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Citations de Robert R. McCammon (255)


Nous venons au monde pleins de cyclones, de comètes et de feux de forêt. Nous naissons capables de lire dans les nuages, de chanter avec les oiseaux et de voir notre destin dans les grains de sable. Mais en grandissant, nous perdons tout ça à coups d’éducation, d’instruction religieuse, de peignes et de gants de toilette. On nous force à marcher droit et à être responsables. On exige que nous nous conduisions comme des grands, des adultes, bon sang ! Et vous savez pourquoi ? Parce que ceux qui nous le demandent ont peur de notre liberté et de notre jeunesse. Parce qu’ils sentent en nous cette magie qu’ils ont laissée dépérir en eux, qu’ils sont amers et honteux d’avoir perdue.
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Drôle de chose que l'imagination. Elle vous fabrique des toiles d'araignée là où il n'y en a pas, et des ténèbres en plein soleil.
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Ce soir là, alors que j'allais sombrer dans le sommeil, attendant déjà le réveil fatidique à cinq heures du matin, il ouvrit ma porte et lança dans le noir d'une voix inquiétante de calme : "Cory ? Fais attention cette nuit, si tu vas faire pipi. Ce matin, mamie a trouvé une mue de serpent toute fraîche sous ton lit avec une sonnette grosse comme ça, en plus. Allez, dors bien". Et il referma la porte. Le lendemain à cinq heures, je ne dormais toujours pas.
Longtemps après, je compris que grand-père Jaybird m'aiguisait comme on aiguise une lame sur une pierre à affûter. Je ne crois pas qu'il le faisait exprès, mais le résultat est là. Prenez l'histoire des serpents. Pendant toute cette nuit où j'étais resté tapi dans le noir, la vessie prête à éclater, mon imagination n'avait pas chômé. J'avais vu ce serpent à sonnettes lové quelque part dans ma chambre, à l'affût du moindre craquement de plancher lui indiquant la présence d'un pied nu, j'avais vu ses écailles couleur de forêt, son horrible tête plate flottant au-dessus du sol, ses crochets légèrement humides. J'avais vu les muscles de ses flancs frissonner lentement, tandis qu'il se délectait de mon odeur. J'avais vu son grand sourire s'épanouir dans le noir. "Je te tiens , fiston ! ", avait-il semblé dire.
S'il y avait eu une école pour l'imagination, Jaybird en aurait été le directeur. Cette nuit-là, j'avais assimilé une leçon que je n'aurais pu apprendre dans aucune université : "Comment l'esprit sécrète sa propre vérité".
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Elle était couverte d'écailles en forme de diamants, de la couleur des feuilles d'automne : brun clair, violet brillant, vieil or et fauve. Toutes les nuances de la rivière y étaient, des tourbillons ocre de la boue au rose clair des reflets de la lune sur l'eau. Une forêt de moules et quelques hameçons rouillés s'étaient accrochés à ses flancs que ravinaient les canyons gris d'anciennes blessures. Un corps aussi épais qu'un chêne centenaire tourna sans se presser dans l'eau autour de nous, comme s'il avait tout son temps. Les gémissements terrifiés de Gavin ne diminuaient en rien ma fascination. Je l'avais reconnu. Mon cœur pouvait battre la chamade et mon souffle s'étrangler dans ma gorge, je le trouvais plus beau que tout.
Puis je me souviens du croc dentelé, planté comme une lame dans le morceau de bois de Monsieur Sculley. Beau ou pas, le vieux Moïse venait d'avaler la moitié d'un chien. Et il avait encore faim.
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Combien peuvent avoir survécu à pareil holocauste ? Se demanda-t-il. Non. La vraie question, c'était combien auront envie de survivre ? Parce que, dans les rapports qu'on avait pu lui faire sur la guerre nucléaire, dans ce qu'il avait pu lire sur la question, une chose était claire : les centaines de millions qui périssent dans la première heure, ceux-là sont les chanceux. Ce sont les survivants qui allaient souffrir mille damnations.
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Je ne la connaissais que depuis une heure ou deux, mais le temps se tait quand le cœur parle.
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Même si le reste de son corps avait vieilli, Monsieur Sculley m'avait l'air d'avoir atteint le noyau même de la vie, d'avoir gardé ses yeux et son âme d'enfant. Il voyait directement l'ordre cosmique des choses. Il savait que la vie n'habite pas seulement la chair et les os, mais qu'elle anime aussi les objets - une bonne paire de chaussures, une voiture sur laquelle on peut compter, un stylo toujours prêt, un vélo qui nous a aidés à parcourir kilomètre après kilomètre - en qui nous mettons notre confiance et qui nous rendent cette confiance sous forme de sécurité et de souvenirs.
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Mais Zéphyr était une ville magique. Les esprits s'y levaient sous la lune. Ils sortaient du cimetière verdoyant pour se retrouver sous la lune. Ils sortaient du cimetière verdoyant pour se retrouver sur la colline et discuter du bon vieux temps, l'époque bénie où le Coca avait du mordant, et où on pouvait encore distinguer un Démocrate d'un Républicain. Je sais. Je les ai entendus.
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Mais j'imagine que le gouvernement des autres pays est plus ou moins semblable à celui de la Russie : une poignée d'hommes cupides qui cherchent le profit immédiat et négligent le futur. C'est la malédiction de l'homme : il a un esprit et ne sait pas s'en servir.
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La vérité est comme le feu, Mikhaïl, dit-il d'une voix songeuse. Elle peut guérir ou détruire, mais ce qu'elle touche n'est plus jamais pareil ensuite...
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Quand les larmes vous montent aux yeux devant un écran, c’est que, dans l’obscurité de la salle, quelque chose a brièvement effleuré le lac doré de votre magie. Vous revenez ensuite dans le soleil cru de la raison, et tout s’assèche.
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Les hommes, c'est des bêtes, tu sais. Ils prennent les jolies choses et ils les rendent laides.
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"Dans le temps, j'étais un grand connaisseur en cognacs français. J'avais une femme, trois enfants et une villa avec Jacuzzi et piscine." Il toucha son moignon. "J'avais aussi une autre jambe. Mais c'est du passé, n'est-ce pas? Et le passé, il faut faire attention à ne pas le ressasser, si on veut rester saint d'esprit."
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Peut-être qu'il était fou. Peut-être qu'on traite de fous ceux qui gardent en eux un peu de la magie qu'ils avaient enfants.
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La voie du bien est droite, mais étroite.
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J'ai une dernière leçon pour toi, Mikhaïl, dit Wiktor d'une voix douce, alors que le sifflement du train mourait au loin. C'est peut-être la leçon la plus importante, et pourtant elle se résume en deux mots : « Vivre libre. » Même si ton corps est enchaîné, il faut vivre libre. Ici. (Il toucha son crâne chauve de l'index.) C'est le seul endroit où personne ne pourra jamais t'enchaîner, celui où les murs n'existent pas, si tu les refuses. Et c'est peut-être la leçon la plus difficile à apprendre, Mikhaïl. Chaque forme de liberté a son prix, mais la liberté de l'esprit est inestimable.
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Il y a pire que les monstres des films. Il y a des horreurs qui s'échappent des écrans et des pages pour envahir votre vie, pour s'immiscer derrière le sourire de ceux que vous aimez. Ben aurait préféré avoir devant lui le bocal du Martien hérissé de tentacules, plutôt que les yeux injectés de sang de son père.
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J'ai vécu tout ceci. C'est l'inconvénient quand on raconte des histoires à la première personne. Le lecteur sait que le narrateur a survécu. Alors, quoi qu'il puisse m'arriver - quoi qu'il me soit arrivé -, vous savez que je m'en suis sorti.
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Qui peut savoir où il va s'il ne sait pas d'où il vient ?
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En pédalant à travers l'odeur de l'été qui frappait mon visage et le tourbillon des moucherons aspirés dans mon sillage, je me dis que toutes les prisons n'étaient pas des blocs de béton gris, cernés de barbelés et de miradors. Certaines étaient des maisons ordinaires, dont les stores refusaient de laisser entrer le soleil. Certaines étaient une cage d'os fragiles et d'autres avaient pour barreaux de gros pois rouges. En vérité, il était impossible de reconnaître une prison tant qu'on n'avait pas eu un aperçu de ce qu'elle renfermait.
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