Il est évident que la France éprouva, une fois qu'elle eut mis fin à sa mission indochinoise, beaucoup d'amertumes envers les États-Unis, surtout et dans une moindre mesure envers la Grande-Bretagne. L'historien Norman Friedman résument bien ce que pensaient les français, à ce moment, juste avant que la décolonisation ne se poursuive en Afrique et que ne commence la guerre d'Algérie.
« Les Etats-Unis intervinrent trop souvent et n'aidèrent que trop rarement…. Ils n'avaient pas intérêt à soutenir l'empire qui avait contribué à la puissance de l'Europe »
Le 2 mars 1964, le haut commandement des armées envoya un mémorandum à McNamara affirmant qu'il était dans l'intérêt national des États-Unis de ne pas perdre le Sud-Vietnam. C'est pourquoi il recommandait de bombarder les installations militaires et industrielles du Nord-Vienam, de miner les ports et de mettre en place un blocus maritime. Si la Chine intervenait, ajoutait-il, l'option de l'arme nucléaire était envisageable. Malgré cela, il admettait que même avec l'arme nucléaire, il n'était pas garanti qu'on puisse empêcher les États-Unis de perdre le Sud-Vietnam.