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Citation de SZRAMOWO


Le mot paranza vient de la mer. Lorsqu’on a vu le jour sur la côte, on connaît plus d’une mer. On est pris par elle, baigné, envahi, subjugué par elle. On peut passer toute sa vie ailleurs, elle continue à vous imprégner. Lorsqu’on a vu le jour sur la côte, on sait qu’il y a la mer du travail, la mer des départs et des retours, la mer dans laquelle se déversent les égouts, la mer qui isole. Le cloaque, l’issue de secours, la mer barrière infranchissable. Il y a la mer la nuit. La nuit, on sort pêcher. Dans un noir d’encre. Des blasphèmes et aucune prière. Le silence. Rien que le bruit du moteur. Petits et vermoulus, deux bateaux s’éloignent, si pleins que le poids de leurs phares suffirait à les faire couler. L’un se dirige vers la droite, l’autre vers la gauche, les phares avant qui servent pour attirer les poissons. Les phares. Lumières aveuglantes, électricité salée. Des éclats violents qui transpercent l’eau sans la moindre grâce et parviennent tout au fond. Ils effraient, les fonds marins, c’est comme voir où tout s’achève. N’y a-t-il que cela ? Ce mélange de pierres et de sable qui recouvre l’immensité ? Rien de plus ?
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