J'ai lu dans mon vieil âge, sous la plume de Blaise Pascal, que l'homme ne pouvait être qu'infiniment malheureux parce que se trouvant égaré par les puissances trompeuses de l'imagination, il poursuivait des plaisirs qu'il croyait délicieux. Cependant, dès qu'il les avait en sa possession, il ne trouvait plus en eux que dégoût et ennui.
Voilà, me semble-t-il, une vérité qui est loin d'être aussi générale que Pascal en avait l'assurance. Sans doute se rassasie-t-on du boire et du manger, mais l'avare se lasse-t-il jamais d'entasser l'or sur l'or ? Le glorieux, d'accumuler titres et honneurs ? Le luxurieux, de courir le cotillon ? L'homme est fait d'une étoffe moins délicate que ne le rêvait Pascal.