Citations de Richard Bohringer (349)
L'anathème ne venait pas que des riches.
Il venait aussi d'autres plus modestes, qui voulait flatter les pouvoirs et les Rolex. En pensant se protéger. En pensant être protégés.
La douleur est comme une pyrogue qui court le long des nerfs. P7
Buenos Aires on dirait une ville pleine d'oiseaux aux yeux cernés.
Même les pierres te donnent l'impression de s'être arrêtées.
Avec des paysages qui devraient être pleins d'Indiens.
Il n'y en a plus un.
Je crois savoir pourquoi les poètes sont malheureux.
Parce qu'ils sont du signe de l'invisible.
Que leur façon d'aimer est mystérieuse et souvent sans gloire.
Tu verras le bonheur, c'est un tout petit truc de rien du tout qui fout le camp dès que t'as le dos tourné.
(en parlant d'un ami disparu subitement)
J'étais là.
Je croyais que t'étais ailleurs.
Tu n'étais plus là !
J'ai vu ton âme s'envoler dans une bateau blanc qui vire et coule en disparaissant comme une virgule au loin.
Finissez ce livre, mettez tout votre coeur dedans, donnez votre appétit de la vie à ceux qui en ont si peu, pour qu'ils prennent la route et n'en reviennent que meilleurs, plus lumineux.
Je suis orphelin, ancien camé à la blanche, grand buveur scandaleux.
Je ne suis le héros de personne.
Elle (Anémone) incarnait avec beaucoup de naturel, de profondeur, le rôle de la femme qui croit avoir des comptes à régler avec l'homme qu'elle aime. Elle était magnifique. J'ai aimé tourner avec les enfants.
(...)
J'incarnais des personnages que j'aimais bien. Des hommes assez naturels, qui portent la colère et la tendresse dans le même élan. Pas con. Pas bidon.
Paulo, je voudrais retrouver mon innocence. Par innocence, j'entends aimer vraiment l'autre. Le broyer de bonheur, croire en lui.
Je suis resté cinq ans à l'héroïne. A me regarder mourir. Cinq ans à me faire des trous dans le bras. Cinq ans à voler des petites cuillères. A faire bouillir le cheval avec l'eau des chiottes. A me chercher les veines comme un singe. Cinq ans !
Seul au milieu des haleines fraîches, je me fraie mon chemin à coups d'angoisse. Et la mienne et la leur. Marchant vers un autre bateau plein d'odeur. La cale est ouverte, et l'oiseau de feu me livre enfin son ventre. Je suis mon propre mousse, mon propre matelot, mon propre capitaine.
Alors je vogue, je tangue, toutes voiles dehors jusqu'au port où comme une brute j'ecrase mon corps contre la jetée.
Paulo et John aimaient la lecture.Ils aimaient les livres balafrés, comme disait la soeur de Paulo avec son doux sourire.Les livres où les hommes se déchirent des bouts de vie.
Paulo et John avaient projeté un long voyage en train qui traverserait les mers.Ils n'avaient pas trouvé ce train.Les trains ne traversaient pas les mers.
Chante, chante Mali, Réveille une prière au fond du cœur; Aime la vie. Chante le Mali chante.
Donne moi le courage pour finir l'ouvrage. L'amour du peuple africain. L'estime et l’étonnement .
"La vie sera toujours comme un grand amour inachevé."
« Certains jours le doute m'écrase, m'écrabouille tant les pets des hommes de pouvoir polluent les belles idées. »
Les regrets sont comme des fleurs qui rendent tristes les chevaux de corbillards.
Je voulais être un blanc de couleur. Je suis bien pale. J'ai perdu la savane et ses étoiles.
Etre obligé de vivre en dehors des marges pour avoir la chance d'écrire, d'écrire un beau livre quelle que soit la souffrance infligée à ceux qui m'aimaient. Je leur infligeai ma souffrance avec ses dévastatrices conséquences.
Ma pensée vit en dehors de ma tête. Elle revient barbare et implacable, tendre et éternelle. Ma pensée vit loin de moi.
Mélancolie avec des couchers de soleil et des ombres glacées.
A trop avoir touché le fond, le trop-plein de vécu laisse solitaire.