"Aujourd'hui, certains voudraient occidentaliser notre style, par exemple en faisant tourner des étrangers glabres. C'est dommage, on perd un peu de notre identité alors qu'on peut être fiers d'avoir un porno unique au monde". Le conservatisme observé pendant une si longue période pourrait vaciller malgré la réaffirmation d'une singularité insulaire. Après des années de résistance, les poils seraient-ils finalement sur le fil du rasoir ?
Pour que le viol soit qualifié au Japon, il revient à l'accusation de prouver qu'il y a eu usage d'une force écrasante, de menaces, ou que la victime était dans la totale incapacité de résister. En somme, il faut prouver que l'on a fait tout son possible pour échapper au viol, éludant la question du consentement et excluant les cas de domination psychologique. Dans les cas où la victime était inconsciente, on parle alors de "quasi-viol".
[L]’imaginaire autour du corps japonais fait vendre. Des geishas soumises (mais envoûtantes) aux corps hors norme des sumos, les poncifs sont toujours extrêmes. Les représentations du corps au Japon ne sont en tout cas jamais neutres et semblent se construire, depuis l’ouverture du pays au monde il y a 150 ans, en regard d’un prétendu "corps occidental", conquérant et sûr de lui.
Emil Pacha Valencia, Le Japon en corps ?, édito
Un corps n’est pas une entité isolée, il ne peut être compris qu’à travers la société qui le façonne : corps acceptable, corps enviable, corps tabou. Et les premières victimes de ces représentations hégémoniques sont les femmes.
Emil Pacha Valencia, Le Japon en corps ?, édito