Parfois, c'est moi qui ouvre ou ferme la boutique. J'ai les clefs. Je peux entrer quand bon me semble. Certains matins, j'arrive plus tôt pour le seul plaisir de sentir l'odeur de tous ces livres autour de moi. Toutes ces portes offertes. Tous ces mondes. Je recommande des lectures aux clients, ensuite ils reviennent me dire ce qu'il en ont pensé. Maintenant, dans le quartier, on connaît mon nom, donc la relation est devenue personnelles. Malgré le carnage causé par le livre électronique et toutes les menaces qui pèsent sur le métier de libraire, il y a encore des gens pour aimer le poids et le contact d'un vrai livre, des gens qui en empilent à côté de leur lit en attendant de les lire. Notre magasin est sur la sellette actuellement, mais je pense qu'on va s'en sortir, du moins jusqu'à ce que j'atteigne l'âge de la retraite.