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Critiques de Robert Paul Holdstock (111)
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Le souffle du temps

Un très bon moment ...



Il y a dans ce roman quelque chose de le monde inverti mais c'est très différent en même temps ..



Ici nous avons un monde et une civilisation high Tech ...

Le lecteur est confronté à un environnement étranger au possible .

La planète est considérablement dépaysante .

L'auteur soigne la faune .. la flore ... les humains modifiés .. une culture humaine assez particulière ...

Bref !! un environnement solide dans le moindre détail ...

Le temps " souffle " sur cette planète ..

C'est un monde intensivement étudié et exploré ... mais intensivement dangereux aussi .

Les personnages sont très réels .. leurs problématiques sont subtiles ... denses .. crédibles .... intéressantes ...



Le récit est bien construit .

Les 100 dernières pages sont en accelerando et on se demande réellement comment cela va se terminer .

C'est assez ( très en fait ) psychologique comme texte et cela peut réellement agacer ou ne pas motiver certains lecteurs .

Par contre c'est indiscutablement un de ces textes de SF qui volent très haut du point de vue philosophique et psychologique .

Pas de verbiage ... des réflexions solides comme les rochers de cette planète .. intéressantes ... sérieuses ..

Mais peut être trop intense ..

....................................................................................................................

C'est du même niveau que le monde inverti , mais un univers très diffèrent et des thématiques nettement plus intimistes ( dans leur étude et développements ) dans Le souffle du temps .

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Le souffle du temps

Un très bon roman aussi mystérieux que philosophique.

Comme je l'ai lu, ici et là, à plusieurs reprises, il y a effectivement un côté qui n'est pas sans rappeler Le Monde inverti de Christopher Priest. Mais là où le roman de Priest va privilégier une intrigue agrémentée d'une certaine dose d'action, et de nombreux rebondissements et découvertes, le bouquin de Holdstock va conserver, de bout en bout, un flegme caractéristique et un aspect purement contemplatif.



On avance, on suit le héros et ses trois compères, on découvre son environnement de façon progressive, et sans jamais se presser. Tout arrive à point nommé de toute façon.



Et quand on parvient aux deux tiers de l'histoire, et que l'on commence à être très légèrement caressé par une subtile impression d'ennui, l'auteur se décide à nous balancer des incroyables et magnifiques réflexions philosophiques. Et c'est bien là tout le but du récit, confronter un héros qui vit au jour le jour sans réellement se soucier de rien sauf de sa petite personne et de son contentement immédiat avec d'autres personnages qui bataillent chacun à l'atteinte d'un objectif très précis.

Le héros parviendra-t-il à la révélation absolue, de comprendre que comme la mort est une chose de toute façon indéniable et inévitable, alors autant user de ses efforts pour impacter sur ce qui peut l'être et faire quelque chose de son existence ?



Ce roman fut une agréable surprise. Les pistes de réflexions flirtant avec des questions purement métaphysiques sont réellement intéressantes et poussent le lecteur à une remise en question, et aussi à aborder sa propre vie et ses propres problèmes sous un meilleur angle.

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Dans la vallée des statues et autres récits

Outre « La forêt des Mythagos » ou encore le « Codex Merlin », Robert Paul Holdstock est également réputé pour ses nombreuses nouvelles. Avec « Dans la vallée des statues et autres récits », recueil réalisé en collaboration étroite avec l'auteur lui-même à l'instigation de Gilles Dumay (plus connu sous le pseudonyme de Thomas Day), la collection « Lunes d'encre » nous offre la possibilité de découvrir rien moins que dix-sept de ces textes, publiés entre 1974 et 1995. Nous avons ainsi affaire à un recueil très dense, abordant des thèmes aussi nombreux que variés, de l'amour à la mort en passant par la vieillesse, la solitude, l'art... La première partie de l'ouvrage comprend presque exclusivement des nouvelles de science-fiction faisant la part belle aux voyages dans le temps, aux expérimentations scientifiques..., et si certaines se sont révélées un peu trop complexes en raison de l'abondance de certains termes très techniques, force est de reconnaître qu'il s'agit là de textes de qualité. La seconde partie du recueil a toutefois ma préférence puisqu'elle réunit essentiellement des nouvelles de fantasy et de fantastique, genres avec lesquels je suis bien plus à l'aise, d'autant plus que l'auteur semble porter une affection particulière aux périodes de la Préhistoire et du Moyen-Âge, qu'il adopte souvent pour décor de ses histoires.



Bon nombre des textes ont particulièrement retenu mon attention, à commencer par « Vieillir encore », sans doute la nouvelle la plus perturbante et la plus réussie du recueil dans laquelle on découvre l'expérimentation menée par une équipe de scientifiques sur deux jeunes individus vieillis de façon accélérée et placés en milieu artificiel. L'idée est intéressante et permet d'aborder de façon très originale les thèmes du vieillissement et de la vie après la mort. Le résultat est aussi captivant que dérangeant. Parmi les textes les plus réussis figure également celui qui donne son nom au recueil et dans lequel le lecteur fait la rencontre d'un sculpteur de génie bien étrange entreposant ses créations dans une vallée entièrement dédiée à son art. « Les Selkies », nouvelle consacrée à la légende d'un peuple aquatique anthropomorphe, et « Le temps de l'arbre », relatant l'histoire des étapes de la création de tout un monde sur le corps d'un humain, valent aussi le détour. Il en va évidemment de même de beaucoup d'autres textes présents ici, en grande partie grâce à la multitude d'idées originales développées par l'auteur, qu'il s'agisse des arbres à charisme, d'un peuple préhistorique capable de communiquer de façon surprenante avec la Terre (« La terre et la pierre ») ou encore d'une réécriture d'une des légendes arthuriennes les plus célèbres mettant en scène Merlin et Uther Pendragon (« Enfantasme »).



Un recueil très dense qui permet de véritablement prendre conscience du talent de Robert Holdstock et de tout ce qu'il a pu apporter ces dernières décennies à la fantasy et à la science-fiction. Si certaines nouvelles m'ont laissée de marbre, un bon nombre d'entre-elles m'ont en revanche beaucoup séduite, et c'est sans réticence que je me plongerais dans les autres œuvres de l'auteur. A découvrir.
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La chair et l'ombre

Le personnage principal du roman, Jack Chatwin, est le sujet, depuis son enfance, d'un étrange phénomène, le miroitement. Il entre alors dans une sorte de transe, et il vit dans un autre univers, une sorte d'univers préhistorique, dans lequel il suit la fuite de deux personnages, Visage gris et Visage vert, poursuivis par un taureau. L'illusion est tellement complète, que les personnes autour de Jack peuvent percevoir les odeurs, les bruits, de ce qu'il ressent dans cet univers parallèle. Il en vient à être suivi par des scientifiques. Cela attire l'attention d'un certain John Garth, un archéologue peu académique qui poursuit la ville fantôme de Glanum, qui se déplace sous l'écorce terrestre. Garth disparaît un jour, aspiré par la cité, et Jack n'est plus sujet au miroitement. Jusqu'au jour où Visage gris et Visage vert tentent de se servir de Jack comme une sorte de porte pour passer de leur univers au nôtre. Visage gris y parvient, mais Visage vert préfère retourner dans son monde. A partir de là, Visage gris prend en otage la fille de Jack pour l'obliger à aller chercher et amener Visage vert, sa soeurépouse. Jack va mettre à contribution sa femme et son collègue ex-amant qui travaillent sur le cerveau humain, pour l'envoyer dans son univers fantasmatique et tenter de ramener Visage vert.



Robert Holdstock mêle l'inconscient, archétypes, réminiscences historiques et préhistoriques, croyances. L'univers que découvre Jack est aussi réel que le monde quotidien dans lequel il vit, il lui appartient mais il est aussi en partie un univers partagé, se référant à un inconscient collectif. Des règles différentes régissent ce monde intérieur, le temps par exemple, n'y coule pas de la même manière, et il est bien plus mouvant, moins stable. Mais on peut y mourir, être blessé, se perdre. Et tomber amoureux.



Encore une fois, l'auteur arrive à créer un univers fascinant et onirique. Les choses sont souvent plus suggérées qu'expliquées, ce qui participe à leur charme, et donne une forme de complexité à l'univers du livre. J'ai moins été convaincue par ce qui se passe dans notre monde, Jack et les personnages qui gravitent autour. J'ai d'ailleurs trouvé la première partie, avant la venue envahissante de Visage gris, un peu longue. La fin manque aussi un peu d'ambiguïté, en vient presque à banaliser l'ensemble. Mais les différents voyages dans le monde parallèle sont très prenants.



Un livre qui sort des sentiers souvent trop balisés de la fantasy, même s'il ne renouvelle pas complètement la réussite du cycle de la Forêt des Mythagos.
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La forêt des Mythagos, tome 1 : La forêt des My..

1946. Après la guerre, Steven Huxley retourne à la maison familiale d'Oak Lodge, en Angleterre. Il y retrouve son frère ainé, Christian, qui y vit seul depuis la mort de leur père. Ce dernier était obsédé par la forêt bordant la propriété qui selon lui abrite des mythagos, créatures mythiques nées de l'imagination collective. Il a consacré sa vie à percer les mystères de la forêt, au point de délaisser sa femme, morte de chagrin, et ses enfants. Steven va rapidement s'apercevoir que les obsessions du père sont devenues celles du frère...



La Forêt des mythagos est divisé en trois parties. Si la première est clairement du fantastique, la troisième est résolument fantasy. Quant à la seconde, elle glisse d'un genre à l'autre à l'insu du lecteur. Sans compter quelques discrets éléments de science-fiction. Autant dire que le roman est du genre inclassable. Les maniaques des étiquettes en seront pour leurs frais.



Robert Holdstock prend son temps pour installer son univers. Un peu trop d'ailleurs, car j'ai trouvé la première partie bien longuette. Le concept de mythagos n'est pas simple à appréhender, et les explications, volontairement obscures, n'aident pas tellement. Heureusement, plus le récit avance, plus j'ai été pris dans l'ambiance. Les mythagos, traités de prime abord comme une simple menace obscure, prennent véritablement vie au fur et à mesure qu'on les découvre.

Plus on en apprend sur la forêt, plus on veut en savoir, chaque réponses amenant de nouvelles questions. Et au final, je me demande si les longueurs du début n'étaient pas nécessaires car je ne saurais dire ce qu'il faudrait enlever. Chaque détail finit par prendre sens.



La plume de Robert Holdstock est pleine de poésie. Le Branchu, Capuchard, les faucons, le Jaguth, Celle qui Parle la Vie... La forêt est peuplée de mille et un personnages, pour autant de lieux, autant d'époques... Ce roman fait partie de ceux qui laissent un souvenir particulier après sa lecture.



Même si j'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire, je ne regrette pas le voyage.
Lien : http://lenainloki2.canalblog..
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Le Bois de Merlin

Je n'ai pas été convaincue par ce récit obscur où les personnages mythiques de Merlin et Viviane apparaissent comme cruels et indifférents aux humains.

J'ai aussi eu l'impression que des idées étaient émises, mais pas exploitées ensuite.

Difficile alors d'accorder du crédit au monde que nous présente l'auteur.
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Thorn et autres récits

Bah ça c'est ce qui s'appelle "se faire happer" par un bouquin ! Pourtant il ne paie pas de mine, ce petit livre qui était, je crois, offert en cadeau pour un achat d'un autre livre de la maison d'édition. (Je l'ai attrapé d'occasion ! Au vol !)



Je découvre un auteur que je ne connaissais pas, féru de légendes celtes et arthuriennes, poète de surcroît, et qui écrit plutôt bien (et bravo au traducteur !). C'est formidablement amené, tout ça, quoi que, nouvelles obligent, parfois un brin elliptique et frustrant, surtout la première, "Enfantasme", qui donne l'impression de sortir d'un univers tout à fait cohérent et riche, bourré d'une imagination fertile et inspirée (par les légendes arthuriennes, vui vui), je vais de ce pas aller voir ce qu'il a écrit d'autre...



En bref, ça m'a surpris de me laisser embarquer comme ça par ces 4 nouvelles, toutes différentes, toutes prenantes... Comme parfois c'est vraiment frustrant, je ne mets pas 5 étoiles, mais on n'est pas loin du coup de coeur !
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La forêt des Mythagos, tome 1 : La forêt des My..

L’œuvre de Holdstock dont c'est ici le premier volume est classée dans les classiques de la fantasy. Pourtant ce premier tome ne doit pas être complétement considéré comme un récit de fantasy au sens généralement admis car le lecteur serait alors déçu.



Pourquoi? Et bien parce qu'il s'agit plus ici d'un récit à la Lovecraft: un homme nous raconte qu'il revient chez lui pour trouver un père décédé après une vie de folie et un frère obsédé (possédé?) par la sombre et mystérieuse forêt qui borde la propriété familiale. Une forêt primitive dans laquelle l'espace temps semble différent et dont peuvent sortir d'étranges créatures.



Petit à petit, Steve va voir son frère christian sombrer dans la même folie qui avait envahie son père puis lui même va devoir s'aventurer dans la forêt obsédé par la recherche d'une de ses créatures (et pourchassé par d'autres)



Alors oui ce livre est bien un livre de fantasy en ce qu'il aborde des mythes (des mythagos même) mais ce premier tome est avant tout une explication des phénomènes théorisés par le père du narrateur et une première expérience de ceux ci par Steve au sein de la redoutable forêt.



De bonnes idées, un concept original et riche de promesse pour une utilisation limitée encore, plus proche du roman de terreur que de la fantasy. Toutefois il s'agit d'une première partie posant les bases d'un univers et la suite peut potentiellement se révéler intéressante dans une autre orientation
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La Forêt des mythagos : Intégrale, tome 1(/2)

Dans le Herefordshire se trouve le bois des Rhyope. C'est une forêt très ancienne et chargée d'énergie, où les lois de la réalité et de l'espace-temps n'ont plus cours. Ici, les légendes et les mythes sortis de l'imagination des hommes peuvent prendre vie. La famille Huxley vit dans ce domaine, et chacun de ses membres sera irrémédiablement attiré par ce lieu magique.

"La forêt des Mythagos" est l'une de mes lectures les plus marquantes, c'est une oeuvre puissante, qui va chercher aux fondements des mythes universels partagés par l'humanité.

On pénètre dans cette forêt pour y rencontrer les origines de nos rêves, et on s'y perd avec un frisson d'excitation!
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La forêt des Mythagos, tome 4 : La Porte d'iv..

Ce dernier roman du cycle des Mythagos est l'un des plus beaux, non seulement grâce aux qualités que l'on retrouve dans les autres, mais aussi par sa nature particulière.



Il rappelle les autres oeuvres du cycle par le foisonnement mythologique, sensoriel, imaginatif et même anarchique de son écriture et de l'univers qu'il décrit : à ce titre, on aurait tort de le comparer à Tolkien, dont le monde romanesque se définit par son extrême cohérence plus que par son foisonnement complexe de buissons enchevêtrés. La richesse mythologique, chez Tolkien, se caractérise par la profondeur temporelle, l'histoire ancienne, les traces, le langage. Chez Holdstock, toutes les époques, tous les mythes et tous les héros sont entremêlés et contemporains les uns des autres, comme cette enchanteresse du Moyen-Age amante d'un guerrier celte de l'Antiquité. La temporalité du cycle des mythagos est complexe, perturbée, flottante, alors qu'elle reste linéaire et claire chez Tolkien.



La seconde grande qualité de ce roman est qu'il raconte (un peu comme les autres) une quête, mais c'est celle d'une mère par son fils. Les précédents romans opposaient pères et fils, ou frères entre eux, souvent pour la possession de la même femme, et l'élément masculin dominait. Ici, c'est l'histoire de Christian Huxley, déjà rencontré auparavant sous les traits d'un affreux barbare fratricide, et que ce volume réhabilite en rectifiant l'histoire telle que nous la connaissions. La quête de sa mère à travers les mythes, en compagnie de personnages-mythagos absolument extraordinaires (des géants par exemple - mais tous les comparses sont remarquables), s'apparente de fort près à une sorte de psychanalyse : à savoir, la recherche, dans le passé, du mensonge originel, ou du fantasme, de l'événement traumatique, de la scène primitive. Bien entendu, je traduis en termes abstraits ce qui n'est jamais dit autrement que sous la forme d'images, d'aventures, de quêtes exaltantes. Ce livre est une épopée qui va très profond dans la psyché du lecteur et des personnages. Il y a plus en lui qu'il n'y paraît.
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La forêt des Mythagos, tome 1 : La forêt des My..

Cette excursion dans la forêt des Mythagos fut une expérience inédite et appréciable. Si je connaissais Robert Holdstock seulement de nom, j'avais en tête de commencer par lire un de ses one-shots le bois de Merlin. Mais récemment, un ami m'a conseillé La forêt des Mythagos comme une série incontournable. Ni une, ni deux, je me suis donc procuré ce premier tome et j'ai accroché d'emblée à l'histoire.

Effectivement, une fois rentré dans la forêt des Ryhope, il est difficile d'en sortir et de revenir à la réalité. J'ai beaucoup aimé l'aspect païen et légendaire qui se dégage de cette histoire. Pour faire court et vous situer un peu l'action sans trop vous en dévoiler, la forêt des Mythagos abrite les perceptions visuelles de figures historiques, mythiques et emblématiques. Ces entités finissent par prendre une consistance physique réelle, et interagissent avec les personnages principaux de l'histoire qui sont Steve et son frère Christian. Ces deux anglais se retrouvent au manoir familial dans le Herefordshire, dans une Angleterre d'après guerre. Leur père vient de mourir, et les deux frères reprennent en main le manoir qui est en piteux état. Comme leur père avant eux, c'est Christian l'aîné qui développe une fascination mystérieuse et presque effrayante pour la forêt.

Steve constate très vite que son frère est victime de l'emprise de la forêt mais plus précisément, qu'il est obnubilé par une des présences féminines qui occupe les lieux. Christian part dans la forêt pour tenter de retrouver cette fameuse Guiwenneth qui hante son esprit. Fille de légende, fille de la terre et de la forêt c'est un personnage attachant, qui va finalement apparaître à Steve, resté au manoir. Tous deux vont vivre une histoire belle et profonde, un amour pur, vrai et sincère les unit et va au delà de la compréhension verbale. Ils ne parlent pas le même langage, sont issus de deux époques différentes, et pourtant ces deux là semblent ne faire qu'un. Mais alors que pendant un certain temps l'auteur nous berce pour ainsi dire dans cette tendre illusion, les ombres de la forêt vont inéluctablement se rapprocher et troubler la quiétudes des deux amants. Commence alors une course poursuite effrénée, un tourbillon infernal entre Steve et les êtres légendaires qui peuplent la forêt des Rhyope.



Les personnages de ce récit sont plaisant à suivre, surtout Steve et Guiwenneth, sur qui l'on porte presque automatiquement, un regard bienveillant, et dont la séparation forcée m'a beaucoup chagrinée. Cette forêt, est une entité à part entière, presque un personnage principal, ou devrais-je dire le personnage central de ce roman. Plus qu'un lieu, elle influe sur la personnalité des deux frères et ses mystères vont complètement bouleverser leur vie.



J'ai donc beaucoup apprécié le côté mythes et légendes qui transparaît au travers de cette histoire. On sent nettement l'attachement des personnages à la terre, aux rites ancestraux qui rythmaient la vie de ces peuples antiques. Cet aspect païen, ainsi que les énergies terrestres et sylvestres dont il est question ici se marient à merveille avec le genre fantastique du roman. Onirisme, fantastique, histoire d'amour et aventure se côtoient dans ce récit inédit et dramatique.

En somme, une excellente découverte de l'auteur et de cette série qui l'a rendu célèbre.



Je continuerai bien sûr la série de la forêt des Mythagos avec Avilion qui conte les aventures des descendants de Steve et Guiwenneth. En espérant y retrouver l'âme si particulière de ce premier tome.
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La Saga de Raven, Tome 1 : Maîtresse du chaos

De l’Heroic Fantasy… féminine !



Ce mélange entre Heroic Fantasy, Sword & Sorcery et Fantasy épique, s’il se révèle être loin des sommets du genre (Conan ou Kane), n’en est pas moins d’une qualité honnête et dépaysant, servi par une écriture agréable. La protagoniste féminine, un oiseau rare en Heroic Fantasy, ainsi que son compagnon et quasi-co-star, sont attachants, et leurs origines ou leur destin distillent assez de mystère pour intéresser le lecteur aussi bien dans ce tome que dans les suivants.

On pourra tout de même déplorer un worldbuilding très mince, mais pas forcément l’aspect érotique qui a fait couler beaucoup d’encre, et qui reste la plupart du temps inscrit logiquement dans l’histoire. Par contre, c’est à signaler, un point-clé de l’intrigue n’est franchement pas original, car visiblement très inspiré par Moorcock et ses Champions éternels. On appréciera en tout cas une héroïne hautement sympathique, à condition de la juger selon les critères ayant cours à l’époque de la parution du roman (1978) ainsi que ceux du genre (Heroic Fantasy / Sword & Sorcery) auquel ce dernier appartient.



Vous trouverez la version détaillée de cette critique sur mon blog.
Lien : https://lecultedapophis.word..
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Encyclopédie de la Science-Fiction

Ah, mon premier « beau livre », tant convoité et finalement reçu en cadeau d’anniversaire pour mes 12 ans…et oui, cela remonte !



Préfacé par I Asimov, le livre est regroupé en chapitres thématiques : les origines, les différents styles, la S-F au cinéma, les PULPS,les revues( je pense à Métal Hurlant) les auteurs, les illustrateurs…et justement fait part belle aux illustrations de qualité( donc Fred-Fichetoux-Beg forcement content !!)



. D’accord, 30 ans se sont écoulés et de l’eau a coulé sous les ponts, de nouvelles anthologies et autres encyclopédies ont vu le jour-et c’est tant mieux-de nouveaux auteurs, de nouvelles approches de certains thèmes voire de nouveaux thèmes.



Mais c’est avec une certaine nostalgie que de temps à autres, je me replonge –avec mon regard émerveillé de gosse- dans ce bouquin un peu défraichi et passé mais toujours magique, sorte de portail vers d’autres mondes et d’autres temps.



Fred-Fichetoux-Beg mode somewhere in time activé

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La Saga de Raven, Tome 1 : Maîtresse du chaos

J’avais beaucoup aimé La Forêt des Mythagos et Le Codex Merlin de cet auteur ,de la fantasy riche et inventive. Aussi ai-je découvert avec plaisir ce premier volume du Cycle de Raven. Dès la préface l’auteur affirme que cette saga fut crée quasiment par jeu pour offrir une consœur à Conan . Le début est tout à fait parallèle à celui du héros de Howard : famille massacrée , esclavage et apprentissage guerrier. La différence tient bien entendu au sexe du personnage , elle a été violée (Conan non !) et une de ses motivations est la vengeance. On retrouve les ingrédients habituels de ce type de roman d’apprentissage en fantasy : la prophétie, la divinité ( ?) protectrice , ,la quête d’un objet de pouvoir, l’excellence de la combattante , les magiciens bons ou méchants, les monstres . Raven devient une femme puissante et libre (à condition de suivre la prédiction tout de même) en particulier dans sa vie sexuelle (beaucoup plus variée que celle de Conan) . Ce n’est pas désagréable à lire , les auteurs respectent les codes (en frôlant la parodie parfois) , les clichés abondent et l’ensemble n’est pas très fouillé.
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La Saga de Raven, Tome 2 : L'Araignée d'émeraude

Deuxième volet des aventures de Raven ;On y retrouve la blonde héroïne aussi torride que létale , son mentor Spellbinder et son corbeau totem. On retrouve aussi les deux très méchants ,Belthis et Donwayne , car , c’est une règle en fantasy , les méchants sont increvables . Scénario classique : oracle , quête, combats , parties de jambes en l’air ,affrontement final . L’originalité vient des personnages secondaires : Silver (un guerrier mutant), Ombre de Lune ( héros à éclipse) et Le Crugoan (sorcier insectoïde parasite) . Récit rythmé , linéaire , sans trop de profondeur (le « destin » de Raven est très flou) plutôt agréable mais qui tend à se répéter .
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Le souffle du temps



Bof bof!

Ce monde de VanderZande m'a passablement déçu!

Il promettait beaucoup avec ces vents extraordinaires capables de déplacer dans le temps (!) hommes, constructions et même des pans entiers de terrains.



Mais une bonne idée ne fait pas nécessairement un bon livre, celui-ci m'a lourdement ennuyé.

Les premières pages démarrent pourtant bien avec la découverte d'un artefact mais le récit s'enlise très vite entre mélo gnangnan et introspections mystico-philosophiques.



Je n'abandonne que très rarement un livre, je suis allé au bout mais ma persévérance s'avéra vaine.



Mauvaise pioche

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La forêt des Mythagos, tome 1 : La forêt des My..

La forêt des mythagos (Mythago Wood, 1984) de Robert Holdstock

Tr. de l'anglais par William Desmond

Denoël 1991

En 1946, après avoir pansé ses blessures de guerre en France, Steven Huxley revient dans sa maison familiale, Oak Lodge, située au bord d'une forêt ancestrale, Ryhope, dans le Herefordshire, en Angleterre.

Son frère aîné Christian, physiquement très changé, le reçoit avec une étrange circonspection. Leur père, à présent décédé, avait une obsession pour la forêt « concomitante» et délaissait sa famille pour y disparaître des semaines entières. La lecture de ses notes, que Christian l'engage à lire, lui apprend que leur père poursuivait, dans cette forêt, des créatures issues de mythes créés par l'intelligence collective, tels Gwiwenneth, la belle princesse celte, le roi Arthur Pendragon ou encore l'Urscumurg, mythago primordial. En effet, au cours de ses recherches, il avait été capable de leur donner la vie.

Steven se rend vite compte que Christian poursuit la quête de leur père et s'éclipse, lui aussi, régulièrement dans la forêt. À son insu, bien qu'il s'attache à remettre la maison en état et à ne pas s'inquiéter des lubies de son frère, des créatures naissent à la périphérie de sa vision tandis que d'autres sortent de la forêt pour venir lui voler des poules ou même lui rendre visite. C'est ainsi qu'il rencontre Gwiwenneth.

Il sait que Christian, qui n'est pas rentré depuis la dernière fois qu'ils se sont séparés à l'orée du bois, a déjà rencontré une version de ce mythago, dont il est tombé amoureux, mais qui a été tuée accidentellement. Les notes prouvent que leur père était tout autant envoûté par elle.

À son tour il partage des sentiments amoureux avec la créature sauvage sortie des bois et lui apprend son langage pour pouvoir communiquer avec elle. Il s'aperçoit qu'une presqu'île de chênes, poussés en quelques jours, a rejoint et investi le bureau du père qui devient le domaine réservé de Gwiwenneth. Il est alors clair pour Steven qu'elle est sous l'emprise de la forêt dont elle ne peut s'éloigner. Il tente de la rassurer lorsqu'elle lui apprend qu'elle sent approcher la fin de leur histoire.

Tandis qu'ils partagent une délicieuse soirée au jardin avec leur ami Keeton, l'ambiance vire soudain au cauchemar. du breuil en feu débarque une troupe d'hommes en armes commandée par un vieux chef qui ressemble au père de Steven en plus massif et n'est autre que Christian. Celui-ci capture Gwiwenneth qu'il affirme être sienne et ordonne à l'un de ses hommes de pendre Steven, devenu son rival, avant de s'enfuir avec sa horde car il est poursuivi par l'Urscumurg, le mythago primordial issu de l'ère glaciaire, l'esprit du sanglier à qui leur père a redonné une existence.

C'est Keeton, pourtant percé d'un javelot, qui délivre Steven du noeud coulant qui l'étrangle. Il ramasse à terre une amulette représentant une feuille de chêne en argent à laquelle Christian semblait beaucoup tenir.

Il apparaît maintenant évident que la forêt est une entité vivante qui se protège en égarant les intrus, ne se laisse pénétrer que par des entrées très précises et que le temps s'y déroule à une allure relativement différente à mesure que l'on approche du plus profond des bois. Ainsi, Steven a vu son frère pour la dernière fois un an auparavant mais Christian lui a dit avoir passé quinze années à fuir l'Urscumurg dans la forêt.

Harry Keeton est un aviateur que Steven avait engagé pour survoler Ryhope et tenter d'en découvrir ainsi les accès et les chemins profonds. Seulement, la sylve s'était défendue en projetant un brouillard opaque au dessus d'elle et toute tentative de traverser ce brouillard avait rejeté le petit coucou au-dehors comme une balle. Keeton dont l'appareil avait été abattu pendant la guerre à proximité d'une forêt ancestrale du même type que celle de Ryhope, décide d'accompagner Steven, qui veut retourner en forêt pour traquer son frère et lui reprendre Gwywenneth.

Ils rencontrent la tribu des shamigas et Kushar « Celle qui parle la Vie ». Ses histoires racontées sous forme de métaphores, ne doivent pas être interrompues sous peine d'être transformées. Elle évoque Lavondyss, « l'endroit où l'esprit des hommes n'est plus attaché aux saisons », là où le temps n'existe pas. Steven apprend également que la feuille de chêne en argent est un gage d'amour, que Christian, « Celui qui vient de l'Extérieur », est devenu un monstre destructeur qui sème la terreur dans la forêt et qu'il n'a pas plus de deux jours d'avance sur eux.

Lorsqu'ils arrivent à la tour perdue commence un voyage plus étrange encore puisque les mythagos ne sont plus seulement des personnages mais aussi des bâtiments, des ambiances, des paysages...



Ce roman est particulier, inclassable. Son univers évolue entre du fantastique un brin horrifique d'abord, puis de la fantasy, avec même quelques touches de science-fiction. Pas facile d'accès, on dirait qu'il se défend comme le fait l'ancestrale forêt où il se déroule. Et pourtant, une fois qu'on a trouvé le moyen d'y entrer, on ne peut plus qu'avancer dans ses chemins profonds. La forêt en est le personnage principal, complexe, envoûtante, déroutante, mystérieuse, parfois même terrorisante. Les références aux contes et légendes de plusieurs origines y foisonnent. le chamanisme et l'animisme s'y déploient en toute liberté. On se sent vraiment absorbé dans un autre monde, une autre temporalité. L'écriture de l'auteur est très dense. L'action est lente mais on est assailli par une multitude d'informations, toujours imprévisibles, étranges. On ne sait jamais vraiment où on est… ni où on va.

La Forêt des mythagos, a obtenu le World Fantasy Award en 1984 et le British Science Fiction Award en 1985. D'autres livres ont été écrits dans ce même univers : Lavondyss, La Femme des neiges, le Passe-broussaille, La Porte d'Ivoire, publiés dans cet ordre chez Denoël, dans une intégrale en deux tomes. Chacun d'eux est un roman à part entière centré sur un personnage différent, appartenant ou non à la famille Huxley, mais partant à la recherche d'un proche disparu dans la forêt. La Forêt des Mythagos, si l'on a réussi à y entrer (mais pour cela, il faut le lire d'un trait en se laissant porter), fait partie des livres qu'on ne peut oublier et qu'immanquablement on relira plusieurs fois pour y découvrir encore et encore d'autres éléments qui nous avaient échappés. CB
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Le Bois de Merlin

Je fus d'abord sceptique à la lecture des premiers chapitres de ce livre, me demandant sans cesse : "Mais bon sang qu'est ce que l'auteur nous raconte, je ne comprend rien!?"

Puis au fil des pages, des chapitres, des parties ( le livre est découpé en quatre parties bien distinctes), la trame se met délicatement en place et ce n'est que lors du chapitre consacré à Merlin que l'histoire dans sa globalité s'est enfin mise en place dans mon esprit. Mais peut on réellement parer d'histoire? Robert Holdstock revisite le mythe de Merlin d'une manière très personnelle et très intime, et nous plonge dans un univers qui se veut à la fois réel et onirique. La frontière n'est jamais bien définie même si l'histoire s'ancre dans le quotidien des personnages, un couple qui se cherche, qui se haït, qui s'aime... Je me suis aperçu que je n'ai pratiquement aucun souvenirs des deux premières parties, que je me laissai porter par les mots plus que par ce qu'ils racontaient. La prise de conscience a eu lieu lors de cette troisième partie où l'auteur s'efforce de donner des explications rationelles par la bouche de Merlin. Il développe ainsi tout un pan du personnage, à sa manière, et pose ainsi la question de la quête de pouvoir. Jusqu'où sommes nous capable d'aller pour obtenir ce que l'on souhaite? Il illustre des réponses possibles par le personnage de Viviane, qui rime avec extrêmes, puis avec Martin, le personnage central, confronté à la perte et au deuil. Mais ce n'est pas tant la question de la mort qui interpèle l'auteur mais bien celle du pouvoir.

Il s'agit là de ma première expérience avec Robert Holdstock et je ne parviens à me décider si je poursuis ma découverte de son oeuvre, tant celui ci m'a laissé dans l'expectative. Sans doute me faudra t'il d'autres lectures pour m'imprégner de l'écriture de Robert Holdstock afin d'en apprécier toute la poésie et la finesse....
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La forêt des Mythagos, tome 1 : La forêt des My..

Cela faisait longtemps que je cherchais - désespérément - un bouquin de fantasy bien écrit et sans cliché. Je l'ai trouvé récemment, grâce aux conseils d'un ami, avec le cycle des Mythagos de Robert Holdstock (même si on est plus proche de l'onirique que de la fantasy). Cycle, car l'histoire s’étend sur quatre livres, réunis en deux tomes pour certaines éditions. Le thème central est celui du pouvoir de l'imagination qui, en l'occurrence, peut donner vie aux "archétypes" (appelés ici "mythagos") de l'inconscient collectif, s'exprimant généralement dans les mythologies, mais devenant ici réalité au sein de la mystérieuse forêt de Ryhope. Très jungien donc. Le texte est superbement écrit, on est parfois plus proche de la poésie que du roman, dans un style très "british", volontairement lent et reposant - ici nulle action à outrance, et même quand elle est présente elle se fait finalement discrète. C'est d'ailleurs ce que certains lecteurs reprochent à ce récit - trop lent, pas assez d'action, d'hémoglobine gratuite, etc - et il est vrai que 75% de la narration se concentre sur la description de la forêt, qui est le personnage principal du récit en réalité, vivant et changeant - ce qui peut-être déroutant au premier abord. Mais c'est délicieux, et on en redemande ! Et d'ailleurs on le relit forcément, car le texte est tellement riche et intelligent (certaines réflexions sont déroutantes !) que si on le lit une deuxième ou troisième fois, on ne le verra pas du même oeil. Bref, à découvrir d'urgence !
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La Saga de Raven, Tome 1 : Maîtresse du chaos

Cette lecture résulte d'un achat impulsif, le quatrième de couverture semblant, même si pas trop original, assez intéressant.



Ce livre se lit très vite, les scènes d'actions s'enchainent pas trop mal mais, une fois fini, la première réaction est un "Mouais ..." pas trop convaincu.



Tout les ingrédients "nécessaires" à la fantasy sont présent mais il manque la touche d'originalité qu'ont les grands.



Raven (même le nom est un cliché) est une copie de Xéna ou Sonia la rousse et va œuvrer pour se venger de celui qui à tué sa mère et l'a violée.



De plus, ce livre est bourré d'incohérences. Sous le prétexte d'une prophétie, les auteurs tentent de nous vendre une héroïne qui, en un an seulement, passe d'esclave (donc sous-nourrie et en mauvaise situation physique) à une machine à tuer pratiquement invincible.



Du coup, à la fin du livre, lors du combat final contre sa Némésis, les auteurs sont alors obligés de montrer un ennemi encore plus fort.



Celui-ci, malgré une étoile de jet dans la trachée artère, une qui lui traverse le menton et se plante dans son palais et une dans chaque œil, continu à se battre férocement.



De plus, les personnages sont fades. Raven est l'archétype de l’héroïne inventé par un auteur masculin : machine à tuer impitoyable, très belle (évidement) et ayant des penchants bi. Les autres, issus de clichés, ne valent pas beaucoup mieux



Bref, une série à coté de laquelle on peut passer et que je ne pense pas poursuivre.
Lien : http://lombredeskarnsha.blog..
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