Dans cette conférence, Richard Khaitzine nous parle de Fulcanelli, célèbre et mystérieux alchimiste francais du XXe siècle.

---- Le Philosophe et la Rose ----
Un Philosophe ayant cueilli une Rose se demanda :
- Qu'est-ce que la Rose ?
S'il avait entendu le langage de la Rose, il n'aurait pas eu à se poser une telle question. Hélas ! Les hommes sont devenus comme sourds et personne n'entend plus le langage de la Rose. Notre Philosophe rencontra un mathématicien. Il décida d'interroger le savant :
- Qu'est-ce que la Rose ?
Plongé dans ses équations, le mathématicien haussa les épaules dédaigneusement et répondit :
- Ta Rose ne m'intéresse pas... à moins que je puisse la regarder comme un élément d'un ensemble et que je puisse lui appliquer mes opérations.
Déconcerté, notre Philosophe poursuivit son chemin.
Il rencontra un biologiste. IL se dit qu'il était raisonnable de penser qu'un scientifique spécialiste des manifestations de la vie saurait le renseigner.
- Qu'est-ce que la Rose ?
Le biologiste s'empara de la Rose, la coupa en menus morceaux qu'il examina au microscope. Il finit par déclarer :
- Je ne vois rien d'extraordinaire !
Consterné, le Philosophe ramassa les débris de la Rose et s'en fut trouver un Artiste.
- Qu'est-ce que la Rose ?
- Je ne sais pas, lui répondit l'Artiste, mais je vais t'indiquer le chemin qui te conduira à la réponse. Va en un lieu qui se nomme Chartres, et là, tu trouveras une cathédrale et sur cette cathédrale tu verras trois roses, et ces trois roses te raconteront l'histoire de la Rose éternelle.
- Est-ce loin ce pays ? questionna le Philosophe.
- Je ne sais pas, mais si tu veux y arriver n'emporte aucun bagage et surtout aucun livre. Sinon tu n'y arriveras jamais.
- Et si je ne trouve pas mon chemin ? questionna le Philosophe.
- Tu interrogeras les oiseaux, ce sont les amis de la Rose, répondit l'Artiste.
- Mais je ne connais pas le langage des Oiseaux, se lamenta le Philosophe.
- Cela ne fait rien ! Il suffit que tu le leur demandes, car eux te comprendront et ils te conduiront à la Rose... Tu n'auras qu'à les suivre, conclut l'Artiste.
... La symbolique historique s'accorde parfaitement avec le symbolisme alchimique. En effet, les vieux maîtres assimilèrent toujours leur mercure ou dissolvant à la figure du Fou. Évoquant la fonction sociale des bouffons et des fous, Maurice Lever, dans son livre "Le sceptre et la marotte", écrivait : « Le fou est un corps réfléchissant... dans lequel le prince, à tout moment peut contempler son image ou plus exactement sa contrefaçon grotesque. » À cette réflexion, Bernard Roger en ajouta une fort judicieuse dans "À la découverte de l'Alchimie" : « Incarnation de la mort du principe conservateur en face duquel il figure le principe de désintégration, le bouffon se présente comme le dissolvant naturel du pouvoir royal ; c'est précisément ici que sa fonction est analogue à celle du fou de l'alchimie traditionnelle... »
Le premier tome des "Demeures Philosophales" évoque un J. Lefebvre. Il s'oppose à la thèse des néo-latinistes et à l'école de Gaston Paris, Littré et Ménage. Dans deux articles publiés en juin 1892, au sein de la "Nouvelle Revue", J. Lefebvre démolit de fond en comble ladite thèse en établissant que l'abbé Espagnolle était dans le vrai et que notre langue, ainsi que l'avaient entrevu les plus grands savants du XVI° siècle, était grecque et que la domination romaine dans la Gaule, n'avait fait que couvrir d'une légère couche de latin. Les lecteurs de Fulcanelli savent que l'auteur fait dériver le français du grec archaïque, lui-même émanant d'une langue universelle qu'il nomme Langue des Oiseaux ou Cabale Solaire.
... l'argot est une branche du langage populaire. Plus un groupe éprouve le besoin de se défendre, la nécessité de se cacher et de voiler sa pensée, plus l'argot devient complexe, étendu et organisé. Par conséquent, les formules magiques, les symboles ésotériques des rites d'initiation primitifs, les mots de passe des sociétés secrètes, les codes diplomatiques, s'apparentent à l'argot. Partout où sévissent le pion, l'adjudant, le contremaître, la police, l'inquisition, des formes plus ou moins embryonnaires de langages secrets se mettent en place.