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Critiques de Richard Dawkins (64)
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Pour en finir avec Dieu

Bonne parole de Hugo - acte 1 - version 2



Athée devant l'éternel, je condamne la religion de manière très tranchée et ce depuis un bon moment maintenant :



Non la prière ne guérit pas les malades,

Non il n'y a pas de miracle à Lourdes,

Non le Sida n'a pas été inventé par dieu pour punir les homosexuels,

Non l'avortement n'est pas un meurtre,

Non la femme n'est pas soumise à l'homme,

Non Marie n'était pas vierge, sinon Joseph ne serait pas resté,



Trop de haine, trop de guerres, trop de morts, trop de non sens.

Intolérante et immorale, la religion condamne donc je condamne de la même manière l'absurdité de telles croyances.



- Mais si tu ne crois en rien, non tu ne peux pas croire en rien (maman)



- Écoute ma petite maman d'amour je recommencerais à prier si toutefois tu m'apportes des preuves concrètes, mais pour l'instant si tu le permets je vais continuer à pisser sur l'illusion de ton dieu…(moi)



Je respecte trop les femmes pour croire en dieu… surtout les femmes nues ( vive le sex bordel…)

Je respecte trop la nature humaine pour croire en dieu, Peace and Love,

Je suis trop tolérant pour croire en dieu, vive tout,

Je suis trop intolérant pour croire en dieu, sauf les croyants,

Je suis trop ouvert d'esprit pour croire en dieu, vive l'homosexualité, vive Darwin, vive la science et vive l'évolution.



Récemment aux infos, j'ai vu un musulman, un catholique et un skins manifestés ensemble contre le mariage pour tous au nom de la famille, boutin en tête de cortège : quel PARADOXE n'est ce pas.



Ce roman est devenu ma bible, l'auteur prêche un convaincu avec des arguments scientifiques, moraux et sociaux. Un livre devenu une(ma) référence qui fait passer les religions pour ce qu'elles sont et ce de manière intelligente et très élaborée.



"Quand une personne souffre d'une illusion, on appelle cela la folie

Quand beaucoup de gens souffrent d'une illusion on appelle cela la religion." (page 18)



A lire sans retenue



"Au nom du père, du fils et du saint esprit" ( 2 ans de catéchisme et 2 ans d'école privée, ça laisse des traces)



Amen les copains



Il sont fous ces croyants...

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Dieu ne sert plus à rien

M.EINSTEIN, croyez-vous en Dieu ?

« Définissez-moi d'abord ce que vous entendez par Dieu et je vous dirai si j'y crois. »



Croyez-vous en Dieu ?

« Je ne serai pas sur lequel je dois parier ?



Petit, on en m'a demandé mon avis, moi cet enfant en plein développement social et cognitif, un cerveau encore fragile, modelable à souhait, pas de choix possible : Dieu était le créateur de tout… en plus il te surveille donc fait pas le con, tien toi bien, et à l'adolescence oublie la branlette. Jusqu'à l'age de 7 ans le cerveau est une véritable éponge, programmé pour croire ses parents, du coup si on lui impose des idées fausses, elles ont de forte chances de rester imprimées comme une vérité. Et c'est à l'adolescence qu'il apprend à prendre du recul, à se faire ses propres opinions et à gérer ses émotions.



Prenez quelqu'un qui n'a jamais reçu d'éducation religieuse et demandez-lui ce qu'il en pense : Dans la majorité des cas il prend cela pour une belle histoire, au pire il se marre.



En grandissant, « Yahvé » comme un doute, il ne remplissait pas toutes mes interrogations concernant la misère du monde, la violence, les guerres. Je suis donc devenu Athée pratiquant, je venais de découvrir le sopalin et les catalogues de la redoute, inutile de se mortifier la fabrique à problème en imaginant un être qui te surveille.



J'imaginais Dieu comme un concept, le mystère d'un hasard que le temps a modeler pour créer l'univers et ses nombreuses interactions.

Aujourd'hui je trouve ce Dieu abrahamique quelque peu démodé, dans le contexte de l'époque, on peut facilement comprendre, mais avec le progrès des sciences ces derniers siècles, il serait judicieux de devenir curieux et plus rationnel. D'autant plus que sur les trois religions : Christianisme, islam et juive, toutes se contredisent.



Combien existe-il de Dieu exactement ? de la mythologie Grecque, Romaine, Nordique, de toutes les civilisations, chacun avait ses dieux, mais qui est le plus légitime de tous ? unanimement nous ne croyons plus à la mythologie, car historiquement elle ne tient plus la route, pourtant à ces époques les gens vénéraient leurs Dieux… bah il en va de même pour le Dieu biblique, seulement lui il bénéficiera de la formation des sociétés modernes et du bouche à oreille, le téléphone arabe était le seul réseau internet de l'époque, déjà que de nos jours avec nos connaissances, des photos, des vidéos, des enquêtes poussées des témoins fiables, yen a encore qui s'imagine que le 11 septembre c'était un coup de la CIA, imaginez-vous à l'époque avec aucune connaissance scientifique , et juste des témoignages de plus en plus hasardeux, on peut vous pondre un univers de 6000 ans crée en 6 jours, ou le soleil est modelé après les végétaux, et la femme après l'homme et les animaux….



Sans déconner ? vous êtes sérieux



« Adam et Eve » quelle histoire cruelle, déjà on fout un pauvre péquin nu avec quelques animaux, le mec s'ennuie, du coup Dieu lui pécho une côte, pour créer une petite nénette toute aussi nue qui n'a pas le droit de manger des fruits, Bien sur on fait l'impasse sur la formation des cellules embryonnaires et du côté mammifère du truc, une côte suffira bien. Bon elle craque sa feuille de vigne, elle mord dans la pomme, elle fait goutter le truc à son pote, Dieu est vénère, du coup vous souffrirez toute votre vie. Sympa le créateur, un peu soupe au lait la perfection incarnée.



On peut parler des 10 commandements, bon « tu ne tueras point », ok le mec a une éthique, une morale, mais les 9 autres, putain ça vaut le coup, Dieu est jaloux, autoritaire, avec une pitié toute relative (Einstein si tu m'écoutes de là-haut), Ya qu'à demander à Jacob, A Noé, parce que le déluge on en parle ou pas, Dieu a fait plus de mort que le Diable, il a buté des enfants, lancé des épidémies, fait des blagues et des paris, un bon vivant me dire-vous…



Les historiens ont remis en cause les écrits saints, déjà il y en a une multitude qui sont passés à la trappe, et puis à l'époque fallait trancher, un peu de pif, d'anachronismes, on s'arrange avec les prophéties, on fait des traductions aléatoires et on vous pond une bible, nouveau testament pas formidable dans la miséricorde, pas très tolérante… Jésus débarque, enfin Dieu l'envoie se faire crucifier, enfin c'était l'idée, pour punir les hommes, bref le plan c'était de sacrifier quelqu'un à son image, tout se déroule sans accro, Juda fait le Job pour 3 francs six sous, bref il respecte les volontés impénétrable du seigneur et bim on condamne les juifs alors que bon c'était le plan de base. On fait l'impasse sur la cruauté de l'ancien testament, on justifie les saloperies par un revers de foi, prétextant des métaphores ou des symboles plutôt que des faits historiques avérés, et on garde la mer qui s'ouvre en deux, Jésus qui marche sur l'eau, puis l'eau en vin, et le corps en pain, c'est beau poétique, il y de belles choses c'est certain mais ça ne tient plus la route. Autant vous dire que les écrits ont pu être mise en page des siècles après les faits en question d'où les anachronismes, les évangiles ne sont peut-être même pas rédigés par les saints en question… Que de spéculations et d'approximations que la foi balaiera une nouvelle foi d'un signe de croix.



La foi suffit parait-il…



Après il y aussi le fait que la religion ressemble à s'y méprendre à une religion beaucoup plus ancienne avec le bien et le mal, le gentil et le méchant.



En remontant l'histoire, on peut aisément comprendre d'où viennent nos croyances, à cette époque lointaine ou chaque peuple était isolé les uns des autres, on ne connaissait rien du fonctionnement de notre univers et on n'avait même pas une idée du pourquoi… Il se passait des trucs, des phénomènes météorologiques supers inquiétants : un éclair qui zèbre le ciel, une lumière vive, suivi d'un grondement sourd, parfois sans conséquence, parfois ça foutait le feu quelque part, et puis le reste : inondations, vents violents, tremblements de terre, maladies, souffrance, notre cerveau se mettait à penser, à imaginer, nous sommes des êtres sociaux dont notre survie dépend de celle des autres, du coup on a commencé à être superstitieux, à interpréter des conséquences qui n'en sont pas, juste le hasard :



Celui d'un éclair mal luné : le mec voit l'éclair, vitesse de la lumière de 300 000 klm/seconde, puis le son plus lent, grondement sourd, la foudre s'abat sur le camp, l'incendie fait de nombreux morts… A ce moment précis le gars venait de tripoter sa femme, ou venait de labourer la terre de son champ ou n'importe quoi d'autre, bah comme son cerveau est intuitif, ni une ni deux, il fait le lien de cause à effet et bim il devient superstitieux.



Je vous la fais courte parce que bon on n'a pas trop le temps



Et puis l'évolution des espèces avec Darwin, qui dit ( pas Darwin hein) que pour survivre, nous avons pu trouver un intérêt à partager les croyances des autres afin de former des sociétés plus grandes en bonne entente etc… du coup colonisation, nous convertissons en masse, on torture, on condamne, on massacre les brebis galeuses, On dit à Galilée de fermer sa gueule, La terre est au centre de tout point… du coup beaucoup ont fermé leur gueule… et puis de moins en moins…. La science expérimentale se développe : Galilée, Newton, les philosophes des lumières Etc…

Mais revenons-en à Darwin arrivé après tout ce petit monde qui mettra le doigt sur l'athéisme avec L'origine des espèces. Coup de génie.



Einstein avec Les théories de la relativité restreinte et Générale, le mouvent Brownien qui prouve l'existence des Atomes, la découverte du photon, de la vitesse de la lumière, bref la mécanique quantique est née…

La liste est longue, de touts ces génies qui ont découvert les 4 forces fondamentales de l'univers : Force faible, Force nucléaire forte, électromagnétisme, gravitation, d'expériences en expériences, de recherches en recherches, d'expérience de pensées en expériences de pensées, de calculs en équations, à l'encontre de nos intuitions les plus reptiliennes, notre cerveau de nouveau née à l'échelle des premiers hommes, resté à l'âge des temps anciens, ils ont su bravé l'incompréhension, l'inexplicable par l'expérimentation, les preuves et les faits… Vous pourrez toujours les ignorer : la terre est ronde, La terre tourne autour du soleil, la lune autour de la terre, les corps tombent à même vitesse dans un mouvent rectiligne uniforme, l'espace est en expansion perpétuel, les ondes gravitationnelles existent, les Bosons aussi.



Maintenant faisons un exercice de pensée, imaginons que le christianisme soit créé aujourd'hui avec nos connaissances, comment ferions-nous pour établir la genèse ?



« Déjà je vais créer la parole parce que tout seul je me fais chier, parler à voix haute me permettra de relever les conneries que je vais dire, allez hop une particule élémentaire, puis deux puis pleins, je mélange le tout, je fais un petit crobar pour symboliser une grappe qui sera le noyau avec protons et neutrons, maintenant faut qu'il tienne ce noyau, allez hop quelques électrons négatifs pour faire léviter tout ça, que l'électromagnétisme soit…. Par contre je n'y vois rien, on va exciter ce petit monde en s'échangeant quelques photons et que la lumière soit, allez hop je percute les atomes entre eux…. Merde merde merde, fusion nucléaire, formation de l'univers, galaxies, planètes, ahhh c'est le bordel, bim faites donc des ondes et que les couleurs soient…. Vite la gravitation sinon tout le monde va se péter la gueule…. ensuite je vais faire en sorte que les bactéries, puis les molécules, les cellules, les tissus les organes et les espèces s'organisent dans un ordre chronologique pour que le poisson évolue en homme, que la baleine grand mammifère marin soit un ancêtre de l'homme (entre temps bah ???) etc..., mais merde d'ailleurs qui c'est qui m'a créé ? Etc etc et pour les siècles des siècles Amen… » ( autant vous dire que c'est pas 6 jours et Un RTT le Dimanche, mais plutôt dans les 13,7 milliards d'années d'évolution...)



Et Dieu pourquoi c'est un homme ?



Bref la théorie de l'évolution nous donne un machin bien sérieux face à ce hasard divin et aux dogmes religieux qui nous torche un truc en une semaine. bref la religion nous pond un Dieu à notre image alors qu'à l'origine les particules élémentaires ne ressemblaient qu'à de la physique quantique. imagine l'anticipation du bonhomme et le mal de crâne divin qu'il a du se taper.



J'ai lu de nombreux ouvrages sur la cosmologie, la génétique, la sociologie, la philosophie, j'ai regardé des conférences sur la mécanique quantique, le nucléaire, j'ai cherché à comprendre l'infiniment petit jusqu'à l'infiniment grand, de l'atome à la formation des cellules et du corps humain, la formation du cerveau, j'ai cherché à comprendre l'innée et l'acquis, pourquoi nous croyons, pourquoi le racisme, la violence, la suprématie, l'intolérance, l'altruisme, les sentiments humains, et j'ai appris, beaucoup appris et plus j'ai appris plus j'avais des questions mais une chose est sûre : Un dieu qui fait des miracles, qui réclame des prières, qui me surveille, qui condamne les homosexuels, les femmes et la branlette ça je n'y crois pas, je crois au nombre PI pour calculer le périmètre d'un cercle, et la science dont je ne snobe pas le plaisir de me faire perdre le sens de mes intuitions, qui me fout ma à l'aise avec la compréhensions, je crois aux faits, aux expériences et aux conclusions, je suis devenu curieux et de cause à effet je suis devenu Athée….



Des gens croient encore que les hommes ont une côte de moins que les femmes, amen

Que Marie était Vierge Amen

Que la terre est plate, Amen

Que la terre a 6000 ans, Amen



« Sans déconner, vous êtes sérieux… »



Merci M.DAWKINS pour cet ouvrage enrichissant.



A plus les copains

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Pour en finir avec Dieu

Les livres modernes sur l'athéisme sont rares (ou bien cachés), jusqu'ici, je ne pouvais me mettre sous la dent que des ouvrages écrits quand l'Église et l'État étaient encore fortement liés.



Dawkins fait un tour d'horizon assez complet sur le sujet : les classiques réfutations des arguments des croyants, présentation de ses propres arguments, et répond à plusieurs questions qui reviennent fréquemment : d'où viennent les religions, peut-on et pourquoi être moral sans religion ? Le thème est évidemment vaste, le nombre d'arguments présenté aussi. Quoi qu'on pense du livre, il faut reconnaître que le nombre de sujets sur lesquels on nous demande de réfléchir est conséquent.



Malgré tout, le livre comporte plusieurs défauts : le premier est de ne pas définir clairement à quoi l'auteur s'attaque dans son livre. Il me semble que c'est plus au fondamentalisme religieux, et plus précisément celui qui sévit aux États-Unis et au Moyen-Orient, qu'à la religion dans son ensemble. Aucun croyant dans mon entourage (même très élargi) ne défend bec et ongle le créationnisme, ou ne considère la Bible comme étant un livre à prendre au pied de la lettre.



Le fil conducteur du livre n'est pas très clair non plus, probablement à cause de la volonté de Dawkins de couvrir le plus de sujet possible. On passe beaucoup de temps dans des digressions, ou dans des anecdotes pas très importantes : j'ai dû faire des allers-retours incessants entre le texte et la table des matières pour retrouver de quoi on parlait exactement.



Et dernière critique, un peu de facilité et d'arguments balayés d'un revers de la main : les «c'est évident» et «c'est idiot» reviennent trop souvent à mon goût, et l'auteur a parfois tendance à faire parler les morts, notamment les Pères Fondateurs et à «convertir» d'autorité quelques grands scientifiques des siècles derniers à l'athéisme.



Comme point positif, je retiens la présentation de la sélection naturelle, souvent mal comprise et mal utilisée, la recherche des raisons de l'apparition des religions sur toute la surface du globe, et l'apparition du sens moral chez l'être humain, des points qu'on trouve rarement développés et qui sont pourtant essentiels.



Beaucoup d'idées intéressantes à découvrir dans ce livre, en gardant son sens critique aiguisé, et en évitant de céder à la tentation de mettre tous les croyants dans le même panier.
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Le gène égoïste

Cet essai de Dawkins commence à dater puisqu'il a été écrit en 1976. L'auteur y présente et développe son idée principale, à savoir que l'unité fondamentale sur laquelle s'exerce la sélection naturelle n'est pas l'individu, mais le gène.



Dawkins commence cependant par donner sa propre définition du gène : « une unité génétique suffisamment petite pour durer pendant de nombreuses générations et se répandre sous forme d'une multitude de copies ». Il avoue quelques lignes plus loin : « Ce que j'ai fait, c'est définir le gène d'une manière telle que je ne puisse vraiment pas ne pas avoir raison ! »



Les implications de cette définition sont nombreuses : l'individu, à la durée de vie bien plus brève que ses gènes, est réduit à sa plus simple expression et n'est plus qu'une machine pratique destinée à les propager efficacement. Une autre conséquence, et de mon point de vue la plus intéressante du livre, est d'expliquer les comportements altruistes : un gène peut se permettre de perdre une machine si cela lui permet de sauver plusieurs autres machines qui détiennent des copies de lui-même. Ces comportements altruistes sont analysés en détail, en partant de la simple molécule aux organismes complexes, en utilisant la théorie des jeux pour expliquer leur équilibre et leur domination sur les autres types de comportement.



Plusieurs critiques à faire cependant : tout d'abord, j'éprouve une certaine antipathie envers l'auteur, que je trouve très suffisant. À plusieurs reprises, il souligne le fait qu'il est le seul à avoir compris la théorie de la sélection naturelle depuis Darwin (et encore, pour Darwin lui-même, rien n'est moins sûr) et que ses collègues qui le contredisent (Gould, Lorenz) sont pleins de bonne volonté, mais sont quand même des billes sur le fond. Un peu de modestie ne ferait pas de mal.



Aucune explication préalable de l'influence qu'exercent les gènes non plus. Je les avais toujours associés à des manifestations physiques, et pas à des comportements, et sa définition du gène (parfois un petit morceau, parfois de plus grands morceaux, parfois un assemblage de morceaux séparés) contribuent aussi à ma confusion.



Côté pédagogique, Dawkins utilise beaucoup d'images et d'anecdotes, mais pour préciser quelques lignes plus loin que ça ne se passe pas exactement comme ça, propose une autre image, qui ne se révèle pas exactement correcte non plus. Au final, on en arrive à ne plus croire quoi que ce soit.



J'ai par contre trouvé que les critiques de « personnification anthropomorphique du gène » qui reviennent souvent sont de mauvaise foi, l'auteur mettant en garde à chaque chapitre contre de telles conclusions. Certains raccourcis sont nécessaires pour ne pas surcharger inutilement le texte.



Le livre est agréable dans l'ensemble, et assez stimulant sur le plan intellectuel. Mes connaissances en biologie ne sont pas assez développées pour savoir si tout est exact, mais la théorie que propose Dawkins a au moins le mérite d'expliquer tout le déroulement de la sélection naturelle des molécules aux animaux, sans laisser beaucoup de trous et sans faire appel à des « principes premiers » qui sortent de nulle part.
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Pour en finir avec Dieu

Publié en 2006, cet essai vibrant de 400 pages sur la religion, ou plutôt contre la religion, est l’œuvre d’un biologiste britannique de renommée mondiale, athée fanatique, si l’on me permet cet oxymoron.



Le ton tourne parfois au pamphlet et quelques passages sont inévitablement longs ou abscons. Néanmoins, l’érudition de l’auteur (plus de 200 ouvrages en référence) et la pertinence de nombre d’idées sont véritablement percutantes, pour celui qui n’est pas aveuglé par les dogmes religieux qui ont pu l’endoctriner durant son enfance.



Je vais juste mentionner l’idée centrale du livre qui explique pourquoi Dieu a, selon Dawkins, très peu de chances d’exister.

Certains créationnistes invoquent l’étonnante complexité et sophistication de certains organes ou composants animaux (yeux, ailes, système immunitaire, etc…) pour dire qu’il est impossible que de telles merveilles soient arrivées là par hasard. Ce ne peut donc être que l’œuvre de Dieu. Non, en effet, nous explique le biologiste Dawkins, spécialiste de la théorie de l’évolution, ce n’est pas dû à la chance. Ces organes merveilleux sont le fruit d’une très lente évolution basée sur la sélection naturelle (découverte par Darwin du XIXème siècle et amplement étayée par la science depuis). Ce n’est pas arrivé d’un coup mais très très progressivement avec beaucoup de ratés et fausses routes, ne laissant aucune place à la chance ni à une quelconque intervention surnaturelle.

Ensuite, Dawkins examine les facteurs qui permettent à une planète de développer la vie. Il faut un certain nombre de facteurs contraignants : de l’eau, être à bonne distance du soleil (pas trop prêt, pas trop loin), une grosse planète (Jupiter) dans les environs pour faire aspirateur à astéroïdes qui sinon dévasteraient notre planète, et d’autres conditions encore. Là, l’évolution ne peut rien. Alors disent les religieux, seul Dieu a pu créer tant de conditions favorables. Faux répond Dawkins. Il y a au moins un milliard de planètes dans notre galaxie. Et au moins un milliard de galaxies dans l’univers. Statistiquement, il y a donc une très forte probabilité que l’univers possède plusieurs planètes comme la nôtre, aptes à développer la vie, sans intervention surnaturelle.

Enfin, reste l’épineux problème de la création de l’univers, sur lequel nous manquons encore de données précises comme on peut s’en douter, le phénomène s’étant produit très loin d’ici il y a 13 milliards d’années.

Les physiciens se sont aperçus qu’il existe six nombres de la physique qui sont « réglés » juste à la bonne valeur pour qu’il puisse y avoir de la vie dans l’univers. Par exemple, une constante physique concernant la fusion nucléaire. Elle est 0.007 pour tout l’univers. Si elle était à 0.006 ou 0.008, il n’y aurait pas de vie.

Ah, ah ! jubilent les croyants, c’est impossible que ce soit arrivé par hasard. C’est forcément la main de Dieu.

Non, rétorque Dawkins pour deux raisons. D’abord si on imagine qu’il y a un être intelligent et très puissant qui a « titillé » les six boutons réglant les constantes physiques, alors cet être est très complexe. Répondre que c’est Dieu qui a lancé l’univers, ne simplifie pas le problème mais au contraire le rend encore plus complexe et improbable. Il est infiniment plus improbable qu’il y ait un super-créateur que simplement six constantes à la bonne valeur. Après tout, si on se dit par simplification excessive : « Dieu est, point ! » autant se dire « Les six constantes sont à la bonne valeur. »

D’autre part, la recherche récente en cosmologie et physique propose deux nouvelles théories intéressantes :

Selon la théorie de l’expansion-contraction, l’univers a une durée de vie de vingt milliards d’années. Il y a eu le big-bang, l’expansion. Vient ensuite la contraction de l’univers qui se termine par le big-crunch qui est l’opposé du big-bang. Ensuite un nouvel univers démarre. Selon cette théorie, un nombre quasi-infini d’univers peuvent se suivre dans le temps, en série. Selon la statistique (et le bon sens), la probabilité est forte que l’un de ces univers ait les six constantes à la bonne valeur. Ce serait le cas du nôtre.

L’autre théorie, c’est celle du multivers. Selon certains physiciens, il y aurait de très nombreux univers qui existeraient en parallèle. Là aussi la probabilité est forte que l’un d’eux possède les six bonnes valeurs. C’est le nôtre.

Bon, c’est un sujet très compliqué, et je ne suis pas sûr d’avoir bien expliqué mais vous voyez un peu le topo.



En conclusion, je conseille la lecture de cet ouvrage passionnant. Les agnostiques deviendront athées, les athées seront renforcés dans leurs convictions, et les croyants se poseront des questions légitimes.




Lien : http://lordius1er.blogspot.c..
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Pour en finir avec Dieu

Le livre parfait pour les athées décomplexés (et pourquoi n'en serait-on pas ?)...et les autres.



Quelques lourdeurs mais une fabuleuse démonstration qui répond à toutes les questions sur la vie, l'existence et le reste (les fans de Douglas Adams comprendront). Rigoureux, lucide et bien construit, "Pour en finir avec Dieu" n'est pas la critique puérile que j'imaginais dans la première version de cette critique.



Un livre a recommander à tous (même aux croyants) pour la belle leçon d'intelligence qu'il nous donne.
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Pour en finir avec Dieu

Dieu existe-t-il ? Quelles sont les différentes réponses possibles à cette question ? Toute morale vient-elle d'une religion ? Vaut-il mieux pour la société que "le peuple" continue à croire en un dieu ? Ce sont quelques unes des questions auxquelles Richard Dawkins cherche à apporter des réponses avec un regard de scientifique mais aussi d'humaniste, persuadé pour sa part "qu'il y a très peu de chance que Dieu existe" mais affirmant qu'il pourrait y croire si un jour on lui apportait une preuve. Justement, Dawkins examine en détails toutes les soi-disant "preuves de Dieu", démontrant soit leur complète stupidité, soit les failles de logique ou les abus de confiance qu'elles recèlent.



Il aborde la question de l'utilité de la religion souvent avancée : "Peut-être bien que Dieu n'existe pas mais si tout le monde partageait cette opinion ce serait l'anarchie" (thèse avancée par Dostoïevski notamment). Dawkins montre au contraire (et c'est un des passages les plus intéressant du livre) l'universalité des principes moraux qui n'ont rien à voir avec la religion et montre s'il en était besoin que les gens se réclamant de Dieu sont les plus enclins à tourner le dos à ces principes moraux justement au nom de leur religion.



Ce livre est marqué par la forte influence de Darwin. Dawkins souligne que le darwinisme est souvent largement incompris par beaucoup de gens religieux qui très souvent répètent que "l'homme (ou l'animal) est trop complexe pour avoir été créé au hasard", alors que la théorie de Darwin montre que la sélection naturelle n'opère justement pas "au hasard".



Ce livre est d'une grande richesse et d'une grande honnêteté intellectuelle. Il fait paraitre le "Traité d'athéologie" de Michel Onfray comme un livre léger et peu documenté (comment Onfray peut-il passer sous silence les travaux de tous ces penseurs darwiniens ?).



Il laisse toutefois de côté une question très importante quand on parle des mystères ou des non mystères de la vie : celle de la conscience en tant que phénomène individualisé : si je peux comprendre les lois de l'évolution, de la construction de l'univers, de la vie, qui est ce JE qui pense et qui est localisé dans un corps et pas dans un autre ? C'est pour moi un énigme (que cherche à résoudre un Douglas Hofstadter par exemple) et Richard Dawkins hélas, ne l'aborde pas dans ce livre.
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Le gène égoïste

Dès le début, ce livre sort des sentiers battues... Il est clair, si vous voulez une vision simpliste, voir idyllique, ce livre n'est pas pour vous... C'est un étonnant livre qui mêle philosophie réaliste du comportement très terre à terre de la survie... Parce qu'il fait le même constat que les bouddhistes (quoiqu'en disent certains, qui idéalisent quelques choses de formidable certes, mais qui n'a rien d'un dessin animé pour enfant... et pour qui, peut de gens le savent... un sacrifice totalement dénué de profit personnel, et quasiment inexistant dans le monde réel... il y a toujours un espoir de récompense sur le long terme pour sa propre survie... c'est pour cela que les bouddhistes ont une autre piste : si on ne peu le chercher dans la vie réelle, cherchons le dans la méditation...)

Alors l'auteur nous montre de nombreux exemples, des comportement animaux qui se sacrifient pour le bien être e tous... et du cas général qui correspond plus à la survie individuelle... et il cite des exemples pas si reluisant d'égoïsme humain... je pourrais en citer... je ne le ferais pas... vous les trouverez vous même et ce n'est pas le but... Oui le bouddhisme par sa philosophie, rejoint se livre... même s'il veut trouver des moyens d'en échapper... notamment par la méditation et en encourageant le bénévolat... car le bouddhiste n'est pas cet ermite naïf qui médite dans sa grotte... non il connait profondément la nature humaine... et quand il dit que chaque homme est bon... il précise qu'il recherche son propre bonheur... c'est à dire sa propre survie... qui peu le conduire... après un certain temps méditatif... qu'il est peut être plus opportun de faire le bien commun... Donc oui, ce livre nous offre le premier constat sur la nature humaine ou animale, cette recherche de survie... qui modelé comme de l'argile... peut nous faire sortir de la survie égoïste individuel... Étonnant livre de biologie... qui décortique la survie de l'individu égoïsme, recherchant la supériorité génétique de sa survie par ses atouts génétiques... mais qui peut se transformer... suivant les circonstants et le fond de l''individus vers autres choses... Une autre idée que l'on se fait de l'évolution, certainement plus profonde... certainement plus proche de la réalité que celle qu'en a en général le commun des mortels... Et si vous vous laissez emporter par cette vision... qui fait des constats terre à terre sur la réalité des faits, comment un gène égoïste peut devenir altruiste... en enlevant tout aprioris, oui, vous dévorerez ce livre... Mais si vous vous accrochez à vos idées, et bien non vous passerez à côté... Donc lisez le un jour où les remises en question sur vos idées personnelles sont possibles... C'est un livre magnifique qui nous pousse à la réflexion...
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Qu'est-ce que l'évolution ? : Le fleuve de la..

Je ne connaissais Richard Dawkins que de nom, ainsi que sa réputation de scientifique, je découvre sa plume.

Un peu spéciale, dans la clarté du propos et la démonstration efficace d'un côté, dans la métaphore hasardeuse et les vérités un peu limites de l'autre.

L'intérêt de ce livre est l'approche à rebours, c'est à dire qu'on se positionne du côté de l'ancêtre pour regarder vers l'avenir, et ce changement de perspective permet une série d'éclaircissements auxquels je n'avais jamais pensé.

Mais les prises de parti ont vieilli (1995) et les démonstrations anti créationnistes ne sont pas toujours des plus limpides ; j'avais préfèré  Stephen Jay Gould dans ce registre.

Peu de théorie mais une construction plutôt philosophique qui éclaire cette époque charnière des années 90, qui voyaient arriver les avancées déterminantes dans la génétique, aux débuts du séquençage des génomes.



Une foison de métaphores parfois difficiles à suivre ; mais la meilleure des métaphore est dans cette foison de métaphores parmi lesquelles une m'a vraiment parlé, et comme je la raconterai autour de moi poursuivra sa vie : les chaînes dans lesquelles vous êtes invités à recopier une lettre à plusieurs de vos amis, qui se poursuivent longtemps après des passages à vide, la recopie introduisant des erreurs qui vont se propager et les personnes qui ne jouent pas le jeu et interrompent la série localement...
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Dieu ne sert plus à rien

"Dieu ne sert plus à rien"(signé) Dawkins

"Dawkins ne sert plus à rien" (signé) Dieu

Dans ce nouvel essai sur le même thème, s'obstinant à toujours recreuser le même sillon , Dawkins , s'adressant au lecteur, utilise une variante du stratagème de "l'homme de paille" de Schopenhauer.

Je n'essaierai pas de le contredire, les convictions de M. Dawkins sont les siennes, il a raison de les défendre, tort de vouloir démontrer ce qui est indemontrable.

Je dirai simplement qu'il a tort de s'aventurer dans des considérations historiques qu'il maîtrise mal

Éric-Emmanuel Schmidt, qui dit lui aussi beaucoup de bêtises, a quand-même dit ceci qui est assez juste et que je cite de mémoire (j'ai trouvé la citation originale dans Babelio mais n'arrive pas à remettre la main dessus) :"A ne pas croire en Dieu, on s'expose à croire beaucoup d'autres choses" J'avais pensé que cela s'appliquait assez bien à Dawkins et à sa théorie du "gène égoïste" qui aboutit à doter le gène d'une volonté autonome, un petit Dieu, quoi...

Et je terminerai par une autre citation, celle -la de Chesterton : "lorsque les pédants nous montrerent de quelle froide mécanique découlaient les évènements, nos âmes murmurerent dans l'ombre : peut-être mais il y a d'autres choses "
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Pour en finir avec Dieu

Un scientifique éminent - et l'athée le plus en vue au monde - affirme l'irrationalité de la croyance en Dieu et les graves dommages que la religion a infligés à la société, des croisades au 11 septembre ou au 13 Novembre.



Avec rigueur et esprit, Dawkins examine Dieu sous toutes ses formes, du tyran obsédé par le sexe de l'Ancien Testament à l'horloger céleste plus bénin (mais toujours illogique) préféré par certains penseurs des Lumières. Il éviscère les principaux arguments en faveur de la religion et démontre l'improbabilité suprême d'un être suprême. Il montre comment la religion alimente la guerre, fomente le sectarisme et maltraite les enfants, étayant ses arguments avec des preuves historiques et contemporaines.



L'illusion de Dieu montre de manière convaincante que la croyance en Dieu n'est pas seulement mauvaise, mais potentiellement mortelle. Il offre également un aperçu exaltant des avantages de l'athéisme pour l'individu et la société, dont le moindre n'est pas une appréciation plus claire et plus vraie des merveilles de l'univers que n'importe quelle foi ne pourrait jamais rassembler.





Que boire d'autre que de l'hydromel, en lisant Dawkins ?
Lien : http://holophernes.over-blog..
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Dieu ne sert plus à rien

Cet ouvrage, dont le fait de se présenter comme une « lettre ouverte » apparaît entre autres choses par le tutoiement du lecteur dans le but de le pourvoir d'un argumentaire assez développé et complet pour interpréter le personnage d'un athée opposé à un chrétien américain de moyenne culture (et, à mon sens, de modeste argutie...), se compose de deux parties de longueur quasi égale : l'une (anti-)théologique, l'autre scientifique.

La partie anti-théologique, « Adieu à Dieu », comprend un ch. Ier qui parle de la « mort » d'innombrables divinités auxquelles l'on ne croît plus, et soulève le doute sur la nature véritablement monothéiste du christianisme, dans la pluralités des sens du « Dieu » abrahamique auquel il se réfère. Le ch. II s'attelle à trouver les contradictions historiques et documentaires sur la figure de Jésus dans les évangiles (canoniques et apocryphes, sans oublier Flavius Josèphe) et pose enfin la question des conditions de crédibilité des miracles et autres prodiges. Le ch. III, en traitant de l'Ancien Testament, s'interroge – assez superficiellement – sur la naissance et de la propagation des mythes. Le ch. IV indique les aspects qui, selon notre conception éthique contemporaine, nous paraissent immoraux, féroces et cruels dans la morale biblique voire dans certains récits de la vie de Jésus. Cette analyse se poursuit dans le ch. V, « A-t-on besoin de Dieu pour être une bonne personne ? », par un double argument : la caducité de chacun des Dix Commandements ; une expérience de psychologie comportementaliste (cf. cit. 1) qui tendrait à montrer que la morale est fondée sur la surveillance ; le ch. comprend aussi des données statistiques de la population carcérale américaine selon son appartenance religieuse déclarée. Le ch. VI, « Comment savons-nous ce qui est bon ? », comprend un interlude assez plaisant en forme de dialogue philosophique entre une partisane de l'absolutisme moral (Abby) et une conséquentialiste (Connie), notamment sur le thème de l'avortement.

Cette partie, m'a laissé grandement insatisfait pour les raisons suivantes : trop superficielle, trop marquée sur les débats états-uniens, ne tenant compte d'aucune autre religion que le christianisme, faisant fi de la question permanente de l'exégèse des textes religieux et celle des modes de vie et d'organisation sociale historiquement et géographiquement très divers développés pourtant au sein d'une même religion, négligeant enfin entièrement toute spiritualité, mysticisme, religiosité ethnologiquement décentrée (par ex. tous les systèmes herméneutiques issus du chamanisme...).



Dans la seconde partie, l'on reconnaît que l'auteur navigue dans des eaux connues et cela apporte beaucoup plus de satisfaction à lire. Le ch. VII, « Ça n'a pas pu se faire tout seul », rappelle l'interprétation correcte de l'évolution darwinienne par des exemples fascinants : la coévolution du guépard et de la gazelle, la langue du caméléon. Le ch. VIII, « Des petits pas vers l'improbable », en reprenant sa contribution célèbre de la théorie de « l'horloger aveugle » précise comment le concept d'aléatoire doit être appliqué à l'évolution et démontre qu'un « dessein intelligent » eût été incomparablement plus improbable que l'évolution par mutation aléatoire par « petits pas » cumulatifs sanctionnée par la sélection naturelle que nous enseigne la génétique. Le ch. IX contient des éléments qui m'étaient tous entièrement inconnus et que je crois relativement récents : le fonctionnement des enzymes comme catalyseurs des réactions chimiques intracellulaires, et en particulier le fonctionnement de l'ADN en embryologie, selon la métaphore des cristaux et des puzzles. Le ch. X, « Approche ascendante ou descendante ? », approfondit cette question embryologique, en précisant qu'il n'existe pas de « correspondance biunivoque entre l'individu et son ADN » (p. 235) et en généralisant les conséquences de l'approche ascendante aux cristaux comme aux nuées d'oiseaux et aux termitières. Le ch. XI. expose l'ensemble des théories (néo-)évolutionnistes qui pourraient expliquer à la fois la diffusion de la tendance humaine si générale à développer des sentiments religieux et des sentiments éthiques. L'évocation de la multiplicité des premières, avec une référence particulière à l'ouvrage d'Andy Thomson, Pourquoi nous croyons en (des) Dieu(x), se fait totalement au détriment de la théorie de « mèmes » fascinante création due au même Dawkins, qui aurait gagnée à être précisément appliquée au religieux – et j'avoue que j'avais de fortes attentes dans ce sens vis-à-vis de ces pages-là ; sur la question de la genèse évolutionniste du sentiment moral, je regrette de n'avoir guère appris ici davantage que dans le bel essai de Matt Ridley, The Origins of Virtue qui, sans être cité, contient l'essentiel des arguments, y compris l'étude de Gerald Wilkinson sur les chauves-souris vampires. Enfin, le ch. XII, « Le courage donné par la science » évoque très rapidement de nombreuses découvertes scientifiques, notamment en physique, qui vont dans un sens tellement contraire à l'évidence, que leur acceptation par le public constitue un véritable acte de courage. La chute sur le thème de l'athéisme est, là aussi, très partiale : Dawkins suppose que la foi en Dieu ne résiste que là où la science est provisoirement incapable de fournir encore une explication et précisément pour la raison de cette incomplétude temporaire. Pour ma part, je suis prêt à parier que les croyants, dont je ne suis pas, n'ont assurément pas cette motivation pour croire, que Dieu n'est pas pour eux la science par défaut ni ne prospère sur les défauts de la science... Là se confirme toutefois le profil du lecteur envisagé par l'auteur, un « personnage » déjà convaincu dans son athéisme, ou peut-être presque ou récemment convaincu, qui doit s'armer contre des doutes qui seraient représentés par un interlocuteur peut-être assez imaginaire, peut-être une autre part de soi-même... Ce personnage, ce n'est donc pas moi !
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Pour en finir avec Dieu

Voici un essai scientifiquement étayé, sur la religion, qui ne peut laisser indifférent.

Je pensais avoir affaire à un travail assommant d'énumération et de compilation, mais il n'en est rien. Ce livre n'est en aucun cas réservé aux seuls intellectuels intéressés par la question.

D'ailleurs, toutes les personnes normalement intelligentes devraient avoir lu ce livre, qu'elles soient croyantes, ou non.



Bon, je ne voudrais pas divulgacher en racontant la fin, mais le vainqueur est... la raison. ;-)



Ce livre passionnant comble un vide fort nécessaire !

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Le gène égoïste

L'une de mes lectures les plus marquantes en absolu. Il s'agit d'une reformulation de la théorie darwinienne (qui ne cesse d'être actuelle), du point de vue non pas de l'individu ou de l'espèce, mais du gène. L'attribution du qualifiant "égoïste", bien qu'étant une forme d'anthropocentrisme ou d'anthropomorphisme volontariste sans doute un peu abusive, a le mérite de nous dé-centrer par rapport à notre conception du "soi", ce qui constitue un enjeu dépassant de loin la biologie, pour atteindre une valeur de leçon philosophique et psychologique toujours utile... En fait la démonstration nous porte à accepter que la conception de "soi", exactement à l'instar des ongles des orteils, n'est qu'un heureux et fortuit hasard servant à la survie de nos gènes, bien au-delà de la circonstance transitoire de notre vie et de notre trépas en tant que corps!
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Le gène égoïste

Tout d'abord, il faut déterminer à qui se destine ce livre. Pour les néophytes, ce livre est je pense un peu compliqué à comprendre surtout que l'auteur utilise le mot gène en le définissant toujours différemment pour le bien de sont explication (définition correcte cependant) et cela rend la lecture, je pense difficile pour quelqu'un non habitué à la biologie moléculaire. Pour les amateurs et les biologistes, ce livre apparaîtra comme un vieux livre bourré de bon concept pour les années 80 contenant donc plein de contre-sens avec les données actuelles. De plus "SA" théorie ne repose pas sur des faits scientifiques réel. Pour un livre culte, je m'attendais à beaucoup mieux. Autant retourner aux livres de Gould mieux ecrit et plus "scientifique".
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Le gène égoïste

Je serai bref car la lecture fût longue. Un livre qui ne s'adresse pas à tout le monde, en ce sense que certains chapitres exigent réellement des pré requis scientifiques, autrement la lecture risque d'être longue et difficile. Je recommande aux lecteurs une bonne maîtrise de la théorie des jeux et de la statistique combinatoire avant de se lancer dans l'aventure. Cette difficulté mise à part, la narative nous livre une perspective originale sur le comportement animal et humain au travers de l'histoire des gènes et de la dualité entre les comportements égoïstes et altruistes inscrient dans l'ADN.
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Pour en finir avec Dieu

"Il est réaliste, courageux et merveilleux de vouloir être athée".



Le biologiste Richard Dawkins dénonce à juste titre "le respect excessif et anormalement épais dont jouissent les convictions religieuses". Il est trop communément convenu qu'on ne doit pas débattre de ces idées.

Pourtant, le traitement de l'hypothèse de Dieu (pour les croyants, ça n'est même pas une hypothèse...) ne doit surtout pas être laissé aux théologiens. Les scientifiques doivent s'emparer de la question de l'existence de Dieu, et la traiter avec leurs méthodes (c'est pourtant aux croyants que revient la charge de la preuve, mais on peut comprendre leurs difficultés...).



Évidemment on ne peut pas prouver la non-existence de Dieu, puisqu'on ne peut jamais prouver de façon absolue la non-existence d'une chose. Cependant, parmi les choses impossibles à réfuter, certaines sont bien moins probables que d'autres ! Dieu s'en sort extrêmement mal lorsqu'on le passe à l'examen sur le spectre des probabilités.



En plus d'être extrêmement improbables, les dieux décrits dans les Écritures sont "o-dieux". La morale religieuse, telle qu'elle est dictée, est abominable, et n'est heureusement appliquée que de façon très sélective (en Occident du moins). Beaucoup de croyants, s'ils lisaient les Écritures et les étudiaient autant et aussi méthodiquement que les non-croyants..., ne pourraient et ne voudraient en appliquer les commandements, ou imiter l'effroyable comportement de leurs modèles (Dieu lui-même, Abraham, Moïse, Mahomet, etc.).



Richard Dawkins s'en prend aussi fermement aux croyants "extrémistes" qu'aux "modérés". Il refuse de faire preuve d'indulgence (rassurez-vous, ses attaques, à lui, ne sont que verbales et étayées par des faits) envers les méfaits de la religion, en particulier sur les enfants. En effet, la religion "raisonnable" facilite la tâche du fondamentalisme en apprenant aux enfants dès le plus jeune âge que la foi inébranlable est une vertu.



Dans une partie de cet ouvrage, Richard Dawkins démonte facilement les arguments habituels en faveur de l'existence de Dieu avancés par les croyants (la logique n'étant évidemment pas leur fort ; on a préféré leur inculquer la foi) : c'est-à-dire les "preuves" de Thomas d'Aquin, l'argument ontologique, l'argument de quelques scientifiques croyants admirés, le pari de Pascal, etc.



Je veux souligner une caractéristique importante de ce livre. Son sujet a souvent été traité par des philosophes mais plus rarement par des scientifiques.

Étant moi-même athée et passionné de sciences, j'ai beaucoup apprécié l'approche de ce biologiste spécialiste de l'évolution, qui s'interroge sur les mécanismes qui mènent à la création et à la persistance de l'idée de Dieu, des religions, des mythes et sur le pourquoi de leur présence dans toutes les cultures humaines.

"La religion est un tel gaspillage, une telle extravagance, alors qu'en général la sélection darwinienne s'attaque au gaspillage et l'élimine" s'étonne Richard Dawkins.

Cela l'amène à nous exposer une série d'hypothèses scientifiques (la religion comme produit dérivé d'autre chose, la prédisposition psychologique à la religion, etc.) assez convaincantes, et en tout cas très intéressantes et parfois très surprenantes.



Un très bon livre, intelligent. Je le conseille aussi bien aux non-croyants qu'aux croyants. Lisez puis pensez par vous-mêmes.
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Phénotype étendu

Lorsque, il a plusieurs décennies, j'ai lu « Le Gène égoïste » (1976), qui m'a immensément séduit et durablement marqué, je ne me doutais pas qu'un tel ouvrage de vulgarisation scientifique, acte de naissance d'un changement de paradigme précédant d'une bonne génération le séquençage complet du génome humain, avait été lancé tel un pavé dans la mare sans l'assise d'un traité à l'usage des spécialistes. Fatalement, il s'ensuivit une pléthore de contestations, d'objections, de critiques : des plus générales – accusation de déterminisme génétique, de réductionnisme, voire une conception mal comprise de l'évolutionnisme tout entier, du genre à objecter que la sélection naturelle ait pu produire à la fois le vol par plumage des oiseaux et celui par membrane des chauve-souris – aux plus pointues, fondées sur l'interprétation d'expériences de terrain ou de laboratoire extrêmement spécifiques.



Cet ouvrage, qui date à l'origine de 1982, est destiné aux biologistes et entend répondre point par point à toutes ces critiques. Inutile de préciser qu'il a été une lecture formidablement ardue pour moi, poursuivie stoïquement jusqu'à la fin dans le seul espoir d'être récompensée par le glanage de quelques bribes d'informations compréhensibles de-ci de-là. Utile par contre de rappeler, avant de griffonner sur les résultats de la cueillette, que la prose est : saturée de vocabulaire technique (que les 12 p. de glossaire final ne suffisent pas à clarifier), foisonnante de références bibliographiques (plusieurs par paragraphe – nom d'auteur et date de publication, selon le standard ango-saxon) relatives aux détracteurs et aux travaux cités à l'appui, remarquablement pauvre en nouveaux apports expérimentaux mais tout autant surabondante (pléthorique) en subtilités logiques, rhétoriques, métaphoriques, argumentatives tendant à « corriger » des interprétations ou à en suggérer d'autres, plus convaincantes. Autre élément pour compliquer la lecture : une police minuscule et des pages à 43 lignes toutes serrées... [Tout cela pour expliquer pourquoi cet essai pourtant fondamental n'a pas été traduit en français.]



Après les trois premiers chapitres qui liquident les critiques d'ordre général (« 1. Necker Cubes and Buffaloes », « 2. Genetic Determinism and Gene Selectionism », « 3. Constraints on Perfection »), le dernier introduisant les concepts de « gene-pool », de « locus/loci », et d'optimisation (probablement tirée de l'économie parétienne), commence à émerger la thèse principale de l'oeuvre de Dawkins : qu'il est opportun, parfois nécessaire de prendre comme unité fondamentale de la sélection darwinienne non pas l'organisme, ni l'espèce (ou le groupe), mais le gène. Il apparaît – de la logique et des critiques débattues – que cette thèse requiert logiquement deux démonstrations en amont : que l'unité soit contestée de l'organisme individuel, soumis à l'épreuve de son aptitude différentielle à la survie et à la reproduction, en particulier par ses comportements, et d'autre part que l'entité plus fondamentale, le gène, en tant que « réplicateur », puisse être doué d'une capacité d'agir sur l'environnement, même à l'extérieur du corps – le « véhicule » - qui est cependant seul à contenir la version unique du génome. Le ch. 4 « Arms Races and Manipulation », commence à s'attaquer à l'individu : le concept de manipulation, autant entre individus (par ex. le coucou et l'autre oiseau dont il colonise le nid) que par rapport aux parasites aura une importance cruciale à différents endroits du livre. Les ch. 5 et 6 « The Active Germ-line Replicator » et « Organisms, Groups and Memes : Replicators or Vehicles » renforcent le remplacement de l'idée de la reproduction des organismes par celle de la réplication des gènes (avec la petite introduction du concept philosophique dawkinsien de « mème » qui jusqu'à présent n'a pas eu la fortune qu'il mérite peut-être...). Le ch. 7 « Selfish Wasp or Selfish Strategy » est une sorte d'interlude, qui, à partir de l'exemple du conflit entre guêpes femelles pour le trou où elles ont pondu et déposé des larves, illustre le concept de stratégie, en particulier de « ESS – Evolutionarily Stable Strategy ». Le ch. 8 « Outlaws and Modifiers », entre dans le vif de la récusation de l'unité de l'organisme, au sein duquel des gènes peuvent prospérer selon leur propres « intérêts », au détriment de ceux de l'individu ou d'autres gènes du même génome. Celui-ci ainsi que les 9 « Selfish DNA, Jumping Genes, and a Lamarckian Scare » et 10 « An Agony in Five Fits » sont particulièrement techniques, et je ne retiens que, du dernier, une redéfinition en cinq points de la conception darwinienne d'aptitude. Avec le ch. 11 « The Genetical Evolution of Animal Artefacts », s'amorce l'étude du « phénotype étendu », c-à-d. des effets des gènes sur l'environnement : naturellement il est ici beaucoup question de castors et de termitières (les termites, techniquement parlant, ne sont pas chacune un individu, mais la termitière si, peut-être)... Le ch. 12 « Host Phenotypes of Parasite Genes » : retour sur les parasites et sur les comportements « suicidaires » des parasités. Ch. 13 « Action at a Distance »... mais quelle distance, au juste ? Théoriquement illimitée, pratiquement, cela dépend de la capacité de s'immiscer dans la production de protéines, parfois même depuis l'intérieur même de la cellule. Ch. 14. « Rediscovering the Organism » : cela semblerait un ultime revirement que de revenir sur la centralité de l'organisme, et pourtant, non, c'est de reconnaître ses fonctions et son importance, notamment dans la reproduction, par le procédé habile de la « reductio ad absurdum » : vu que la vie aurait pu proliférer sans organisation pluricellulaire, voire autrement que par le cycle reproduction-développement-mort, quels sont les avantages comparatifs du regroupement des « réplicateurs », d'abord à l'intérieur d'une cellule puis dans des entités pluricellulaires, et ceux de la dialectique entre mitose et méiose, etc. ? « It has paid replicators to behave gregariously » - telle est la réponse, et il est trop tentant d'une faire une maxime philosophique...
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Pour en finir avec Dieu

Les Indégivrables (Xavier Gorce) - Le Monde.fr -

"J'avais deux valeurs fondamentales, le marché et la religion - Jai perdu tous mes avoirs avec la crise - Du coup je me questionne - Et si DIeu aussi était une bulle spéculative ?"

C'est un dessin humouristique édité par le site Le Monde.fr en 2008 et qui à mon sens résume très bien le livre de Dawkins.

Dawkins, décortique avec intelligence et la précision d'un chirurgien, toute la mécanique de création de la religion et du recours à Dieu... avec les conséquences et horreurs que l'homme au nom de Dieu à perpétré depuis des millénaires..
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Pour en finir avec Dieu

Dans cet essai coup de poing, Richard Dawkins décortique le phénomène religieux pour en démontrer l'absurdité point par point.

Ecrit en 2006, ce livre est (malheureusement) toujours d'actualité tant la religion est ultra présente dans nos sociétés.

Même si le discours porte sur la religion en tant que telle, le christianisme est très présent. L'auteur parle beaucoup des Etats-Unis, décrivant un pays très croyant qui, pour ma part, ne m'a pas fait rêver.

Pour ma part, j'adhère totalement au propos de Richard Dawkins et je regrette, comme lui, que la religion soit devenu un sujet tabou sur lequel on ne puisse plus ni débattre ni s'interroger.

Seul point noir du livre, j'ai trouvé que l'auteur se perdait parfois dans ses réflexions, ce qui m'a rendu la lecture un peu compliquée.

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