AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Revue Fiction (472)


La nuit m’apparut comme une caverne sans fin dépourvue d’issue ou d’abri ; le corps de Jeanine ressemblait à un cadavre de marbre froid, pétrifié par le vent goutte à goutte d’un minéral séculaire.
Commenter  J’apprécie          30
Des murs, j'en voyais souvent en rêve. Gris et hauts, si hauts qu'ils paraissaient se rejoindre là où l'œil ne parvenait plus à distinguer qu'une brume blanchâtre. Je me retournais alors sur ma couche, je guettais le souffle régulier de mes voisins, me demandant s'il leur arrivait de faire le même rêve. Mais jamais je n'ouvrais les yeux. À quoi bon ? La pénombre nocturne ne m'eût pas empêché d'apercevoir la Paroi, si grise, si haute. Je préférais me forcer à croire qu'il ne s'agissait que d'un rêve.



Il y avait une grande entaille juste au milieu de son front. Une entaille bien nette, livide – on aurait cru une orbite vide ou un sexe de femme. Vision troublante, mais fugitive : presque aussitôt, un flot de sang charriant une sorte de bouillie grisâtre a noyé la blessure, a coulé le long de sa blessure et caché son regard étonné.
Commenter  J’apprécie          30
CE jour entre tous les jours…

C’est à ce dimanche, aux plaisirs mous et insipides, qu’est due la chiquenaude initiale.

Il défile devant les yeux de ma mémoire, chacun de ses détails fidèlement fixé à sa place.

C’était un dimanche de mai aux strictes et coutumières ordonnances.

À deux heures de l’après-midi, dans la salle à manger qui sentait le céleri et le ris de veau, mon père apparaissait en redingote puce et chapeau bolivar, suivi de près par ma mère en robe de surah et en épais corsage de jais, fleurant la peau d’Espagne.
Commenter  J’apprécie          31
AU loin, dans l’immense plaine grise, parmi le frissonnement sans fin des herbes qui montaient jusqu’au genou, Hardin repéra tout à coup trois points minuscules qui paraissaient bouger. Il saisit ses jumelles, les régla… Au bout d’un moment, il put en effet distinguer trois créatures bizarres – des sextupèdes, eût-on dit – qui se dirigeaient vers l’astronef avec une hâte prudente. Une mise au point plus précise lui permit bientôt de constater qu’il s’agissait là d’étranges montures dont la taille dépassait sensiblement celle d’un percheron ordinaire ; chacune d’elles possédait son cavalier et, sans aucune doute, elles se dirigeaient vers l’engin.
Commenter  J’apprécie          30
C'est le moment que choisit une petite vieille, comptant parmi ces propriétaires, pour décider que la science avait été assez loin comme ça. Elle reprit la fameuse boutade sardonique d'Asimov datant de l'époque où le satellite américain avait été décrit pour la première fois au public: « Si Dieu avait voulu que les ballons de basket-ball volent, il leur aurait donné des ailes. »
Commenter  J’apprécie          30
La Lune est déserte, absolument déserte. Il n'y a personne là-haut, il n'y aura que vous. Convainquez-vous bien de ceci. S'il y avait des êtres sur la Lune, nos appareils les auraient détectés immanquablement. »
-« Je sais, monsieur. »
Commenter  J’apprécie          30
Je venais de terminer un article et il était très tard. Satisfait de mon travail, je me laissai aller au fond de mon fauteuil. C'est à ce moment-là que le Diable apparut : cornu, fourchu, poilu. Un minuscule cha- peau melon posé entre les deux cornes. Traditionnel -si l'on excepte le chapeau. Je l'imaginais moins petit.
Commenter  J’apprécie          30
Les pieds posés sur son bureau, le Colonel Herbert Cooper, Chef du Ren- seignements du Corps Expéditionnaire des Nations Unies (Théâtre d'Opérations Extra-Terrestres) méditait. Sa respiration était lente et régulière, ses yeux étaient clos: les mains croisées sur l'abdomen, les lèvres étirées en un sourire attendri, le Colonel Cooper pensait à des nourritures.
Commenter  J’apprécie          30
Un sourire de triomphe apparut sur le visage du gros camionneur. II empocha lentement les deux billets de dix dollars. L'autre homme se mit à brailler :
-« Hé! Vous avez arrangé ça à l'avance, tous les deux ! Je sais fichtrement bien que Louis a mis l'Allemand K. O. au premier round. »
-« Tu as entendu ce que le gars a dit. L'argent est à moi. »
Commenter  J’apprécie          30
Possession illégale par BOB LEMAN

Une femme vraiment mauvaise habitait un village de la Nouvelle-Angleterre ; en fait, c'était une sorcière et elle était âgée de plus de trois cents ans.
Grâce à des procédés surnaturels, elle était cependant parvenue conserver tous les attributs de la jeunesse, mais elle n'avait pas pu modifier sa date de naissance. Au physique, elle était aussi fraîche, aussi pimpante et, tout bien considéré, aussi appétissante que les pages centrales de certaines revues qu'on trouve chez n'importe quels marchands de journaux. Mais elle avait vécu dans la même ville pendant plus de soixante-dix ans et elle ne souhaitait pas que son apparence juvénile excite les commérages : aussi se cachait-elle sous d'épais voiles, lors des rares fois où elle sortait dans les rues, et marchait-elle toujours du pas traînant d'une très vieille femme... L'obligation de se déguiser était, pour elle, un grave inconvénient, mais surtout la conséquence inévitable de la pratique de la magie noire dans un village. Une grande ville, avec sa tradition d'anonymat et de tolérance, lui aurait permis de dissimuler beaucoup plus facilement un mode de vie inhabituel. Mais elle habitait une petite communauté agricole, car le Malin communique avec ses serviteurs terrestres par des techniques instituées dans des temps très anciens et impliquant encore de nos jours certaines exigences qui ne peuvent être satisfaites que dans un cadre rural. Il n'existe pas, en fait, de véritables sorcières dans les agglomérations importantes.
Commenter  J’apprécie          30
Chaque mois, ouvrir "Fiction" ou "Galaxie", c'est emprunter une route de montagne sans garde-fous et savoir qu'au premier virage, à la première nouvelle, ce sera la glissade, la chute.
Chute sans parachute dans un univers logique et fou, cohérent et délirant où même la drôlerie finit par glacer.
Essayez "Fiction" et "Galaxie".
A petites doses, sans que vous vous en aperceviez, cela vous mènera droit à l'intoxication.
C'est agréable et et surtout bigrement excitant ! ...
(extrait du n°607 du journal "Pilote" paru le 24 juin 1971)
Commenter  J’apprécie          30
L'esprit de Jérémy Shaffery était quelque peu semblable à celui d'Einstein, bien que ce ne fût peut-être pas sous les aspects les plus importants.
Quand Einstein avait compris pour la première fois que la lumière avait une masse, il s'était assis et avait écrit à un ami à ce sujet, en lui décrivant cette pensée comme amusante et contagieuse.
Shaffery l'aurait également estimée ainsi, bien que naturellement il parût peu vraisemblable qu'il ait perçu à priori la portée des équations de Maxwell.
Shaffery ressemblait un peu à Einstein. Il accentuait cette ressemblance, particulièrement en ce qui concerne la chevelure, jusqu'au moment où ses cheveux commencèrent à se clairsemer.....
(extrait de "Shaffery parmi les immortels" nouvelle de Frederik Pohl contenue dans le recueil par aux éditions "Opta" en avril 1975)
Commenter  J’apprécie          30
Un bruit leur tomba dessus, comme si le tissu de l'espace-temps se déchirait. L'horizon s'illumina comme si un deuxième soleil avait fait son apparition. Un vent chaud arriva d'un enfer brûlant et le sol fut secoué comme un drap dans un ouragan.
Commenter  J’apprécie          30
Chronique TV par Jean Pierre Andrevon
Aux "Dossiers de l'écran", mercredi 27 octobre (1ère chaîne), diffusion "des naufragés de l'espace" qui avait primitivement été annoncée pour les dossiers du 2 juin (voir Fiction n°213), puis supprimée au dernier moment pour être remplacée par celle de documents soviétiques et américains....
(extrait de "Les naufragés de l'espace et l'espace de la SF" , chronique du "Fiction" numéro 218 de février 1972)
Commenter  J’apprécie          30
Chronique TV par Jean Pierre Andrevon
"Les jeux sont faits" a été réalisé en 1947 par Jean Delannoy, sur un scénario et des dialogues de Jean Paul Sartre, qui travaillait là pour la première et la dernière fois directement pour le cinéma.
Ce film a été programmé sur la première chaîne le lundi 19 juin à 14h30, en somme dans la série des films sacrifiés.
C'est pourtant un excellent morceau, peut-être pas tout à fait de cinéma, mais au moins de théâtre filmé avec talent, un talent que je n'aurai pas cru capable de pousser aussi dru sous les sabots de Delannoy...
(extrait de la chronique "Monsieur Sartre" du "Fiction" numéro 225 de septembre 1972)
Commenter  J’apprécie          30
Les premiers martiens qui atteindront notre planète y débarqueront certainement en plein été. C'est ce que semblent vouloir prouver les distributeurs, puisqu'ils choisissent les premières chaleurs, voire même la canicule, pour sortir les films de science-fiction.
Après "Des monstre attaquent la ville..." et "Conquête de l'espace", voilà que la société Universal-International s'avise enfin de confier à une salle du boulevard de Clichy l'excellent film de Jack Arnold, "L'étrange créature du lac noir" ("The creature from the black lagoon, 1954).
Je dis bien excellent car, malgré son budget limité, cette bande a été soigneusement réalisée. Le suspens y est distribué avec une telle égalité que pas un instant l'intérêt du spectateur ne diminue....
(extrait de la chronique issue de la revue des films "L'écran à quatre dimensions" - "Un monstre inédit" de F. Hoda)
Commenter  J’apprécie          30
Introduction
En 1959, la revue "Fiction" publiait pour la première fois un numéro spécial consacré à des nouvelles de science-fiction française. Le succès de ce numéro fut grand ; la preuve était faite que les auteurs français pouvaient rencontrer un accueil favorable auprès d'un public plus habitué jusqu'alors aux productions anglo-saxonnes.
Dans les années qui suivirent, cette faveur ne se démentit pas, puisque trois autres anthologies - en 1960, 1963 et 1964 - furent publiées par "Fiction" avec un égal succès.
Cette nouvelle anthologie renoue avec cette tradition après une interruption de trois ans. Cette interruption a correspondu à ce que l'on peut appeler une crise de la science-fiction française (crise sur laquelle se penchait notre collaborateur Gérard Klein, dans une chronique parue en septembre dernier dans "Fiction")....
(extrait de l'introduction - parution 1967)
Commenter  J’apprécie          30
PREFACE
Après tant d'anthologies consacrées aux grands classiques de la science-fiction et autres chefs-d'oeuvre de la science fiction, il fallait bien se décider à faire écho à une autre SF : Un SF qui se fait aujourd'hui et qui a déjà, sinon ses classiques, du moins ses piliers.
La New Thing. La nouvelle vague, la spéculative fiction. Celle qui fait parfois grincer des dents dans les chaumières, mais aussi celle qui a su gagner un nouveau public et à laquelle les éditeurs n'hésitent plus à ouvrir leur porte.
Quelle que soit la façon dont on l'appréciera, elle est le résultat d'une évolution inévitable. Comment s'étonner que la SF ait changé au cours de la dernière décennie alors que, le monde, lui, n'a pas cessé de changer ?
La SF se sert du présent pour imaginer le futur....
(extrait de la préface signée Jacques Chambon - parution 1973)
Commenter  J’apprécie          30
Introduction
Un panorama s'échelonnant sur vingt-trois années, c'est ce que représente cette anthologie de douze texte, dont les dates de parution originale vont de 1939 à 1962.
On y trouvera donc en résumé un reflet de l'évolution de la science-fiction et un aperçu de ses diverses tendances, des plus traditionnelles jusqu'aux plus modernes.
Inutile de souligner l'importance des écrivains ici rassemblés. Chacun d'eux a contribué de façon notable à l'histoire de la science-fiction. Sauf Edward Elmer Smith, l'un des pionniers du genre (dont c'est ici la première nouvelle traduite en français), ils sont tous connus et appréciés par l'ensemble des amateurs....
(extrait de "Fiction spécial 11" paru en 1967)
Commenter  J’apprécie          30
J'embarquai sur l'écumeur et bondis dans le ciel, en murmurant une prière à Aphrodite. Au-dessous de moi, Cassandre agitait le bras. Derrière moi, le soleil tissait plus serré son filet lumineux. Nous filions à l'ouest, et le moment est venu de placer ici une transition habile, mais il n’y en a pas. De Kos à Port-au-Prince, le trajet nous prit quatre heures d'eaux grises, d'étoiles pâles et de de à colère pour moi, à observer les lumières colorées.
Commenter  J’apprécie          20



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Revue Fiction (106)Voir plus

Quiz Voir plus

Interro surprise (2) :))

Arthur Rimbaud a publié un recueil de poèmes en prose, intitulé " Une saison ........"

blanche et sèche
vers l'automne
au paradis
pleine d'envies
pluvieuse
en enfer

15 questions
81 lecteurs ont répondu
Thèmes : culture générale , littérature , histoire , musique , peinture , écrivainCréer un quiz sur cet auteur

{* *}