Elle était passablement mécontente de la manière dont elle s’était comportée avec le visiteur, et elle mit un long moment à s’endormir. Elle resta allongée à écouter le ventilateur et à sentir le gâchis de son corps que personne n’aimait, que personne ne connaissait, comme la carte d’un territoire peu connu qu’aucun voyageur ou explorateur n’avait traversé depuis longtemps. Son corps – en ce moment, le temps de ces quelques brèves années – aussi réel et limité que ses rêves de pureté, de passion et d’éducation étaient abstraits et sans forme. Pourquoi, se demanda-t-elle, n’existe-t-il ni temps ni de lieu au monde pour les deux à la fois ?