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3.88/5 (sur 21 notes)

Nationalité : Royaume-Uni
Né(e) à : Weybridge, Surrey , le 19/04/1900
Mort(e) le : 28/04/1976
Biographie :

Richard Arthur Warren Hughes est un poète, nouvelliste, dramaturge et romancier.

Il a éprouvé très tôt une attirance profonde pour le pays de Galles où, plus tard, il s'installa définitivement. C'est une éducation traditionnelle que reçut le jeune Richard, d'abord à la célèbre école de Charterhouse où il fut le condisciple du poète Robert Graves, puis à Oxford.

Hughes fut d'une précocité remarquable et, dans Confessio Juvenis (1926), il a livré au lecteur quelques joyaux poétiques de son jeune âge. À la différence de tant de ses camarades, il ne fut pas envoyé au front. Richard Hughes semble avoir durement ressenti le fossé qui le séparait de ceux qui avaient fait l'expérience du feu, notamment Robert Graves et Lawrence d'Arabie qu'il fréquenta à Oxford.

La carrière littéraire de Hughes tint, sinon par la quantité, du moins par l'intensité et la qualité, les promesses de son enfance précoce.

Richard Hughes devait écrire quatre romans dont le plus célèbre est sans conteste "A High Wind in Jamaica / Un Cyclone à la Jamaïque", sorti en 1929.

Il a été adapté au cinéma en 1965 et réalisé par Alexander Mackendrick avec Anthony Quinn.
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Source : www.universalis.fr
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Citations et extraits (10) Ajouter une citation
Une des conséquences de l'émancipation des nègres dans les indes occidentales fut que ces îles infortunées se trouvèrent bientôt semées de ruines. Détruits, les moulins, les raffineries, les quartiers d'esclaves, tout ce qui s'élevait autrefois contre les habitations des planteurs ou dans leur voisinage ; détruites aussi, bien souvent, les belles demeures trop coûteuses à entretenir. les tremblements de terre, l'incendie, les pluies et la végétation plus mortelle encore eurent vite achevé leur oeuvre.

Entre autres visions, en voici une qui est demeurée très nette en ma mémoire. On pouvait naguère encore admirer à la Jamaïque une vaste résidence du nom de Derby Hill, centre d'une plantation alors prospère tenue par une certaine famille Parker. Grâce à l'Emancipation, là comme ailleurs, tout s'en fut à vau-l'eau..


4e de couverture .. William Golding (prix nobel de littérature en 1983) aimait rappeler à quel point son livre le plus célèbre, Sa Majestsé-des-Mouches, était redevable au roman de Richard Hugues - le premier sans doute en ce siècle à traiter d'un sujet longtemps tabou : l'amoralité de l'enfance. Salué comme un chef d'oeuvre - ou comme un objet de scandale - par la critique de l'époque, Cyclone à la Jamaïque (1929) vient d'être redécouvert par les lecteurs de langue anglaise, surpris et séduits par son étrangeté, sa secrète inconvenance - et sa modernité.
Editions Phébus 1994
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Le vent avait plus que redoublé. Les volets faisaient ventre comme si des éléphants fatigués s'y fussent appuyés, et papa essayait d'en assujettir la fermeture avec le fameux mouchoir. Mais lutter contre un vent pareil, c'était lutter contre le roc. Le mouchoir, les persiennes, tout éclata ; la pluie se déversa à l'intérieur comme la mer dans un vaisseau en perdition, le vent envahit la pièce, arrachant les tableaux des murailles, balayant tout ce qui restait sur la table. Par les embrasures béantes, on pouvait voir tout l'horizon illuminé d'éclairs. Les lianes qui, tout à l'heure, ressemblaient à des toiles d'araignée, se déroulaient maintenant dans le ciel comme des chevelures fraîchement démêlées. Les buissons aplatis battaient le sol comme des oreilles de lièvre. Des branches éparses volaient dans les airs ..
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[...] ... Margaret et Edward, hésitants, s'attardaient à l'entrée, du côté de l'escalier ; mais John, baissant la tête et se frayant un chemin comme une taupe, ne fut content que lorsqu'il eut atteint l'ouverture béante. De là, regardant au-dehors dans l'obscurité, il vit la vache, tournoyant sur elle-même, qui se débattait dans les airs à un mètre du seuil, tandis qu'à chacune de ses révolutions, un nègre, penché jusqu'à l'extrême limite du possible, s'efforçait de la saisir par la queue et de la faire aborder.

John, dans son enthousiasme, se penchant de plus en plus, perdit l'équilibre et tomba, de quarante pieds de hauteur [= 1 pied = 30 cm environ] sur la tête.

José poussa un cri d'épouvante, sauta sur le dos de la vache, et fut instantanément à terre comme si le cinéma était déjà inventé. C'était certainement très drôle, mais ce qu'il se passait en lui à ce moment-là, il était difficile de le savoir. Une pareille responsabilité ne tombe pas habituellement sur un vieux matelot ; elle ne lui en paraissait sans doute que plus lourde. Quant à la foule assemblée aux abords de la maison, elle ne tenta même pas de toucher le corps avant que José eût terminé sa descente. Tout le monde se tint à distance, lui laissant le temps d'examiner l'enfant, de le palper ... Mais John s'était évidemment cassé le cou.

Margaret et Edward cependant ne s'étaient pas bien rendus compte de ce qui se passait car ils n'avaient pas, de leurs yeux, vu tomber John. Aussi furent-ils assez contrariés quand deux hommes de l'équipage survinrent, et insistèrent pour les emmener coucher tout de suite. Ils voulaient savoir où était John ; mais, plus encore, où était José et pourquoi on ne leur permettait pas de rester. Toutefois, dans l'impossibilité où ils étaient de poser des questions, ils obéirent et rentrèrent se mettre au lit.

Juste au moment de remonter à bord, ils entendirent sur leur gauche une énorme détonation, quelque chose comme un coup de canon. Ils se retournèrent et, jetant les yeux au-delà de la tranquille petite ville, tout argentée entre ses bouquets de palmiers, vers les collines de l'horizon, ils aperçurent un large globe de feu qui voyageait à une vitesse effrayante. Il était tout près du sol ; il n'était pas loin d'eux non plus, juste derrière l'église ; il laissait derrière lui un éblouissant sillage bleu et vert, et des bulles de lumière pourprée. Pendant un instant, il plana ; puis il éclata, et l'air fut aussitôt chargé d'une odeur de soufre. Tous avaient peur, les matelots plus encore que les enfants, et ils se hâtèrent d'embarquer. ... [...]
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[...] ... Au beau milieu de l'histoire, une cohue tumultueuse de matelots avait descendu l'échelle, en discutant beaucoup. Ils s'étaient arrêtés au bas, formant un groupe quelque peu branlant, et se tournant vers l'un d'entre eux. Il faisait si noir qu'on ne pouvait voir qui. Tous le pressaient de faire une chose ... à laquelle il ne se décidait pas.

- "Cré nom ..." s'écria-t-il d'une voix épaisse."Tonnez-moi de la lumière, che ne fois pas où ils sont !"

C'était la voix du capitaine, mais si changée ! pleine d'une sorte d'excitation contenue. Quelqu'un alluma une lanterne et la tint en l'air. Tassé comme un sac de farine, ramassé comme un tigre aux aguets, Jonsen était debout au milieu de la pièce.

- "Qu'est-ce que désirez ?" lui avait demandé Emily gentiment.

Le capitaine, irrésolu, se balançait comme un gouvernail.

- "Non ? ... Vous êtes ivre ?" cria Rachel d'une voix aiguë, indignée.

Mais le plus drôle, c'était Margaret. Pâle comme un linge, les yeux agrandis par la terreur, elle tremblait de la tête aux pieds, comme si elle avait la fièvre. C'était absurde. C'était un accès de frayeur stupide comme celui qu'elle avait déjà eu, Emily s'en souvenait bien, durant la première nuit sur le schooner.

A ce moment, Jonsen s'était approché de la petite fllle en titubant ; et, lui passant une main sur le menton, de l'autre il lui caressait les cheveux. Une sorte de vertige aveugle s'était emparé d'elle ; elle lui avait saisi le pouce et, de toute sa force, l'avait mordu ; ensuite, épouvantée de folie, elle s'était précipitée à travers la cale, vers le groupe effaré des autres enfants.

- "Qu'avez-vous fait ?" avait crié Laura en la repoussant avec colère. "Méchante ! vous lui avez fait mal."

Jonsen allait et venait, frappant du pied, jurant et suçant son pouce. Edward avait sorti un mouchoir ; à eux tous, ils étaient venus à bout de le panser. Pendant quelques instants, il était resté en contemplation devant son bandage ; puis, secouant la tête comme un chien qui sort de l'eau, il avait battu en retraite vers le pont avec un petit halètement de douleur.

Margaret avait été alors si malade qu'ils avaient cru vraiment qu'elle avait la fièvre ; et ils n'avaient pu tirer d'elle une seule parole sensée.

Lorsqu'Emily, avec sa conscience toute neuve des choses, reconstituait cette scène, c'était comme si elle relisait une histoire dans un livre, tant elle se sentait peu responsable de la créature automatique qui avait mordu le capitaine. Et même, cela ne l'intéressait pas énormément. C'était bizarre ; mais maintenant, il y avait si peu de choses dans la vie qui ne fussent pas bizarres !

Elle évitait Jonsen depuis cette aventure ; à vrai dire, ils s'évitaient d'un commun accord. Elle avait d'ailleurs été mise en quarantaine par tout le monde pour l'avoir mordu ; le lendemain, personne n'avait voulu jouer avec lui et elle le méritait bien : c'était fou, ce qu'elle avait fait. Pourtant, Jonsen, tout en l'évitant, avait lui-même l'air plus honteux que fâché ... encore une chose incompréhensible.

Mais ce qui l'intéressait davantage, c'était l'attitude étrange de Margaret pendant les jours qui avaient suivi. Elle s'était vraiment conduite d'une manière bien curieuse. D'abord, elle avait paru avoir une crainte excessive de tous les matelots ; puis, tout à coup, elle s'était mise à les suivre sur le pont, comme un chien, Otto surtout, pas Jonsen ; puis, brusquement, elle s'était complètement tenue à l'écart, et elle avait pris ses quartiers dans la cabine des officiers. Et maintenant, la chose étrange, c'était qu'elle les évitait, eux, les enfants, et passait tout son temps avec les hommes. Et les hommes, de leur côté, semblaient prendre un soin particulier, de ne pas les laisser lui parler, mais même de ne pas la leur laisser voir. ... [...]
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Mr. Thornton fit le tour de la maison - pour voir ce qu’on pouvait faire, dit-il. Il s’aperçut bientôt que le toit s’en irait avant le reste. Aussi retourna-t-il dans la salle à manger, vers le groupe niobéen formé par sa femme et ses enfants. Mrs. Thornton en était au milieu de la Dame du lac, et les petits l’écoutaient avec une attention extatique. Exaspéré, il leur signifia que probablement ils ne seraient plus en vie dans une demi-heure. Personne ne parut particulièrement intéressé par cette nouvelle. Mrs. Thornton, avec une mémoire impeccable, continua sa récitation.
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Sur scène, lorsque Dean Brody marche, bondit et pirouette, offrant à la caresse des projecteurs ses traits ciselés qu’encadre une crinière de cheveux bleu-noir, on croirait presque qu’il s’adonne à quelque mystérieux rituel érotique. Il impose à son violon un rythme échevelé qui saisit le public aux tripes et le laisse finalement épuisé et pantois. En authentique virtuose, Dean alterne avec aisance la guitare, le violon et le piano sans cesser un instant de maintenir son auditoire sous le charme de sa voix profonde, chaude et rocailleuse, dont la sensualité parvient à faire fondre les cœurs les plus secs.
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Il sembla donc tout d’abord que le départ s’effectuerait dans difficultés. Mais Rachel déclencha les scènes déchirantes.
- Mes enfants ! Mes enfants ! criait-elle d’une voie aiguë (…)
Alors Harry et Edward, qui étaient déjà dans le canot, remontèrent à grand’peine sur le pont. Ils avaient oublié de faire leurs adieux. Et chaque enfant dit adieu à chaque pirate, l’embrassant, le couvrant de caresses.
- Allons ! Allons ! grommelait Jonsen avec impatience.
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- Maintenant, dit Mr. Mathias gravement, il y a quelque chose qu’il faut me dire, Emily. Quand vous étiez avec les pirates, l’un d’eux a-t-il jamais fait quelque chose qui vous ait déplu ? Vous voyez ce que je veux dire, quelque chose de vilain ?
- Oui ! Cria Rachel, et chacun se tourna vers elle. Il a parlé de nos pantalons.
- Qu’est-ce qu’il a dit ?
- Il nous a dit un jour de ne pas nous traîner dessus en jouant au toboggan, dit Emily d’un air gêné.
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Les parapluies déployés formaient un gigantesque canevas multicolore qui contrastait violemment avec le ciel de cette fin d’avril, sillonné par des hordes de nuages toujours plus menaçants. Ceux qui n’en avaient pas tentaient de se protéger en brandissant un journal ou un sac en plastique dégoulinant au-dessus de leur tête.
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C’est comme cela qu’il a réussi à faire atténuer sa peine. N’oubliez pas que ce type est tellement riche qu’il serait capable de corrompre un ministre si l’envie lui en prenait.
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