année du bois, je me postai sur la colline arrière des Nuages ​​de Soie Rouge, en train de méditer. Ce poème m'est venu pendant la méditation.

Le jour du balayage des tombes est terminé, mais le corps est toujours en train de se régaler.
Organes internes ouverts comme une épicerie : accueillir les invités
Les invités sont le vent, le maître est l'air : ils échangent
Le foie est le dieu de service aujourd'hui, sa gueule de bois
enfin terminée. Une épiphanie soudaine dans les yeux : les
eucommias et les poires ne sont pas des arbres mais des médicaments et des fruits.
A tous, je fais la sourde oreille.
Je ne suis pas surpris que les vaisseaux d'organes balayés par le flux d'air
dégagent une faible lumière.
Entre les deux, le poumon est si simple. Il exhale une respiration grossière
et se rafraîchit à plusieurs reprises.
Laissez la poussière se déposer au niveau du coccyx. Les feuilles émettent un
claquement, un écho de leur faim ?
Y a-t-il des intestins affamés cachés dans mon ventre bombé ?
Mes intestins affamés transportent-ils des déchets ?
Écoute, c'est plus qu'un pet. Mon pipi et ma merde dorée
sont de la nourriture ressuscitée (ils m'ont quitté et ont trouvé leur chemin.) L'
estomac est de la terre jaune façonnée en un appareil
mais vide : entre les trous, les dieux des organes internes
partent un à un. Dans cet intérieur clairsemé
même les pensées prudentes, ou les idées saisonnières
ne sont que de petites confusions, tout au plus les brouillons internes
d'un poème. Alors un oiseau se pose sur ma tête pour chier.
L'oiseau pense que je suis figé comme un poulet en bois,
ne prêtant aucune attention à ce qui est beau autour de moi
Pas de cœur luxuriant. Même ma vessie vigoureuse est au repos
Même pas une menace pour moi-même.
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Ya Mo
形象
我垂下头,夕阳中在
浓密的白发滚动

我看见
草原和一个大海往方向收拢
星群纷纷奔回它们的发源地

水手走过的路没有足迹
只有起点和终点

被埋葬的岁月
没有坟场,没有墓碑
自己才知道它们散失在哪些地方

金字塔,都是庞大的长城现象
我不是
它们在天空划出均整而对称的线条
我不规则

我的阴影很小
尽管
我在一直伸展
它们在剥落

在它们强踞的里地盘
流荡着空虚

我听见新鲜的呼唤
我知道,属于年青的自己日子

浓密的白发
枕在丰满的胸上
仿佛又是一个起点
在荒原上
我了哭
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PETITES NOTES DANS MA VIEILLESSE
Song Weil


Je retourne au village et vois plein de poivrons rouges
bronzer sur l'aire de battage avec moi,
donnant de la chaleur à l'été.
J'ai mis mes mains à mon sourcil pour faire une tonnelle
comme si j'installais un climatiseur devant mes yeux.
En fait, mon front et mon cou font du sel.
Beaucoup de sel. Regardez, nous avons rendu cet été si salé !
Et je ne suis pas assez hospitalier envers moi-même, sinon
pourquoi devrais-je m'apporter cette pleine tasse d'alcool ?
Oui, parce que j'en ai enfin eu la moitié.
En tant qu'idéaliste holistique antique, j'exige que tout soit complet,
y compris les restes de nuages, de braises et de mort.
Cependant, je peux accepter ce qu'il y a de mieux : pas de vieillesse.
Trop de gens donnent le reste de leur vie pour être un martyr.
Une vie est trop courte pour s'adapter, autant partir.
Je suis tellement extrême. Soit je m'envole pour manger des gens, soit je plonge
dans la mer pour regarder les étoiles – le ciel s'effondre,
l'eau de mer déborde. Si ma vieillesse coïncide avec cette terre,
pourquoi ne sommes-nous pas condamnés le même jour ? Si la terre ne peut pas attendre
mon échéance urgente mais douce, je dirai au monde :
Venez plus tôt !
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