AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Magazine Tempura (16)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Tempura, n°7 : Japonaises

Dans son numéro 7, le trimestriel Tempura nous offre un dossier sur les femmes japonaises. Dossier aussi intéressant que bien étoffé, comme toujours. A travers des articles sur la situation des mères célibataires, des militantes féministes, sur la difficulté de faire bouger les mentalités dans un pays qui reste encore profondément axé sur la masculinité. Un chiffre éloquent est rappelé à plusieurs reprises : en terme d'égalité hommes-femmes, le Japon est 120ème sur 156 pays selon un classement par le Forum économique mondial. Il y a donc encore du chemin à faire, même si des progrès s'établissent petit pas par petit pas.



On retrouve également avec plaisir les contributeurs habituels du magazine comme le journaliste Jake Adelstein. Il présente notamment le témoignage d'un ancien yakuza, Koji Sakamoto qui s'est rangé des voitures lorsque son "oyabun" (parrain d'un clan) a changé de personnalité en mettant en arrière-plan le code d'honneur des yakuzas. Sakamoto perdit alors tout respect pour lui. Après un passage par la case prison, il décide alors qu' "il serait peut-être temps de passer le restant de mes jours sur cette terre à faire quelque chose de bien, de bon pour la société, de bon pour les gens." (page 115) Il entreprend une formation d'infirmier et travaille depuis dans cette profession. Au moins, vu son passé de violence (et ses propos dans l'article sont des plus explicites), la vue du sang et de graves blessures ne l'incommode pas... Un parcours atypique comme il doit y en avoir peu.



Deux femmes ont particulièrement retenu mon attention. La première, Junko Watanuki, enseignante en école d'hôtellerie, est partie en Antarctique pour cuisiner lors d'une mission scientifique. Trente personnes à nourrir, des conditions drastiques, un mari et un enfant restés à Tokyo, voilà une expérience remarquable et qui casse l'image de l'épouse nipponne effacée derrière son époux.

La seconde s'appelle Yoko Ichikawa. Elle est artiste de la laque. Alors que les supports habituels de cette matière sont le bois et le tissu, elle décide de trouver sa voie autrement et redécouvre une technique qui était en vogue à l'époque Nara, au VIIIème siècle : le "shippi" ou objet en cuir laqué. Il lui fallut environ sept années pour parvenir à trouver les bonnes techniques, les bons dosages, en enseignant à côté dans un lycée pour subvenir à ses besoins. Malgré les difficultés, la passion qui la tenait lui a permis de les surmonter. Elle est aujourd'hui reconnue pour son travail mais cherche toujours à affiner sa technique et à élaborer ses propres matériaux. Instructif et passionnant article à lire.



Si le Japon vous intéresse mais que vous en avez assez des revues plus ou moins touristiques qui rabâchent les sujets bateaux comme les cerisiers en fleur ou la japanimation, aussi intéressants soient-ils, ce gros magazine qui sort des cadres et des sentiers battus ne pourra que vous combler.
Commenter  J’apprécie          272
Tempura, n°4 : Croyances japonaises

Quatrième numéro du magazine trimestriel Tempura, consacré à un Japon au-delà des clichés touristiques, culturels et sociaux. Ĺe mook fête donc son année d'existence, qui plus est dans un contexte particulièrement tendu et aléatoire. O-tanjôbi omedeto-gozaimasu🎂! Et que la route soit longue!



Pour en revenir au contenu, ce numéro consacre son dossier aux croyances japonaises. Impossible de traiter un tel sujet de façon exhaustive certes. Tempura s'attache plutôt à illustrer avec chacun des articles un aspect de ces croyances. On part ainsi à la découverte de chamans aïnous du Hokkaidô, de femmes médiums traditionnelles qui contactent les morts des requérants, d'une cérémonie annuelle mêlant festivités et vrai faux combat (quoi que...) générationnel autour d'un équivalent nippon du feu de la St Jean,... Une synthèse sur ce que représente la religion et le fait de croire dans l'archipel côtoie, plus étonnant et inédit, un article sur les "idoru", ces jeunes filles "idoles" adulées par un public majoritairement masculin. Ou comment un star system bien rôdé se transforme en véritable objet de culte... surprenant.



Outre ce dossier, on retrouve les chroniques et rubriques habituelles, telles celles de Jake Adelstein ou Ryôko Sekiguchi, toujours aussi passionnantes à lire. Tempura a le mérite de mettre en avant des chroniques moins usuelles comme celle de Manuel Tardits, architecte français installé au Japon et qui présente, photos et plans à l'appui, une maison contemporaine.



Bref, si vous souhaitez un magazine qui dépasse le "Cool Japan", les cerisiers en fleur (même s'ils sont magnifiques, c'est vrai) et les mangas ou animes, foncez sans hésitation vers Tempura.

Le cinquième numéro paraîtra sous peu, avec un dossier à nouveau très prometteur : le corps et le rapport que les Japonais entretiennent avec lui. Tout un programme!
Commenter  J’apprécie          263
Tempura, n°6 : Le Japon populaire

A défaut de pouvoir y poser les pieds, voyageons au Japon par l'esprit, grâce à un nouveau volume de Tempura ! Ce sixième volume est dédié au Japon populaire et à quelques unes de ses composantes. Ce volume ne traite pas suffisamment sa thématique en profondeur.



Parmi les différents titres :



- On retrouve toujours avec délectation la chronique de Jake Adelstein, qui a une vraie patte pour le récit court. Je retrouve aussi avec plaisir les articles Architecture, avec cette fois-ci, la découverte d'une salle de boxe et de kyudo à l'université de Kogakuin. C'est l'occasion d'admirer les plans.



- L'interview avec Philippe Pelletier et l'histoire de l'anarchisme au Japon est assez intéressante, permet de voir que cette société n'est pas aussi politiquement aseptisée qu'on pourrait se la fantasmer. L'anarchisme qui passe par une lutte contre cette société et ses dysfonctionnements, son modèle impérial et contre les écarts de richesse. Par exemple, l'évocation de la lutte contre les kogai, un néologisme japonais signifiant les dommages publics environnementaux, m'a rappelé la manière dont on avait envisagé le principe de précaution et l'articulation autour du système pollueur-payeur.



- La thématique sur le Japon Populaire aborde différents sujets. On découvre les tekiyas, ceux qui organisent les matsuri, fêtes et festivals au Japon, dont l'activité les rapproche des yakuzas. Ils se sont adaptés à leur temps : barbecue, poulet frit, karaage, okonomiyaki, tokoyaki, tout ça, c'est eux. J'ai faim.



On tombe aussi sur un article sur l'Okinawa pauvre, plein des inégalités imposées par les USA comme par le Japon. Ce dernier y est même perçu comme une autorité aliénatrice. Un autre article nous parle de la situation de centaines de milliers de travailleurs étrangers, notamment dans l'article, vietnamiens, en nombre au Japon, occupant des métiers dégradants et dans des conditions de travail misérables.



Ce Tempura nous amène aussi dans les Manga Kissa, sorte d'hôtels de lectures, dédié au repos ou à la lecture de manga. D'un lieu très masculin, il évolue, notamment avec le covid, vers un lieu de sociabilisation mixte, avec des couples qui viennent prendre des cafés, des gens qui viennent chercher de la compagnie et discuter.



Les sujets sont intéressants, je ne dis pas le contraire, mais le volume s'éloigne parfois beaucoup de sa thématique.



Un petit plus pour la série photo sur le drift par Pascal Viout, avec des jolis portraits.



Deuxième petit plus aussi pour l'article sur les kaitenzushi. On découvre le combat entre les artisans sushis de luxe et les petits restaurants de quartier et comment l'introduction d'un nouvel acteur, le kaitenzushi, sorte de grande chaîne du sushi à l'industriel, influencé par la mondialisation. J'ai-refaim.



Si je ne me trompe pas, ils font des okonomiyaki à Happatei... mais un lundi soir de Pâques ?
Commenter  J’apprécie          112
Tempura, n°5 : Le Japon à corps perdu

Un bon numéro 5 de Tempura, le magazine qui vous parle du Japon. Du Japon sociétal, du Japon de la vie quotidienne, du Japon des gens mais aussi du Japon qui en met plein la vue. Et ce trimestre-ci (oui, printemps 2021, j'ai un peu de retard, les amis), Tempura nous emmène au contact des corps japonais : des corps contraints, des corps au cœur de la société, des corps hautement politisés.



On commence ce volume 5 par une drôle et effrayante chronique de Jake Adelstein, sur les différentes manières de cacher un corps. Un poil glauque mais dans la bonne veine de l'auteur.



Pour la spéciale "corps", on retrouve :

- un article sur la grossophobie, consacrées au culte du corps frêle et au traitement des personnes obèses ou grosses,

- un article sur Mishima et l'influence de l'Occident sur la vision du corps japonais. Autrefois, bien plus ouverte sur le sexe et la nudité, le pays devient pudibonde au contact des occidentaux et de l'accès du pays aux étrangers.



Là, où avant l'ère Meiji, on évoquait librement dans la littérature et dans la peinture du sexe (organe), de l'orientation sexuelle, de prostituée, l'influence des étrangers rend ces sujets tabous. Dans le contexte raciste et/ou racialiste du temps, les Japonais sont différenciés des autres peuples d'Asie et donc vont s'auto-imposer des règles de bienséance, en détruisant des estampes érotiques, en arrêtant de marcher pieds nus (Zaz n'aurait jamais pu donner de concert là-bas) ou d'aller au bain mixte. C'est un changement culturel mais ces transformations ont aussi un impact sur le place de la femme dans la société (par exemple, l'adultère devient punie pour les femmes). De manière générale, les guerres ont à chaque fois eu une influence sur le corps de la femme japonaise, qui, in fine, devient un corps social, plus qu'un corps individuel.



- un article sur le combat de Kazuko Fukuda pour faciliter l'accès à la pilule contraceptive au Japon et qui m'a beaucoup intéressé. J'ai été impressionné par le combat mené par ces militantes alors que la contraception est un acquis menacé au Japon (mais pas que). Pour la pilule normale, c'est déjà compliqué, alors on n'en parle même pas de pilule du lendemain, tellement c'est culpabilisant d'en prendre une (les Japonaises doivent par exemple avaler la pilule devant le pharmacie, oui, oui, oui...).



- et des articles sur les acquis des personnes handicapées dans le Japon Moderne, sur le porno à poil (et encore, heureusement qu'on est sur un site consacré à la littérature, sinon les jeux de mots de beauf, ça irait encore plus loin).



Hors de ce fascicule spéciale sur le corps, nous retrouvons aussi un article sur la Chapelle en ruban de Nakamura à Onomichi, un bâtiment qui donne bien envie de se marier, seul ou accompagné. J'aime bien les articles "Architecture" du Tempura, c'est toujours une bonne surprise, on découvre des techniques, des inspirations, des créations intelligentes mêlant l'histoire du lieu à une réussite technique. Il y a aussi une interview avec l'architecte Tsuyoshi Tane et son approche "archéologie du futur", approche sociologique et ethnologique de l'architecture. Bon, après, est-ce que construire un village touristique en plein milieu du Bhoutan, même en respectant la culture du pays, est une démarche durable et raisonnée ? Ça, mes petits pères et petites mères, c'est une autre question.



Jake Adelstein revient pour un aparté sur l'univers du Pachinko à la fois fun et intéressant : on y découvre le côté sombre de la chose qu'on ne connait pas, ni l'importance du secteur, quand on est en mode touristos. Scarlett Johansson et Bill Murray n'ont clairement pas eu affaire aux Yakuzas en 2003.



Tiens, j'ai bien aimé aussi l'article Shinkanzenpunk, une sorte d'obsession pour le train à la japonaise. Pour moi, le fan de train, un nori-tetsu, c'est fascinant pour sûr. On en parle du train aux couleurs de Pikachu ?



Bon, après, quelques articles étaient moins intéressants comme les séquences photos ou certaines interviews de fin de magazine. Mais la qualité globale du volume est solide.
Commenter  J’apprécie          105
Tempura, n°4 : Croyances japonaises

Pour son quatrième numéro Hiver 2020, Tempura propose un dossier entier sur la question des croyances au Japon. On y évoque les dernières chamanes du Japon et la difficulté de transmission de ces savoirs ancestraux, l'omniprésence des angoissants mystères de Tokyo (fantômes, esprits malins, etc) ou encore les momies de religieux bouddhistes, vénérées encore aujourd'hui.

Un article très intéressant sur la résilience et la fragilité de la culture Aïnou, comment le Japon a dans le passé tenté de faire disparaitre cette culture et comment elle a survécu. Un autre, plus singulier, sur les idoles et la façon dont les fans leur vouent un culte.



En dehors de ce dossier, j'ai aimé le Carnet de voyage à Sado (les amateurs de bons mots, ce n'est pas ce que vous croyez) et l'article sur l'intérieur des habitats des Japonais ainsi que la série de photos de Kyoichi Tsuzuki.



Un grand plus à l'entretien avec Shiori Ito, la journaliste qui a publiquement dénoncé le viol qu'elle a subi dans un Japon sociétalement cadenassé.
Commenter  J’apprécie          60
Tempura, n°2 : Le Japon au travail

J'ai été touché par la lecture de ce second numéro de Tempura. Pour ce numéro de l'été 2020, le magazine parle du Japon au travail. Sujet moins sexy que les belles balades entre le Mont Fuji et les temples de Kyoto, il pourrait tout autant sembler résolu depuis longtemps et circonscrit aux salarymen, ces japonaises et japonais en costume.

Pas ici.

Tempura aborde en effet le quotidien des salarymen, mais aussi les inégalités entre les femmes et les hommes. On retrouve le témoignage fort d'artisans dont les métiers périclitent comme la céramique ou la fabrication de tatami mais aussi la naissance d'une nouvelle génération d'artisans, qui reviennent à la source de ces arts.

Ce Tempura parle aussi des sentos, ces bains publics japonais, du shibari, cette pratique qui dépasse l'image ordinaire qu'on lui attribue dans le SM. On part en voyage à Okinawa le temps de quelques pages et on reçoit en pleine face la proposition photographique de Seung-woo Yang, dans la vie du Japon de la Nuit et du marginal. Il y a d'autres sujets dans ce numéro qui mériterait d'être commenté mais je ne vais pas faire trop de lignes.



Tempura a une bonne recette et ça marche ! Recommandé pour les amoureux du Japon et ceux qui le deviendront après l'avoir lu.
Commenter  J’apprécie          40
Tempura, n°4 : Croyances japonaises

J’ai énormément tardé à chroniquer ce numéro mais il n’était pas moins passionnant que les trois premiers Tempura. Le sujet n’était pourtant pas des plus simples, les croyances, la spiritualité et les religions au Japon étant un gros sujet, mais une fois ma lecture terminée j’avais l’impression d’avoir eu un horizon assez complet. Bien sûr, ce n’est pas forcément exhaustif mais la diversité est indéniable : Yuta Yagishita est parti à la rencontre avec les itakos, ces dernières chamanes du nord du Japon, plusieurs articles font le point sur les kami, les yokai et les créatures qui peuplent le pays tandis que d’autres rappellent la place du shintoïsme, du christianisme et du bouddhisme au Japon et comment ces religions n’ont aucun mal à y exister ensemble. Sans parler des différentes sectes qui existent dans le pays, dont certaines ont un passé bien sinistre.



L’article de Johann Fleuri sur les Aïnous, ce peuple premier du Hokkaido qui a été persécuté depuis des siècles avec des tentatives incessantes d’assimilation par le gouvernement japonais, est une vraie perle. Il est tout autant alarmant de voir à quel point le Japon est un énième pays où les peuples premiers ont été sciemment attaqués, mais voir que certaines personnes continuent à vivre ces traditions et à se battre pour qu’elles persistent donne de l’espoir.



J’ai beaucoup apprécié l’entretien avec Shiori Ito, porte-étendard du mouvement MeToo japonais, recueilli par Emil Pacha Valencia, qui présente le retentissement que cela a pu avoir au Japon et l’état d’avancée du féminisme au Japon, ainsi que les prochaines luttes à mener.



Encore un très chouette numéro qui permet de se plonger dans le pays du soleil levant sans y être (malheureusement) !
Lien : https://deslivresetlesmots.w..
Commenter  J’apprécie          30
Tempura, n°5 : Le Japon à corps perdu

J'ai découvert il y a quelques mois le magazine Tempura, auquel je me suis rapidement abonnée. Tempura, dont la couverture ne manque jamais d'attirer le regard, constitue une porte d'entrée extraordinaire pour qui souhaite découvrir un pays dont la réalité s'efface trop souvent derrière les clichés. Sous-titrée « Un magazine sur le Japon », la revue explore la pluralité des cultures japonaises et fait découvrir le pays sous des angles multiples (société, littérature, beaux-arts, arts du spectacle, histoire, gastronomie, voyage…), souvent inédits et toujours originaux. Un numéro après l'autre, il me semble que ma vision du Japon gagne doucement en relief comme en subtilité.





Le magazine a été lancé au printemps 2020, avec les difficultés que l'on imagine. Long de 164 pages, le trimestriel, dense, bénéficie d'une maquette agréable et moderne. Les articles et rubriques sont nombreux et variés, les sujets traités en profondeur, les plumes diverses et de très bon niveau. J'aime beaucoup les choix d'illustrations, en particulier le fait qu'une partie des articles sont illustrés par des séries de photographies : ça permet à la fois une uniformité de style plaisante à l'oeil et la découverte de photographes japonais talentueux.





Chaque numéro comprend un dossier thématique d'une soixantaine de pages. L'objectif n'étant pas de prétendre à l'exhaustivité, ces dossiers sont constitués d'une constellation d'articles abordant chacun une facette du sujet, ce qui permet de maintenir l'intérêt du lecteur beaucoup mieux que ne pourrait le faire une synthèse qui risquerait en plus de n'être qu'un survol grossier et probablement indigeste.





Le dernier numéro paru, le cinquième, est consacré au corps et je pense que c'est pour le moment celui que j'ai préféré, même si tous mettaient la barre très haute. Il aborde notamment la passion du bodybuilding de l'écrivain Yukio Mishima expliquée par l'histoire du pays, ainsi que la difficile acceptation du handicap par la société et la question, douloureuse, des stérilisations auquel a poussé durant de trop longues années un idéal eugéniste. Il traite également de minceur imposée et de pudeur, de contraception et de maternité, et à travers ces thèmes à la fois de l'emprise malsaine exercée par la société sur le corps des femmes et de celles qui parviennent avec succès à s'en émanciper. Sont évoqués également la jeunesse non-binaire ainsi que les spécificités de la pornographie japonaise. le dossier est complété par un portfolio de photographies aussi surprenantes que rafraîchissantes de Ryudai Takano issues de sa série de nus With Me, dans lesquelles le photographe pose dans le plus simple appareil auprès de ses modèles, ainsi que de portraits du danseur de butō de 77 ans Akaji Maro et de la championne d'apnée Hanako Hirose.





Tempura est un magazine que je lis de bout en bout et qui a le mérite de parvenir à m'intéresser à des sujets sur lesquels je n'aurais pas même songé à me pencher (architecture contemporaine, design, particularités langagières, etc.). À l'exception peut-être des chroniques d'Arthur Dreyfus dans les premiers numéros, amusantes mais d'un intérêt assez limité, la construction de la revue et le choix des rubriques comme des sujets abordés est un sans faute. Les nouvelles inédites qui y sont publiées, ainsi que la bibliographie du dossier et les notes ponctuant les articles me permettent de découvrir quantité d'auteurs et d'ouvrages… ce qui ne m'aide guère à avoir le dessus sur une pile à lire que les années rendent de plus en plus incontrôlable. J'apprécie beaucoup la partie du magazine intitulée Hors cadre, qui explore le Japon des marges et propose des portraits de travailleurs hors norme dans sa rubrique No Salaryman. J'attends avec impatience le prochain numéro qui aura pour thème le Japon populaire.





S'il prenait l'envie aux créateurs de la revue de lancer un magazine équivalent sur la Corée (Kimchi magazine ?), il est clair que j'en suivrais la parution avec tout autant d'intérêt. Je serais également amusée de découvrir qu'un éditeur Japonais publie une revue de même type consacrée à la France et intitulée – pourquoi pas – Poule-au-pot, ou, à la japonaise, Puropo.
Lien : https://mahautdavenel.wordpr..
Commenter  J’apprécie          30
Tempura, n°3 : Les Japonais face à leur nature

"Il est où le bonheur, il est où ? Il est où ?" disait le poète.



Pas à Fukushima, répondraient les habitants de ce territoire encore aujourd'hui sinistré.

Pour ce troisième numéro, assorti d'un très joli marque-page, Tempura nous emmène dans un sujet qu'on associe facilement au Japon : la nature. La Nature à la Japonaise est souvent vue comme le parangon d'une esthétique orientale, forcément raffinée et toujours minimaliste.



Disons-le, ce n'est pas le propos de ce numéro. Entre une enquête sur le (non-)traitement des terres radioactives de Fukushima et une interview d'un photographe renommé pour ses clichés d'une nature en interaction avec l'homme par les constructions, l'utilisation d'explosif, Tempura donne une vision engagée et peu versée dans le cliché d'une réflexion japonaise sur la Nature.

On retrouve des témoignages forts de riziculteurs, d'artisans, de pêcheurs de l'île d'Iki, autrefois appelée "île chanceuse" car elle échappait jadis aux catastrophes climatiques. Aujourd'hui, elle subit comme partout les conséquences du réchauffement climatique. Tempura offre aussi de très belles feuilles sur Toru Hayami, sylviculteur dans une forêt multiséculaire, qui travaille à valoriser cet héritage de la ville de Mie.

Pour les fans de disruption, et je sais qu'il y en a beaucoup parmi vous !, les première pages sont dédiées à un entretien avec le réalisateur Sion Sono, connu pour verser dans le cinéma violent, noir. Il est particulièrement critique d'un système et d'une amorphe société japonais.

Il y a d'autres articles dans ce thème, mais on a aussi une partie hors-thématique. On y trouve quelques articles sur le milieu du crime et de la nuit.



Pour finir, Tempura nous transporte, avec Sylvain Breton, vers Hokkaido à la recherche de la culture Aïnou. C'est le temps de quelques ageimos (boulettes de pommes de terre), de quelques cocktails avec des japonaises en jour de repos, sans parler de la rencontre fortuite dans un rotenburoo (un bain en extérieur) avec un fan japonais de Christophe Maé.



Et oui. Dans 45 degrés, à admirer les feuilles d'érable, à écouter les gouttes de pluie. Il est là, le bonheur. Il est là.
Commenter  J’apprécie          31
Tempura, n°1 : Japon, journal intime

Mensonge sur la marchandise.



Ce n'est pas un magazine sur le Japon. C'est un magazine ideologique , prônant les derives de la gauche, du pseudo-progressisme , du wokisme ainsi que de ses formes les plus grave, le tout sous un vernis japonais ( et de la sous-culture japonaise, celle des chiottes sentant l'urine, pas celle du senso-ji ou de muramasa).



De plus, les très nombreux articles du funeste Jake Adelstein démontre le manque évident de sérieux et de professionnalisme de Tempura. En effet, ce dernier est un menteur pathologique, beaucoup de preuves le démontrent sur la toile, et nous doutons même de la véracité de sa carrière. "Journaliste".







Bref, quelle déception de montrer une telle image du Japon.
Commenter  J’apprécie          20
Tempura, n°2 : Le Japon au travail

Après avoir chroniqué le premier numéro de Tempura, j’ai enchaîné assez rapidement sur le deuxième puisque j’ai déjà le troisième qui m’attend dans ma bibliothèque, et que je trouvais dommage de ne pas profiter de l’éventuelle « actualité » du numéro. Bon, globalement, en dehors des quelques références à la crise sanitaire mondiale et aux confinements, ce numéro-ci n’était pas complètement ancré dans l’actualité donc il est tout à fait possible de le lire confortablement en cette période ou plus tard.



Je trouve que c’était très bienvenu de la part de l’équipe de Tempura d’aborder la question du travail au Japon puisque cela fait parti des gros clichés qui circulent sur ce pays. Certes, les clichés ont souvent une part de vérité et sont parfois ancrés dans le réel mais il est toujours nécessaire de les creuser et les confronter. Ce que fait, à mon sens, très bien ce deuxième numéro.



Bien sûr, le sujet des fameux salarymen est abordé, mais la plupart des articles tournent autour de l’artisanat, des métiers parfois en déclin comme les personnes qui tiennent des sentô, ou encore des métiers « underground » comme les hôtes et hôtesses de bars.



Comme d’habitude, n’hésitez pas à aller voir le sommaire sur le site de Tempura, mais pour vous donner une petite idée de ce que vous pouvez y trouver, il y a un superbe entretien avec l’autrice féministe Mieko Kawakami (ses livres sont venus s’ajouter dans ma liste de souhaits du coup), un très chouette reportage sur les néo-artisans du quartier de Kuramae à Tokyo, une série sur les sentô et un entretien avec un fabriquant de tatami.



J’ai aussi trouvé une plus grande cohérence au sein du numéro que dans le premier : beaucoup d’articles se complètent les uns les autres, mentionnent quelque chose qui est détaillé dans un autre article et nous y renvoi. Ça donnait une impression d’unité mieux maîtrisée que dans le numéro précédent et c’était très agréable.



Les illustrations et les photos sont encore très belles, voire à couper le souffle pour certaines, je suis particulièrement tombée amoureuse du travail de Yusuke Sakai et j’ai beaucoup aimé celui de Seung-woo Yang.



Un seul reproche, sur le reportage de Johann Fleuri qui concerne les burakumin, j’ai été très, très perdue. Ne connaissant pas du tout cette caste, je suis restée très confuse tout au long de l’article qui ne contextualisait pas assez son propos me semble-t-il (heureusement que Wikipédia était là pour me sauver de mon ignorance et incompréhension).
Lien : https://deslivresetlesmots.w..
Commenter  J’apprécie          20
Tempura, n°1 : Japon, journal intime

Tempura est un nouvel acteur dans les trimestriels dont la thématique est de donner une voix différente à un pays. Le magazine joue sur l'originalité et la multiplicité des approches d'un Japon trop souvent idéalisé.

Le résultat est pas mal, avec de belles plumes à la manœuvre (Jake Adelstein par ex), des sujets qu'on aborde peu quand on parle communément du Japon (catch féminin, les snacks japonais [et oui!]) ou des approches intimistes de sujets plus fréquents (Ikebana, l'art de l'aménagement floral, les love hotel ou la citypop).

A titre perso, je retiens le beau voyage dans des coins plus désertés du Japon, à Niijima. Moi qui ait programmé d'y aller, c'est déjà évocateur.

Un défaut ? Hmm. Peut-être, pour se hisser à la hauteur d'un America ou d'un Zadig, un contenu plus dense, plus important. C'est le premier magazine, alors j'attends aussi de voir si le contenu respecte la thématique pour chaque sortie.

Mais franchement, c'est déjà un bon rendu, amoureux du Japon, n'hésitez pas à y goûter ! Aux autres, ça sera une porte d'entrée peu banale vers ce pays aux mœurs si éloignés.
Commenter  J’apprécie          20
Tempura, n°3 : Les Japonais face à leur nature

Mensonge sur la marchandise.



Ce n'est pas un magazine sur le Japon. C'est un magazine ideologique , prônant les derives de la gauche, du pseudo-progressisme , du wokisme ainsi que de ses formes les plus grave, le tout sous un vernis japonais ( et de la sous-culture japonaise, celle des chiottes sentant l'urine, pas celle du senso-ji ou de muramasa).



De plus, les très nombreux articles du funeste Jake Adelstein démontre le manque évident de sérieux et de professionnalisme de Tempura. En effet, ce dernier est un menteur pathologique, beaucoup de preuves le démontre sur la toile, et nous doutons même de la véracité de sa carrière. "Journaliste".







Bref, quelle déception de montrer une telle image du Japon.
Commenter  J’apprécie          10
Tempura, n°2 : Le Japon au travail

Mensonge sur la marchandise.



Ce n'est pas un magazine sur le Japon. C'est un magazine ideologique , prônant les derives de la gauche, du pseudo-progressisme , du wokisme ainsi que de ses formes les plus grave, le tout sous un vernis japonais ( et de la sous-culture japonaise, celle des chiottes sentant l'urine, pas celle du senso-ji ou de muramasa).



De plus, les très nombreux articles du funeste Jake Adelstein démontre le manque évident de sérieux et de professionnalisme de Tempura. En effet, ce dernier est un menteur pathologique, beaucoup de preuves le démontre sur la toile, et nous doutons même de la véracité de sa carrière. "Journaliste".







Bref, quelle déception de montrer une telle image du Japon.
Commenter  J’apprécie          10
Tempura, n°3 : Les Japonais face à leur nature

Vu mon adoration du magazine Tempura après la lecture des deux premiers numéros, je me suis abonnée pour être sûre de ne rien rater. J’ai pas mal tardé à vous parler de ce numéro mais j’espère le faire plus rapidement pour les prochains.



Comme d’habitude, je parlerai des articles et éléments qui m’ont le plus marqués mais si vous souhaitez vérifier le sommaire complet, vous le trouverez sur le site du magazine.



Le dossier sur le rapport des Japonais⋅es à la nature est très intéressant et aborde des sujets divers. Bien sûr, la catastrophe de Fukushima en 2011 fait partie des articles, que ce soit à propos de l’impact qu’a eu le désastre sur la nature ou les manifestations de solidarités citoyennes qui ont suivi. C’est aussi l’occasion de jeter un œil aux catastrophes naturelles qui sont survenues au Japon dans le passé et les conséquences que cela a pu avoir sur la culture et le pays. L’article « To bio or not to bio : Les agriculteurs japonais et le dilemme de l’organique » de Régis Arnaud avait toute sa place dans ce dossier et permet de faire le point sur la présence minime du bio au Japon par rapport à d’autres pays (1,5 % des ventes d’agroalimentaire contre 7,7 % en France par exemple) et les raisons derrière cette différence : notamment la politique de l’association de coopératives agricoles japonaises ou la proportion de terres agricoles très faibles.



Comme toujours, Tempura n’est pas en reste d’un point de vue visuel et l’entretien du photographe Naoya Hatakeyama effectué par Marc Feustel avec la collaboration de Corinne Quentin dévoile la philosophie qui se cache derrière ces photographes et le rapport qu’il entretient à la nature et à la ville. Le tout est agrémenté de plusieurs de ses clichés qui sont très impressionnants.



On trouve dans ce numéro une nouvelle inédite de Mieko Kawakami, La Honte, traduite par Patrick Honnoré et illustré par Riejo Wakayama qui parle de grossophobie et c’est aussi beau que déchirant.



Bien sûr, impossible pour moi de ne pas mentionner l’article « Japon côté queer » de Johann Fleuri sur la communauté transgenre et LGBTQ* au Japon où les discriminations ne sont pas si éloignées de celles présentes en Occident j’ai l’impression, mais il était intéressant de voir les différences et de reposer la question de l’égalité des sexes au Japon de manière générale.
Lien : https://deslivresetlesmots.w..
Commenter  J’apprécie          10
Tempura, n°1 : Japon, journal intime

J’ai entendu parler de Tempura pour la première fois lors de son financement participatif et j’ai trouvé le projet tout à fait séduisant donc j’ai craqué. Ça faisait une éternité que je n’avais pas lu ou suivi des magazines quand j’ai soutenu Women who do stuff, et Tempura me parlait dans un genre tout à fait différent. L’idée est d’avoir des articles fouillés qui explorent en profondeur le Japon, sans s’attarder sur les même sujets vu et revus. Ou alors ces sujets-là sont abordés mais sous un angle nouveau et intéressant. Tempura part du principe qu’il est réducteur de parler de la “culture” japonaise alors que dans l’archipel, il existe une pluralité de cultures différentes et il est nécessaire de voir au-delà de l’exotisme pour comprendre les différentes facettes d’un tel pays.



Dans ce numéro, on trouve donc des sujets divers et variés. Des chroniques de personnes occidentales ayant découvert et vécu au Japon, des entretiens avec des auteurs, des recommandations littéraires…



Parmi tout cela j’ai particulièrement apprécié l’entretien de Taku Sekine fait par Emil Pacha Valencia : le premier est en grand cuisinier japonais qui tient des restaurants à Paris où il créé sa propre cuisine en faisant fi des frontières. Bien sûr, on est très loin de la cuisine végane et je me serais bien passée des détails qui expliquent que le chef découpe des oreilles et langues de cochon, mais malgré tout c’était intéressant de voir comment ce chef envisage le décloisonnement des cultures culinaires.



Bien sûr, il y a le dossier principal de ce numéro : le journal intime du Japon où l’on nous présente notamment les Love Hotel, leur histoire et leur situation actuelle tandis qu’ils déclinent ces dernières années. J’ai seulement pu regretter que dans cet article, il ne soit fait aucune mention du fait que la plupart des love hotels ne permettent pas aux couples non-hétéros de réserver une chambre. Dans ce dossier, on trouve aussi des articles sur la vision qu’ont les Japonais⋅es de la mort, du mariage et de l’amour.



Je ne vais pas non plus vous refaire tout le magazine, vous trouverez le sommaire sur le site de Tempura, mais pour terminer j’ai adoré les entretiens de Kazutoshi Iida, un créateur de jeu, de Gengorô Tagame, un auteur de manga homoérotiques, et de Toshi, un tatoueur ; mais aussi les articles sur les snack bars et le joshi puroresu (catch féminin).



Ce serait très dommage de parler de ce numéro sans mentionner l’aspect graphique : les photographies sont sublimes dans des genres très différents puisqu’elles illustrent à chaque fois des articles aux sujets très divers. La mise en page est assez aérée pour que ce soit très lisible, tout en ayant beaucoup de contenu grâce au grand format du magazine.



J’ai été tellement conquise que j’ai également acquis les numéros 2 et 3 dont je vous parlerai bientôt ! Vous pouvez commander les trois premiers numéros ou bien vous abonner directement sur le site.
Lien : https://deslivresetlesmots.w..
Commenter  J’apprécie          12


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Magazine Tempura (15)Voir plus

Quiz Voir plus

L'aiguille creuse,après le mystère,les questions !

Qui est l'enquêteur principal de cette mission ?

Nestor Beautrelet
Nestor Baudrelait
Isidor Beautrelet
Castor Beaureflet

5 questions
162 lecteurs ont répondu
Thème : L'Aiguille creuse de Maurice LeblancCréer un quiz sur cet auteur

{* *}