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4.19/5 (sur 42 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : Milwaukee, Wisconsin , le 26/05/1934
Mort(e) à : Bennington, Vermont , le 18/12/2002
Biographie :

Robert Francis Jones est un écrivain et journaliste.

Diplômé de l'Université du Michigan (1956), il a servi dans l'United States Navy avec le grade d'enseigne. Après son service militaire, il a été reporter pour le "Milwaukee Sentinel" (1959), puis pour le magazine "Time" (1960).

Il a été éditorialiste au Men’s Journal et journaliste pour "Sports Illustrated" (1968) et "Fields & Stream".

Il a écrit plusieurs ouvrages, romans, notamment "L'agonie des grandes plaines" ("Tie My Bones To Her Back", 1996) comme non-fiction, dont "Jake: A Labrador Puppy at Work and Play" (1992) et "Upland Passage: A Field Dog's Education" (1992) qui ont reçu des prix.

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Bibliographie de Robert F. Jones   (1)Voir plus

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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Ça, c'était il y a très longtemps. Le peuple des Cut-Arms mourait de faim, ses membres en étaient réduits à manger des vieux putois et des racines amères Yellow-Haired-Woman était sortie du fond d'une source, en haut d'une montagne magique ave les bisons qui galopaient derrière elle. Elle avait montré aux Cut-Arms comment les tuer et les manger, comment se faire des tipis, des boucliers et des bateaux avec leur peau, des racloirs et des pelles, des couteaux et des aiguilles avec leurs os, du fil avec leurs tendons, de la corde avec leur laine, des seaux à eau avec leur estomac, comment extraire de la colle de leur peau et de leurs sabots. Et la dernière chose qu'elle avait dite, c'était que quand les bisons auraient disparu, le peuple des Cut-Arms ne tarderait pas à les suivre.
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Tu ne comprends donc pas ce qui se passe ? C'est exactement ce que m'a dit le général Sheridan, là-bas à Fort Dodge. Le gouvernement veut parquer les Indiens dans des réserves, sous son contrôle. Les chasseurs de peaux tuent les bisons afin d'être sûrs que les Indiens devront dépendre pour leur subsistance du bœuf américain. Les cow-boys sont déjà en train d'amener leurs troupeaux dans le coin pour remplacer les bisons. Toutes ces bêtes sont marquées, et même les Blancs peuvent être pendus pour vol de bétail. Le fil de fer barbelé permettra aux propriétaires d'enclore leurs pâturages et d'en interdire l'accès à quiconque, Blanc ou Rouge, n'aura pas les moyens d'acheter leur viande.
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Les oiseaux chanteurs bâtissaient leurs nids avec de la laine de bison, comme il l'avait déjà constaté près de la Niobrara. Les souris des moissons et les rats-kangourous en tapissaient les endroits où ils mettaient bas. Les trous à bison, évidés quand les énormes animaux se roulaient dans la poussière des prairies pour gratter leur dos bossu, se remplissaient ensuite d'eau, fournissant ainsi à boire aux antilopes, aux wapitis, aux cerfs à queue noire, aux loups, aux coyotes, aux blaireaux, aux renards, et même au pélerin à deux pattes assoiffé. Ces mares débordantes constituaient des étapes fort commodes pour les canards, les oies, les grues et les hérons qui traversaient deux fois par an les cieux de l'ouest infini...
C'étaient les milions de bisons qui assuraient la fertilité et la croissance de la prairie, en rabattant l'herbe ondulée jusqu'à la racine et en enrichissant le sol de leur fumier. Otto était assez bon fermier pour s'en rendre compte. La seule chose capable de menacer les rythmes immémoriaux des grands pâturages à bisons, c'était la civilisation.
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"C'est ce que je peux te proposer de mieux en guise de police d'assurance, annonça-t-il. C'est de l'acide cyanhydrique. Si tu es sur le point d'être capturée par le pauvre Lo et ses frères (les indiens), une seule gorgée de ce liquide est une façon de leur échapper plus sûre que la "dernière cartouche" dont les romans bon marché nous rebattent les oreilles. Ils se gardent bien de te préciser ce qui se passe si cette dernière cartouche refuse de partir. Alors que l'acide marche à tous les coups, instantanément. Il suffit d'ouvrir la bouche."
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La prairie vierge : pas encore d’ornières creusées parles roues, ni de cheminées, ni d’araignées – le bison dans toute sa plénitude. Ici, pas d’histoire, pas de numéros, pas même de résonances toponymiques. Pas de traitres, ni de héros. Et si cette contrée en a eu jadis, qui sait ce qu’ils signifiaient ?

Rien que la terre, plate, vide, illimitée et intemporelle, coupée jusqu’à l’os par de rares cours d’eau, écrasée de soleil. Le vent souffle sans trêve, nuit et jour, jusqu’à rendre fous les hommes et les animaux. Puis il s’arrête…
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Partout des nuages de simulies, des puces, des poux, une puanteur de viande avariée. Les saisons oscillent entre d'impossibles extrêmes de chaleur et de froid ; à l'éclat du soleil succède celui des étoiles, puis la morsure du gel, les crues, la neige, les mirages. Des langues noires et déshydratées s'agitent dans des crânes qui respirent encore ; un troupeau de wapitis debout, pétrifiés sur place par les glaces ; des antilopes momifiées qui s'étiolent à l'intérieur de leur peau desséchée par le soleil ; des hommes ratatinés par le gel qu'il faut amputer de leurs orteils et de leurs membres. Un couple de nouveaux venus gît congelé par le vent du nord; d'autres voyageurs les trouvent sur leur chemin, baissent les yeux vers eux du haut de leurs chevaux squelettiques ; les victimes des frimas, aveuglées par la neige, réduites à l'impuissance, implorent leur miséricorde, juste une balle ou deux au bon endroit, par pitié ; les voyageurs poursuivent leur route, mais l'un d'eux revient sur ses pas et abat les moribonds — est-ce de la miséricorde ? Non, il voulait juste s'assurer que son fusil était toujours en état de fonctionner par un froid aussi rigoureux. On n'a guère le temps d'avoir pitié par ici.
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La nature humaine est abjecte, la nature inconsciente vaut mieux que tout, et de toute façon les prières ne nous seront d’aucun secours.
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La prairie vierge : pas encore d'ornières creusées par les roues, ni de cheminées, ni d'araignées — le bison dans toute sa plénitude. Ici, pas d'histoire, pas de numéros, pas même de résonances toponymiques. Pas de traîtres, ni de héros. Et si cette contrée en a eu jadis, qui sait ce qu'ils signifiaient ?

Rien que la terre, plate, vide, illimitée et intemporelle, coupée jusqu'à l'os par de rares cours d'eau, écrasée de soleil.

Le vent souffle sans trêve, nuit et jour, jusqu'à rendre fous les hommes et les animaux.

Puis il s'arrête.

La chaleur s'accumule
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C'était comme si les bêtes avaient brusquement jailli, grandeur nature, de quelque fissure dans le sol de la prairie, comme si elles étaient une espèce de revenez-y, puant, poussiéreux, laineux, de quelque cataclysme volcanique, le regard vide, les longues boucles de leur toison collées par le crottin et agitées par un balancement rythmé sous leur bosse disgracieuse, , les cornes pointées comme des piques vers un ciel obscurci par la poussière qu'elles faisaient voltiger.
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Rien que la terre, plate, vide, illimitée et intemporelle, coupée jusqu'à l'os par de rares cours d'eau, écrasée de soleil.
Le vent souffle sans trêve, nuit et jour, jusqu'à rendre fous les hommes et les animaux.
Puis il s'arrête.
La chaleur s'accumule.
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