Dans l’île déserte, on rumine, on murmure, on parle entre ses dents, on pense. Personne ne peut savoir ce que nous tramons, les pensées ne peuvent pas se voir. Voilà en quoi consiste la clandestinité aujourd’hui, il faut se replier et reprendre de zéro. Nous vivons une époque de reflux et de défaite ; il faut être capable de rester seul pour recommencer. La nature a pris la précaution de faire invisibles les pensées. C’est le dernier refuge de la rébellion.