L'arbre, qu'il soit remarquable ou non, règne dans un monde qui nous dépasse, son échelle du temps et ses dimensions ne sont pas les nôtres.
Boulevard Saint-Michel, restent en place cinq ou six ormes plantés lors du percement des grands axes au temps d'Haussmann. Ils sont très beau, bien qu'ignorés, en pleine santé bien que chahutés par les passants pressés du Quartier latin. On marche, on court, on se bouscule, on ne les voit pas... Ils semblent ne pas se plaindre de cet incognito qui, peut-être, les protège. Mais plus sérieusement, la pollution du centre de la grande ville est telle que les insectes vecteurs des germes de la redoutable graphiose, ne se hasardent pas dans un air aussi vicié. Heureux ormes ignorés du Boulevard Saint-Michel !
L'intime affrontement de l'arbre et de la roche brute incite à la méditation : la vie serait-elle plus forte que la matière inerte ? L'harmonie qui se dégage parfois d'une telle osmose montre qu'il est vain de chercher un vainqueur et un vaincu.
L'arbre remarquable s'impose à nous souvent par sa taille. Colosse d'une hauteur ou d'une circonférence exceptionnelles, nous l'admirons sans réserves, même si son aspect quelque peu monstrueux nous intrigue aussitôt.
Au-delà de ses performances de longévité ou de taille, l'arbre parfois étrange attire le regard par une étonnante situation. Dans un paysage il est souvent la composante qui pique la curiosité.
Les arbres, fidèles compagnons du genre humain, se retrouvent toujours au rendez-vous et nombreux sont ceux qui jalonnent de manière significative l'essor de telle ou telle civilisation.
C'est en Écosse que s'aligne la plus fameuse haies de hêtres de Grande Bretagne, dans le Perthshire, à Meikleour, exactement.
Symbole de vie dans un monde minéral, l'arbre éclaire les paysages austères où la roche domine.
On peut praliner les racines, bien que les avantages du procédé soient parfois contestés.