David cligna des yeux alors qu’autour de lui la pièce faiblement éclairée reprenait forme. Trace était penché vers lui.
— Oh, je suis sûr que le Mirror adorerait avoir cette photo : Les correspondants de deux journaux concurrents surpris ensemble au lit ! Je vois d’ici les gros titres. Katerine en mouillerait sa petite culotte, fit David, la voix encore pâteuse sous l’effet des médicaments.
« Tristan s’arrêta en bredouillant, un sourire désarmant éclairant son visage, le rendant insupportablement beau.
— Oui, c’est vrai, c’est ce que je fais. Désolé. Will – mon frère – dit que je ne suis pas très doué pour cacher mes sentiments, que je les porte sur moi et que n’importe qui peut les voir.
— Ce n’est pas nécessairement une mauvaise chose, murmura Benjamin, tournant autour de son bureau vers le buffet qui supportait une collection de carafes de cristal. Simplement, ne jouez pas au poker… Asseyez-vous Monsieur Northland, dit-il, lui indiquant un petit groupe de fauteuils en cuir marron. Voulez-vous boire quelque chose ?
— Hum… non. Merci. Je ne tiens pas bien l’alcool. Cela augmente encore le babillage, j’en ai peur. »
« — Je m’appelle Will. Je suis le jumeau de Tristan, expliqua le jeune homme, comprenant l’origine du regard indécis sur le visage de la femme.
En ramassant son sac, il entra dans la maison, balayant du regard la large entrée.
— Je suis au bon endroit, n’est-ce pas ?
— Que les dieux nous préservent, murmura Mary. Il y en a deux.
Will fit un grand sourire à la femme aux cheveux gris.
— Ma grand-mère ressentait exactement la même chose, je vous l’assure.
Retrouvant sa contenance, la cuisinière sourit.
— Je suis désolé. J’ai perdu toutes mes bonnes manières. Vous m’avez fait une sacrée frayeur.
— C’est moi qui dois m’excuser. J’avais pensé que mon vagabond de frère vous aurait parlé de mon arrivée. »
« — Alors, Monsieur Northland, vous avez parcouru une grande distance et obtenu une entrevue. Puis-je savoir pourquoi vous êtes ici ?
— Euh, oui, bien sûr. Pourrait-on se passer du « Monsieur Northland » ? Monsieur Northland était mon père et je m’attends toujours à ce qu’il soit debout derrière moi. Comme il est décédé depuis vingt-cinq ans, c’est un peu troublant. Seulement Tristan, s’il vous plaît.
Benjamin inclina la tête, le coin de sa bouche se relevant malgré sa résolution de ne montrer aucune émotion. Tristan était tout à fait charmant.
— Tristan, donc, dit-il accédant à sa requête, le prénom roulant sur sa langue en provoquant la même satisfaction que le scotch. »