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Citation de Bobby_The_Rasta_Lama


Ce sentiment politique austro-hongrois était une entité si curieusement bâtie qu’il semble presque inutile d’essayer de l’expliquer à quelqu’un qui ne l’a pas vécu. Il n’était pas formé d’une partie hongroise et d’une partie autrichienne qui se fussent, comme on eût pu le croire, complétées, mais bien d’une partie et d’un tout, c’est-à-dire d’un sentiment hongrois et d’un sentiment austro-hongrois, ce dernier ayant pour cadre l’Autriche, de telle sorte que le sentiment autrichien se trouvait à proprement parler sans patrie. L’Autrichien n’avait d’existence qu’en Hongrie, et encore comme objet d’aversion ; chez lui, il se nommait citoyen-des-royaumes-et-pays-de-la-monarchie-austro-hongroise-représentés-au-Conseil-de-l’Empire, ce qui équivalait à dire "un Autrichien plus un Hongrois moins ce même Hongrois" ; et il le faisait moins par enthousiasme que pour l’amour d’une idée qui lui déplaisait, puisqu’il ne pouvait souffrir les Hongrois plus que les Hongrois ne le souffraient, ce qui compliquait encore les choses. C’est pourquoi beaucoup d’entre eux se faisaient appeler Tchèques, Polonais, Slovènes ou Allemands ; ainsi commença la décadence et apparurent "ces désagréables phénomènes de politique intérieure", comme les appelait le comte Leinsdorf [...]
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