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Critiques de Richard Jorif (10)
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Les persistants lilas

Erudit, amoureux des mots, styliste de la langue jusque dans ses formes les plus désuètes ; amateur de dictionnaires : il découvre le Littré à seize ans. Il ne le quittera plus… Autodidacte, sa prose ne le satisfera que tardivement. Il publie « Le navire Argo », en 1987, il a cinquante-sept ans…



« Les persistants lilas » est son cinquième ouvrage, paru en 1992. Une autobiographie, pourrait-on dire ; mais plus encore : une recherche d’identité ; que ce soit à la Martinique, berceau de sa famille au confluent d’influences créoles et indiennes, ou en grande banlieue qui le vit grandir. Une balade introspective dans un style incomparable dans tous les sens du terme. Richard Jorif, un maniaque de la langue, y compris celle maritime que je n’ai de cesse de découvrir en posant mon sac sur son « Navire Argo ». Embarquement immédiat !

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Clownerie

Voilà un bien étrange auteur. A seize ans, il obtient un rendez vous chez Grasset, mais ne s’y rend pas… Il s’agissait de la publication d’un premier ouvrage bien précoce. S’ensuivent des petits boulots jusqu’à la publication en 1987 de son premier roman « Le navire Argo », il a cinquante-ans… C’est tard…

Suivront six ouvrages en une quinzaine d ‘années dont « Clownerie » en 1988.



Mais qui est donc Richard Jorif ? Né d’une mère martiniquaise et d’un père d’origine indienne, il est reconnu comme un styliste de la langue française, il en est un ardent défenseur. Tombé dans le Littré étant petit (il avait seize ans), il n’hésite jamais à glisser dans son texte le mot rare, l’expression désuète…



« Clownerie », c’est l’histoire d’un veuf, Henri, et de ses trois fils, Philippe, Pierre et Nicolas, à Paris pendant la période troublée de 1935 au 3 septembre 1939. Tour à tour, les différents personnages analysent les événements de l’époque avec la sensibilité qui leur est propre : le père, homme de droite que la montée de l’antisémitisme horrifie, Philippe, fonctionnaire au Ministère de la Guerre, Pierre qui se verrait bien écrivain et Nicolas, enfant, huit ans…



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Le burelain

Trouver un auteur dont le nom commence par la lettre J n’est pas une mince affaire, les lecteurs du challenge ABC Critiques le savent bien. Même s’il s’agit également d’un Petit plaisir, pas sûr que Le Burelain de Richard Jorif suscite beaucoup de vocations… et pour cause !



Avant de commencer cette lecture il faut avoir une certaine ouverture d’esprit. Le récit est étrange. Nous suivons un certain Frédéric Mops, qui semble-t-il a déjà vécu certaines aventures, qui ont donné lieu à d’autres récits. Dans une grande partie nous apprenons qu’il s’agit d’une sorte d’égoïste de moins en moins sympathique. Ce capital progressivement écoré se reconstitue sur la fin... quoique ? L’histoire en elle-même est longue et peu intéressante dans le sens où elle précède et suit quelque chose.



L’auteur nous donne-t-il envie de lire l’avant ou l’après ? Non pas vraiment. L’essentiel de l’œuvre tient dans le style désuet qui fait le langage habituel du protagoniste. Style désuet, style dictionnaire (le Littré s’il vous plait !). S’agit-il d’une critique du style administratif ? Difficile à croire, tant la manière de parler de Frédéric fait dans la surenchère (la littérature d’un XIXème oui, celle d’avant non, il ne faut pas (trop) exagérer).



Veut-on critiquer l’administration ? Et non, il s’agit d’une gentille (trop gentille) critique (ou chronique) de la vie dans une société. Que produit-elle ? Difficile à dire… Sur qui s’acharne-ton ? Les chefs et la machine à café… Autant de raisons à avoir à l’esprit avant d’entamer cette lecture qui est décidément bien étrange et soporifique !
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Le navire Argo

Déconcertant de prime abord, cet ouvrage se révèle des plus plaisants au fur et à mesure que l'on tourne les pages... si bien que la fin, brutale, rompt malheureusement trop vite l'enchantement. Mais de quoi est-ce que je parle, au juste ?



"Le navire Argo" ressemble à un roman en hommage à la langue française, particulièrement les expressions les plus inusitées, donc les plus pittoresques. C'est un véritable enchantement de (re)découvrir tous ces mots qui ne font désormais plus partie de notre vie, mais qui ont autrefois eu un poids et un sens aujourd'hui disparu ou travesti. C'est bien la qualité première de ce roman, mais certainement pas la seule : il s'agit aussi d'un parcours initiatique relativement dissimulé. Nous suivons la vie d'un jeune homme un peu particulier, depuis son enfance peu commune... point de surcharge symbolique ou de métaphores surchargées en guise de pseudo-initiation, mais plutôt une trame littéraire qui coule de source.





En résumé, je vous recommande chaudement ce livre. Ne vous laissez surtout pas rebuter par les premières pages qui peuvent être déconcertantes ou vous laisser une mauvaise impression : il s'agit bel et bien d'un excellent roman, dans une veine rare, qui se déguste comme un bonbon.
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Le navire Argo

J'adore et je recommande. Ce n'est pas exactement un livre sur la langue et pourtant elle est omniprésente par des réflexions, des références implicites, le choix des mots, l'harmonie des phrases,... En deux mots, c'est un jeune homme de 18 ans qui n'a appris que l'ancien français en lisant Rabelais. Il va être amené à rencontrer des gens, des contemporains et commence alors un parcours initiatique, ponctué de rencontres de différents types. J'en garde un très bon souvenir.
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Valéry, jeudi 10 juin 1927

Je donne par ailleurs un extrait en hommage au styliste à l’ancienne, l'écrivain Richard Jorif (1930-2010). À travers lui, un retour à Paul Valéry avec une fiction de 136 pages – "Valéry 10 juin 1927" – qui imagine une journée du poète, alors qu'il prépare son discours d'entrée à l'Académie Française. Soumis aux remerciements coutumiers à son prédécesseur, Anatole France, c’est une corvée pour l'auteur de Monsieur Teste... qui n'a pas que cela à penser.



Réserves : Jorif, dans sa manière délicieusement désuète, aime les mots anciens et il est bon connaisseur de l'entité P.V., de sorte qu'il est préférable d'être au parfum pour saisir les allusions biographiques. Curieusement, et sans que cela ne soit perturbant, la narration se déplace de la deuxième personne, si singulière ["Tu t'es à l'extrême inquiété des songes."], à la plus distante troisième ["Il salua très civilement les cygnes, qui feignirent de le reconnaître bien qu'il n'appartînt pas à la même tribu."] et on a même droit au je, Valéry en personne [l'extrait].



Richard Jorif mentionne en fin de livre ses références, parmi lesquelles le Journal de Catherine Pozzi, témoignage absolu pour ceux "à qui il importe qu'un homme ait été moindre que ce qu'il paraît" (et l'on reprend ici une citation de Valéry en personne).



La journée ainsi rendue nous propose un Paul-Ambroise Valéry reconstitué, proche et complètement humain, ainsi qu'infiniment reconnaissable : l'auteur s'ingénie d'ailleurs à panacher son texte de citations de l’Académicien, repérables aux italiques. Pour en donner une des plus fines : ”Je ne suis pas toujours de mon avis”.


Lien : https://christianwery.blogsp..
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Le burelain

Très intéressant pour qui s'intéresse à la néologie et aux usages lexicaux. Il nous fait (re)découvrir quelques perles du vocabulaire français, on ne peut pas s'empêcher parfois d'aller vérifier si le mot existe ou non, et de toute façon, qu'est-ce que ça change? Excellent travail sur la langue et histoire très vivante, mais oui c'est absolument possible. Très bien, à lire.
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Le navire Argo

superbement écrit
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Le navire Argo

Séquestrée par sa mère un jeune homme ne connait la vie et le monde qu'à travers les livres
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Les persistants lilas

J'aime cet auteur pour son vocabulaire impressionnant sans être racoleur, l'histoire est pas mal dans l'univers chaleureux de la littérature sans être inutilement pompeux. C'est ça qui plaît: c'est élégant et naturel.

Il s'agit ici d'une sorte d'auto-biographie, il n'y a pas vraiment d'histoire, ou elle n'est qu'un vague prétexte pour parler de lui. Ce n'est pas mon préféré, heureusement que j'avais lu les autres avant.

Donc ne commencez peut-être pas par celui-ci, mais si vous accrochez à l'auteur vous ne pourrez vous retenir d'y toucher.
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