- Moussu Lou Baron, reprit Coulondre, est-ce que désormais on fêtera les fêtes des saints,à Mespech comme on a fait jusque là ?
On se regarda, et mon père hésitant à répondre, Sauveterre dit d'un ton sec :
- Il n' y a pas de raison de fêter désormais les fêtes des saints puisque dans la religion réformée, nous n'en célébrons pas le culte.
- Je me le pensais aussi, dit Coulondre, d'un ton funèbre, et il ferma les yeux.
Tous les regards convergèrent vers lui, et un silence désolé s'abattit sur la table. Il y eut parmi nos gens une telle consternation et un si grand ébahissement qu'ils ne surent plus - si j'ose dire- à quel saint se vouer. Ils venaient de comprendre qu'ils avaient perdu, en cette seule soirée, une bonne cinquantaine de jours chômés par an.