Regarde où l'automne pose ses pas sur les
feuilles humides, et les oiseaux, regarde
où ils s'assemblent pour que le jour se
colore et reçoive du ciel une sincère
offrande. Tu es seul, chez toi, mais tu sens
que la vie a les accents de l'amour lorsque,
par la fenêtre de ta cuisine, tu aperçois,
dans son jardin, une femme courbée sur des
fleurs un peu lasses. Les brumes, au loin,
se défont. Un chien aboie. Le monde devient
lisible. N'oublie pas cette femme penchée
sur ses fleurs, et n'oublie pas non plus
cette mélancolie qui donne au temps qui
passe la douceur d'une étreinte imprévue.