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Citation de VALENTYNE


Le père Leboutilier faisait travailler les garçons sans relâche. Il les poussait à faire les exercices, pour ensuite mettre en œuvre les acquis durant le match d’entraînement. Il leur présentait ce qu’il voulait voir dans la pellicule de neige sur la glace. Des cercles. Des flèches. La mathématique et la science de tout cela. Une fois qu’ils avaient compris, ils patinaient avec indolence pour reprendre leurs positions, les visages crispés par la concentration. Dès que le palet tombait sur la glace, leurs déplacements étaient calculés, les griffures et les gribouillis sur la patinoire prenaient soudain vie. C’était excitant à voir. Ils patinaient dur. C’était d’imposants indiens, grands et maigres, et leurs visages angulaires étaient graves. Quand ils forçaient sur leurs jambes et balançaient les bras à la poursuite du palet, passant comme l’éclair devant moi, on aurait dit des guerriers. Lorsque le sifflet retentissait, ils tournaient comme un seul homme. Certains tombaient sur la glace, jambes écartées, poitrines haletantes. D’autres, essoufflés, s’adossaient à la bande devant moi. Leurs visages brûlaient d’enthousiasme et de joie, leur respiration rappelaient l’air qu’expulsent les mustangs.
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