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Critiques de Robert Merle (1106)
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Fortune de France, tome 2 : En nos vertes a..

Les années de jeunesse de Pierre de Siorac, héros de la série historique "Fortune de France", sont moins vertes qu'écarlates.



Après un premier tome palpitant qui plantait le décor d'une saga romanesque colossale servie par la superbe plume de son auteur et bercée par la langue de la Renaissance reconstituée avec brio, voici que Pierre et son frère Samson quittent le château de Mespech pour étudier la médecine en la ville de Montpellier où ils suivront un enseignement qui ne manquera pas de faire lever le sourcil au lecteur d'aujourd'hui !



Écarlates sont donc ces vertes années car malgré les efforts de conciliation pratiqués au plus haut niveau du royaume de France, l’hostilité entre Catholiques et Huguenots ne connaît pas de répit et c'est justement à Montpellier que les deux jeunes seigneurs périgourdins vont être les témoins d'un massacre sanglant (comme tous les massacres).



L'action de "Fortune de France", en conquérant de nouveaux horizons, prend son essor et le lecteur est entraîné avec plaisir et curiosité dans les aventures de son héros pour lequel il ressent de plus en plus d'attachement. Pierre de Siorac grandit, mûrit et connaît les premiers émois du coeur. De nouveaux personnages, plus politiques et officiels que dans le tome précédent, font réellement toucher du doigt la réalité historique du récit, étroitement liée à la fiction patiemment et savamment brodée par Robert Merle.
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Fortune de France, tome 10 : Le Lys et la p..

La plume de Robert Merle est savoureuse, comme toujours !

Le lys, c'est Louis XIII , la pourpre, c'est Richelieu.

Louis appelle enfin Richelieu dont il craint tellement la finesse d'esprit, au conseil, en 1624

Mais, bien au contraire de ce que Louis croit, Richelieu ne fomente pas d'intrigues pour son pouvoir personnel comme bien d'autres, tels la duchesse de Chevreuse, les frères du roi qui sévissent en Bretagne et veulent sa place, le demi-frère Vendôme, qui, né avant le roi, se prend pour lui !

Louis et Richelieu sont "sur la même longueur d'onde", et avec la collaboration de notre fidèle Pierre Emmanuel de Siorac, élevé au titre de comte d'Orbieu, ils déjouent toutes ces intrigues.

Chalais, par amour de la Chevreuse, veut tuer le roi. Son complot est déjoué, et il finit sur le billot.

L'extravagant Buckingham, favori du roi Charles d'Angleterre, compte fleurette à la reine Anne, femme de Louis. Banni de France par Louis, il attaque celle ci avec une flotte de huit mille hommes sur l'ile de Ré .

La résistance héroïque de Toiras, et d'Orbieu, nous est comptée par le menu, ventrebleu !

.

Un délicieux roman historique, comme tous ceux de cette série "Fortune de France" !

A l'époque où se déroulent les faits, D'Artagnan a une dizaine d'années, ma "Louise" dont j'écris le roman est un bébé, et le fameux Louis Dieudonné est loin d'être dans le ventre de sa mère.

Que va-t-il se passer entre Charles de Batz de Castelmore, dit D Artagnan et Louise ?
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Fortune de France, tome 1 : Fortune de France

Es pas trop leu !!!



Voilà, j’ai dévoilé le tiers de mes connaissances en occitan et la seule qui fasse à peu près sens dans le contexte.

Pourquoi l’occitan ? Parce que l’histoire du présent roman se passe dans le Périgord, pas loin de Sarlat, en un 16ème siècle où l’occitan était encore largement plus parlé que le françois de Paris. Et puis j’ai vécu mon enfance dans le midi et j’en suis bêtement fier.

Et pourquoi « c’est pas trop tôt » ? Mais parce que je ne savais pas qu’il existait une saga historique de la France du 16ème siècle aussi bien troussée que ce que ce début laisse augurer. C’est de la génialitude distillée douze fois dans un bon vieil alambic qui sent bon la liqueur de prune.

Il était temps que je m’y mette donc, et je remercie un million de fois ma chère TheWind dont les délicieuses critiques m’ont décidé à me lancer dans cette gageure (13 volumes, ça me fait très peur en général).



Mazette et cornebidouille, quel roman ! Il est rare que je sois en tout point satisfait d’un roman historique. Souvent, l’auteur sculpte avec précision les événements historiques en étant incapable de donner de la vraie chair à ses personnages (Roger Caratini par exemple, Jean Diwo à un moindre niveau). Parfois, des personnages somptueux évoluent dans un cadre historique où la licence romanesque prend le pas sur la véracité des faits (on trouve ça chez des auteurs du 19ème siècle). Robert Merle parvient à faire vivre de vraies personnes qui m’ont instantanément touché dans un contexte historique vrai et complet.

Dans ce premier tome, Pierre de Siorac raconte son enfance au château de Mespech. Il est narrateur et on a l’impression qu’il nous nous conte ses mémoires, un peu comme dans Le Grand Meaulnes. L’époque est à la conversion à la religion réformée, au choix de son camp, aux premières guerres de religion. Le père de Pierre prend son temps pour affirmer sa conversion au monde, sa mère ne veut pas en entendre parler. L’ambiance de guerre civile qui pénètre le moindre foyer est palpable et on pleurerait de voir ces gens, devenus des amis à force de les côtoyer en lecture, se déchirer. Amour réciproque contre croyances incompatibles qui leur sont autant nécessaires que respirer.

Je viens de le dire, on se sent rapidement appartenir à cette famille, au sens large c’est-à-dire en comptant les domestiques. On les aime dans leurs qualités et leurs défauts. On a la chance de voir vivre le petit peuple de province avec la petite noblesse. Une vie simple faite de travail, de batailles parfois, de maladies, de discussions rigolotes et de religion catholique ou protestante qui gèrent tous les gestes de la vie ou presque. J’ai beaucoup appris sur le sort des petites gens, de cette nourrice obligée de partir se faire faire un gosse par son mari dès que sa maîtresse est enceinte, de ses hommes qui ne peuvent espérer prendre épouse tant qu’ils ne possèdent pas un minimum de moyen de faire vivre une famille, de ces gens qui sont obligés – au moins en public – de prendre la religion de leurs maîtres. L’égalité n’est pas à l’ordre du jour.

Non, elle ne l’est pas. Les maîtres de Mespech, Jean de Siorac et son frère de sang Sauveterre, sont des modérés attachants, mais ce ne sont pas des saints (et je ne dis pas ça parce qu’ils sont huguenots). Ils passent par des phases de fanatisme, ils n’hésitent pas à s’emparer des terres de paysans incapables de survivre en temps de disette moyennant fourniture de vivres. Comme je le disais, ils sonnent vrais.



Et Robert Merle parvient à mêler petite et grande Histoire en rendant cette dernière aussi palpitante que sous la plume d’un Dumas. Ce roman est aussi riche qu’un livre d’Histoire ou dix biographies. J’y ai retrouvé tout Didier le Fur et Jean-François Solnon. Il évoque un Henri II manipulé, un Philippe II d’Espagne manipulateur, un Duc de Guise obnubilé par sa propre gloire et une Catherine de Médicis dont je me suis demandé si Robert Merle voulait la faire coller à sa légende noire (comme Dumas) ou plus simplement à l’opinion qu’en avait les huguenots à l’époque (opinion pas très favorable).



J’ai vraiment vécu quelques jours avec ce livre, dans ce livre, ma réalité s’effaçant derrière cette puissante évocation d’un temps passé qui m’a semblé si incarné. Les Piliers de la Terre de Ken Follett m’avait fait cet effet auparavant, et Azteca de Gary Jennings aussi.

Mais là ce n’est qu’un début. La saga va m’accompagner plusieurs années. Et cela rend l’avenir très attractif.

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La Mort est mon métier



Loin de moi l'idée de dédouaner Rudolf Hoess, le modèle de Rudolf Lang, ou tout autre national socialiste. Mais il me semble que cet homme avec l'éducation qu'il a reçu n'aurait pu devenir autre chose qu'un parfait automate.



Son père, très croyant, ayant un jour trompé sa femme lors d'un voyage à Paris, ville de perdition, décide que le fils qui lui naîtra deviendra prêtre afin de prier pour sa rédemption. En échange il prend sur lui toutes les fautes de sa famille, femme et enfants. Ils doivent donc chaque soir confesser lors de la prière commune tous leurs écarts.



Après la première guerre mondiale, dans laquelle il s'est engagé dès 16 ans, Rudolf cherche un travail, tâche difficile pour un ancien soldat, ceux ci n'étant pas très appréciés puisque l'Allemagne a perdu. La grandeur de l'Allemagne est d'ailleurs le grand souci de tous. Agir pour elle est le grand devoir.



Cette éducation et l'ambiance générale l'amènent donc à s'engager chez les SS. Puis à accomplir tout ce que le Reichsführer Himmler lui demande, sans y trouver d'autre satisfaction que le devoir accompli. Ce n'est pas un tortionnaire juste un parfait citoyen soucieux de servir l'Allemagne. Il devient donc responsable du camp de concentration d'Auschwitz Birkenau sans passion, désireux d'atteindre les chiffres qui lui sont demandés.



Ce livre m'a aidée à mieux comprendre le cheminement de la plupart des nazis. Et comment un homme ordinaire sans tendance perverse mais quasi dénué de sentiments peut accomplir des actes atroces sans la moindre empathie pour ses victimes.



À méditer.





Challenge ABC 2016-2017

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La Mort est mon métier

J'ai toujours eu un peu de mal avec le genre romanesque lorsqu'il aborde le thème de la Shoah. Je me demande si le sujet ne devrait pas être réservé aux seuls témoignages. D'aucuns diront qu'il n'est pas de sujet interdit à la liberté qui prévaut dans le genre. Reste à juger de la façon dont cette indépendance s'exprime.



Averti comme je le fus, en choisissant cet ouvrage, du genre adopté par son auteur après avoir lu la préface qu'il a rédigée 20 ans après sa parution, je me suis posé la question de savoir ce que ce choix, fait par Robert Merle pour écrire La mort est mon métier, apportait de plus à la connaissance de ce chapitre noir de l'histoire de l'humanité. S'agissant de relater des faits historiques avérés.



Pouvait-on suspecter la simple exploitation d'un thème éminemment douloureux à des fins mercantiles ou de satisfaction personnelle ? Si la quête d'un lectorat nombreux ne peut-être niée par un auteur, j'ai voulu savoir ce que pareil ouvrage présentait de sincérité.



Rudolph Hoess pouvait faire cohabiter sans confusion dans la même personne qu'il était sa vie de père de famille, certes peu démonstratif en termes d'affection auprès des siens, et son autre vie qu'on a du mal à qualifier de professionnelle lorsqu'il quittait le domicile familial, celle d’un des plus grands monstres de froideur inhumaine que la terre ait jamais porté.



C’est le procédé narratif adopté par l’auteur qui diffère de ce que peuvent apporter les témoignages. Ce "je", qui fait intervenir son personnage à la première personne pour nous faire la narration du parcours de ce dernier, participe à la compréhension de la complexion de celui-ci. Il était devenu le rouage d'une entreprise emballée dans la spirale de la haine, se gardant bien d'en juger les fondements. Position qui lui servira d'argument de défense lors de son procès. Sa déontologie à lui étant l'obéissance à une cause et une hiérarchie mise au service de cette dernière. Peu importe les théories qui en échafaudaient les principes.



Sans négliger les travestissements exigés par le genre choisi par son auteur, sa lecture m'a confirmé dans le bien-fondé de l'intention de cet ouvrage avec l'apport supplémentaire du mode narratif choisi. Cet ouvrage ne place plus le lecteur en spectateur extérieur aux faits relatés, mais lui fait endosser le costume et le mécanisme mental qui va avec. C'est un ouvrage qui vous glace le sang car on sait que les outrances, s'il y en comporte dans le registre de l'horreur, seront toujours en dessous de la réalité.



C'est une lecture pénible dans ce qu'elle impose au lecteur, qu'on ne peut recommander comme on le ferait de n'importe quel roman qui nous a séduit. Un ouvrage dont le récit par la force des choses s’arrête au pied de la potence. En sachant que cette fin ne résout rien. Mais un ouvrage qui a son intérêt, parce qu'il concerne la nature humaine dont on ne peut pas se désolidariser quand elle est abjecte et la rejoindre quand l'amour est au rendez-vous. Il faut savoir ne pas ignorer pour conserver sa vigilance.

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La Mort est mon métier

Un livre étrange et très dérangeant.

L’histoire d’un allemand responsable de la mort de millions de personnes dans des KL -camps de concentration- pendant la seconde guerre mondiale.

Je suis très partagée après cette lecture car le fait d’avoir donné la parole, même fictive et bien que très documentée, à un bourreau me met dans une situation, où en tant que lectrice, j’entends ses pensées les plus sombres, et je vois avec ses yeux le résultat de ces expériences. En cela c’est particulièrement glaçant et terrifiant. Cette plongée dans les recoins de ces esprits malades reste, pour moi, du domaine de l’incompréhensible et est très perturbant.

La narration faite par Rudolf Lang, de sa jeunesse jusqu’à sa fin, est froide, sans sentiment.

Robert Merle a choisi de raconter toute la vie de Lang, en commençant par son enfance misérable avec un père effroyable. Ce parti pris est d’autant plus dérangeant que la narration à la première personne aurait eu tendance à me faire lui trouver des raisons à son comportement. Il a donc fallu que je lutte constamment contre moi-même, pendant cette lecture pour rester en accord avec mes idées. Comme un effet de balancier, éprouvant... Puis il y a eu la première mort. Dans un désert où il force ses jeunes camarades à rester sur le front... Je commençais à prendre immédiatement de la distance. Et la seconde mort, il tue de ses mains un anti-fasciste allemand. Et ce fût le déclic. Fini le balancier, il avait été trop loin, j’oubliais son enfance. Tout ce qui suivit dans la trame fut pour moi une chute abyssale dans l’horreur extrême.

Il faut être armé pour lire La mort est mon métier. J’avoue être sonnée après cette lecture qui restera gravée longtemps dans ma mémoire.
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Dernier été à Primerol

Qu'est-ce qui fait qu'un écrivain en devient un ? Au delà de la formation, de l'amour de la littérature (qui nous anime a priori tous ici), qu'est-ce qui fait qu'on passe un jour le pas, qu'on se met réellement à écrire, écrire pour être lu ? Robert Merle avait tout pour le devenir, des études poussées en littérature, une thèse en préparation sur Oscar Wilde, une envie de devenir écrivain chevillée au corps depuis des années. Pourtant, en 1939, alors qu'il a déjà plus de 30 ans, il n'a encore aucun livre à son actif. Et puis, L Histoire vient le cueillir et le jeter dans l'horreur du deuxième conflit mondial.



Ce roman est en fait le premier écrit de l'auteur. Il fait partie de ces écrivains que je connaissais sans l'avoir jamais lu, que j'identifiais plutôt comme un écrivain historique, sans doute avec la renommée de la saga Fortune de France. Ce livre est donc son premier... et son dernier puisqu'il fut retrouvé chez lui après sa mort et ses enfants décidèrent qu'il méritait clairement d'être édité. Partant de ses propres souvenirs de prisonnier de guerre, Merle part de cette expérience et le met en contrepoint avec la douceur de la vie d'avant guerre. On sent que ce fut son moyen pour survivre à l'horreur des camps de prisonnier mais grâce à l'écriture cela devient un moyen de peindre cette période où tout le monde sentait que le drame arrivait, mais cherchait à se persuader tout en même temps que ce n'était pas possible.



La construction du roman est vraiment intelligente, la beauté des images d'un été dans le sud tellement renforcée par l'horreur des instantanés du camp de prisonnier. le logique refus de la guerre de l'auteur, destiné à devenir la chair à canon nécessaire au conflit, se renforce au fur et à mesure du récit par ce qu'on apprend de l'histoire du personnage, miroir quasi parfait de l'auteur, caché derrière un pseudonyme et de sa famille, qu'il renonce à renommer, préférant les incarner dans sa femme la Louve, sa fille L'enfant et sa mère qu'il nomme à peine (alors qu'on sait l'importance qu'elle a pu prendre dans la vie de l'auteur). le style est très agréable, allégeant les moments les plus pesants par une ironie qui touche juste et intelligemment.



Le roman est court, très court, mais se présente comme une incarnation de la nécessité de l'écriture. On devient donc écrivain quand on ne peut plus faire autrement, quand cela devient la condition sine qua non de sa survie, du devoir de mémoire de ce que nous sommes quand tout peut disparaître, sans doute quand la conscience de sa propre finitude devient trop réelle pour qu'on puisse faire comme si elle n'arriverait jamais. Une belle leçon pour les écrivains en puissance que nous sommes nombreux à être : la vie est courte et le roman qui est en nous pourrait bien ne jamais avoir l'occasion de prendre forme si nous ne nous lançons pas.

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La Mort est mon métier

Pour guider un collégien à compléter, son dossier HDA (Histoire des arts) qu’il devait présenter pour le brevet des collèges , j’avais lu, il y a quelques années, rapidement ce livre qu’il avait choisi comme œuvre principale.

Une relecture donc.

Après avoir pris connaissance de la préface de Robert Merle qui précise que la première partie de son récit est une re-création étoffée et imaginaire de la vie de Rudolf Hoess, j’ai commencé la lecture en cherchant, avant tout, à tenter de trouver les éléments concrets concernant non le personnage de Rudolf Lang mais ceux relatifs à Rudolf Hoess, puis j’ai essayé d’oublier la réalité pour ne retenir que la fiction. Mais la tentation a gagné : le besoin de connaitre la marge entre la fiction et la réalité ont été les plus forts et j’ai poursuivi la lecture après avoir fait, préalablement des recherches sur Hoess et les éléments trouvés confirment que la part de l’écrivain empruntée à l’imagination bien reste mince !

La première partie montre, démontre comment l’éducation (familiale, scolaire, religieuse), l’armée, le parti Nazi ont construit le cœur, l’âme, la pensée du jeune Rudolf, comme on structure aujourd’hui un disque dur, formatage à haut niveau pour ne devoir obéir qu’aux ordres. Aveuglément ? Pas sûr et pas toujours. On perçoit le cheminement de réflexions, la prise de décisions personnelles lourdes de conséquences dans la responsabilité de ses choix, de sa libre conscience.

La deuxième partie est consacrée au sturmabannfürhrer (commandant) Lang, mais là, c’est bien les agissements de Hoess qui sont relatées : devenu responsable du camp d’extermination d’Auschwitz, il va mettre toute son ardeur pour « améliorer » perfectionner les méthodes d’extermination : emploi du zyclon B, installation de fours crématoires pour faire disparaître plus vite les corps gazés, inclinaison des sols pour faciliter et activer le nettoyage, recyclage des corps…

Avec sa femme Elsie/Hedwig et ses enfants, il vivra dans le confort et un certain luxe à proximité de ce camp, côtoyant la mort quotidiennement sans difficulté, oui « La mort était son métier ».

Nommé fin 1943 Inspecteur des camps, arrêté, jugé, condamné à mort, il ne renia jamais la devise des SS «"Meine Ehre Heisst Treue" "Mon honneur c’est la fidélité" , un honneur mis au service de monstres comme lui, une fidélité exacerbée, aveugle, inhumaine.



Une lecture contraignante, les atrocités racontées qui s’alimentent de toutes les autres lectures (romans et documentaires ), de tous les films visionnés sont prégnantes . Mais, pour moi, cette lecture est aussi un devoir de mémoire.



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L'île

J'ai lu « L'Île » avec délectation l'été dernier durant mes vacances à la mer ; mais emportée par l'indolence contagieuse de la plage, j'ai manqué à mon devoir de vous le présenter. Pourtant ce roman mérite d'être lu et partagé. Alors, même si je ne l'ai pas entre les mains du fait du confinement, je profite de notre huis clos forcé pour vous le suggérer. Inspiré par l'histoire vraie des mutinés du Bounty, l'auteur imagine une suite romanesque pour palier l'incertitude historique. Peut-être cette histoire contribuera-t-elle à votre évasion ; elle a été pour moi un vrai coup de coeur.





Robert Merle nous raconte, avec son talent particulier, une mutinerie en pleine mer, sur un bateau de sa majesté. Pour éviter la pendaison (du fait des meurtres), le reste de l'équipage se met d'accord pour ne pas retourner au pays. Il sera plutôt décidé de chercher une île inoccupée afin de s'y installer. Mais d'une part, il manque désormais du personnel pour bien manoeuvrer le bateau ; et d'autre part, l'équipage est fortement désorganisé, la hiérarchie est mise à mal, et les décisions sont difficiles à prendre. Nos nouveaux amis vont donc faire une brève escale à Tahiti : le lieutenant Purcell y connaît les habitants. Parmi eux, se trouvent des hommes qui voudront bien tenter l'aventure avec les anglais pour s'établir sur un nouveau territoire et y fonder leur famille ; et des femmes, qui acceptent de les suivre pour peupler l'île et aider oeuvrer pour survivre.





Tout ce petit monde embarque et trouve l'île idéale (quel beau moment du livre !). L'aventure peut alors commencer : Nous faisons connaissance avec ce peuple merveilleusement ouvert et tolérant que sont les tahitiens, et notamment les femmes : fortes, indépendantes, autonomes, et menant la danse de la séduction et de l'amour, tout le contraire de ce à quoi sont habitués nos marins. Nous visualisons déjà le rêve insulaire… Mais très vite, des nuages arrivent à l'horizon ; la communauté doit régler des problèmes pratiques pour vivre ensemble : la hiérarchie qui vaut sur le bateau ne valant plus une fois à terre, qui doit diriger ? Doit-on se fier à la loi du plus fort, comme le prônent certains, ou installer un système de décision démocratique comme le soutiennent les autres ? A cela s'ajoute évidemment la question de « la race » et des cultures différentes qui doivent cohabiter : Certains anglais voudraient traiter les tahitiens, nommés « les noirs », comme leurs inférieurs. Mais malgré leur tolérance infinie, ceux-ci finissent par se révolter en bonne et due forme.





Et puis en filigrane, toutes les questions de société apparaissent. Notamment, la religion est totalement différente entre les deux cultures : cette différence crée de magnifiques moments de philosophie pour le lecteur, et des moments assez drôles d'incompréhension mutuel de leurs mondes respectifs, toujours dans le respect. Enfin au départ. Car l'incompréhension crée des tensions ; les différences, au lieu de s'estomper, s'exacerbent. Et d'autres questions enveniment le débat, jusqu'à ce qu'une guerre civile éclate et divise l'île en deux clans, où chacun devra prendre parti. Car cette île a beau être vierge, les hommes ne le sont pas… Alors dans cette île sauvage, ou l'entraide devrait primer pour la survie de tous, il devient vite tentant pour certains blancs de reprendre les travers individualistes et manipulateurs de nos sociétés occidentales. Mais attention, car en matière de vengeance, lorsque la guerre est déclarée, les tahitiens pourraient bien vous surprendre…!





L'idéaliste lieutenant Purcell tentera de résoudre en douceur les questions de justice, de répartition des richesses, des valeurs à partager, etc… Mais y parviendra-t-il ? Doit-on combattre la violence par la violence, est-ce lâche de ne pas le faire ? Comment finira cette aventure, qui a commencé par une mutinerie ? Les hommes, unis par un même secret et surtout des intérêts communs, seront-ils capables de vivre ensemble, ou leur obstination et leurs mesquineries les détruiront-ils ? C'est tout l'enjeu de ce magnifique roman, dans un décor paradisiaque et dépaysant à souhait, propice à l'évasion, où vous trouverez également action, amour et suspense... Pour toutes ces raisons et bien d'autres, il s'agit de mon coup de coeur de l'année dernière, en grande partie grâce aux tahitiens et tahitiennes (des héroïnes très modernes) qui nous vendent du rêve, de la douceur, de la tolérance - mais aussi beaucoup de force et de détermination. A lire !
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La Mort est mon métier

Trés bon roman qui décrit assez bien les mécanismes qui ont abouti au résultat qu'on connaît. L'auteur s'est inspiré d'un personnage réel et s'est appuyé sur les expertises psychologiques qui ont été menées, ce qui rend crédible son récit et fait froid ds le dos. La docilité et la recherche de l'avancement ne justifient cependant pas tout, à mon sens et il est rassurant de savoir que certains ont gardé leur conscience intacte en refusant de participer à cette fureur collective.

A méditer, ds une moindre mesure je précise : docilité et recherche d'avancement, c'est toujours d'actualité ds le monde du travail non ?
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La Mort est mon métier

J'ai sauvé cet ouvrage de l'extermination massive d'une bibliothèque acquise après l'achat d'une maison. Pas d'héritier et une tonne de livres à détruire. On m'a appelé à la rescousse et j'ai sauvé une centaine de recueil. Ma belle âme me perdra ! (petite parenthèse avant l'apocalypse…)





Je n'avais pas trop envie de commencer ce livre.

Parce que je pensais que l'on allait d'écrire encore les camps de concentration et l'atrocité qui en découlent.



Mais ce livre est pire que cela… Il donne une âme au mal, à l'horreur.



C'est l'histoire d'un homme qui vit une jeunesse difficile, la souffrance, le rejet, le combat. Mais on ressent une âme, un esprit tenace et courageux.

Mais il est avant tout militaire. Il suit les ordres et, peu importe les ordres…

à un moment, sa femme lui demande : si on te donnait l'ordre de tuer ton fils le ferais-tu ? Et il répond : certainement !



Extrait :

Tout ce que Rudolf fit, il le fit non par méchanceté, mais au nom de l'impératif catégorique, par fidélité au chef, par soumission à l'ordre, par respect pour l'État. Bref, en homme de devoir : et c'est en cela justement qu'il est monstrueux.



Les deux derniers chapitres sont d'une monstruosité, une telle incompréhension… Ce livre hantera longtemps mon esprit, mes pensées… Comment peut-on en arriver là ?



Bonne lecture !
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La Mort est mon métier

Ce livre, lu déjà il y a quelques décennies, m'avait laissé à l'époque sans voix ! j'ai eu envie de le relire cette année, trois quarts de siècle après la fin du génocide. Et il m'a fait la même épouvantable impression.



Le récit de Robert Merle, précis, violent dans sa manière d'énumérer simplement des faits sans tenter d'en donner la moindre explication, tant ceux-ci éclairent parfaitement la personnalité de Rudolf Lang (alias Rudolf Höss) directeur du camp d'Auschwitz, est asséné brutalement et sans fioritures au lecteur.



Au regard de l'enfance et de l'entrée dans l'âge adulte de son personnage, on découvre sans explication inutile

un être froid, insensible, totalement dénué d'empathie, dont le seul credo est l'obéissance aveugle à ses supérieurs, obéissance favorisée par une arrivée très précoce dans l'armée allemande (parti au front d'orient dès l'âge de 16 ans), puis son appartenance aux Corps francs.



Une personnalité forgée d'abord par l'intransigeante figure du père, puis celle de Herr Oberst von Jeseritz, un Junker d'Allemagne du nord, aussi glaçant que le père !

Rien de mieux pour modeler un individu, de telle sorte que celui-ci n'ait pas d'autre choix que se sauver ou se plier.

Et Rudolf Lang s'est plié !

Comment faire d'un homme une machine. une machine parfaitement huilée, qui fonctionne avec une efficacité redoutable ? Robert Merle en donne l'épouvantable réponse.

Peu importe que la biographie de ce Rudolf Lang corresponde vraiment ou non à la réalité du parcours de Rudolf Höss. Ce qui compte ici, c'est que Robert Merle en restitue la vérité profonde et nous permette ainsi d'appréhender la "banalité du mal" selon Hannah Arendt.

Non, Höss n'avait rien d'un sadique. Relativement intelligent, "capable d'initiative et d'organisation", il était simplement programmé pour exécuter, du mieux possible et sans état d'âme, la tâche horrible qui lui avait été confiée : exterminer les humains ne correspondant pas à l'idéologie nazie.

Oui, la mort était son métier.

"Adolf Hitler avait défini une fois pour toutes l'honneur SS. Il avait fait de cette définition la devise de sa troupe d'élite : "ton honneur" avait-il dit, "c'est ta fidélité".

Et Rudolf Höss respectera cette devise au pied de la lettre.

Glaçant et terrifiant.

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Week-end à Zuydcoote

Avant la lecture de ce roman, je n'avais absolument aucune idée de ce dont il s'agissait, et ayant lu deux autres oeuvres du même auteur très différentes l'une de l'autre (L'Ile et La mort est mon métier), je m'attendais à tout; je pensais d'ailleurs, vu le titre, qu'il s'agissait d'un couple aisé se baladant au bord de la plage pendant l'Occupation...

Pas du tout. Dès la première ligne, nous entrons de plain pied en pleine guerre, et quand je dis ça, difficile de faire mieux. Maillat, comme tous les hommes de son âge, se retrouve engagé dans cette guerre sans l'avoir désiré, mais c'était ça ou la fusillade, alors... le voici au point le plus septentrional de France, Nord toute, sur la côte française, à Bray-Dune (et non Zuydcoote qui n'est ceci dit qu'à quelques kilomètres).

Nous le suivons sur un week-end, du samedi matin au dimanche après-midi, un week-end où Maillat subira la violence quotidienne de la mort en temps de guerre.

Entre chaque bombardement, d'une violence à couper le souffle, Maillat s'interroge sur l'absurdité de ces tueries et sur les notions de courage et de lâcheté. Qui, pour juger? Dans cette atmosphère de fin du monde (quand cela finira -t-il, cela finira-t-il même un jour? En ressortira-t-il vivant?), comment rester juste, intègre à ses propres valeurs?

Malgré son détachement de ce que subit son pays, Maillat sent son corps vaciller, traumatisé, à chaque attaque qu'il subit, jusqu'au paroxysme.

La narration présente quelques temps forts comme l'embrasement du cargo sur lequel il s'est embarqué suite aux bombardements ennemis, un passage très puissant dans le roman qui va commencer à ébranler le personnage, jusqu'aux bombardements de la maison où il s'est réfugié avec une jeune fille qu'il a sauvé peu auparavant.

Robert Merle joue sur les contradictions de l'âme, les fluctuations de la pensée, la dichotomie qu'il peut y avoir entre l'esprit, fort, détaché, et le corps, vulnérable aux agressions, tout ça d'une écriture qui a la modernité d'après-guerre. Je n'ai pas vu l'adaptation qu'en a fait Henri Verneuil, mais je l'imagine très bien car l'écriture est très cinématographique. J'avais beaucoup aimé les deux autres romans lus auparavant, celui-ci finit de me convaincre que Robert Merle est un très grand auteur.

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Madrapour

Jamais je n'aurais imaginé pouvoir donner une note aussi basse à un roman de Robert Merle, auteur dont j'ai apprécié de nombreuses oeuvres, mais le fait est que je ne peux faire autrement avec "Madrapour".



Ce roman propose un huis-clos à bord d'un avion, début des années 70. A bord, une quinzaine de passagers, hommes et femmes, se sont embarqués vers une destination mystérieuse : Madrapour. Promesse d'exotisme et de tourisme pour les uns, ou de terre aux ressources naturelles bon marché à exploiter pour les autres, Madrapour est auréolée de bien des séductions mais c'est sans compter sur la perte du contrôle.



Dit comme cela, je suis certaine que vous imaginez un thriller angoissant et bien ce n'est pas du tout le cas et j'en suis la première déçue.



Non seulement j'ai trouvé certains passages à la limite de la misogynie et de l'homophobie, mais encore, je n'ai vraiment pas compris où résidait l'intérêt du roman, sa finalité. Le style habituellement brillant de Robert Merle se fait ici lourd et assommant, aucun de ses personnages n'est attachant voire même intéressant, les caricatures se succèdent, non, vraiment, là, je ne comprends pas.



Il m'a été pénible d'aller jusqu'au bout de ma lecture mais mon étonnement s'étant mué en quête, j'ai gardé jusqu'au mot "fin" l'espoir qu'il se passerait quelque chose de plus intéressant que l'exposé d'un égoïsme universel, incarné par tant de personnages à la fois.





Challenge MULTI-DÉFIS 2019

Challenge XXème siècle - Edition 2019
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Malevil

1977

Une bombe.

S'ensuivra beaucoup de silence.

Les rares rescapés deviennent les premiers hommes de l'après.



Robert Merle a voulu que le groupe que l'on suit ait pour principal souci de faire perdurer l'espèce humaine. (Peut-être qu'en 1972, date de la première publication de ce roman, c'était encore une pensée universelle).

À cette fin, on va vivre quelque temps avec Emmanuel et ses compères dans un château datant de la Renaissance qui retrouve à cette occasion sa vocation première : protéger. Comme ils se l'étaient imaginé enfants, tour à tour, ils se confinent, guerroient (ici, ce n'est pas la même chose) et cultivent pour survivre. La vie en communauté s'adapte, l'abnegation est censée remplacer l'individualisme.

Il s'agit donc des prémices d'une nouvelle civilisation qui sera fondée sur celui qui arrivera à s'imposer pour donner le ton : autant dire le manipulateur le plus convaincant.



Une vieille dystopie qui est passionnante à lire. Je dit "vieille" parce que l'écart technologique entre l'avant et l'après-bombe est moins important que ce qu'il serait si ça se produisait aujourd'hui, et parce que la religion fait obligatoirement partie de la nouvelle donne.

Je note avec un très grand intérêt que Robert Merle fait d'Emmanuel un meneur qui tient à laisser une trace écrite des débuts de cette nouvelle ère, tel un évangile. Grâce aux corrections d'un de ses compères, on se rend compte qu'il ne s'agit là que de ce qu'Emmanuel a "choisi" de laisser aux générations futures. Je le note avec intérêt parce que Robert Merle écrira par la suite la fameuse saga historique "Fortune de France"...



Robert Merle est un conteur indéniablement talentueux.
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Un animal doué de raison

Le dauphin, un animal doué de raison ? Robert Merle tente de nous le démontrer dans ce roman très bien développé tant dans la forme que dans le fond. Dans les années 70, en pleine guerre froide, Henri Sevilla mène les recherches sur cet étonnant cétacé qui est souvent considéré comme un animal intelligent et gentil (récemment d'autres études ont montré le contraire) avec une petite équipe de scientifiques. Quand ses avancées deviennent plus qu'attrayantes pour les Etats-Unis, les services secrets s'y intéressent d'un peu plus près...

Première fois que je lis Robert Merle, un auteur dont j'ai entendu beaucoup de bien, ce roman mêle beaucoup de choses : le côté humain transparait bien dans les différentes relations entretiennent les membres du l'équipe entre eux. Ils sont assez nombreux mais arrivent assez vite à repérer les caractères de chacun. Arlette parait presqu'un peu trop en retrait, Lisbeth trop autoritaire et revêche alors que Sévilla semble toujours mesuré dans ses propos et reste fidèle à ses idées. J'ai eu du mal au début avec les longs passages d'un bloc racontant pensées et faits mais j'étais plus au coeur de ces moments, ils m'ont apparu moins génants par la suite.

J'ai beaucoup aimé les passages avec Bi et Fa, trop peu nombreux à mon goût. Les échanges entre humains et dauphins sont passionnants et intriguants à suivre, même si on sent une certaine condescendance de l'homme vers l'animal. Dommage que cette partie soit éclipsée par le côté politique, les échanges entre états américain, russe et chinois sont assez tendues et quand les services secrets mettent leur nez dedans, ça peut donner quelque chose d'explosif ! Robert Merle passe d'un côté à l'autre avec beaucoup de souplesse et ses longues narrations sur les échanges, passages de journaux ou autres déclarations sont assez dynamiques sans oublier un discret humour pour ne pas tomber dans l'ennui.

Un roman que j'ai pris un peu temps pour rentrer dans l'histoire, une écriture exigeante mais finalement appréciable. Je relirai cet auteur.
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La Mort est mon métier

Début du xxè, Rudoph Lang grandit dans une famille allemande composée de deux grandes sœurs, d’une mère au foyer et d’un père tyrannique et très pieux. Le père ayant commis un pêché de jeunesse pendant un voyage en France, souhaite faire de son fils un prêtre afin d’expier sa faute. Sous l’autorité de ce père bigot, la famille subit une éducation catholique très stricte, contrainte aux prières quotidiennes.

Un jour Rudolph, sous un accès de colère, casse la jambe de l’un de ses camarades, celui-ci ne le dénoncera pas, mais Rudolph ira se confesser auprès du prêtre de l’école. Le soir même, il s’aperçoit avec stupeur que son père est au courant, et croit que le prêtre l’a dénoncé. A ce jour, le jeune garçon perd à jamais la foi en Dieu.

Après la mort de son père, Rudolph conserve malgré tout, cette discipline religieuse inculquée par ce dernier.

La 1ère guerre mondiale éclate, le jeune adolescent alors âgé de 16 ans essaie de s’enrôler sur le front mais trop jeune, il est vite refouler. Il se porte alors volontaire dans un hôpital militaire où il fera la connaissance d’un dragon de cavalerie qui lui inculquera le sens du devoir patriotique. Par conséquent, Rudolph s’éloigne définitivement de l’église chrétienne et de sa famille, et n’aura dorénavant qu’une église : l’Allemagne.

Après la guerre 14-18, il connaît pendant une longue période le chômage, la faim et le froid. La misère pousse le jeune homme à rejoindre différents groupements militaires, ainsi en 1920 il adhère au parti nazi. Il retrouve alors les ordres et la discipline, ses seules raisons de vivre.

Après la prise de pouvoir d’Hitler, Himmler qui voit en Rudolph Lang un bon organisateur, lui fait rapidement grimper les échelons et lui confiera par la suite, le poste de commandant au camp d’Auschwitz où il aura ordre de supprimer le plus grand nombre de juifs...



Sous la belle plume de Robert Merle, nous pénétrons dans l’âme perverse d’un nazi, nous parcourons l’ascension d’un homme déshumanisé, qui ne montre ni sentiments, ni pitié. Guidé par les ordres et la discipline auxquels se soumet volontiers Rudolph Lang, il ne mettra à aucun moment en doute la gravité de ses actes, et se pliera à l’autorité hiérarchique.

Rudolph Lang n’écoute pas sa conscience, il ne pense pas et n’a qu’une devise :

« Mon devoir est d’obéir ».

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Malevil

❤️ 📜𝕸𝖔𝖓 𝖗𝖊𝖘𝖘𝖊𝖓𝖙𝖎📜 ❤️



Ce livre est un post-apocalyptique " réaliste "C'est un fait indéniable.Cela fait longtemps queje l'ai sur ma liste ; je l'ai relu ;et j'en suis tout content.

C'est difficile de parler de ce livre sans vous dévoiler un peu l'histoire. Mais bon ,tout en rechignant un peu , je vous dis un peu la toile.

Rien ne dit le nom de cette catastrophe (on l'imagine suite aux descriptions et notre imagination donne libre court à toutes interprétation)

Le plus qui m'a plus c'est ce début réjouissant! pour ( cela ne lisez pas le 4 ième decouverture !

qui dévoile pas mal de choses )



Merle porte vers nous lecteur une grande force d'interprétation dans ses déscriptions des détails qui donne au récit une sorte de réalisation journalistique,

une admiration ,c'est du Jule Verne dans l'imagination , mais qui reflète une réalité fort probable.

Une grande Humanité s'en dégage , et automatiquement ce roman nous interpelle sur des thèmes que nous connaissons bien : l'autorité d'un chef meneur , la différence des appartenances religieuse ,les relations sentimentales deshommeset des femmes ?etc....

Les personnages de ce roman sont attachants ,on les suit dans un mode de vie primitif,bandes errantes, regroupement en clan! avec un chef Impartial .

Je vous laisse le soin de découvrir tout cela .

Robert Merle est aussi un conteur il s'exprime au travers de ses héros avec des sentiments admirables.

--Malevil, rien que le titre ,résonne en moi en une épopée dramatique qui m'a transporté . Je pense encore ,après l'avoir relu ,à ces hommes ,femmes,enfants dans cet enfer qui pourrait hélas nous tomber sur la tête un jour.

--Malevil , une odyssée décadente relatant l'effondrement de la société à cause de sa folie qui est obligé de retourner à ses racines si elle veut s'en sortir.

Ce n'est pas un livre moralisateur ,il a au contraire dans ses nombreuses pages un réalisme qui nous atteint

comme un uppercut? Le Bien dans une France rurale à une époque idilyque combattant subitemment le Mal

venu par folie !!

Je ne vous en dis pas plus ,sauf que vous ressortirez après cette lecture, avec peut être d'autres idées que celles que vous aviez avant.

Dans tous ces livres apocalyptiques de fin du monde, il en ressort toujours beaucoup de choses positives ; (en rejettant évidemment toutes formes de vampires ,zombis et autres qui pour moi est une erreur quand des auteurs les introduisent dans ces styles de livres.

Moi , simplement j 'ai été ému,oui ému !! je vous le conseille grandement §











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La Mort est mon métier

*** La doctrine philosophique nazis ***





Rudolf Höss n'est pas forcément connu dans l'histoire nazis de la seconde guerre mondiale et pourtant ... il est nommé par Himmler en tant que Commandant du terrible camp de concentration d'Auschwitz-Birkenau en 1940.

Il sera dévoué à Himmler qui le charge de s’occuper "du problème juif" en régissant le camp et de gérer les nombreux convois journaliers et surtout de trouver la "solution finale" pour "les unités inaptes au travail".

Ce sera donc, Rudolf Höss qui sera l'investigateur qui aura inventé le gazage via les douches et les constructions des fours à crémation.

Il sera congratulé par Himmler et le "Führer" pour "sa capacité d'organisation".





Robert Merle a donc, relaté avec sa dextérité d'écrivain la vie de Rudolf Höss, nom qu'il a changé en Rudolf Lang, de sa plus tendre enfance jusqu'à cette terrible tranche historique relative à la seconde guerre mondiale et sa "philosophie nazis". Cette biographie romancée est glaçante en tout point de vue, puisque Rudolf "Lang" parait être un personnage apathique limite schizophrène, dès sa plus jeune enfance, tout comme son père l'était, avec une emprise sous le joug de la religion.





On ne peut nier les atrocités de cette triste période.

Elles font parties de l'histoire mondiale, tout en se demandant comment l'être humain puisse en arriver là.

Et, hélas, il y a eu des dizaines de Rudolf Höss !





Je félicite l'auteur qui n'a pas pris de gant pour nous relater cette histoire même si elle reste un roman.



Pour continuer dans la véritable biographie de Rudolf Höss, un autre ouvrage est disponible :

Rudolf Höss, le commandant d'Auschwitz parle. (Témoignage)
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Fortune de France, tome 1 : Fortune de France

J’ai découvert Robert Merle en lisant La mort est mon métier.

Alors, puisqu’il raconte si bien l’Histoire, pourquoi ne pas entamer cette série Fortune de France pour redonner un peu d’éclat et dépoussiérer les cours d’histoire qui m’ont pourtant intriguée mais parfois, hélas, fait soupirer d’ennui en classe.



Si seulement on apprenait au collège en lisant des romans comme ceux-là qui mettent en scène l’Histoire avec tant de vitalité et de couleurs, en mêlant cruauté avec un brin d’amusement. C’est comme un voyage dans le passé où rois, princes, chevaliers et paysans, domestiques et jeunes filles, nous invitent à découvrir leurs us et leurs coutumes, leurs joies et leurs peines. Faste et misère se côtoient, tout comme hypocrisie et courage, religions et démons, honneur et perfidie. Chaque personnage nous éclaire sur un trait de l’Histoire, dont la religion et le pouvoir tirent les ficelles.



Le XVIe siècle, période de grands troubles, de guerres entre catholiques et huguenots, où le pouvoir des grands impose les règles, enlise les pauvres dans la misère, mais ne peut rien contre la peste. Époque de grande ignorance où la médecine est quasiment impuissante et où les croyances sont truffées de légendes païennes, chères aux domestiques et aux paysans. Et, emporté par la magie de sa langue qui fleure bon le terroir, qu’on comprend sans avoir appris, tant les images sont parlantes, cocasses, amusantes, le lecteur ne peut que dévorer cette grande aventure.



Une histoire à suivre…



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Roman historique lauréat du prix Goncourt publié en 1949 racontant la retraite d'un groupe de soldats français lors de la défaite franco-britannique lors de la seconde guerre mondiale. Mon titre est "week-end

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