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Critiques de Richard Bausch (31)
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La saison des ténèbres

Deux critiques seulement sur ce livre ! Cela m'étonne. Merci en tout cas à Annette, car c'est elle qui m'a donné envie de le découvrir.



L'américain Richard Bausch est pourtant fort connu dans son pays. J'espère qu'il aura de plus en plus de lecteurs francais car il le mérite. Ici, il s'essaie avec succès au roman noir. Atmosphère étouffante, angoissante , personnages complexes et imprévisibles, écriture nerveuse, d'une poésie sombre qui m'a fait penser aux livres de Thomas. H. Cook, tout est là pour créer une histoire prenante, où le Mal tente de l'emporter.



Nous sommes en Virginie, état natal de l'auteur, de nos jours. Le roman s'ouvre sur les inquiétudes d'Ed Bishop, noir d'une cinquantaine d'années, qui reçoit des messages anonymes menaçants. Racistes car on le met en garde sur sa fréquentation d'une jeune veuve blanche, Nora, sa voisine, dont il garde le garçon de onze ans, Jason.



Mais la violence et le sang ne viendront pas d'où on les attend... Construit en quatre parties, qui font monter la tension crescendo, le livre met en relief des thèmes profonds comme la résilience, les difficultés de communication, le racisme toujours présent. Il présente des personnages attachants, avec leurs faiblesses et leur capacité aussi à se transcender.



C'est vraiment un excellent thriller, puisant son inspiration dans l'intimité des êtres et la réalité sociale. Je le recommande chaudement!
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La saison des ténèbres

Nora Spencer est une jeune veuve qui vit en Virginie, au sud des Etats - Unis , elle élève seule son petit garçon Jason, âgé de onze ans .

Elle occupe un poste d'enseignante, poste qu'elle a repris aprés le décès de son mari, Jack, elle se sent seule , dans la précarité , assume de longues réunions souvent inutiles , les remarques de sa supérieure ( elle travaille à l'école des sœurs de la miséricorde ) les heures de concentration, la somme de travail ,les copies à corriger.

Depuis quelques jours , sa boîte aux lettres est envahie de lettres de menaces qui la visent elle et aussi un quinquagénaire noir monsieur Edward Bishop qui garde son fils le soir ........pour l'aider, avec qui elle entretient des relations amicales.

Bientôt Nora sera séquestrée par des repris de justice , ils kidnappent aussi Jason , ainsi que les parents de Nora, son pére est en retraite de l'armée , le couple vit à Seattle, sur la côte Ouest, à cinq mille kilomètres du vieux sud ........

Cet excellent thriller qui tient le lecteur en haleine ....... très bien écrit , en quatre parties bien équilibrées déroule nombre de questions intéressantes : travail du deuil , présence du mal, mystère des êtres chers, non- dits du couple, malentendus de l'amour et de la filiation, force des protagonistes , pris au piège de l'hiver Virginien, qui opposent aux dangers qui les guettent l'héroïsme des gens ordinaires .........

Est- ce que sont des actes racistes? Pourquoi tant de violence ?

Que veulent vraiment ces individus ?

Nora et son fils connaîtront - ils la vérité ?

Cette vérité sera t - elle pour eux et les parents de Nora , une affaire de survie ?

Pourquoi l'homme qu'elle aimait cachait - il de lourds secrets ?

L'auteur que je ne connais pas , possède un véritable talent de conteur humaniste et lucide, et l'art du rebondissement et du suspense .

De la belle ouvrage ! Même si je ne maitrise pas tout à fait le genre thriller !
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Petite visite aux cannibales

Dans l'Angleterre victorienne, la jeune Mary Kingsley a un destin tout tracé : vieille fille, elle mènera une existence confinée auprès de son père malade et plus tard, elle sera à la charge de son frère, du moins, c'est qu'on a prévu pour elle.

Pourtant, elle va s'affranchir de cette malédiction pour devenir, comme son père, une intrépide exploratrice, s'aventurant au coeur des ténèbres africaines, chez les mangeurs d'hommes.

Un siècle plus tard, Lily Austin est une jeune américaine à qui l'avenir sourit et qui se passionne pour la vie de Mary Kingsley, au point qu'elle envisage d'écrire une pièce de théâtre sur sa vie.

Quels points communs peuvent bien avoir ces deux femmes, l'une étant une exploratrice et l'autre une simple étudiante ?

Comment à un siècle de distance ont-elles l'une et l'autre façonné leur vie ? Peu à peu leurs deux trajectoires finissent par s'entremêler et se faire écho.

Ce roman passionnant nous parle des femmes, de leurs choix, de leur droit à être indépendante, à faire ce qu'elles ont envie de leur vie, même si cela déplait à leur entourage ou va à contre-temps des moeurs d'une époque.
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Avant et après la chute

Je me suis rendu compte récemment que la très riche littérature nord-américaine -dont je suis un fan aussi ardent qu'inconditionnel-, est également -excusez le pléonasme !- « riche de Richards » : Ford, Wright, Brautigan, Powers, Vaughan, Bausch...et j'en oublie peut-être d'autres qui joueraient aussi en toute première division littéraire aux Etats-Unis et au Canada anglophone.

Au fur et à mesure que j'approche l'oeuvre des « Richards », je découvre la plupart du temps avec délectation ce talent particulier que j'apprécie énormément chez les auteurs anglo-saxons contemporains (pas seulement chez les « Richard », chez tous les autres maîtres incontestés de cette littérature, les Roth, Harrison, Oates et compagnie...la liste serait longue !), à savoir le talent à doser savamment dans un récit, d'un côté les actions, la description de la réalité, de la vie ordinaire -la surface- et de l'autre les sentiments, les motivations profondes, la subjectivité et les zones d'ombre des personnages -le fond- en les imbriquant avec un art et un équilibre à mon sens uniques et remarquables. L'effet littéraire est ainsi produit par une narration qui sait rester sur cette crête « vivante », sans trop d'à priori esthétiques, sans trop de démonstrations, récit plutôt épique qu'idéologique...En tant que lecteur, je suis comblé à chaque fois que je découvre un auteur de cette veine, dont le style semble, permettez-moi l'expression, très « propre », incisif, un auteur qui me paraît « écrire », plutôt que « se regarder écrire » . Je pense ici, quand j'évoque le fait de « se regarder écrire », notamment à l'intention qu'on décèle parfois clairement chez un auteur, de faire du « beau » en écrivant ou de faire « passer un message », ceci de manière trop évidente, trop orientée, trop mise en avant par rapport à l'histoire elle-même, si honorable que ces intentions puissent par ailleurs se révéler sur le plan esthétique ou humain, moral ou éthique. Bref..



Pour reprendre néanmoins l'objet de ce billet, je dois avouer que, pour la première fois, j'aurai été à ce point déçu par un Richard! La lecture de « Avant et Après le Chute », de Richard Bausch, me laisse en effet une impression plus que mitigée. Pourtant, tous les éléments semblaient réunis ici pour étayer solidement le récit d'un drame aux dimensions à la fois individuelle et collective, aux accents autant psychologiques qu'épiques.



Sur fond des événements tragiques du 11 septembre, nous suivons l'histoire parallèle de l'ascension et de la chute vertigineuse d'un couple. du côté surface, le style m'a semblé plutôt plat, trop appliqué. L'auteur cherche à décrire le quotidien et les réactions de la société américaine, dans l'immédiateté, et juste après les attentats du 11 septembre : le désarroi, la sidération des américains, les images en boucle sur les écrans de télévision, la désorganisation du pays, notamment en ce qui concerne les transports et les communications, la peur ensuite d'autres attentats et le spectre d'une nouvelle guerre alors que « ground zero » fume encore ... Je suis néanmoins resté sur la réserve : quasiment tout m'a paru restitué de manière assez convenue, attendue, trop consensuelle et répétitive, telle qu'on a déjà appris, déjà entendu, vu et revu à de trop nombreuses occasions, par différents reportages, documents et récits de cet immense tragédie; de ce côté-là et d'un point de vue émotionnel, rien ne m'a touché ou surpris particulièrement en tant que lecteur. En somme, peu de puissance évocatrice et rien de spécialement nouveau ou d'original.

Mais le pire, ce qui m'a véritablement déçu se situe plutôt du côté des personnages et du « fond » de cette histoire de couple... Les choix existentiels de Natasha Barret et de Michael Faulk, leurs motivations et leurs croyances personnelles, que ce soit leur « coup de foudre » ou, au moment de la chute, leurs atermoiements et leurs souffrances, manquent aussi, à mon avis, cruellement de relief et de puissance empathique. Si je voulais résumer, en caricaturant bien-sûr, je dirais que les personnages centraux du livre passent des centaines de pages à boire de trop, et souvent à pleurer, du côté de la femme d'abord, essentiellement en raison d'un « non-dit » -dont le lecteur ne comprend pas après tout pourquoi (malgré le caractère violent et traumatique des événements liés au secret qu'elle garde pour elle), il lui semblerait à ce point impossible de confier quelque chose (dont en plus elle n'est pas tout à fait responsable mais plutôt victime), à quelqu'un qu'elle aime aussi profondément et qui aurait toute sa confiance ; de l'autre côté, ou faudrait-il plutôt dire, en face, un homme qui boit et qui souffre lui aussi, de plus en plus, à constater que ce même non-dit dont il soupçonne bien l'existence, provoque l'érosion progressive et tangible de leur relation de couple et de leur passion amoureuse, alors que le lecteur, lui, ne comprend guère non plus pourquoi, diable, cet homme n'arrêterait pas de tourner et tourner autour du pot, jusqu'au bout, sans pouvoir révéler clairement ce qu'il pense véritablement à la « femme de sa vie »... !

Vous me diriez peut-être, en vous faisant en même temps avocat de Richard Bausch, qu'enfin, pourquoi pas, tout est possible dans la vie réelle, n'est-ce pas que la vie, comme on dit, « imite souvent l'art » ?...ou alors que Richard Bausch aurait justement essayé de nous faire sentir à quel point les événements collectifs tragiques et traumatisants liés aux attentats du 11 septembre se seraient parfois répercutés de manière aussi dramatique et paradoxale sur le comportement des individus...

Ok ! Je serais parfaitement d'accord avec vous sur le principe, par contre, le seul hic, c'est que, en l'occurrence, hélas, l'alchimie entre la surface et le fond n'est pas réussie, ou en tout cas pas pour moi... !

Au Richard suivant !

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Paix

Richard Bausch (frère de Robert Bausch lui aussi écrivain) est un écrivain américain né en 1945 en Georgie. Après avoir servi dans l’US Air Force (1966-1969) puis parcouru le pays comme guitariste et chanteur dans un groupe de rock, il enseigne à l’Université et se lance dans l’écriture. Richard Bausch est l'auteur de romans et de recueils de nouvelles lui ayant valu de multiples récompenses. Son roman Paix, date de 2008 et il vient d’être réédité en poche.

Hiver 1943 en Italie, l’armée allemande bat en retraite sous la poussée des troupes alliées. Une patrouille américaine part en reconnaissance, sur sa trace, dans la montagne. Deux jours de peur et de froid avec en plus, un fardeau moral qui les taraude.

Ils sont trois soldats américains à crapahuter et gravir une montagne sous la pluie et la neige, derrière un ennemi invisible mais certainement là, devant eux. Il y a Marson, le caporal et chef du groupe, le plus âgé de ces gamins d’une vingtaine d’années et dont on apprendra – paradoxe – que son grand-père était allemand et que « son propre père ne parlait pas un mot d’anglais ». A ses côtés, Asch est Juif et Joyner, grande gueule et râleur impénitent est sujet à des démangeaisons du bras insoutenables, certainement d’origine psychosomatiques. Pour les guider, Angelo un vieil Italien de soixante dix ans, ramassé en cours de route, dont on ne sait s’il est fasciste ou pas, « Marson eut un pressentiment déplaisant : il y avait chez cet homme une facette inconnue. » Et maintenant, voilà qu’un sniper les prend pour cibles potentielles…

Les conditions de la traque sont éprouvantes, les trois hommes ont peur de tout : où est l’ennemi, de quelles forces dispose-t-il, et cet Angelo qui ne parle pas anglais, peut-on lui faire confiance ou les mène-t-il dans un piège ? Et puis, comme si tout cela n’était pas suffisant, ils se trimballent un cas de conscience qui les divisent et hantent perpétuellement leur esprit ; peu de temps avant d’être envoyés en patrouille, ils ont assisté à une scène terrible, ayant débusqué un officier allemand planqué dans une charrette à foin, Marson l’a abattu pour répliquer à ses coups de feu mais Glick, leur sergent et supérieur, a froidement descendu en représailles, la jeune femme qui était avec lui. Marson, Ash et Joyner, témoins de la scène, doivent-ils en référer aux autorités supérieures ou se taire et être complices ?

Richard Bausch a une écriture limpide et simple, pas de fioritures, l’essentiel rien que l’essentiel. Une réflexion sur la guerre, mais sans non plus s’appesantir sur les détails saignants, « J’ai assez de visions de cauchemar dans ma tête pour toute la vie, reprit Asch », où des hommes quelconques sont placés dans des situations qui les dépassent, où les règles sont abolies, les repères perdus, « « Fais ton devoir » avait dit son père. Et au plus profond de son cœur il ne trouvait plus de sens à ce mot. » Le roman est court et se lit vite et bien. Un bon roman certes, mais un de plus sur ce sujet, qui montre hélas, les limites du pouvoir supposé des livres sur les actions des hommes.

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Téléphone rose et autres nouvelles

☎ « Brusquement, ça a pris une importance énorme : il fallait absolument que j’aime tout chez lui, sinon je n’aimais plus rien du tout. T’as jamais remarqué son rire ? » (p.51)



☎ Ce petit ouvrage regroupe trois nouvelles de Richard Bausch, à savoir : Téléphone rose, La femme du pompier (dont est extraite la citation ci-dessus) et L’homme qui a connu Belle Starr. Chacune est un fragment de vie de personnages lambdas, en quête d’un sens à leur vie, désemparés face à sa vacuité...



☎ Dans « Téléphone rose », un homme appelle une femme qui prête sa voix aux désirs des hommes ; pourtant, loin d’avoir envie d’une discussion érotique, c’est une conversation entre adultes qu’il recherche, une interlocutrice pour parler du quotidien, du rêve américain, de la quête désespérée de l’amour et du besoin irrépressible de s’entendre dire ces mots si simples et pourtant si essentiels « Je t’aime ... ».



☎ Dans « La femme du pompier », on assiste au déroulement fade et morose de la vie de Jane, jeune épouse de Martin, un jeune pompier dont la vie est rythmée par son travail. La vie de la jeune femme est appréciée via le prisme du quotidien de son mari, et une grande lassitude en découle. Elle n’aime pas vraiment son mari, elle n’est pas heureuse non plus. Le jour où enfin elle envisage de partir, un drame survient... et remet toute sa vie en perspective...



☎ Dans la dernière nouvelle, un jeune homme à peine sorti de prison fait la rencontre d’une femme mystérieuse et surprenante... Enfin libre et face à un horizon de possibilités, le hasard des rencontres fera basculer sa vie toute entière...



☎ La première est sans aucun doute la nouvelle que j’ai préférée : elle révèle toute l’absurdité de notre société, qui cherche le réconfort et l’intimité auprès d’inconnus, quête qui n’aboutît à rien d’autre qu’à ce triste constat : rien ne remplace l’amour et la considération d’un compagnon, d’une compagne, le partage d’un quotidien parfois sans relief, l’échange sincère de sentiments authentiques...



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Avant et après la chute

Ce livre m'a beaucoup plu. Il commence presque de manière anodine. On rencontre ce couple qui se découvre. Chacun exprime ses failles, on les comprend, on s'identifie à eux. À ce moment, je me suis demandé où irait l'auteur, mais je ne ressentais aucune impatience. J'aimais découvrir la vie des personnages.



Le séjour à la Jamaïque est un tournant, une épreuve. C'est à cette occasion que la petite histoire se fondra dans la grande. L'héroïne utilisera d'ailleurs l'événement historique qui bouleversa le monde pour expliquer sa façon d'être après son retour.

[...]

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Paix

Ce livre m’a laissé une impression mitigée. Je n’ai pas vu la “complexité morale”de la guerre dont il est question sur la 4ème de couverture, et je trouve les réactions des soldats aux évènements extérieurs peu vraisemblables. Ils semblent retournés par des actes somme toute mineurs au regard de ce que la guerre peut produire (sans pour autant que je minimise le côté répréhensible de tels actes), comme si l’auteur avait voulu protéger le lecteur des atrocités qui peuvent effectivement être perpétrées. C’est dommage, car en voulant épargner le lecteur, Richard Bausch écorne un peu trop la vraisemblance de son récit.

J’aurais préféré un texte plus épuré, une absence plus totale d’intrigue, qui aurait mieux mis en relief les pensées des soldats et leurs débats intérieurs. Car c’est là que j’ai aimé ce livre, dans sa capacité à montrer les pensées et sensations de ces hommes pour qui la guerre n’est pas une évidence. La peur, la foi, la famille, le courage, la solidarité, l’avenir... Des pensées simples, qui évoluent au gré des situations, et qui semblent sonner toujours justes, exprimant mieux qu’une analyse comment les évènements de la guerre affectent ces hommes (probablement le fruit de l’expérience de l’auteur...).

Je comprends que ce livre puisse plaire, même s’il m’a laissée sur ma faim.
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Paix

Je me souviens encore de l'émotion à notre sortie du film, Il faut sauver le soldat Ryan de Steven Spielberg en 1998. C'est un des rares films qui avait réussi à nous réunir en famille pour une séance au cinéma... Et bien que biberonnée aux images d'actualité réalisées durant la Deuxième Guerre mondiale, aux documentaires, aux débats et aux émissions sur le sujet; l'apport des effets spéciaux et les moyens mis par Steven Spielberg pour faire revivre le débarquement, nous avait comme télétransporté à ce moment précis, parmi ces soldats risquant leur vie pour libérer nos pays des Allemands... Plusieurs fois d'ailleurs dans ce film, il y a eu pour moi bien plus que de l'émotion, de l'empathie... C'était physique comme si ma propre vie était en jeu... Alors que rien ne la mettait particulièrement en danger... Une ouverture qui nous obligeait à devenir membre de cette patrouille chargée de retrouver le soldat Ryan..



Pourquoi ce partage de ce souvenir? Parce que grâce à mon libraire Patrick de la Librairie Point Virgule, j'ai découvert Paix de Richard Bausch.



Le bordereau qui accompagne ce livre fait mention de "Les grands romans de la seconde guerre mondiale". Un indice assez sérieux pour me dire que je n'allais pas à la rencontre de n'importe quel texte. Écrit en 2008, soit 10 ans après Il faut sauver le soldat Ryan, on est ici, non pas en Normandie, mais en Italie. Mais pas l'Italie du soleil, des hautes températures qui vous font vous sentir en vacances avec les bonnes odeurs de cuisine... On est dans l'Italie que les Alliés vont reconquérir en remontant du sud vers le nord et où il faut autant se méfier de l'Allemand que de l'Italien fasciste...



Dès les premières lignes, nous sommes projetés parmis une troupe de soldats americains. On est dans la région de Montecassino, à un moment où depuis quatre jours, ces hommes doivent patrouiller sous une pluie glaciale... Le ton est donné! On gèle avec eux!



Ces premières lignes font plus que nous projeter... On est avec eux et on est loin des supers héros qu'ils deviennent pour ceux qu'ils libèrent... Ils sont usés. Ils ont froid. Ils n'osent même plus se regarder et pourtant, la sécurité de leur pas, l'un après l'autre, dépend de son voisin... Ils ne sont plus que l'ombre d'eux même... C'est rendu avec un tel réalisme que dès la première page, on est happé tout comme le film de Spielberg. Richard Bausch a fait plus que nous harponner, il nous a ferré pour ne plus nous lâcher! Il veut nous montrer et faire vivre la guerre dans toutes ces dimensions et surtout dans son combat quotidien pour ne pas perdre cette dernière part d'humanité qu'on espère, nous habite encore....



Je ne vous en dirai pas plus parce qu'à la lecture de la première page, j'avais déjà le mot "magistral" à la bouche et qu'il ne m'a plus quitté jusqu'à la dernière page!
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Petite visite aux cannibales

Roman dans lequel s'entrecroisent deux destins : celui de Mary Kingsley de l'ère victorienne et celui, un siècle plus tard, d'une jeune américaine à la vie libre et épanouie. Et pourtant, ce n'est pas cette dernière qui a le plus de chance. Car en un siècle, l'essentiel s'est perdu dans la confusion et la vulgarité générées par la libéralisation et une perte culturelle. Très beau roman.
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Avant et après la chute

Encore un roman sur le 11-Septembre, me direz-vous ? C’était ce que je craignais également lorsque mon club de lecture a proposé ce titre.



Mais ce roman va plus loin que la simple narration du Jour J.



Je me suis sentie proche des deux personnages, de leurs questionnements, mais aussi de leur quotidien.



J’ai suivi la lente descente de Natasha dans la dépression, faisant tout pour cacher son mal-être, mais ne pouvant tromper ceux qui l’aiment.



Dans ces pages, les hommes apparaissent brutaux, ne sachant pas se contrôler lorsqu’ils sont en colère. Mais certains sont également à l’écoute et tentent de faire de leur mieux.



Les femmes, elles, cachent des secrets, petits ou grands, qui les dévorent parfois.



Un roman plus psychologique qu’il n’y paraît, tout en finesse.



L’image que je retiendrai :



Celle de Michael tentant par tous les moyens de rentrer de New York à Memphis par le train.
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Espèces menacées

Recueil de nouvelles sur le couple et la famille dont une plus longue que les autres et deux qui se recoupent. Très réaliste, mais sombre. Ce sont des histoires de couples, de leur vieillissement, d'adultères, de différences d'ages et de mentalités.
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La saison des ténèbres

Un authentique thriller, très bien écrit, donc un livre qu’on ne lâche pas avant d’avoir terminé. Des repris de justice s’en prennent à une veuve qui élève seule son jeune enfant et qui entretient des relations amicales d’entraide avec son voisin noir dans le sud des États-Unis. Ils les kidnappent .Que veulent-ils ? Est-ce un acte raciste ? Comment vont se comporter les différents protagonistes ?
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Téléphone rose et autres nouvelles

Le titre 'Téléphone rose' me semblait annonciateur de coquineries, à tout le moins. Rien de tout cela, rien de rose dans ce recueil de nouvelles...



- Le téléphone rose dont il est question dans la première nouvelle, est en fait, pour un homme récemment divorcé, une sorte de 'SOS amitié', pour se livrer, s'épancher, mais surtout pas pour prendre son pied. Chaque nouvel assaut suggestif de l'hôtesse l'intimide, l'agresse, il fait diversion et c'est elle qui se retrouve gênée de devir endosser ce rôle inhabituel d'écoute et de soutien psychologique...



- La femme du pompier n'est pas heureuse, son mari et ses copains fans de modélisme la fatiguent, l'amie enceinte lui répugne vaguement. Sa vie lui semble étriquée... mais...



- L'homme qui a connu Belle Star sort de prison avec quelques milliers de dollars en poche. Où va-t-il ? Comment compte-t-il redémarrer ? Il n'est pas au bout de ses surprises en faisant monter à bord de sa voiture une jeune auto-stoppeuse qui se croit dans un road-movie... Ambiance 'Nouveau-Mexique' assurée.



Trois nouvelles sombres, parfaitement écrites, denses et prenantes, sur la lose, le désamour, les désillusions, la solitude...
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Paix

Après avoir lu avec bonheur, ses précédents romans " La saison des ténèbres" et "Petite visite aux cannibales", je n'ai pu résister au plaisir de plonger dans le nouvel opus de Richard Bausch. Auteur dont on parle malheureusement assez peu, il me semble...



"Paix" se situe en Italie pendant la 2ème guerre mondiale. Les allemands battent en retraite mais continuent d'infliger de multiples pertes dans leur retrait. C'est une petite patrouille américaine que nous allons suivre. Ces 3 hommes sont envoyés en reconnaissance dans la montagne, guidé par un vieil italien qu'ils ont embarqués de force. Le plus vieux, Marson, a 26 ans. C'est lui le sergent qui doit diriger et calmer les tensions palpables entre les 2 hommes sous sa direction : Asch, un juif de Boston et Joyner, un brin raciste.



Pendant 2 jours et 2 nuits, les voilà face à eux-mêmes, devant leurs peurs, leurs faiblesses et leur passé.

Ils montent inlassablement, repensent à leur pays, à leur famille qui les attend. Ils culpabilisent devant l'acte de leur sergent qui a tué la femme qui accompagnait un soldat nazi, une victime innocente selon eux. Ils s'interrogent sur la guerre et ses conséquences.



"Tu sais, j'ai étudié l'histoire, et la philosophie. Et c'est pas pour des idées qu'on se bat maintenant. Malgré tout ce qu'on veut nous faire croire. Chez nous non plus, on n'aime pas les juifs. Ni les noirs. Les idées des nazis, personne n'en a rien à foutre. Tout ça, c'est juste une question...d'armement. De puissance militaire. Les idées, c'est un prétexte. La vraie question, c'est... c'est qu'on est de plus en plus doués pour tuer. Voilà de quoi il s'agit. On a la technologie nécessaire pour tuer plus efficacement, et à plus grande échelle. ça n'a rien à voir avec les idées. "



La tension est palpable, la nature oppressante, les hommes se disputent, le froid les menacent et ils doivent continuer à avancer coûte que coûte. Que faire alors quand un snipper se met dans la partie ?



Dans ce huis-clos angoissant, l'auteur parvient avec beaucoup de facilité à nous faire partager les pensées intimes de ces 4 compagnons d'infortune qui n'espèrent qu'une chose : que cette guerre prenne fin et que vienne le temps de la paix.

Bausch nous livre ici un très beau texte sur la condition de l'Homme et sur les luttes intérieures qui le rongent. Faut-il faire son devoir alors que la guerre est un désastre ? Comment conserver sa dignité en faisant des actes qui vous dégoutent ?

C'est aussi un hommage au courage et à la force de l'entraide quant la mort approche au delà de toute affinité ethnique et intellectuelle. La mort nous fait dépasser les clivages moraux pour chercher à rester en vie malgré tout, contre tout.



" Tu crois en Dieu ? demana Asch.

- Oui.

- Tout ça, ça se tient. Je veux dire qu'il a une seule raison à tout ça, à la religion, à la philosophie et le reste.

- Tu veux dire que que toutes les religions disent la vérité ?

- Elles existent toutes pour la même raison. La seule vraie raison. Elles essaeint toutes d'expliquer la même chose : pourquoi on doit mourir. Un effort pathétique pour nous faire accepter cette réalité. "



Plus qu'un roman sur la guerre, Paix est une formidable ode à l'humanité qui est en chacun de nous.



Je vous invite plus que vivement à découvrir cet auteur, trop ignoré dans nos contrées !

"Paix" est un roman fort mais je continue à lui préférer "Petite visite aux cannibales" qui fut mon premier Bausch et une réelle claque !
Lien : http://legrenierdechoco.over..
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Avant et après la chute

Dans ce roman, Richard BAUSCH explore plusieurs thèmes :

- l'amour qui lie deux personnes peut-il perdurer si la confiance est ébranlée ?

- comment une femme peut-elle surmonter l'horrible agression que constitue un viol ?

- jusqu'où un homme ( ou une femme ) sous l'emprise de la colère peut-il aller ?

- comment les gens ont-ils réagi au moment des effroyables attentats du 11 septembre ?

... et bien d'autres encore.

Les deux personnages principaux, Natasha et Michael, sont très attachants parce que très complexes, chacun avec ses secrets et ses doutes. J'ai été bouleversé par tout ce que Natasha a dû endurer, l'auteur a su provoquer l'empathie pour ce personnage. Au contraire, Michael semble bien égoïste dans sa relation amoureuse.

Les autres personnages sont eux aussi très bien brossés et importants dans cette histoire, surtout Constance, la vieille amie de Natasha, qui sera en quelque sorte le déclencheur de ses angoisses, Iris, la grand-mère de Natasha, et Duego, par qui tout le malheur arrive et qui persiste à affirmer qu'il est un homme bon.

J'ai été touché par cette histoire que j'ai lue aussi facilement qu'un thriller psychologique. D'ailleurs j'avais lu un thriller psychologique captivant du même auteur, "La saison des ténèbres ", qui m'avait donné envie de suivre son oeuvre.

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La saison des ténèbres

Richard BAUSCH est un auteur que je ne connaissais pas du tout avant cette lecture. J'ai lu une très bonne critique de ce roman dans "Le Canard Enchaîné", et comme je me fie souvent avec raison à ces avis, j'ai décidé de le découvrir ... et je n'ai pas été déçu !

Je suis très étonné du peu de lecteurs de ce livre sur Babelio, et encore plus de ces seulement trois critiques, toutes les trois très favorables, et à mon avis très justifiées.

J'ai pour habitude de ne pas raconter l'histoire dans mes critiques, d'autres le font très bien.

Alors pourquoi ai-je aimé ce livre ? D'abord parce que c'est un thriller qui tient bien son rôle, nous tenir en haleine et nous donner envie de tourner les pages rapidement pour connaître la suite et la fin. Ensuite parce que l'auteur sait nous mettre dans la peau de ses personnages, Nora et son fils Jason, et ressentir leur peur, leur douleur et leur rage. Enfin, parce qu'il aborde les problèmes de violence intrinsèque à certaines personnes, les problèmes de racisme aussi, et de la pression de l'entourage et du voisinage, tout cela sans trop s'apesantir.

Mais pourquoi n'est-ce pas un coup de coeur pour moi ? Eh bien parce que j'ai parfois trouver les descriptions un peu longues, et aussi un peu trop de répétitions, sans que cela ne gâche le sentiment général bien sûr.

Etant habitué au genre thriller et policier, je classe celui-ci dans les très bons romans, mais pas dans les meilleurs du genre.

Je continuerai donc de lire les autres romans de cet auteur avec plaisir.
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Violence

Un couple est au centre du récit, Charles et Carol. La classe moyenne américaine, du côté le plus bas de la classe. Cela commence dans un motel miteux dans lequel ils sont obligés de loger, faute d'argent, pour se rendre à Noël chez la mère de Charles, qui elle-même ne peut les loger faute de place. Charles, anxieux à l'idée de la grossesse de sa femme, n'étant pas certain de vouloir un enfant, s'échappe de la chambre et erre dans les environs du motel pour tromper son insomnie. Il assistera à un hold-up qui finira en tuerie, en réchappera, et devra vivre avec ce souvenir.

Cette scène de violence se situe vers le premier tiers du roman, ce qui laisse au préalable une assez longue partie d'exposition, dans laquelle tout est mis en oeuvre pour donner une vision la plus réaliste possible, sur le plan social et socio-économique, de la situation. C'est justement ce qui frappe immédiatement à la lecture de ce roman, cette dimension réaliste, presque documentaire, et l'absence totale de poésie - qui frise malheureusement souvent le prosaïsme.

Galère financière des personnage, misère architecturale, insécurité, tout est réuni pour donner une vision misérable de l'Amérique, et non pas seulement sociale, mais psychologique. En un sens c'est la réussite de Richard Bausch dans ce roman : montrer à quel point la misère sociale rend la vie intellectuelle, culturelle et affective des personnages pauvre -et sans issue. de ce fait, il ne faut pas s'attendre à des personnages d'une quelconque originalité : Carol, surtout, est d'une banalité à pleurer, et ses comportements et propos sont souvent stupides. Charles est englué dans son traumatisme et sa difficulté à parler mais n'a pas une vie intérieure bien passionnante non plus. Leurs parents et les personnages secondaires ont des comportements et des propos tout aussi pauvres et stéréotypés.

Le capitalisme américain tire les gens vers le bas socialement et intellectuellement, les rendant incapables de penser et de désirer autre chose que de prolonger leur vie végétative devant un écran de télé. Si le propos n'est pas inintéressant, la mise en oeuvre littéraire est parfois exaspérante, et paradoxalement, on se prend vite à détester ces personnages et à avoir envie que ça se termine vite. Certes, la critique sociale de l'Amérique est juste, mais l'effet critique sur la violence est assez paradoxal car ces personnages sont tellement peu charismatiques et agaçants que l'on finit par être indifférent à l'idée que cela finisse dans un bain de sang (c'est une angoisse récurrente de Charles de devenir lui-même violent). Voire, vaguement, on se surprend à le souhaiter pour se débarrasser de tous ces personnages décérébrés...

Et puis, dans la dernière partie du roman, Richard Bausch dénoue son intrigue en nous donnant les soubassements psychologiques de Charles. Et là, devant un tel étalage de clichés, on se dit que le manque d'intelligence des personnages n'est peut-être pas qu'une volonté narrative, mais peut-être le reflet de quelque chose qui relève de l'auteur lui-même. Fait surprenant, car j'ai le souvenir d'avoir beaucoup apprécié d'autres romans de l'auteur, notamment Petite visite aux cannibales. Je ne recommande donc pas ce roman, mais j'invite les lecteurs curieux à explorer les romans plus récents de l'auteur.
Lien : http://www.williamjoshbeck.c..
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Avant et après la chute

Roman psychologique d'un couple que les attentats du 11 septembre détruisent indirectement. Chacun est éloigné de l'autre au moment des attaques et leurs retrouvailles auront lieu sur fond de malentendu. Moyen.
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Paix

Un peu déçu je l'admets, malgré un synopsis attrayant. On alterne le chaud et le froid dans ce roman dans lequel je ne suis jamais réellement parvenu à me plonger. Cela n'en reste pas loin une belle oeuvre.
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