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Citations de Robert Merle (782)


Ce qu’il y a de mieux en France, c’est la Bretagne. Et ce qu’il y a de mieux en Bretagne, c’est le Finistère.
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C'était vraiment grand-honte et pitié qu'il y eût tant de gars privés de filles, alors que tant de filles dans nos campagnes entraient au couvent, faute d'un époux terrestre. Je fais ces réflexions à un âge où moi-même, qui suis né pourtant au sein d'une famille riche, mais ne suis qu'un cadet, ne peux épouser une demoiselle dont je suis ensorcelé, faute d'un établissement suffisant. Ainsi, c'est toujours ce maudit argent qui tout commande, y compris la douceur de la vie.
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En première page, une caricature me sauta aux yeux. Elle représentait "le juif international en train d'étrangler l’Allemagne". Je détaillais presque distraitement la physionomie du juif, et d'un coup, ce fut comme un choc d'une violence inouïe: je la reconnus. Je reconnus ces yeux bulbeux, ce long nez crochu, ces joues molles, ces traits haïs et repoussants. Je les avais assez souvent contemplés, jadis, sur la gravure que père avait fixée à la porte des cabinets. Une lumière éblouissante se fit dans mon esprit. je compris tout: C'était lui. L'instinct de mon enfance ne m'avait pas trompé. J'avais eut raison de la haïr. ma seule erreur avait était de croire, sur la foi des prêtres, que c'était un fantôme invisible, et qu'on ne pouvait le vaincre que par les prières, des jérémiades ou par l'impôt du culte. Mais je le comprenais maintenant, il était bien réel, bien vivant, on le croisait dans la rue. Le diable, ce n'était pas le diable. C'était le juif.
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- Il importe de trier vos cavaliers sur le volet. Vous me ferez parvenir un rapport sur leurs capacités physiques, leur pureté raciale et leurs convictions religieuses. Il est indiqué de barrer à priori ceux qui prennent leur religion trop au sérieux. Nous ne voulons pas de SS avec des conflits de conscience.
[...]
- Il importe, reprit aussitôt Himmel que vous preniez aussi le plus grand soin de la formation morale de vos hommes. Il faut qu'ils comprennent qu'un SS doit être prêt à exécuter sa propre mère, si l'ordre lui en ai donné.
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Un langage n'est pas neutre. A chaque époque, il charrie un accent, une couleur, une émotion, une attitude envers la vie.
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— Est-ce qu’on ne pourrait pas du moins épargner les femmes ?
Schmolde secoua la tête.
— Il va sans dire que c’est surtout elles qu’il faut détruire. Comment peut-on supprimer une espèce, si l’on conserve les femelles ?
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Quand même dit Peyssou, ça te rend méchant, à force, d'être toujours le pauvre type. Tu as ce brave Caïn qui fait pousser des carottes et qui les apporte au Seigneur. Ah, ouiche, pas même un regard. Ça te prouve bien, ajouta-t-il avec amertume, que le Pouvoir, à l'époque, il s'intéressait déjà pas à l'agriculture.
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Nous sommes très occupés et pourtant, rien ne nous presse. Nous disposons de vastes loisirs. Le rythme de la vie est lent. Chose bizarre, bien que les journées aient le même nombre d’heures, elles nous paraissent infiniment plus longues. Au fond, toutes ces machines qui étaient supposées faciliter notre tâche, autos, téléphone, tracteur, tronçonneuse, broyeur de grain, scie circulaire, elles la facilitaient, c’est vrai. Mais elles avaient aussi pour effet d’accélérer le temps. On voulait faire trop de choses trop vite. Les machines étaient toujours là, sur vos talons, à vous presser.
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Plus tard, quand je demeurai moi-même à la Cour de Charles IX, la pensée souvent m'égaya de l'horreur qu'eût ressentie mon père à voir une de ces belles dames superbement parées qui entouraient le Roi saisir un pou qui courait dans ses cheveux et l'écraser entre ses doigts délicats, sans que personne, autour d'elle, parût s'en étonner.
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- Ce sont très honnêtes gens, dit le Conseiller au Président du Parlement à l'issue de l'interrogatoire. Ils sont sans légèreté, sans faiblesse ni faille d'aucune sorte. Mais ils professent du bout des lèvres la religion du Roi. Et je flaire en eux l'odeur du huguenot.
- Bien que vous ayez l'odorat fin, dit le Président, une odeur ne suffit pas. Tant qu'ils ne professent pas la réforme pestiférée, ils ne sont pas rebelles au Roi. Laissons donc le zèle aux gens d'Église.
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Jamais le monde ne lui avait paru moins réel. Il descendait l'escalier à reculons en tirant le corps par les pieds. À chaque marche, la tête sautait et retombait avec un bruit sourd [...].
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- Remarque, ajouta-t-il, avant cette putain de guerre, on n'était pas malheureux non plus. On était même heureux, je trouve. On se rendait pas compte. C'est maintenant qu'on s'en aperçoit. Moi et ma femme, mon vieux ! On prenait du bon temps, on se laissait vivre. Et ma femme, tiens, ma femme, des baiseuses comme ma femme, t'en as pas connu beaucoup. Pour tout te dire, c'est moi qui l'avais formée. Mais quand même, une baiseuse comme ma femme, dis donc, ça se rencontre pas souvent. Ah vingt Dieux !
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Elle représente Le Retour de l'enfant prodigue.
Le fils sérieux, dans un coin de l'image, fait une bien triste gueule. Je ne lui donne pas tort. Car lui qui n'a cessé de trimer pour le père, on lui a refusé un petit agneau pour banqueter avec ses copains. Et pour ce petit salaud qui rapplique à la ferme après avoir gaspillé sa part avec des putes, on n'hésite pas à tuer le veau gras.
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L'enfer ce n'est pas les autres . Ils seraient bien plutôt notre Paradis - avec des petits coins de purgatoire çà et là .
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N'aurait-il pas été plus sage d'épouser une femme de votre opinion? Bien qu'il ait été dessous et non dessus, le sein vous a caché la médaille.
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-Par conséquent , si c'était à refaire , vous ne le referiez pas ?
Je dis vivement :
-Je le referais , si on m'en donnait l'ordre .
-Vous agiriez contre votre conscience !
-Excusez-moi , je crois que vous ne comprenez pas mon point de vue . Je n'ai pas à m'occuper de ce que je pense . Mon devoir est d'obeir .
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- Moussu, dit Miroul après avoir tracé un S pansu des deux bouts, comment appelle-t-on, une lettre où l'on caresse qui a voulu mordre ?
- Une "captatio benevolentiae". *

* Une captation de bienveillance.
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Des inaptes, au nombre de 200, ayant été rassemblés dans la salle, je fis déverser le contenu d'une boîte de « Cyclon B » par cette ouverture. Aussitôt, des hurlements s'élevèrent et la porte et les murs résonnèrent de coups violents. Puis, les cris faiblirent, les coups se firent moins violents, et au bout de cinq minutes, un silence total régna. Je fis mettre leurs masques à gaz aux SS, et je donnai l'ordre d'ouvrir toutes les ouvertures pour établir un courant d'air. J'attendis encore quelques minutes et je pénétrai le premier dans la salle. La mort avait fait son œuvre.
Le résultat de l'expérience dépassait mon espoir : il avait suffi d'une boîte d'un kilo de Cyclon B pour liquider, en dix minutes, 200 inaptes. Le gain de temps était considérable, puis qu'avec le système de Treblinka, il fallait une demi-heure, sinon d'avantage, pour atteindre le même résultat. Par ailleurs, on n'était pas limité par le nombre des camions, les pannes mécaniques, ou le manque d'essence. Le procédé, enfin, était économique, puisque le kilo de Giftgas – comme je le vérifiai aussitôt – ne coûtait que 3 marks 50.
Page 272 (dans l'édition Folio)
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La routine de la vie de caserne était également pour moi une grande source de plaisir. Je croyais savoir ce que c'était que la routine, parce qu'à la maison nous avions de heures très régulières. Mais j'étais encore loin du compte. A la maison, il y avait encore, de temps en temps, des périodes creuses, des moments vides. A la caserne, la règle était vraiment parfaite. Le maniement d'armes, surtout m'enchantait. J'aurais voulu que toute la vie pût se décomposer ainsi, acte par acte.
Page 73 (dans l'édition Folio)
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La Médicis est l'âme de l’État, elle qui n' a pas d'âme !
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