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Critiques de Richard F. Hugo (39)
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La mort et la belle vie

Richard Hugo a surtout publié des poèmes. Il enseigna également la littérature à l'université du Montana à Missoula. "La mort et la belle vie " est son unique roman et s'inspire des grands maîtres de la littérature policière américaine. Al Barnes après 17 ans passés dans la police de Seattle se retire à Plains dans le Montana où il devient l'adjoint du Shérif Red Yellow Bear. Al Barnes vit désormais avec Arlene, sa nouvelle compagne, et comme Richard Hugo, il a un certain penchant pour la bonne chère, s'intéresse à la poésie et à la pêche; mais la vie paisible qu'il pensait trouver à Plains est vite bouleversée par un double meurtre dont l'un l'entraîne vers une autre affaire criminelle, 19 ans en arrière, dans les milieux huppés de Portland. Ce roman policier efficace est aussi une critique de la bonne société américaine où l'argent et le pouvoir permettent d'enfreindre certaines lois.
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La mort et la belle vie

Ce livre est tombé par hasard entre mes paluches. Le titre plus ou moins accrocheur et la lecture de la quatrième de couverture qui vous présente Al Barnes policier surnommé La-Tendresse, et qui en plus est poète. Un flic La-Tendresse amateur de poésie, quézako ????? y'avait plus qu'à le lire.



Je fis donc la connaissance d'Al Barnes policier, consciencieux, idéaliste lucide, recherchant le luxe, le calme et la volupté dans une bourgade du Montana. Une recherche qui sera avec humour, brio et poésie parfois, entachée, perturbée par l'enquête sur le meurtre à la hache de deux individus. La mort et la belle vie n'est pas seulement l'apologie du bien être, mais est aussi et surtout la critique de la haute socièté.



Hélas, La mort et la belle vie est le seul et unique livre de feu M. Hugo, car ses qualités d'auteur m'ont conquise.



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La mort et la belle vie

Richard Hugo (1923-1982), né Richard Hogan et poète américain est un des premiers membres du groupe des « Ecrivains du Montana ». Démobilisé en 1945, il reprend ses études et obtient en 1952 son diplôme de « Creative Writing » de l’université de Washington. Son premier recueil de poèmes est publié en 1961. Peu après, il commence à enseigner à l’université du Montana où l’on compte parmi ses étudiants James Welch ou bien James Crumley par exemple. Outre ses recueils de poésies, il publiera en 1980 un unique roman, qui plus est un roman policier, La Mort et la belle vie qui rata de peu le prix Pulitzer.

Al Barnes est shérif-adjoint à Plains dans le Montana. Après des débuts à Seattle jugés un peu laxistes par ses supérieurs, ce qu’il reconnaît honnêtement « si vous souhaitez un vrai flic, un dur, vous avez frappé à la mauvaise porte », il se retrouve muté dans un bled à la campagne. Après le meurtre sauvage d’un pêcheur, fait rarissime dans le secteur, Al Barnes est mis sur le coup et se retrouve sur la piste d’une très grande femme tueuse en série à la hache ! Alors que la meurtrière est arrêtée et l’affaire classée, Al Barnes va s’apercevoir que tout en réalité ne fait que commencer. Conséquence d’un nouveau meurtre, il va devoir démêler les nœuds d’une pelote noués il y a dix-neuf ans, quand une jeune fille fût assassinée durant un week-end de débauche entre une dizaine d’adolescents issus de familles aisées.

Avec La Mort et la belle vie Richard Hugo a écrit l’archétype du polar comme je me le représente. Des crimes dans la société aisée avec des ramifications dans le passé, des femmes vénéneuses avec une aura sexuelle certaine, des fausses pistes et des personnages secondaires typés, un flic sympathique, une intrigue touffue… Le tout emballé dans une écriture au-dessus de tout reproche avec un petit je ne sais quoi de démodé qui tout au long de ma lecture, m’a renvoyé à des images de films tournés en Noir & Blanc. On ne s’étonnera pas de ces références corroborées par James Welch dans la préface écrite à la mémoire de son ami, « Il avait toujours été un fou de romans policiers. Il avait lu tous les livres de Raymond Chandler, de Dashiell Hammett et de Ross McDonald… »

Un récit dense avec de nombreuses interactions entre les acteurs, suspects potentiels. Parfois un peu long, mais à l’instant où la question pourrait se poser, l’intérêt rebondit. Certes l’intrigue est quelque peu tarabiscotée, certes il y a ici ou là quelques exagérations mais n’est-ce pas le lot de nombreux polars ? Mais qu’importe, puisque le roman reste palpitant jusqu’au bout. Et puis moi, j’aime bien les polars avec une fausse fin avant l’ultime révélation, comme ici.

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La mort et la belle vie

3 pêcheurs partent titiller le poisson dans le Montana. Deux prennent la barque, tandis que le troisième reste sur la berge. Il sera retrouvé tué à coups de hache. Ce serait une femme de deux mètres qu’un témoin a vu. L’inspecteur Al Barnes, fervent de pêche également, plein d’humour, de gentillesse et de poésie est attachant, mènera l’enquête. Page 75 fin de la première partie, meurtre élucidé ? Eh bien pas tout puisqu’on repart sur une nouvelle affaire. L’idée est originale, les dialogues amusants. On y trouve du sexe, de l’alcool à la manière de Jim Harrison. Richard Hugo a écrit cet unique roman policier publié en 1980 aux USA, et est l'un des pionniers du groupe surnommé les Écrivains du Montana.



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La mort et la belle vie

Quand j’ai lu ce roman, je n’ai eu qu’un seul regret : celui que la maladie et la mort aient empêché Richard Hugo d’écrire la suite des aventures de son policier poète Al Barnes, dit Barnes la tendresse. Il est un policier atypique et cela lui a valu bien des déboires dans son précédent poste. Il est trop gentil, trop poli mais (et ce « mais » est heureusement très important), cela ne l’empêche pas d’aller au bout des choses, et d’être entourés d’enquêteurs qui ont aussi envie d’aller au bout des choses.

Quoi ? Laissera-t-on, dans le Montana, des hommes se faire assassiner à coup de hache ? Non ! Et même si la seule piste concrète a été fourni par un homme plus imbibé qu’un baba, homme que l’on reverra au cours de ce récit, même si elle semble totalement improbable, il est important de se raccrocher au peu que l’on a, cela peut mener loin, très loin. De même, il est important de tout vérifier : les imitateurs sont légion, et c’est ce qui se passe, un autre tueur est en piste, un tueur non pas plus prudent, mais un tueur qui se salit moins les mains. Si, si, cela existe. Cette partie de l’enquête mène donc Barnes dans l’Oregon, à Portland, lui qui s’était juré de se tenir toujours loin des violences de la ville. Et la violence, il y sera largement confronté. Il est fou de se dire qu’il a fallu l’acharnement de Barnes, son sens de l’observation aussi pour mettre au jour des choses qui étaient sous les yeux de tout le monde, ou presque. On ne voit que ce qu’on veut bien voir. Il faut dire aussi que tout semble beaucoup plus facile quand on a beaucoup d’argent et beaucoup de pouvoirs. Semble, pour un temps – même si, effectivement, cela prend du temps.

J’ai aimé cette intrigue, j’ai aimé ce personnage principal rempli d’humour et de culture, ce personnage qui ne s’en laisse pas imposer, quelle que soit la personne en face de lui, cet enquêteur qui s’entend très bien avec son supérieur, un homme fort sympathique lui aussi, qui sait très bien ce qu’il veut, et qui se demande bien pourquoi son adjoint fourre son nez dans de vieux dossiers, loin, bien loin du Montana.
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La mort et la belle vie

Une couverture dont la photo fait penser aux paysages du Montana ou du grand Nord : De la neige, un élan, une forêt.

Mais à l’intérieur du livre, il n’y a pas ce genre de paysages. A part une partie de pêche au départ, le décor est plutôt urbain. On tombe sur un roman policier, un vrai policier de type américain.

Al Barnes est un flic atypique, pas vraiment à sa place au milieu des délinquants : Il voulait être poète. Il y a quelques temps, il a choisi de travailler dans une petite ville tranquille, Plains, pour échapper aux tracas de Seattle.

Pas de chance : C’est dans cette région que se produit une série de crimes ; Il faut bien enquêter...

Il sera confronté à un groupe d’amis plutôt riches et sera amené à trouver le lien entre un crime ayant eu lieu dix-neuf ans plus tôt et un crime actuel qui ne semble pas trouver sa place dans une série de meurtres à la hache.

L’auteur livre quelques descriptions très visuelles et très détaillées. Le rythme du récit est rapide, soutenu ; écrit à la première personne, le texte nous tiens en haleine jusqu’au bout. On se balade avec Barnes de fausses pistes en mensonges, même si l’intrigue est finalement un peu téléphonée.



Ce roman est le premier et le seul qui ait été écrit par Richard Hugo. Une production plus importante nous aurait peut-être révélé un auteur à suivre.

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La mort et la belle vie

Début de la quatrième de couverture, qui répondra à la question "pourquoi cette lecture?":

"Maître en écriture de Crumley, Kittredge et Welch, Richard Hugo, qui fut avant tout poète, est considéré comme le fondateur de l'école littéraire de Missoula dans le Montana. Avec cet unique roman, il a souhaité rendre hommage aux maîtres du genre -Hammett, Chandler et Macdonald- à sa façon, avec un personnage de flic au grand cœur, hors du commun lui aussi."



Pour mettre la main sur cette pépite, fort heureusement présente à la bibli -mais en magasin- il a fallu que deux bibliothécaires s'y collent, car la bestiole s'était un peu trop camouflée parmi les œuvres de Victor Hugo. Ma réputation d'enquiquineuse en sort grandie.



Et le roman, alors? Sans problème, dans la catégorie "ne se lâche pas".



Al Barnes est flic et poète, il a quitté Seattle pour la tranquillité (supposée?) d'un bled paumé du Montana, où rode la tueuse à la hache. Mais son dernier crime peut-il lui être attribué? La police en doute, et voilà Al parti dans l'Oregon, à Portland, pour mener l'enquête et se retrouver à démêler les fils d'un autre rime commis près de vingt ans auparavant.



Al, surnommé Barnes la Tendresse à Seattle, ayant entre autres "établi un nouveau record en matière d'absences de contraventions pour excès de vitesse", est un bon policier qui ne lâche rien, mais il a ses faiblesses et en a conscience. En tant que narrateur de l'histoire, son humour et son auto dérision font mouche.

L'enquête en elle-même tient bien la route, avec moult rebondissements et un final inattendu qui peut laisser perplexe.

Lecture hautement recommandable!
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La mort et la belle vie

J'ai lu ce livre avec un a priori extrêmement positif. Pour une critique plus objective, il va falloir chercher chez d'autres lecteurs.

La raison? C'est le livre qui a inspiré la série Alex Hugo et j'ai beau ne pas regarder de séries, celle-ci fait exception car elle est tournée dans ma région d'origine. J'avais donc un a priori positif sur un bouquin se déroulant dans le Montana à cause de l'adaptation tournée dans les Hautes-Alpes. Une excellente raison donc.

Cela dit, je n'ai pas eu beaucoup à me forcer pour l'aimer. La préface de James Welch tout d'abord m'a amusée et un peu piqué les yeux : très touchante, elle nous fait un beau portrait de l'auteur, grand amateur de pêche et de poésie.

Lorsqu'on lit le livre, on comprend qu'Al Barnes ressemble plus à Richard Hugo qu'à Samuel Le Bihan, mais franchement, pourquoi pas? J'ai assez vite oublié la série télé, même si je l'ai énormément citée au début de ce billet, pour me plonger dans l'histoire qui secoue Plains, Montana, 1049 habitants (en 2006) et 50 000 adolescents d'après Al Barnes. Celui-ci ne paraît pas avoir les meilleurs atouts en tant que policier - il se rêvait poète, après tout - mais il se rapproche des gens, souvent trop comme la suite du livre va le prouver, et les fait parler sans avoir à mener d'interrogatoire trop sévère. Deux horribles meurtres à la hache sont commis dans sa juridiction. A la fin de la première partie, il en résout un, en sachant faire parler la bonne personne et en risquant quelques coups de hache lui aussi. A la fin de la deuxième partie -qu'il a passée à Portland, loin de son Montana tant aimé -, il résout deux affaires: une en cours et une autre remontant à vingt ans en arrière. Pour la troisième partie, il assiste à match de base-ball qui change tout.

J'ai apprécié ce roman qui se passait à l'époque où les téléphones portables étaient de l'ordre de la science-fiction,où les policiers aimaient lever le coude sans être dépressifs et où ils ne vivaient pas en portant de lourds secrets inavouables...



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La mort et la belle vie

J'ai lu dans la préface, que Richard Hugo était très influencé par les auteurs "classiques" du roman noir américain.

Influencée par la préface, je n'ai pu que constater que ce roman, écrit en 1980, le seul que Richard Hugo ait pu écrire, possédait tous les codes du roman noir. Pour cette "brillante" analyse, j'ai aussi été aidée par ma récente relecture de Adieu ma jolie de Raymond Chandler.

De plus, l'action navigue entre Plains (Montana) et Portland (Oregon). La seule évocation des lacs et rivières de l'ouest du Montana et de leurs truites immortalisées par Norman MacLean, des ponts sur la Willamette river et de l'avenue Burnside suffit à me dépayser. Il m'en faut peu.

Quand, en plus, al Barnes déterre un vieux mystère non résolu et commence à fouiner dans les souvenirs soigneusement enterrés des vieux copains de Tingley, le directeur de la scierie sauvagement assassiné entre deux piles de troncs, je me suis dit que ce roman avait tout pour me faire passer un bon moment de lecture.

On en pardonne le style parfois maladroit (est-ce la traduction ? c'est possible) et on savoure les clichés caractéristiques du roman noir (il y a forcément une séductrice un peu timbrée, une femme sublime follement éprise du héros et jalouse, un héros cabossé par la vie, des traîtres qui cachent bien leur jeu, un salopard, beaucoup d'alcool, des répliques cinglantes mais amusantes et de solides amis qui rattrapent les situations pourries). Il sont d'autant plus appréciables que Richard Hugo les intègre dans un cadre rénové. le roman ne se situe pas dans une grande ville, on y respire le grand air, voire l'air marin et le héros n'est pas un privé ex-flic et revenu de tout : Barnes-la-tendresse est un policier peu coriace et poète dans l'âme, dont il ne faut pas sous-estimer les compétences d'enquêteur.

J'ai bien passé un bon moment, comme prévu.
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La mort et la belle vie

Al Barnes, dit Al la tendresse, shérif adjoint fou de poésie et de baseball, armé de délicatesse, et de détermination, nous emmène avec lui, pour résoudre un meurtre commis il y a 19 ans, et d'autres, plus récents.



« Remplis de bière et de bons sentiments, on retourna à l’endroit où j’avais garé ma voiture ».



« Je pensais à un monde où la vie est toujours trop dure, où on nous demande d’en supporter davantage qu’on est capable. Je chialais comme un môme. Pour personne en particulier, pour nous tous ».



« Elle était un peu enveloppée, ce qui n’est pas pour me déplaire chez une femme – le genre mannequin qui donne l’impression de vivre avec cinquante grammes de muesli par jour ne me passionne pas – et elle savait être à la fois dure et tendre selon ce que les circonstances exigeaient ».



« Je m’approchai, puis je l’embrassai. Elle embrassait très bien. Je m’en serais d’ailleurs douté. Il y a d’autres choses qu’elle faisait très bien. La nuit fut des plus agréables. »





Sa technique d’interrogatoire est déroutante.



« - J’aime bien te regarder. Tu es belle. Incroyablement belle.

- T’as intérêt à t’en rendre compte, machin.

- Je pourrais passer la nuit entière à te regarder.

- J’espère que tu ne vas pas faire que ça, mon pote ».



« - Qu’est ce qu’il fait ton père ? »

Je n’étais pas certain d’adopter la bonne méthode.

« - Ce con ? Il lit la Bible et devient méchant. »



« - Je peux vous poser une dernière question, Medici ? Vous pensez toujours que le sexe peut ressusciter les morts ? C’est pour ça que vous faites dans le porno ?

- Non, répondit-il. C’est parce qu’on y gagne un tas de fric ».



« - Je vous plains d’être obligée de travailler pour cette femme, dis-je en désignant la porte de la maison.

- Il n’y a que moi pour accepter ça, mais, vous comprenez, j’ai du mal à trouver un emploi parce que j’ai l’air tout le temps plus ou moins en colère.

- Et vous êtes tout le temps en colère ?

- Non., monsieur, je suis une femme profondément religieuse et je puise mon bonheur dans la religion. Je ne sais pas pourquoi j’ai cette expression-là. (…)

- Mrs Clueridge ne vous mérite pas, Mary. Elle mériterait d’avoir pour majordome le monstre de Frankenstein. »



« J’ai entendu parler de vous, dit-il.

On aurait cru qu’il me comparait à Himmler ».





Un merveilleux roman policier, avec ce qu’il faut de douceur et de décadence. Al, « un type bien, pas du tout le flic classique », une perle.



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La mort et la belle vie

Si seulement Richard Hugo avait pu écrire d’autres polars



La mort et la belle vie est un chef d'oeuvre à lire, et à relire.

Richard Hugo avait pleins de polars en lui, mais il n’a pu en écrire qu’un seul, La mort et la belle vie, un Whodunit original, poétique, caustique, dont l’action se situe dans l’état du Montana. Etat que connaissait bien l’auteur, avant tout poète et l’un des pionniers du groupe surnommé les Écrivains du Montana. Parmi ces écrivains, le célèbre James Crumley, également auteur de polars noirs.



On aurait tellement aimé que Richard Hugo écrive d’autres polars, tant celui-ci est passionnant et réussi. Tout y est: énigme passionnante à résoudre, personnages fouillés et attachants, écriture lumineuse, et surtout fin stupéfiante.



Ce roman indispensable a failli obtenir le prix Pulitzer. A lire d'une traite, impossible à poser avant la dernière page, et du titre on retiendra plutôt la belle vie, pas la mort, qui a emporté trop tôt cet auteur si talentueux.


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La mort et la belle vie

Facile de dire que l’on est en présence d’un flic atypique : c’est généralement l’objectif des auteurs qui créent des personnages pour que les lecteurs s’en souviennent. Ici oui, atypique dans le sens que Al Barnes, dit « la tendresse » n’est ni alcoolique ni drogué, heureux en couple, bien avec sa hiérarchie issue d’une minorité ethnique amérindienne, amoureux de poésie, sensible aux charmes féminins … et qui est avant tout « bienveillant » ! Avec lui point de délit de sale gueule, point de préjugés. Les personnes qu’il rencontre au cours de son enquête sont des témoins avant d’être des suspects. Il a fait le choix de quitter la ville et une belle carrière en perspective pour la montagne, ses paysages sauvages et grandioses. Pas de chance pour lui car il semble qu’un tueur en série s’attaque aux pêcheurs du lac. Il va devoir quitter la verbalisation des mauvais conducteurs. Et si cette histoire qui lie trois victimes et amis de jeunesse faisait écho à une affaire classée vieille d’une vingtaine d’années ?

L’enquête va permettre à Al de renouer avec ses anciens collègues, toujours prêts à l’aider (autre caractéristique de l’intrigue qui ne se heurte pas à une « guerre des polices ») et d’attirer l’attention s’il en est besoin, sur la situation des femmes et les clivages de la société américaine.

Dites-moi lecteurs, ça ne vous pas penser à des personnages du PAF ? Mais bon sang c’est bien sûr : nous sommes en présence du roman qui a inspiré les personnages de la série de TV « Alex Hugo » à nos scénaristes préférés Franck Thilliez et Niko Tackian. L’humanité de Al Barnes a su séduire nos polardeux pour en faire une adaptation alpine pour notre plus grand plaisir.

Au-delà de cette faculté d’inspiration du roman, j’ai pris beaucoup de plaisir à suivre son rythme et sa candeur qui permettent que la violence (parce qu’il y en a) passe plus « en douceur ». Le goût de Al Barnes pour la poésie fait écho à la passion de Richard Hugo lui-même et permet au héros de s’en sortir émotionnellement.

Notons enfin que la préface de James Welch apporte de nombreux éléments de compréhension sur la personnalité de l’auteur et qu’elle est bien plus qu’une préface, une vraie biographie pour celui qui n’aura eu le plaisir d’écrire qu’un seul polar dans sa trop courte carrière de romancier.
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La mort et la belle vie

"La mort et la belle vie" est le seul roman écrit par le poète Richard Hugo... et celui-ci est un roman policier, genre particulièrement apprécié par cet auteur. L'atout principal de ce roman réside dans son personnage principal, Al Barnes, surnommé Barnes La Tendresse, un ex-policier de Seattle ayant choisi de venir s'installer à Plains, petite ville du Montana. L'intrigue m'a un peu surpris, je l'avoue, avec cette enquête comportant plusieurs ramifications. Mais j'ai passé un bon moment avec ce roman, lequel m'a un peu fait penser à un croisement entre Ross Mc Donald (Lew archer) et Craig Johnson (le shérif longmire)...
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La mort et la belle vie

On ne sait plus trop qui nous avait mis sur la piste de Richard Hugo (... avec un nom comme ça) et de son polar La mort et la belle vie, ou plus exactement de son détective Al Barnes, dit Barnes-la-tendresse, car c'est bien le personnage qui tient ici le haut de l'affiche.

Al Barnes est un ancien flic de Seattle qui s'est mis au vert à la montagne dans le Montana (on se rappelle Swan Peak de James Lee Burke et l'évocation de la mythique Lolo Pass que l'on retrouvera fugacement ici sur la route de Missoula).

Si on le surnomme Barnes-la-tendresse c'est parce que ce gros nounours est le plus trop gentil flic de toute la côte ouest. Trop cool, trop sympa.

Lui dans les interrogatoires, il ne “joue” pas au flic gentil : il “est” le flic gentil.

Trop gentil, ce qui lui a d’ailleurs valu de se faire tirer dessus à Seattle et explique sa "retraite" dans le Montana.

En fait il a été muté à la criminelle parce qu'il était incapable de verbaliser les excès de vitesse ou même d’interpeler les braqueurs !

Le flic des villes est donc devenu un flic des champs mais est resté toujours aussi tendre.

Un personnage particulièrement attachant et l'on se dit que, chouette, on tient là encore le beau début d'une belle série prometteuse.

Sauf que non.

Richard Hugo est un poète (un vrai) qui écrit de la poésie et qui enseigne la littérature. Nous avons donc entre les mains son seul et unique roman : il s'est essayé au polar, un genre qu'il affectionne tout particulièrement, comme ça, juste pour s'amuser et se détendre (le bougre).

De plus, le bougre n'est plus là et nous a quitté en 1982.

Voilà, gros regret avant même d'ouvrir le bouquin.

Du coup, on attaque cette histoire en savourant chacune de ces pages dont on sait qu'elles seront si peu nombreuses.

Et comme ça démarre super bien, le regret augmente en proportion : un peu de l'ambiance Craig Johnson, celle d'un tandem de flics blanc et indien, un peu de l'ambiance William G. Tapply, celle de la pêche (bon, vite interrompue la pêche, d'accord).

Un humour finaud à la saveur inhabituelle. Tout en douceur, tout en tendresse comme si c'était Al Barnes qui écrivait (ou plus sûrement, comme si Richard Hugo s'était projeté dans son héros).

De l'autodérision, pour les personnages comme pour l'auteur lui-même.

Un polar nature avec des personnages sympas.

Mais un polar quand même puisque dès la page 70, après déjà trois cadavres pas très jolis, nos gentils flics des champs ont déjà arrêté une grande folle qui manie la hache avec un peu trop d'entrain.

Oui mais comme il reste près de 200 pages, on se doute bien que le troisième cadavre découpé à la hache n'est pas du fait de la grande folle de la forêt.

Barnes-la-tendresse quitte donc ses chers bouseux de la campagne et prend l'avion pour Portland, Oregon : retour à la ville pour enquêter chez les riches et les nantis, à propos d'un ancien meurtre vieux de vingt ans, jamais élucidé et qui pourrait bien expliquer le troisième hachis.

Franchement, on aurait préféré rester avec les bouseux à la campagne dans le Montana. La deuxième partie du bouquin se lit sans déplaisir aucun mais ça n'a plus le tout à fait le même charme que les premiers chapitres.

On devine aisément que le poète Richard Hugo a voulu s'essayer aux différents styles de polars et rassembler tout cela dans un même hommage aux grands auteurs du genre. Depuis les indiens du nature-writing jusqu'à la figure archi-classique du privé parachuté dans la haute société un peu décadente.

Le “à la manière de” est assez réussi (évidemment, Richard Hugo est un pro, il était quand même prof de littérature !), l'intention est très louable mais le résultat finalement pas tout à fait convaincant pour le lecteur : on est un peu sévère mais le tout manque un peu d’unité et finalement de personnalité.

Richard Hugo écrivait de la poésie, Richard Hugo nous a lâché trop tôt, … bref, les amateurs de polars sont frustrés d’un grand auteur et d’une grande série !


Lien : http://bmr-mam.blogspot.fr/
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La mort et la belle vie

Comment ne pas aimer le personnage de Barnes-la-tendresse ? Al Barnes est un ancien flic de Seattle venu dans le Montana pour profiter de la belle vie, autrement dit de la pêche, de sa femme rencontrée sur place et des magnifiques paysages du Montana. Al est un vrai gentil, poète à ses heures et flic un peu par hasard. A Plains où il est devenu l’un des adjoints du shérif du comté, il ne met pas beaucoup d’énergie à poursuivre les coupables de petits délits. Il n’y a guère que pour les assassinats, qu’il parvient à trouver en lui la dureté nécessaire à la poursuite du coupable.



Le personnage de Barnes est la grande réussite de La mort et la belle vie. D’ailleurs, si l’on en croit James Welch, auteur de la préface, il ressemble beaucoup à Richard Hugo lui-même. L’intrigue policière du roman est assez classique, du premier meurtre sans lien avec les suivants au monologue de Barnes qui révèle à la fin tout ce qu’il a deviné comme un bon détective de roman à énigme. Entre-temps Barnes aura délaissé son cher Montana pour séjourner quelques semaines dans les quartiers huppés de la région de Portland, juste le temps d’apprendre à voir au-delà des apparences de respectabilité. Il y aura croisé tout plein de femmes plus belles les unes que les autres, mais souvent complètement folledingues.



Quand on referme La mort et la belle vie, on s’est pris d’amitié pour son héros et à travers lui pour son auteur, au point de regretter qu’il n’ait pas eu le temps d’achever son second roman avant de succomber à une leucémie en 1982. On pourra tout de même prendre connaissance de ce roman inachevé intitulé The Saltese Falcon dans le recueil Si tu meurs à Milltown, qui réunit également des poèmes et des essais critiques de Richard Hugo.
Lien : http://uncahierbleu.wordpres..
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La mort et la belle vie

Soyons inspirés par la nature et l’humanité avec « La mort et la belle vie » de Richard F. Hugo.

Ce roman a été publié pour le première fois en France dans la collection Série Noire. Mais c’est Albin Michel puis 10-18 qui quelques années plustard l’on publié dans son intégralité.

Mais alors « « La mort et la belle vie » ça raconte quoi :

Un ancien flic chevronné, Al Barnes, dit Barnes-la-Tendresse, vient s'établir à Plains, un petit bled du Montana, s'imaginant pouvoir s'adonner tranquillement à la pêche. Mais cette quiétude sera vite troublée par une série de crimes commis à la hache.

Avec Le héros, Al « la tendresse », point de délit de sale gueule, point de préjugés. Les personnes qu'il rencontre au cours de son enquête sont des témoins avant d'être des suspects.

Et Dany vous en dit plus si vous suivez le lien vers notre blog ci-dessous

https://collectifpolar.com/2020/11/07/la-mort-et-la-belle-vie-de-richard-hugo/

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La mort et la belle vie

Mi-septembre, le Montana trois hommes partent pour la pêche à six heures après un petit déjeuner à base de pancakes, jambon et bière.

Vous voyez tout de suite à qui vous avez affaire.

Ils s’appellent McCreedy, Hammer et Tingley.

« J’imagine qu’au dernier moment, il a dû être terrifié par le spectacle de l’immense femme aux cheveux gris et hirsutes qui gloussait cependant qu’elle abattait sa hache sur le crâne. J’imagine qu’il s’est efforcé de comprendre ce qui lui arrivait et qu’il a murmuré « pourquoi ? » juste avant le deuxième coup. »

Al Barnes dit La Tendresse va enquêter.

Il a la quarantaine est poète à ses heures et se fait affecter à Plains, Montana parce qu’il s’y sent bien et il apprécie les charmes d’Arlène.

Un des trois pêcheurs va être retrouvé assassiné de façon horrible. Al entre en action, mais le lendemain c’est au tour de Tingley le crâne fendu à la hache et pourtant les deux crimes ne semblent pas liés.

« La ville était comme morte, aussi silencieuse et frappée de stupeur que l’avait été quelques jours auparavant le petit groupe sur la rive de Rainbow Lake. Il semblait que parler, même d’une voix normale, aurait violé quelque chose de sacré. »

Pour le premier meurtre Al a un témoin Bailey professeur de littérature comparée, un universitaire qui abrite un ivrogne. Est-il crédible ?

La chasse à la femme commence et la rencontre entre Al et Mary Lou est épique et fait froid dans le dos.

Mais Al a la conviction que le second meurtre est différent. Il remonte une piste, celle du meurtre d’une jeune fille de seize ans il y a plus de vingt ans dans le monde friqué d’une jeunesse dorée qui se croyait tout permis.

Mais l’intuition doit être étayée aussi Al va arpenter le pays et le lecteur aussi.

Il sera baladé et vous aussi.

C’est un polar d’atmosphère, les descriptions sont là pour vous faire sentir les différents lieux, milieux et situations. C’est mesuré et imagé.

Les personnages sont de vrais portraits.

Le lecteur est véritablement dans le Montana, où il va côtoyer de belles âmes et de belles saloperies.

Le monde n’est par parfait, et Al n’a pas seulement un flingue, il a aussi un humour bien particulier pour se défendre.

« Je ne voudrais surtout pas vous vexer, mademoiselle, dis-je m’adressant directement à ses seins. Vous êtes une délicieuse jeune fille, tout ce qu’il y a de plus adorable. N’importe quel homme ne pourrait vous désirer, j’en suis persuadé. Il se trouve simplement que je suis un homme marié et heureux en ménage, et profondément religieux. Je vous supplie de comprendre que ma religion est quelque chose de privé, mais que je la vis chaque jour. J’étais bien content que certaines personnes de ma connaissance ne soient pas là pour entendre ça. »

Parfaitement orchestré ce suspense est prenant mais ce sont les protagonistes qui retiennent l’attention ainsi que les lieux. Al Barnes est un très beau personnage, le lecteur regrette que ce soit son unique enquête.

Dans ce roman il n’y a pas que des femmes venimeuses il y a de beaux portraits de femmes.

Et Al leur rend un bel hommage :

« J’étais content de ne plus être jeune. Le monde est bien plus beau quand on devient assez vieux pour se rendre compte combien les femmes sont séduisantes à tout âge. »

Ce livre a beaucoup inspiré mais il n’a jamais égalé, des séries s’approchent par les lieux magnifiques et l’enquêteur solitaire, mais cette humanité et cette poésie sont propres à l’original.

Un très bon moment de lecture.

©Chantal Lafon


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La mort et la belle vie

Dans un polar classique , si un flic est surnommé « la tendresse » c’est toujours par antiphrase, ce n’est pas le cas d’Al Barnes et il aggrave son excentricité en étant poète (Incongrûment , il m’est revenu en mémoire une chanson de Boby Lapointe « La fleur bleue contondante ») . Cette identité atypique constitue l’originalité de ce roman dont l’enquête à tiroirs (un meurtre peut en cacher un , ou plusieurs autres) est par ailleurs assez classique (et le dénouement un peu alambiqué à mon goût) . S’y ajoutent aussi une expression assez travaillée , de l’humour et de l’érotisme ce qui en fait une lecture fort agréable ;
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La mort et la belle vie

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Mouais. Impression mitigée.



D'abord on dirait qu'il a repris une nouvelle pour en extraire une sous intrigue qui devenant la principale n'en finit pas.

Le tout dans une sauce épaisse et lancinante qu'heureusement des pointes d'humour vienne relever ou réveiller le lecteur.

Cela m'est parait apparu comme un polar d'amateur qui s'est fait plus plaisir à l'écrire que pour le notre.

Interessant à titre historique sans nul doute.





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Si tu meurs à Milltown

Quel dommage de devoir rester sur sa faim en étant interrompu dans la lecture de ce roman prometteur.

Prose intéressante et agréable à lire.

Je n'ai pas réussi à lire les poèmes par manque d'appétence pour ce genre.
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