Ton dévouement est touchant, quoique mal placé. Le dernier des Eld mourra... de mes mains. Mais si tu crois vraiment que ta place est à ses côtés, John Farson veut bien faire honneur à cette mascarade... Pour la bonne raison qu'il apprécie un beau mensonge, surtout celui que l'on se fait à soi-même.
C’est qu’elle débite des clichés. Tu connais ce mot ?
- C’est ce que disent ou croient les gens qui n’ont rien ou presque rien dans la tête.
- Parfait. Je n’aurais pas pu trouver une meilleure définition.
Parfait. Je n’ai plus rien à manger maintenant. J’ai deux doigts et un orteil de moins qu’à ma naissance. Je suis un pistolero dont les balles pourraient très bien refuser de partir. Je suis malade parce que j’ai été mordu par un monstre et je ne dispose d’aucun remède. Avec un peu de chance, j’ai encore de l’eau pour un jour. Je suis peut-être capable de couvrir quatre ou cinq lieues, mais seulement si je bats le rappel de mes ultimes ressources. Bref, je suis un homme au bord de n’importe quoi.
Balazar parlait à présent de prendre en trophée la tête d’Eddie. Le Pistolero se sentit bizarrement réconforté par la menace : ce monde n’était donc pas radicalement différent du sien.
Le Pistolero repéra la voiture bicolore garée un peu plus bas et, sans recours au lexique de Jack Mort, lut PATROUILLE à la place du POLICE écrit dessus blanc sur bleu. Deux pistoleros étaient assis à l’intérieur, sirotant leur café dans des tasses de papier blanc. Des pistoleros, oui… mais gras et mous.
Le Pistolero sourit. Bible du Tireur. Quel beau titre pour un livre !
- Voilà qui était stimulant.
- Tu as vu que c'est mon tir qui a libéré les prisonniers ?
- On ne voyait rien. Mais si tu le dis
- Comment ça, "si" ?
(...)
- Roland, je t'ai dit que c'est mon tir qui a fait tomber la cage ?
- Les balles fusaient de partout, mais si tu le dis.
-#%£$ Je hais les hommes.
Un type était venu le voir pour une histoire de gnôle. Un type sans la moindre classe, ignorant des bonnes manières. Un type qui cocottait comme s’il ne prenait jamais plus d’un bain par an quelles que fussent les circonstances. Un type qui… bref, un Irlandais.
— Mais pourquoi n’arrêtez-vous pas de vous retourner ? lui avait demandé celui que son âge et son vouvoiement désignaient comme le chef.
— Parce que de temps à autre il me faut un antidote, avait-il répondu.
— À quoi ?
— À votre tronche de cake.
- “Vois la tortue comme elle est ronde !
Sur son dos repose le monde.
Son esprit, quoique lent, est toujours très gentil ;
Il tient chacun de nous dans ses nombreux replis.
Sur son dos se prêtent tous les serments ;
Elle ne peut nous aider mais jamais elle ne ment.
Elle aime la terre, elle aime l’océan,
Et elle m’aime, moi qui ne suis qu’un enfant.”
~ Comptine Kingienne ~