La vie n'a aucune valeur excepté celle qu'elle se donne dans l'instant à elle-même. Ma vie d'hier ne vaut plus rien, celle de demain ne vaut pas encore et, à cet instant même, dans la douceur de cette belle nuit, elle est inestimable!
Un auteur n'est pas seulement la somme de ses œuvres et de ses actes, mais aussi celle de ses obsessions, de ses égarements, de ses rêves ainsi que de la cendre de ses illusions. Cendres refroidies qui nous réchauffent encore comme ces étoiles éteintes depuis des millénaires qui, à nos yeux, brillent toujours.
Riff Reb's (préface)
Voilà comment, dans un état de droit, la justice est rendue. On y encourage la délation, la perfide et la corruption pendant qu'on offre la liberté aux escrocs.
Des jours merveilleux s'écoulèrent, puisqu'il ne se passa rien de particulier. Pour l'ancien, le goût du bonheur était fait de la fadeur d'un ennui paisible et prolongé. Mais il faut croire que la fin est l'issue de tout, même du rien.
Nous autres, farouches matelots, craignons moins la camarde que les revenants.
Il m'était impossible de trouver le sommeil après un tel récit ...
Seule la séparation forcée et la mort prématurée offrent à l'amour une part d'éternité.
Elle est tantôt attribuée à Platon, tantôt à Aristote, son disciple.
Elle est aussi la plus convenue des citations pour un ouvrage maritime.
Oserai-je dire, la plus bateau?
Toutefois, pour résister à tant de siècles, pour posséder une telle part d'éternité, qualité rare, il faut qu'elle soit le dosage parfait entre le péremptoire et l'absurde.
Elle est en tout cas la plus adaptée au volume que vous avez entre les mains.
"Il y a trois sortes d'hommes: les vivants, les morts et ceux qui vont sur la mer"
(Riff Reb's, préface)
Darwin l'a clairement démontré. Si l'évolution est un arbre, l'homme n'est au bout que d'une branche parmi des centaines d'autres ! L'homme n'a pas été créé, il n'est au sommet de rien ! L'humanité dont vous vous réclamez n'est que boursouflure d'orgueil !
Quand on est ignorant de tout, on ne désire rien.
Morituri te salutant ! Les modernes gladiateurs te saluent, nouveau César, ô Capitalisime ! Nous sommes prêts à mourir pour toi, pour la très sainte et glorieuse Compagnie d'assurance. O temps ! O mœurs ! Jadis, quand les gladiateurs, la cuirasse étincelante, entraient dans l'arène, fanfares et cymbales éclataient. Ils mouraient sous les huées de la foule, dans les éclats d'une sombre musique. Mais nous, les gladiateurs modernes, (…) nous mourons sans fanfare, sans beautés souriantes, sans applaudissements. Nous mourons dans le silence et la misère. Nous ne sommes rien, ni personne, les plus fidèles de tes serviteurs, ceux auxquels on ne paye pas de retraite. Salut, César ! Ceux qui vont mourir te saluent ! (Le Vaisseau des morts, B. Traven)