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Critiques de Robert Merle (1099)
Les Hommes protégés

Une épidémie d'encéphalite frappe soudain les hommes, ils sont alors remplacés dans leurs rôles sociaux par les femmes.

Le Dr Martinelli qui recherche un vaccin est enfermé mais une fois le remède découvert, sera-t-il utilisé et Martinelli saura-t-il s'adapter à cette société où les hommes ne jouent plus qu'un rôle subalterne ?

Robert Merle nous offre ici un excellent roman d'anticipation qui nous propose par sa lecture une réflexion sur la dualité de l'être humain et ses répercussions dans la société.

Dans la lignée de "Malevil" et de "Madrapour".
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Week-end à Zuydcoote

La force de Merle, c'est d'arriver à décrire dans un style relativement simple tout un environnement, un ambiance et des émotions de façon très saisissante. La complexité du personnage de Maillat est aussi une belle réussite, à la fois désabusé et cynique, mais avec une espèce d'interrogation perpétuelle sur lui, la guerre et les autres qu'il n'arrive pas à résoudre. Encore du bon Merle !
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La Mort est mon métier

La Mort est mon métier, de Robert merle, est une biographie romancée de Rudolf Höß (renommé Rudolf Lang dans l'ouvrage). Pour concevoir un tel ouvrage, Merle s'est appuyé sur les comptes rendus du procès de Nuremberg ainsi que des notes d'entretiens de psychologues américains qui ont parlé à Höß durant son emprisonnement.

Captif pendant entre 1940 et 1943, Merle a été très marqué par la guerre, c'est pour cela que nombre de ses œuvres traitent de ce sujet.

La Mort est mon métier est un livre fidèle à l'Histoire, et l'ambiance qui s'en dégage est glaciale. C'est en cela qu'il est assez bien réussi.

On assiste à l'enfance de Rudolf Lang, enfant soumis à l'autorité d'un père catholique pour qui la foi prime sur tout le reste. Il n'existe nul plaisir dans la vie, qui n'est faite que d'ordres à exécuter. Fuyant la vie de prêtre qui lui était destinée, Rudolf alors âgé de 16 ans, s'engage dans l'armée allemande et découvre l'horreur de la guerre. Déjà, sa vraie personnalité, qui atteint son apothéose à Auschwitz, commence à germer.

L'ordre est roi, à l'image de sa vie à la maison, et aucune émotion ou sympathie ne doit s'exprimer.

La guerre terminée, il connait la pauvreté et la débauche la plus totale et assiste à l'avènement du Parti nazi. Patriote aveugle, il s'engage dans le parti et après ordres sur ordres accomplis, il devient, sans s'en rendre compte, dirigeant d'un camp d'extermination. L'humanité a totalement disparu chez lui et les vies humaines sacrifiées sont des "unités" à éliminer, à l'image des pièces d'usine à fabriquer. Jusqu'au bout, à l'arrivée des soldats américains, il ne regrettera rien et dit avoir obéit aux ordres sans réfléchir. Et c'est en cela que le livre est intéressant. Des hommes prônant la foi, le respect d'autrui, peuvent être manipulés au point d'être des objets de destruction. Des hommes déshumanisés. Des monstres.

C'est un ouvrage poignant, qui noue le cœur. Un vrai coup de cœur pour ce livre, mais aussi une grande claque devant l'horreur des camps d'extermination.

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Fortune de France, tome 1 : Fortune de France

Robert Merle nous livre ici une chronique romancée relatée avec un point de vue protestant sur la France et ses rois allant approximativement de Henri 4 à Louis 13.

Les personnages principaux vont nous faire partager leur vie et les relations qu'ils entretiennent avec les souverains. Les petits travers, la force ou la faiblesse de caractère de chacun.

La catastrophe de la st Barthélémy y est notamment bien évoquée et bien d'autres épisodes de cette histoire.

Bien souvent on prend contact avec l'histoire par des livres austères ou qui tiennent compte essentiellement de la vision catholique de l'histoire.

On chevauche ici l'histoire en compagnie des héros de leur famille et l'on dort au chevet des rois.

L'histoire est très prenante et si on aime alors c'est formidable car il y a treize volumes à lire pour des heures et de heures de voyages à travers l'histoire.

Personnellement, je me suis régalé.
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Week-end à Zuydcoote

J'ai littéralement avalé ce livre. L'écriture, le style, l'histoire m'ont pris aux tripes. Pourtant il y a là toute la violence de la guerre. On ressent la peur, la folie sournoise et lancinante, le désespoir. Une lutte avec ces hommes pour survivre.

Les relations humaines oscillent en permanence entre normalité et folie.
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Week-end à Zuydcoote

Quatre soldats français en 1940 se retrouvent à camper sur la plage de Zuydcoote, près de Dunkerque, en pleine débâcle, alors que l’armée s’apprête à embarquer pour l’Angleterre. Problème : seuls les soldats anglais sont habilités à monter sur les bateaux. Concentré sur deux jours, ce roman nous fait suivre le jeune soldat Maillat, avec ses compagnons d’infortune : le cuisinier Alexandre, anticlérical et réfractaire à tout changement, le curé Pierson, grand connaisseur de la chose militaire et Dhéry, homme cupide qui prépare déjà les affaires à venir. Quant à Maillat, dont on ne saura guère, il erre sur la plage, espérant monter sur un bateau malgré tout, faisant des rencontres surprenantes, durant deux journées rythmées par les repas avec ses amis, l’ennui et les bombardements. Arrivés au bord de la mer, les quatre hommes qui ont fait la guerre ensemble sont bien conscients qu’ils sont arrivés au bout du chemin.

Robert Merle, dont c’est ici le premier roman, livre ici un récit résolument pacifiste sur l’absurdité de la guerre, influencé par une expérience personnelle puisqu’il fut lui-même fait prisonnier près de Dunkerque.

Ce roman lui valut le Goncourt et un film fut adapté du livre. Et c’est le principal écueil de cette histoire : oublier la tête de notre Bébel national dans le rôle du personnage principal, Maillat ! Car pour le reste, l’histoire est passionnante, les personnages complexes et attachants, les dialogues incisifs et un final explosif.

Coup d’essai, coup de maître.
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Fortune de France, tome 11 : La Gloire et l..

Fortune de France

Tome 11

Dans ce tome, nous suivons Louis XIII, Richelieu et notre héros, le comte d'Orbieu pendant le siège de La Rochelle, qui oppose protestants aux catholiques. J'ai grandement apprécié ce tome car j'y ai appris de nombreuses choses , notamment sur ce siège sur lequel je ne savais rien bien que souvent évoqué dans mes lectures.
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L'île

En voila un pavé et un vrai ! Pour une fois j'ai opte pour l'edition ancienne du livre de poche,donc sans résumé au dos.Me voila donc parti pour une decouverte a l'aveugle de ce luvre et le resumtat est bluffant : difficile de lacher la lecture une fois debutee tant les peripeties et aventures se succedent sans temps mort.Une belle decouverte que cet auteur qui n'a rien a envier aux maitres anglo-saxons des romans d'aventure.Un siperbe livre a devorer cet été !
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Fortune de France, tome 8 : L'Enfant Roi

Fortune de France

Tome 8

Henri IV est mort laissant derrière lui un dauphin âgé de 9 ans. La régence est donc assurée par sa mère Marie de Médicis.

Ce tome est consacré aux jeunes années de Louis XIII, de la mort de son père à sa prise effective du pouvoir 7 ans plus tard, à la mort de Concini qui avait une très grande emprise sur la reine mère. Un tome grâce auquel j'ai appris de nombreuses choses, Louis XIII n'étant pas le roi que je connais le mieux.
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Le Propre de l'homme

Plusieurs projets avec des primates ont été réalisés dans les années 60. Probablement parce que l’homme et le primate partagent plus de 95% du matériel génétique ? Vous avez probablement entendu parler ou vu des documentaires sur la chimpanzée Washoe qui fut le premier primate à apprendre le langage des signes et avec la gorille Koko qui maîtrisait plus de 1 000 signes différents, dont 500 couramment.



Robert Merle s’est inspiré de ces histoires bien réelles pour écrire ce roman. Ici, un anthropologue et sa femme adopte un chimpanzé dès sa naissance. Ils veulent mener une expérience … Apprendre à Chloé le langage des signes (ici l’ameslan: langue des signes américaine) afin qu’elle puisse communiquer avec eux. Tout se déroule très bien mais pour combien de temps ?



Plusieurs questions me sont apparues au fur et à mesure que l’histoire se déroulait: Qu’est-ce qui fait “Le propre de l’homme” ? Est-ce le rire ? La socialisation ? La Parole ? Je parle, donc je suis ? Malheureusement le livre ne répond pas à nos questions mais nous fait réfléchir … Après tout, c'est quoi être humain ?

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L'île

Je sors de cette lecture toute chamboulée, tant Robert Merle maintient la tension tout au long du roman. J'ai beaucoup aimé les personnages qui sont complexes et changeants. Loin du mythe du bon sauvage ou de celui de l'homme blanc seul civilisé, chaque homme et chaque femme, quelque soit son origine, a des parts de bonté et des parts sombres. Mention spéciale pour les femmes, Omaata et Itia qui sont les plus malignes en jouant les naïves. Si je devais reprocher une chose à ce roman, c'est de ne pas laisser de pauses à son lecteur. Tout s'enchaine sans répit. Après ce qui m'a semblé être une course folle de quelques jours, j'ai beaucoup apprécié la fin
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L'île

Quand on évoque Robert Merle, un écrivain majeur du 20ème siècle, on pense d'abord à Week end à Zuydcoote (Prix Goncourt 1949), à La Mort est mon métier, à Malevil ou encore à sa série historique Fortune de France (13 volumes...).

On oublie L'Île et on a tort.

C'est sans conteste l'un de ses meilleurs romans.

C'est d'abord, projetée au 18ème siècle et reprenant la trame de départ des révoltés du Bounty, une féroce charge contre le système colonial. Ecrit en 1960, en pleine guerre d'Algérie, Robert Merle a préféré la fable pour dire son fait à la colonisation, consubstantielle au racisme et à toutes ses horreurs.

Mais c'est aussi un grand roman d'aventure, extrêmement bien écrit, très prenant, avec un extraordinaire suspense, des personnages très fouillés et absolument remarquables.

Un grand moment de lecture qu'on ne regrette pas.
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Malevil

La communauté apprend à vivre ensemble avec peu de ressources, rencontre d'autres communautés et lutte contre d'autres communautés.

Très bien écrit, il tiens la dragée haute à d'autres romans plus récents qui aborde le même sujet, à savoir la survie en milieu rural en cas de catastrophe.

Ce livre est écrit sous la forme d'annales rédigées par le leader d'un groupe de survivants et se passe dans le Sud-Ouest de la France un peu après le milieu du XX ème siècle.

La première partie, qui relate la vie de ce groupe avant "l’Évènement", permet d'immerger le lecteur dans les mœurs assez réalistes d'une vie rurale française.

La reste du roman narre les efforts de ce groupe pour survivre face à l'adversité du sort et la complexité de la nature humaine.

L'histoire est captivante et il est difficile de lâcher ce livre avant la dernière page.
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Malevil

« Malevil » est malgré sa longueur un roman intéressant.

L'aspect futuriste est ici finalement complètement absent, l’intrigue tournant plutôt autour d’une régression à l’état moyenâgeux des campagnes françaises.

La « nouvelle » société ainsi crée, se recentre autour de valeurs fortes et rurales comme la terre, l’élevage, la religion et l’art (défensif) de la guerre.

Cette société plutôt primitive ne s’embarrasse pas en effet de sophistication.

Les femmes y sont reléguées à des taches ménagères ou reproductrices, la religion est érigée en valeur refuge finalement jugée indissociable de la nature humaine.

Le personnage de Comte comme guide emblématique peut parfois gêner tant il prend le pas sur les autres personnages nettement relégués au second plan car malgré un ersatz de démocratie, Comte n’a pas vraiment de rival politique à Malevil et cumule bien vite les pouvoirs de chef religieux et militaire.

On pourra donc contester cette vision de la reconstruction de l’homme ancrée sur des valeurs à mes yeux assez discutables.

Pour le reste, le roman est bien écrit, dans un style campagnard, direct et vivant.

Le démarrage est un peu long, certains passages aussi mais les péripéties arrivant au fur et à mesure insuffle le rythme nécessaire pour tenir le lecteur en éveil.

J’ai particulièrement aimé le personnage de Fulbert, véritable serpent distillant son venin mortel jusqu’à la fin du roman.

Pour information « Malevil » a été adapté au cinéma dans les années 80, avec Michel Serrault, Jacques Dutronc et Jacques Villeret.

Le roman demeure pour moi bien inférieur sur le fond et la forme à « Ravage » de Barjavel.
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
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Le Jour ne se lève pas pour nous

Du Robert Merle où on retrouve très bien le style.

Ce livre est avant tout le récit d'une patrouille de sous-marin nucléaire lanceur d'engin. Presqu'un documentaire plus qu'une histoire. Nous suivons le médecin de bord qui curieux de tout nous apprend de nombreuses choses par ses différentes conversations avec le Pacha et le personnel de bord.

Un livre intéressant qui pousse à la réflexion sur les enjeux de la dissuasion nucléaire.
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Les Hommes protégés

Première chose avant de parler du bouquin : on ne lit pas la quatrième de couverture. Interdit. Prohibido. Forbidden. Verboten. Parce qu'une quatrième de couverture qui vous cause de choses qui se passent à la page 400 sur 450 qu'en compte le bouquin, c'est nul. Oui, nul. Pourri. A chier. Compris Folio ? Maintenant, on refait le pitch mieux que ça. Et on cause du coeur de l'histoire.



Il y a un peu plus d'un an, j'ai lu un bouquin dont je vous ai depuis rabâché les oreilles lors des sélections, La servante écarlate de Margaret Atwood. Mais près de 10 ans avant sa publication, un auteur français avait déjà tenté d'imaginé une société uchronique relativement flippante, dans laquelle pour le coup, ce sont les femmes qui prennent les rennes et transforment les hommes en objets. Si le parallèle entre les deux livres est plus complexe, Les hommes protégés est un bouquin qui résonne entre de manière très forte à la lumière des derniers mouvements de libération de la parole des femmes.



Dans ce roman, les hommes mourants tous peu à peu, les femmes vont de fait prendre leur place. Mais il y a au sein du genre féminin deux types de personnes : les féministes extrémistes, qui profitent de l'occasion pour se venger de la domination masculine, phallocrate, misogyne et j'en passe qu'elles ont subi depuis des années, et des féministes modérées, qui ont bien saisi qu'un univers équilibré ne pouvait exister sans que les hommes y aient une place égale à la leur. Alors oui, évidemment, on pense tout de suite aux débats qui agitent notre société contemporaine sur l'égalité entre les sexes, sur la place et la reconnaissance que les femmes doivent obtenir dans la sphère professionnelle, politique, mais aussi aux chasses à l'homme qui se montent et peuvent parfois avoir tendance à généraliser et virer dans les extrêmes.



Si la première moitié du roman pose le cadre de manière un peu lente, prenant le temps de positionner les personnages, les différentes castes de cette nouvelle société, l'intrigue gagne peu à peu en densité pour arriver à la limite du thriller, quand Martinelli se rend compte de la situation complexe dans laquelle il se trouve, de la surveillance constante dont il fait l'objet et des manipulations politiques qu'il sert.



Première découverte de Robert Merle, Les hommes protégés m'a moins parlé que La servante écarlate mais il reste très puissant dans l'imagination d'une société pas si éloignée de la nôtre, vers laquelle on pourrait peut-être tout à fait basculer là encore... Un roman qui rappelle combien nous vivons sur des fils, en équilibre fragile...
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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La Mort est mon métier

L’auteur nous livre ici un récit biographique basé sur la vie de Rudolf Hoess, commandant du camp de concentration d’Auswitch. Le ton est dur. On y découvre un homme traumatisé par son père, mais aussi un homme déshumanisé dont la volonté d’obéir aux ordres et d’être un bon Allemand est plus forte que tout. Il est difficile de concevoir comment cet homme a pu être, d'un côté, bon avec sa famille et de l'autre aussi insensible aux juifs qu'il considérait comme de simples unités à exterminer, du bétail. Déconnecté est le sentiment qu’il me laisse.

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La Mort est mon métier

Page Facebook: Pascale Bookine

Blog: pascalebookine.eklablog.com



«La mort est mon métier» m'a été recommandé il y a environ un an par l'une de mes élèves, alors âgée de 18 ans, comme un ouvrage sur l'Holocauste qui l'avait bouleversée. En le refermant, je ne peux que confirmer ce sentiment, auquel j'ajouterais mon incrédulité et mon effroi face à tant de cynisme.



Le sujet n'est pas neuf et a été abordé avec brio dans plusieurs ouvrages récents (voir liens ci-dessous) mais «La mort est mon métier» (1952) présente une perspective différente des autres romans que j'ai pu lire sur le sujet. le narrateur est un certain Rudolf Lang, dont l'auteur nous explique dans la préface qu'il s'agit de Rudolf Höss, commandant du camp d'Auschwitz, et le récit est composé de deux parties.



La première, que j'ai trouvée un peu lente à se mettre en place, retrace l'enfance et la jeunesse de Rudolf, création pour laquelle l'auteur s'est basé sur les entretiens de Höss avec son psychologue. Nous y découvrons un père rigide qui destinait son fils à la prêtrise, un enfant en manque d'amour, un jeune homme qui brave les interdits pour aller se battre pour sa patrie alors qu'il n'a que quinze ans. Rien d'extraordinaire cependant, rien en tout cas qui laisse présager la terrifiante seconde partie – basée quant à elle sur les documents du procès de Nuremberg.



Rudolf est remarqué par ses supérieurs («un talent d'organisateur et de rares qualités de conscience») et ne tarde pas à gravir les échelons de l'infernale machine nazie. Couronnement suprême : il se voit chargé de la gestion d'un camp près du village polonais d'Auschwitz. But de l'opération: parvenir à augmenter le rendement en matière d'élimination des prisonniers et de gestion des cadavres.



C'est dans cette partie que le livre prend toute sa force et tout son sens. Les Juifs ne sont plus que des «unités», les Juives les «femelles» d'une race à éradiquer de la manière la plus efficace possible. Au fil des pages, Rudolf Lang décrit l'organisation de cette mise à mort à grande échelle, de ses balbutiements (utilisation de gaz de camions, retard dans le traitement des corps) à son développement ultime. Rien ne nous est épargné: ses visites dans d'autres camps pour y observer les erreurs qui peuvent ralentir les objectifs fixés par le Führer, son immonde satisfaction lorsqu'il a l'idée d'utiliser le gaz Zyklon B («le résultat de l'expérience dépassait mon espoir») et de construire des fours au lieu des fosses où l'on brûlait les cadavres.



L'impact terrible de cette «biographie» réside dans la personnalité glaçante de son narrateur : un personnage, a priori banal, qui n'a plus aucune humanité ni moralité, sans aucune autre raison que la soumission aux supérieurs, et qui justifie d'ailleurs son comportement par l'obéissance aux ordres, quels qu'ils soient («je n'ai pas à m'occuper de ce que je pense. Mon devoir est d'obéir.»), au point d'admettre qu'il tuerait son enfant si son supérieur l'ordonnait.



Une lecture difficile voire insoutenable, vous l'aurez compris, mais une littérature nécessaire au devoir de mémoire et une réflexion sur la «banalité du mal» dont parlait Hannah Arendt.
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Fortune de France, tome 2 : En nos vertes a..

L'histoire de Pierre de Siorac, noble périgourdin engagé dans la réforme en pleines guerres de religions, continue dans ce deuxième tome.

Lu il y a bien longtemps, j'ai été jusqu'au bout de ce tome par opiniâtreté, mais pas par plaisir. D'autres auteurs d'accès plus facile m'ont enthousiasmé au même moment et j'ai quitté le XVI éme siècle pour d'autres époques.
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La Mort est mon métier

Cette œuvre est un testament, un témoignage par lequel M. Merle prend la place Rudolf Hoess, un bourreau nazi. De sa naissance à sa triste enfance, des affres du chômage à son affiliation politique, l’auteur déroule la vie de ce jeune allemand ingénu, somme toute simple et confiant. Mais dès 33, la machine se mettra en branle et le processus de reprogrammation des cerveaux sera amorcé, transformant de jeunes idéalistes en machines de guerre sanguinaires et irréfléchies. Rudolf s’avère être l’archétype du nazi conditionné, dont la servitude lui ouvrira les portes de la hiérarchie et lui conférera la responsabilité de camps d’extermination. M. Merle tente d’expliquer l’acheminement intellectuel et émotionnel d’un homme d’apparence normal à un chef de camps organisé et compétent dont les assassinats seront réduits à des tâches administratives et des tracas logistiques. Cette lecture demeure un choc, bien entendu, mais certains défauts altèrent sa qualité et le rendu final. La rédaction minimaliste alourdit le récit et l’absence de prise de position agace. M. Merle dénonce et mais il n’accuse pas, or les agissements de Rudolf s’avèrent indéfendables, quel que soit l’efficacité du lavage de cerveau. Je n’ai pas réussi à trouver de réponses ou d’excuses à la lecture du fonctionnement du programme nazi. La mort est mon métier demeure une lecture dérangeante et qui ne laissera personne indifférent, mais que le récit est lourd…
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