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Critiques de Robin MacArthur (86)
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Le coeur sauvage

Un recueil de nouvelles C'est comme une boite de chocolat. On ouvre, on découvre et on savoure. Quelques fois dans cette même boite on a des préférences, comme dans ce recueil de Robin McArthur " Le cœur sauvage" il y a de magnifiques histoires, de belles histoires et des histoires qui m'ont un peu moins touché.

Une petite bourgade du Vermont, les personnages s'appellent Ange, Sally, Pete, Clare, Apple... j'allais oublier la nature omniprésente, faune et flore de la Nouvelle-Angleterre, on peut sentir la présence de Henry David Thoreau.

Pour finir je rajoute une bande son: Neil Young et son magnifique "Helpless" Joni Mitchell, Emmylou Harris.

Le point commun de ces personnages s'appelle solitude, des gens sans histoires qui vivent comme ils peuvent, bien souvent dans des mobiles-homes ou des fermes à l'abandon. Des tranches de vie où le passé a plus de place que l'avenir.

Robin McArthur raconte avec tendresse et empathie une certaine Amérique.

" Le cœur sauvage" où les regrets côtoient les fantômes.

Un grand moment de lecture pour un si petit livre.
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Les femmes de Heart Spring Mountain

Lorsqu’en 2011, sa mère Bonnie est portée disparue suite à l'ouragan Irene qui vient de frapper la côte Est des Etats-Unis, Vale quitte précipitamment son travail de serveuse et de strip-teaseuse à la Nouvelle-Orléans pour revenir dans le Vermont, à Heart Spring Mountain, ce coin perdu de nature qui est le berceau de sa famille et où elle a passé toute son enfance. C'est la première fois depuis des années qu'elle revient dans ce lieu pauvre et rural, qu'elle a fui en même temps que la toxicomanie de sa mère. Alors qu'elle se lance désespérément sur les traces maternelles, c'est bientôt tout le passé familial qu'elle se retrouve à exhumer peu à peu, déterrant des secrets longtemps tus sur sa généalogie et se réconciliant finalement avec ses racines et sa terre d'origine.





Cette vaste saga sur trois générations de femmes se déploie lentement, alternant les époques au fil de courts chapitres qui viennent peu à peu dissiper les mystères de cette famille. Les hommes en sont les grands absents, presque tous disparus ou inconnus, alors que les femmes s'agrippent courageusement à leur indépendance et à leur mode de vie rude et sauvage, au contact de la terre et de la nature.





Il aura fallu ni plus ni moins qu'un dérèglement climatique pour qu'enfin Vale puisse mettre de l'ordre dans le passé, et trouver par là la possibilité de se construire qui aura tant fait défaut à sa mère. Car comment trouver son équilibre sans connaître ses origines, surtout lorsque les secrets s'empilent au fil des générations, depuis une lointaine et oubliée ascendance amérindienne, jusqu'au mystère de pères dont on ignore l'identité ?





Sur fond de désastre climatique, au moment où les violents et perturbants bouleversements qui s'annoncent nous amènent à nous interroger et à nous recentrer sur les vrais essentiels, cette histoire nous questionne sur notre identité profonde, insistant sur l'importance du sentiment d'appartenance et la transmission entre les générations. Il nous rappelle que nous faisons partie d'un tout, que sans conscience de nos origines et sans harmonie avec notre environnement, il nous est impossible de nous sentir légitimes, de nous construire en tant qu'individus, de vivre tout simplement.





Si ce récit puissant et choral est intelligemment construit autour de beaux portraits de femmes, il ne m'a pas captivée du début à la fin. Je me suis souvent sentie perdue dans les incessants sauts entre les personnage et les époques. J’ai eu du mal à entrer dans l’histoire, à m’attacher aux personnages et à leur marginalité un peu excentrique. J’ai eu un sentiment de longueur et de lassitude, et je n’ai pas compris l’utilité des références littéraires et cinématographiques qui m’ont semblé alourdir le récit plus qu’autre chose.





Je garde donc une impression mitigée de ce livre aux qualités indéniables, mais que j'ai plus apprécié intellectuellement que véritablement aimé.


Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Les femmes de Heart Spring Mountain

Comme j'ai adoré ce roman de Robin MacArthur ! J'ai arpenté les montagnes du Vermont en me laissant porter par la très belle histoire de trois générations de femmes, Lena, Bonnie et Vale. J'ai marché au même rythme que j'ai tourné les pages du livre chapitre après chapitre, près de la rivière et des bois, le long des champs et de la maison. le Heart Spring Mountain, la source du coeur, est là, toute proche. J'ai entendu l'écho de ces femmes par-dessus la fureur de l'ouragan qui s'abat en ce mois d'aôut 2011 durant lequel Bonnie disparaît. Pour tenter de la retrouver, sa fille Vale partie en Louisane revient au pays en s'installant dans la cabane de sa grand-mère Léna où elle découvre ses carnets cachés écrits en 1956.



L'histoire familiale nourrie de césures et d'amour en complète communion avec la beauté fissurée d'une nature en danger m'a conquise. Je vivais au rythme des confidences de Léna et des recherches de Vale pour retrouver Bonnie. J'ai aimé se dessiner petit à petit l'arbre de vie d'une famille qui remonte jusqu'aux premiers Abénakis malgré le refoulement de l'identité amérindienne. Un arbre généalogique un peu bancal, où l'absence des hommes le plus souvent partis à la guerre est une cicatrice dans la nervure mais leur présence reste profondément ancrée dans le coeur de ces femmes courageuses et aimantes. Vale coud les plaies de

la femme anti-conformiste marginalisée, de l'épouse bafouée et de la mère défaillante dépendante aux drogues pour nouer l'écorce de cet arbre d'origine. Sur une terre à aimer et à préserver pour que chacun puisse continuer à l'arpenter et à l'admirer. A y vivre.

J'ai aimé la délicatesse de Vale à respecter ce qui est, à sauver aussi ce qui peut l'être encore sur la fine branche de l'arbre qui est la sienne pour irriguer à nouveau les liens de sa famille.

L'écriture de Robin Mac Arthur est rayonnante, belle et optimiste malgré le contexte assez terrifiant. J'ai trouvé ce roman moins sombre que les nouvelles « le coeur sauvage » . Son écriture est sincère sans être alarmiste, elle dit notre vigilance à prendre soin de notre environnement comme s'il s'agissait d'un membre de notre famille avant que des catastrophes sanitaires ou environnementales aient totalement raison de nous. C'est un très beau roman aux accents métaphysiques sur les origines et notre place sur la planète. Absolument adoré !
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Les femmes de Heart Spring Mountain

Un ouragan ! Les infos l'ont annoncé, il est là. Et bien là. Dean tend la seringue à Bonnie, Bonnie sourit, elle redevient une jeune mère, sa fille Vale dans ses bras. Au même moment Vale est en train de servir dans un bar de la Nouvelle-Orléans. Elle reçoit un appel de sa tante Deb. Bonnie est partie se promener en pleine tempête. Elle a été aperçue marchant vers un pont qui s'est effondré. Elle n'est toujours pas rentrée. Vale va retourner dans le berceau de sa famille pour tenter de retrouver sa mère disparue et aussi ses racines.



Un récit fait de courts chapitres, où l'on suit trois générations de femmes sans père, de 1956 à 2011. Des femmes dévastées par la drogue, la solitude ou la passion et qui trouvent refuge dans cette montagne, vivant dans des cabanons déglingués au milieu des bois, des rivières, des marécages et des secrets enfouis.



J'ai beaucoup aimé ce roman qui accorde une grande place à la nature et à l'héritage de ses ancêtres. Un récit accompagné tout au long par les chansons de Léonard Cohen, Billie Holiday, Nina Simone, Elvis Presley et les autres. Même si je me suis un peu égaré dans les aller-retour entre passé et présent, et dans l'arbre généalogique de Vale. L'écriture est belle, et l'auteur nous dresse le portrait émouvant de ces femmes fortes qui ont appris à vivre sans homme.



« Tu sais comment on trouve de l’amour ? Quand tu es dans le ventre de ta maman, tu entends son cœur. C’est ça qui fabrique ton cœur à toi. Et quand tu sors de son ventre, tu as cet amour à l’intérieur de toi. Une maman est une usine à fabriquer de l’amour. »

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Le coeur sauvage

Recueil de nouvelles lu dans le cadre d'un challenge. Je crois être passée à côté des intentions de l'auteure. J'ai trouvé les nouvelles inégales, seules trois ou quatre ont trouvé grâce à mes yeux.

Par contre j'ai bien aimé le côté sauvage du livre, la forêt qui prend beaucoup de place dans les histoires, les personnages féminins aussi , elles sont vaillantes et combattantes, sensibles et fortes. Certaines nouvelles semblent être liées entre elles, il ne faut pas louper les quelques indices disséminés par ci par là.
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Le coeur sauvage

11 voyages dans le Vermont : constitués de fermes qui partent à vau-l'eau, de retours accompagnés de remords ou de culpabilité, de trajets immobiles rêvés les fesses posées au creux d'une Karmann Ghia 1957, de paysages immuables décors de destins bousculés.



C'est tout cela le recueil de nouvelles de Robin MACARTHUR et bien plus encore... des atmosphères et des époques où l'on travaillait dur une terre indocile, rebelle, si belle... des rêves d'ailleurs, du droit à la différence, des regrets de ce qui aurait pu être à Silver Creek ou Round Montain, "là où les prés tentent d'exister".



Onze nouvelles, des photos sépias, instants de vies pour des femmes et des hommes qui tentent de s'intégrer dans des lieux qui s'efforcent de ne pas mourir. histoires racontées sans noirceur. Ma préférée : "Là où les prés tentent d'exister", mais les contrées sont aussi sauvages que les coeurs dans la narration de Robin Marcarthur.



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Les femmes de Heart Spring Mountain

Dans sa chronique enthousiaste, Leatouchbook nous a « confié ce livre », alors autant vous dire que je compte en prendre soin !



En 2011, les ouragans étaient encore exclusivement féminins, et Irène s’abattait sur la côte est des États-Unis, n’épargnant pas le Vermont et la région des Heart Spring Mountains, laissant derrière lui destructions et disparus. Dont Bonnie ; ce qui conduit Vale, sa fille, à débarquer de La Nouvelle Orléans pour la retrouver.



Dans Les femmes de Heart Spring Mountain de Robin MacArthur – traduit par France Camus-Pichon – on plonge dans le gynécée fondateur de cette incroyable saga familiale dont Vale va remonter un pan d’histoire.



Comment se construire quand on a des origines indiennes rejetées ? Des ascendants au passé hippie version communautaire ? Un penchant pour les vies marginales et solitaires ? Un entourage extra-familial bienveillant mais enfermant ? Des secrets cachés qui resurgissent au bon moment pour apporter des débuts d’explications ? Pour y arriver, il faut un jour partir, ce que Vale, Lena ou Bonnie ont un jour fait chacune à leur manière. Pour mieux se retrouver un jour…



En prenant son temps, en traversant les époques, en variant les narratrices, Robin MacArthur réussit à nous rendre incroyablement attachante ces femmes libres, fières et réunies par ce lien indescriptible qu’est la lignée. Un livre de femmes, mais pas que pour elles !



PS : je suis toujours frappé à travers mes lectures d’auteurs américains de l’importance et du poids de leur culture littéraire ou cinématographique française dans leur œuvre. À nouveau ici avec les références empruntées au si beau Sans toit ni loi d’Agnès Varda ou au Deuxième sexe de Simone de Beauvoir.
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Le coeur sauvage

Onze arrêts momentanés chez Ange, chez Calvin, chez Cora, chez Kate, ses parents et quelques autres. Souvent au bord de la Silver Creek, ou pas bien loin, dans ce coin sauvage du Vermont. Dans une ferme délabrée, dans un coupé abandonné perdu dans les fougères, une cabane de chasseur ou un mobil-home, ou une caravane tout humide léchant la rivière.

Arrêts sur le quotidien des uns et des autres, un peu perdus parfois dans cet environnement forestier, s'interrogeant souvent sur leurs vies en ces lieux. Aiment-ils ces bois, ces champs, cette rivière, ce coin humide, paradis des moustiques ? Ou bien les détestent-ils ? Est-ce un bel endroit pour vivre, pour y grandir et y rester ?

C'est un chez soi qu'on souhaiterait parfois ailleurs mais qui paralyse souvent, alors on y reste. Certains ont fait le choix de la solitude ici, d'autres ont préféré partir. Pour ceux-là, qui reviennent l'espace d'un instant, ces lieux chargés de souvenirs interrogent sur l'appartenance à cette terre. le coeur résiste contre la solitude et le côté sauvage des bois, c'est comme une attraction dont il faut se forcer à s'extraire. D'autres fois des choses retiennent et font taire l'envie d'évasion. Cet attachement est-il synonyme d'enchaînement ou bien de liberté ?

Ce coin est reculé, mais pas épargné par les travers du monde : alcoolisme, drogue, soif immobilière, racisme, guerres lointaines qui volent un frère, un fils.



- Devant un verre de scotch, une fille garde un lien ténu avec son père, un frêle raccord avec son ancienne vie dans les bois. Deux mondes dans ce Vermont, celui qui s'attache à rester vivre dans ces habitations sans confort, celui qui s'enrichit en vendant des parcelles convoitées pour y ériger de grandes maisons.

- Froid de décembre dans un mobil-home où une femme seule affronte sa peur d'une mauvaise nouvelle venue d'Afghanistan. de la ferme en contrebas percent les lumières d'une réception, peut-être le signe qui fait mentir la solitude.

- Une journée de novembre, un énième tour sur les routes de campagne avec le réconfort d'une thermos, de sandwichs au jambon, de bières. Un couple de septuagénaires. Accompagnée par le croassement des corneilles, une femme retrace la dernière journée aux côtés de son mari, ce « coeur tendre sous l'écorce ». Une nouvelle comme une dernière feuille d'automne qui finit par tomber.

- Une ferme au toit fatigué, avoir quitté ce lieu et y revenir pour aider sa mère face à son cancer. Un texte où la voix de la fille se demande pour sa mère « comment réparer son toit, son corps et son esprit. » Les méandres que peuvent suivre les liens mère-fille, si complexes, si anguleux souvent.

- La paresse d'une fille qui rêve de liberté, une mère courbée sur son potager pour libérer les plants de légumes des herbes envahissantes. Une vie sommaire que l'on tente d'embellir dans ses pensées, dont on replie les ailes qui pourraient nous y arracher.



C'est un recueil de nouvelles que l'on termine en pensant avoir lu un roman grâce aux petites images imprimées discrètement en double exemplaire, comme des entrelacs qui filent entre chaque petit texte : se baigner nues dans l'eau glacée de la rivière, percevoir les yeux ambrés d'un lynx empaillé dans un bar, un verre de bourbon à la main, les canettes de bière, un rocking-chair, des prénoms qui reviennent.

Une bande son faite de chansons glisse entre les pages. Les sapins du Canada et les érables peuplent la contrée et font le décor lointain de ces moments de vies qui sont loin d'être aussi limpides que l'eau glacée de la Silver Creek.

Et, à la lisière du bois, est-ce un couguar, un puma, deux espèces depuis longtemps effacées de ce lieu ?



Ne vous y trompez pas, ces petits textes, loin d'être perdus dans cet État du Vermont, laissent derrière eux une empreinte profonde, des émotions imprévisibles, douces, mélancoliques ou bouleversantes.

Je n'ai pas compris comment, derrière cette écriture sobre, un brin poétique mais sans grands ornements, se cache une telle puissance évocatrice. C'est peut-être justement cette simplicité de ton qui donne tout son élan à décrypter et capturer l'humain dans ses faiblesses, ses désillusions, ses souvenirs, ses regrets.

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Le coeur sauvage

Des nouvelles venues tout droit du Vermont

*

Comme vous le voyez, je lis peu de nouvelles. C'est un format qui pour l'instant m'est peu familier. Un type d'écriture qui demande à l'auteur une exigence, une difficulté et une certaine économie de mots. Pour captiver le lecteur, une bonne nouvelle doit séduire dès le premier paragraphe, sinon il le perd...

Un exercice difficile donc. Au final, peu de recueils sortent du lot.

Alors, pourquoi celui-ci? Tout d'abord, vous connaissez mon amour pour cette collection "Terres d'Amerique" , une sélection de roman nord-américains qui, chez moi, font mouche à chaque fois. Ensuite, les thèmes intéressants : le monde sauvage, les portraits d'américains esseulés et leur nature indocile.

*

11 nouvelles. Toutes se passent dans un même lieu : Silver Creek dans le Vermont. Cet état assez peu peuplé, rural, sauvage, où la nature rebelle domine encore le coeur des hommes. Une certaine intemporalité toutefois qui nous laisse penser que ce monde-ci restera à jamais figé dans la nostalgie, les souvenirs du bon temps où les habitants ne feraient plus qu'un avec la Nature.

*

Un véritable chant d'amour qui bat dans le coeur de tous ces Américains laissés-pour-compte, ces êtres en quête d'un ailleurs mais incapables de partir de cette force attractive qu'est Silver Creek.

*

Le fil conducteur est bien cette atmosphère particulière oscillant entre le désespoir et l'attachement tenace à la terre. Puis un sentiment d'émerveillement quand la Nature s'invite dans les pages.

Une puissance d'évocation assez rare, sensible et juste.

Bien sûr, j'en ai des préférées:

"Là où les prés tentent d'exister: l'histoire d'un homme de retour dans sa propriété familiale et qui regrette tellement ses actes qu'il finit par oublier d'aimer

"La longue route vers la joie" : Apple une mère anxieuse et éplorée attendant son fils militaire.

Des personnages abimés, paumés, marginaux avec des destins si tragiques, mais qui perçoivent encore cette lueur en eux. Cette sensibilité si particulière aux beautés que la Nature propose dans cette contrée encore sauvage.

*

Si vous tenez ce recueil dans la main, ouvrez-le, lisez une ou deux nouvelles, posez-le, savourez, puis revenez-y et chérissez ces doux moments passés entre ces pages.
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Les femmes de Heart Spring Mountain

Si Patrick Juvet lit ce roman, il chantera ♫ Où sont les hommes ? ♪ car dans ces pages, les hommes sont les grands absents.



Bon, ils sont passés un jour, puisque les femmes ont eu des enfants, mais ensuite, ils ont disparu de la vie de ses femmes.



Il est des livres que l’on fluore dès leur sortie, se disant que lui, il est fait pour nous.



Il est des livres dont les thématiques sont emballantes car intégrées parfaitement au récit.



Imaginez une saga familiale sur plusieurs générations qui en même temps aborderait les origines Amérindiennes, les origines, l’identité, l’héritage de ses ancêtres, les secrets de famille, la planète et son avenir, ou plutôt, le nôtre (parce que la Terre, elle s’en sortira très bien, merci pour elle), la nature et ses dérèglements.



Et pourtant, je suis passée royalement à côté de ce roman ! Oui, ce roman qui m’avait mise l’eau à la bouche m’a noyé dans les nombreux portraits des différentes femmes qui le composent et m’a endormie car pas moyen de rester concentrée dessus, même pas trop envie de revenir plonger dedans.



Pourtant, le roman est composé de courts chapitres, ça aurait dû lui donner du rythme mais non, pas moyen d’entrer dans récit qui suivait ces trois générations de femmes ayant grandi sans père et explorant les années 1956 à 2011.



C’est donc avec une pointe de regret que j’ai posé ce roman qui avait tout pour lui, qui me semblait fait pour moi, composé de ce genre de portraits comme je les affectionne, qui explorait cette Amérique que j’aime découvrir, celle des petites gens.



Non, ce roman n’est pas un mauvais roman, pas du tout, c’est un grand roman, sans aucun doute, mais nous n’étions pas fait l’un pour l’autre, ou alors, pas maintenant.



J’aurais peut-être dû le laisser mûrir un an de plus en bibliothèque de chêne…


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Les femmes de Heart Spring Mountain

On sait aujourd'hui, grâce à des études récentes (et moins récentes), que les traumatismes des générations précédentes peuvent être transmis aux générations suivantes. Ce postulat habite le roman de Robin MacArthur, Les Femmes de Heart Spring Montain. Les non-dits, les secrets inavoués pèseront lourdement sur plusieurs générations de femmes que nous présente cette belle histoire. Divisé en un prologue (Bonnie) et trois parties (La Rivière, Les Bois, Les Champs), le roman est composé de brefs chapitres, titrés par le nom d'un personnage et datés, ce qui s'avère plus que nécessaire à cause des sauts entre les personnages et les époques. On suivra alternativement, plus ou moins régulièrement, sept personnages : Bonnie (en focalisation dans le prologue seulement), puis Haezel, Deb, Stephen, Danny (quelques chapitres vers la fin), Vale, et Lena qui est la seule à s'exprimer à la première personne. Leurs liens de parenté sont importants, et j'ai dû faire un arbre généalogique au fur et à mesure de ma lecture parce que je m'y perdais…

***

En 1803, Ezekial Wood et sa femme Zipporah s'installent dans le Vermont et baptisent Heart Spring Montain l'endroit où ils ont choisi d'établir leur ferme. Leur fils Pierre et sa femme Louise auront un fils : Henry Wood. Il prendra pour épouse Marie, une femme brune, aux longs cheveux tressés, qui n'a pas vraiment le physique des femmes de colons… Ils auront une fille, Jessie (je ne me souviens pas du nom de son mari), qui meurt alors que ses filles, Haezel et Lena, sont encore très jeunes. Nous sommes maintenant parmi les personnages principaux du roman qui se déroule entre 1956 et 2011. Haezel épouse Lex et donne naissance à Stephen. Lena aura une enfant, Bonnie ; le nom de son père est un des non-dits de cette histoire. Bonnie aura une fille, Vale, avec… avec ? elle ne sait pas trop qui. Son cousin Stephen aura un fils, Danny, avec Deb, venue dans la région rejoindre une communauté hippie fin des années 60, début des années 70, et décidant de s'y installer. Le prologue présente Bonnie, paumée, droguée, errant sur un pont pendant l'ouragan Irène qui a causé d'énormes dégâts dans l'Est des États-Unis pendant l'été 2011, et qui a dévasté une bonne partie du Vermont et de la Nouvelle-Angleterre. Dans le premier chapitre, Vale, qui vit à la Nouvelle-Orléans depuis huit ans, est prévenue de la disparition de sa mère par un coup de téléphone de Deb. Elle décide alors de retourner dans le Vermont pour y retrouver Bonnie, morte ou vivante.

***

J'ai aimé ce livre pour les portraits de femmes qu'il donne à voir : tant de destins brisés, tant de courage pour s'en sortir, tant d'échecs et tant de résilience font d'elles des personnages attachants ou, à tout le moins, pour lesquels on ne peut qu'éprouver de l'empathie. L'originalité de Lena, sa solitude choisie, sa communion avec la nature en font une femme remarquablement moderne, comme Deb, d'ailleurs, qui a su conserver son idéal hippie sans le dévoyer malgré la vie rude qu'il lui impose. Le courage d'Haezel et sa générosité touchent au cœur les générations suivantes et lui confèrent longtemps le rôle du port d'attache. Bonnie, la plus désespérée, n'en finit pas de se perdre, de répéter ses erreurs, jusqu'à cette disparition pendant l'ouragan Irène. Malgré tous ses problèmes, elle donne à sa fille, Vale, tout l'amour qu'elle est capable de donner. C'est elle qui m'a touchée le plus, Vale, qui, en tentant de retrouver sa mère, va percer à jour des secrets de famille qui donnent les clés du présent. J'ai aimé aussi ces personnages pour leur attachement à leur morceau de pays, attachement qui n'empêche nullement la lucidité. J'ai beaucoup apprécié l'écriture, hachée parfois, parfois ample et lyrique, toujours précise. Probablement un grand roman !
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Le coeur sauvage

11 nouvelles tout en justesse, sensibilité, intelligence. La vie de gens simples dans la nature sauvage du Vermont. Une force d'écriture qui fait parfois monter les larmes aux yeux, mais peut aussi donner le sourire. Et toujours, en arrière fond, la rivière que l'on entend couler, comme coule les mots de Madame Robin MacArthur.

Un petit chef d'oeuvre, qui comme toujours dans ce cas-là, me laisse sans voix.

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Les femmes de Heart Spring Mountain

Coup de coeur



On fait comment pour expliquer l'émotion ?

Ça ne se dissèque pas. Il n'y a pas de recette.

Ce n'est pas une pincée de ci, un peu de ça et hop « émotion ».

Ça se passe au-delà du rationnel, de la qualité d'écriture, de la technique de narration, des influences, de la question du beau, de la valeur… et c'est d'autant plus fort que nous en ignorons les raisons.

C'est intime aussi. Ce qui m'émeut, ne te touchera pas. Je trouverai sans doute mièvre ce qui pour toi est émouvant.



Alors bien sûr au fond de moi je sais très bien ce qui m'a tant chamboulé dans ce livre.

Il y a d'abord toutes ces femmes, ces héroïnes, ces survivantes du quotidien.

Il y a le pouvoir de la terre et les histoires qu'elle héberge.

Il y a le retour à la maison.

Il y a les racines. Il y a la famille.

Il y a le fugace et le persistant.

Il y a l'espoir dans la tempête.



Tant qu'il y aura des livres comme celui-ci à découvrir je serai une lectrice heureuse.
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Le coeur sauvage

Magnifiques nouvelles, merveilleuses nouvelles, indispensables nouvelles… Et je pèse mes mots ! D'ailleurs je vais vous demander de me croire sur parole car je sens qu'il va m'être difficile de trouver les termes justes pour évoquer toute la beauté, la sensibilité et l'amour que renferment ces nouvelles. Lisez-les et vous verrez, vous allez adorer, c'est sûr  !

De quoi parlent-elles ?

Des lieux, des hommes et des femmes qui y vivent, d'un monde rural, sauvage, situé dans le Nord- Est des États-Unis : le Vermont, petit État très peu peuplé et recouvert essentiellement de forêts… Certains sont restés toute leur vie là où ils sont nés, d'autres sont partis, ont préféré continuer leur existence ailleurs, en quête d'un bonheur ou d'une réussite qu'ils pensaient ne jamais atteindre en restant sur ces terres sauvages.

Mais un jour, ils reviennent. Les parents ont vieilli ou sont morts, les champs étouffent sous les mauvaises herbes, les toits des fermes menacent à tout moment de s'écrouler, les mobil- homes et les cabanes de chasseur prennent l'eau, des bouteilles de bière ou de whisky jonchent le chemin principal et les bois vigoureux ont pris leurs aises.

« Il se passe quoi avec ces champs ? Cette façon qu'ils ont de rendre possibles toutes les directions . D'ouvrir des perspectives aux maisons, aux terrasses, aux voix. Cette façon dont le mot même - « champs »- te donne l'impression d'être à la fois domestiquée et sauvage, mi-loup mi-humain, capable de t'avancer vers cette terrasse avec sa fumée et ses rires, ou bien vers les bois, où tu pourrais tranquillement, sans bruit, commencer à marcher. »

Revenir sur ces terres, c'est retrouver l'enfance, les baignades nus dans les rivières glacées, les odeurs de pins, d'érables et de fougères, les promenades nocturnes dans les forêts mystérieuses où veillent le cerf, le lynx ou le puma, les cris des animaux sauvages.

Alors, soudain, naît le sentiment que si la vie dans ces lieux est difficile, ailleurs elle est peut-être tout simplement impossible. Une question se pose : où se construire ? Ici ou là-bas ? Peut-on être d'ici et vivre là-bas sans souffrir, sans ressentir un manque ?

« Je m'arrête un moment sur cette route, les bras ballants, et je ferme les yeux en me disant que la vie nous offre peut-être plus d'une chance de nous en sortir, ou différentes formes de chance, et je me remets à marcher vers l'endroit où je suis né, celui où trop de mes proches sont morts, et sous cet angle la maison et la grange paraissent curieusement moins solides, moins violentes, moins permanentes, leur semi-ruine laisse entrer une nouvelle sorte de lumière, et les rivières, qui à l'aube ressemblaient à des veines, ont maintenant l'air de rivières charriant leurs eaux froides vers un lieu plus vaste, encore à déterminer, où je me sentirais chez moi. »

Enfin, revenir, c'est surtout, bien sûr, revoir ceux qu'on aime. L'émotion est intense et Robin MacArthur peint de façon extrêmement subtile et délicate ces retours, les silences qui les accompagnent dans l'intimité d'une soirée de fin d'été, le surgissement d'un passé qui soudain affleure, affolant les pensées tellement l'amour est là, fort, puissant, au détour de chaque chemin, à la lisière des grands bois sombres, dans l'air vif des matins frais, dans les rires et les larmes des visages aimés, dans les rides de ceux que l'on n'a pas vus vieillir parce qu'on est parti. Alors, surgit, vaguement, une certaine nostalgie, une forme de culpabilité, même, que l'on noie dans l'alcool et les larmes.

J'aimerais tellement vous en dire plus pour vous persuader de lire ces nouvelles magnifiques dont l'écriture exprime si magistralement toute la complexité des sentiments des personnages, solitaires ou marginaux, un peu paumés, usés par la vie, déchirés par les séparations liées à la perte de l'être aimé ou simplement à son éloignement.

Par définition, une nouvelle est un texte court, concis et pour ma part, je suis toujours un peu frustrée lorsque j'en achève la lecture, mais les textes de Robin MacArthur ont une force, une puissance d'évocation telle qu'en quelques mots, elle bâtit toute une histoire, tout un passé et un avenir, nous rend ses personnages attachants, vivants, terriblement humains dans leur fragilité et leur vulnérabilité.

J'ai achevé la lecture de chacun de ces textes dans un état proche des larmes tellement l'émotion est intense, c'est dire à quel point j'ai été saisie par ces portraits magnifiques.

« Elles ressemblent à quoi les femmes de chez toi? » demande Matthew à Hannah.

« Les femmes de chez moi, en tout cas . Voilà ce que je réponds intérieurement à Matthew. Sauvages. Ridicules. Seules dans leur maison. Un vent frais s'engouffre sous le calicot de ma robe, me lèche les cuisses. Et moi ? A quelle maison j'appartiens ? A quel pré ? Les grillons stridulent de plus belle, partout. Toujours ce même vieux, très vieux chant d'amour. »

Surtout, surtout, ne passez pas à côté de ce petit chef-d'oeuvre !
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Les femmes de Heart Spring Mountain

J’avais beaucoup aimé l’année dernière Le cœur sauvage, recueil de nouvelles de Robin MacArthur, jeune auteure originaire du Vermont. Ces nouvelles dont l’écriture m’avait séduite étaient pleines de tendresse pour des personnages cabossés, un peu marginaux, un brin hippies et écolos.

Dans ce roman, on retrouve ce même coin du Nord-Est des États-Unis, et ses habitants égratignés par la vie. À commencer par Bonnie, qui, quelque peu shootée, lors du passage d’un ouragan, sort affronter la tempête et disparaît. Prévenue, sa fille Vale revient de la Nouvelle-Orléans dans une région qu’elle avait quittée huit ans auparavant. Elle retrouve sa famille, essentiellement les femmes qui restent présentes, malgré tout, quand les hommes ont disparu.

[...]



Une tension dramatique parcourt le texte, en ce qui concerne la recherche de la mère disparue, peut-être emportée par les eaux. Le thème du deuil parcourt d’ailleurs les pages, jusqu’au dénouement. La force des Femmes de Heart Spring Mountain vient aussi de la redécouverte par Vale de ses origines, et de son attachement viscéral à la terre et à l’eau du Vermont, montré par plusieurs scènes, peut-être un peu appuyées, où elle s’agenouille ou plonge ses mains dans les éléments naturels avec une grande émotion. Il y est question aussi des leçons qui devraient être tirées du passé, et avec lesquelles un avenir possible pourrait être construit.

Ce roman, qui m’a parfois évoqué ceux de Louise Erdrich, fort de nombreux thèmes qui ne peuvent laisser indifférent, monte en puissance au fur et à mesure de la lecture, et pose des questions essentielles. Je m’attendais peut-être, par rapport au recueil de nouvelles, à être plus surprise ou secouée, mais c’est tout de même un bon roman.



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Les femmes de Heart Spring Mountain

#PicaboRiverBookClub



Nous sommes le 31 janvier et il est temps de vous parler de ma meilleure lecture de cette rentrée d'hiver : Les femmes de Heart Spring Mountain.



Peut-être avez-vous lu Le Cœur sauvage (élu meilleur recueil de nouvelles 2017 par le Picabo River Book Club) ? Un recueil magistral qui annonçait déjà tout le talent de Robin MacArthur. Avec ce premier roman elle confirme et signe : c'est une voix incontournable et magistrale de la littérature nord-américaine.



J'ai lu ce roman en version originale et j'avais été complètement chamboulée, je ne pouvais que le relire à l'occasion de sa traduction en français, une traduction superbe à la hauteur de ce chef d'œuvre, une traduction signée France Camus-Pichon !



Tout est parfait dans ce livre, tout est majestueux, tout est émouvant, tout, absolument tout. Déjà l'écriture de la romancière (déjà saluée pour Le Cœur sauvage) est toujours aussi envoutante, aussi agréable, aussi juste. Robin MacArthur est une conteuse incroyable et talentueuse.



Ensuite j'aime énormément le fait que l'on suive différentes époques et différents protagonistes. Chaque être qui compose ce livre est important, essentiel, complémentaire. J'ai lu ce livre sans faire aucune pause (que ce soit lors de ma première lecture et lors de la deuxième), j'ai complètement oublié ma propre vie car elle était submergée par l'existence de tous ces personnages si fascinants et si émouvants. Je garde cependant une légère préférence pour Lena du fait de son caractère sauvage et candide.



Pendant que j'écris cette chronique (je ne prends jamais de notes), je me demande comment vous convaincre de lire ce roman. J'ai parlé de l'écriture, des personnages, il faut aussi souligner la richesse des thématiques abordées par ce livre : les Amérindiens, nos origines, notre identité, les secrets de famille, l'avenir de notre planète, la nature. C'est à la fois extrêmement intimiste de rentrer dans la vie de cette famille mais c'est aussi une lecture universelle.



De plus, cela peut paraître anodin mais pour moi cela complète l'ensemble de ce coup de cœur : j'adore la couverture française et j'aime aussi énormément l'odeur des pages de ce livre (oui j'aime sentir les livres), ce qui fait que le fond et la forme s'unissent parfaitement pour nous donner une pure merveille !



Que puis-je dire de plus ? Lisez-le ? Précipitez-vous en librairie ? Que faites-vous encore devant votre écran ? Je vous dis tout cela et plus encore. Je vous confie ce livre, prenez en soin, il me tient particulièrement à cœur.
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Le coeur sauvage

Le cœur sauvage est un recueil de nouvelles situées dans un coin du Vermont, cet état rural du nord-est des États-Unis coincé entre l’état de New York, le Massachusetts et le New Hampshire. Zone rurale sans grand attrait, semble-t-il, qui donne l’impression de ne pas avoir été choisie par ses habitants, mais plutôt de s’être imposée à eux. Racontées à la première personne, les textes du premier recueil de Robin MacArthur mettent en scène des individus de sexes et d’âges variables, qui à moment ou un autre ressentent le besoin de mettre des mots sur une période de leur vie, plus difficile, plus forte, plus troublante.



Il faut lire deux ou trois nouvelles au moins pour se mettre davantage dans l’ambiance, qui reste un peu la même à chaque fois, le milieu de vie de villageois un peu marginaux du Vermont, anciens hippies, chômeurs et désœuvrés divers, mères de famille qui peinent à joindre les deux bouts… La caravane semble l’habitat le plus répandu parmi ses paumés, et l’alcool le moyen le plus sûr de ne pas ressasser à longueur de soirée ses problèmes. Pourtant, le désespoir ne recouvre pas tout, et n’empêche pas les personnages qui dérivent dans ces nouvelles d’être sensibles aux beautés de la nature, aux couchers de soleil et aux petits matins givrés, aux moments de bonheur en famille, aux tiraillements de l’amour ou de l’amitié.

Les moments choisis par Robin MacArthur, son don pour les dialogues et les descriptions vivantes, font de cette lecture un beau moment, à condition d’aimer le format nouvelles. Sachez qu’elles ne sont pas trop courtes, une dizaine de nouvelles pour plus de 200 pages, et que l’auteure réussit à installer avec rapidité et finesse décor et personnages, de manière à ce qu’on ne perde pas une miette de ses textes, denses et bien traduits, ce qui ne gâche rien.
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Les femmes de Heart Spring Mountain

Me voici de retour aux Etats-Unis avec cette lecture. Au début, le sujet semble presque simple : le lecteur se retrouve face à une catastrophe naturelle, une catastrophe à laquelle, pourtant, l’on ne s’attend pas ; un ouragan s’abat sur le Vermont, causant d’énormes dégâts, des destructions, des morts et une disparition.



La disparue, c’est Bonnie, la mère de Val. Val, avertie, se rend sur les lieux. Cela fait des années qu’elle n’a pas vu sa mère, sa mère qui lui a préféré la drogue et son nouveau compagnon. Dans le Vermont, Val retrouve sa tante Deb, qui attend des nouvelles de son fils Danny, en mission au Guatemala, pays lui aussi dévasté par les catastrophes naturelles et Hazel, sa grande-tante. Elle va chercher, longuement, sa mère : les pistes sont peu nombreuses, la police manque cruellement de sensibilité dans sa manière d’avertir les proches dès d’une trace, une preuve quelconque est trouvée. En ont-ils trop vu ? Ou sont-ils naturellement indifférents face à la misère qui les entoure ? Il en est des personnes qui vivent dans des conditions précaires, d’autres qui sont à la rue, littéralement.



Et Val ? Et sa famille ? Au cours du récit, nous remontons le temps. Nous découvrons Lena, la mère de Bonnie, morte quelques jours après l’avoir mis au monde. Nous découvrons aussi Deb, jeune, en rupture avec sa famille, rejoignant une communauté hippie puis se mettant en couple avec Stephen, fils de Hazel, qui a tout fait pour ne pas aller au Vietnam. C’est un cliché, je le sens en l’écrivant, mais comment le dire autrement ? Le Vermon a payé un lourd tribu à cette guerre. De cette communauté ne restera que Ginny, que Deb voit encore de temps en temps, artiste et lucide sur cette utopie qu’ils ont vécu – lucide aussi sur le passage du temps.



Ce récit est aussi l’occasion de parler du sort réservé aux indiens, comme en filigrane du récit principal. C’est l’occasion aussi, pour Val, de découvrir des secrets qui ont été soigneusement gardés par les générations précédentes. Pas par Deb, non, par Hazel, entre autre, et moi de me dire, un peu comme Val, que si Bonnie avait su certaines choses – l’identité de son père, pour ne citer que ce point – sa vie aurait été bien différente. Je sais que certaines personnes pensent fièrement que l’on peut se construire sans racines, alors qu’elles-mêmes n’ont fait que rejeter les leurs, en toute connaissance de cause. Bonnie, sans mère, sans père, sans connaissance de ses origines familiales, avec seulement la courte légende familiale – un couple d’aïeuls, treize enfants, l’amour de la terre – a fait ce qu’elle a pu, c’est à dire très peu. Val s’en est mieux sortie, finalement, même si son parcours est un peu chaotique, en rupture avec sa mère qui ne parvenait plus à être mère.



Pour lire ce livre, il faut aussi accepter de se laisser bercer, de croire que les esprits des êtres aimés peuvent encore, peut-être, montrer leur présence.



Un beau roman, que j’ai lu quasiment d’une traite.
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Les femmes de Heart Spring Mountain

L'écriture de Robin MacArthur est un petit miracle.

Ce n'est pas moi qui le dis mais un journaliste de Télérama. Inutile de préciser que je n'en pense pas moins.

C'est un concentré de sensations, une avalanche d'amour, une douleur enfermée dans la poitrine, une explosion d'émotions.

C'est tout simplement beau.





Chaque mot a fait grésiller mon coeur d'une ardeur délicieuse, chaque ligne l'a emporté plus loin, dans les montagnes du Vermont et jusqu'aux cimes de Heart Spring Mountain. En quelques paragraphes, j'étais ailleurs, l'esprit en vadrouille, les sens en alerte. le nez au vent, les yeux plongés dans les remous du torrent.

Il faut être magicienne pour emplir ses phrases de tant de pureté, d'un tel souffle, d'une telle sincérité. Pour donner à une chouette des vertus mirifiques et faire d'une tennis blanche un objet fascinant.

C'est un livre immense comme le ciel qui nage au dessus de la nature sauvage de cet Etat du nord des Etats-Unis, lumineux comme les astres qui envahissent la voie lactée, infini comme la réflexion qu'il pose sur notre lien à la terre natale et sur l'avenir de notre planète.





Un livre qui me laisse sans voix. Subjuguée. Passionnée.





Août 2011. L'ouragan Irene s'abat sur le Vermont, laissant derrière lui le chaos et la désolation. Loin de là, à la Nouvelle Orléans, Vale apprend que sa mère a disparu lors du passage de la tempête. Cela fait longtemps que la jeune femme a tournée le dos à sa famille, mais cette nouvelle ne lui laisse d'autre choix que de rentrer chez elle, à Heart Spring Mountain.

Elle y retrouve celles qui ont bercé son enfance : la vieille Hazel qui, seule dans sa ferme, perd la mémoire, et Deb, restée fidèle à ses idéaux hippies. Mais si elle est venue là dans le seul but de retrouver sa mère, c'est aux secrets des générations de femmes qui l'ont précédée que Vale va se confronter, réveillant son attachement féroce à cette terre qu'elle a tant voulu fuir.





Les femmes de Heart Spring Mountain sont tombées entre mes mains de la plus douces des manières. A Vevey, à côté du Bout du monde, se cache une petite librairie magnifique tenue par un ancien architecte féru de littérature et adepte de la lenteur : Cédric Simon. J'avais l'habitude d'y venir une ou deux fois par mois, et de prendre un livre au hasard (souvent d'occasion, il y en a 15 000 sur ses étagères) sachant que je ne serais pas déçue. Je n'avais jamais réellement osé entamer une discussion avec Cédric, il était bien souvent en conciliabule avec d'autres clients lorsque je passais la porte et la timidité qui me ronge dès que je me sais proche de grands Hommes m'avait toujours tenue à l'écart.

Mais pendant le confinement, alors que sa librairie était fermée, je me suis abonnée à la page Facebook de L'imprudence (merveilleux nom pour une librairie, non ?) et ai découvert qu'il se proposait d'envoyer par la poste à ses clients ses essentiels. Des livres qu'il choisissait pour eux, connaissant leurs goûts, leurs envies et leurs passions, dans le but de les surprendre, de leur ouvrir un nouvel horizon en faisant d'eux, chaque jour un peu plus, des êtres pensant. C'est ainsi qu'un merveilleux matin de mai, j'ai reçu dans ma boîte aux lettres un colis aux allures d'infini, contenant entre autres joyaux Les femmes de Heart Spring Mountain.





Les femmes de Heart Spring Mountain.

Un souffle, un joyau, une pépite.

Un diamant brut, non raffiné. Terriblement sensuel.

Des personnages attachant que l'on aime, comprend et attend de la plus délicieuse des manières.

Des secrets entremêlés que l'on se plait à délacer, des récits qui se conjuguent à tous les temps.

De l'abnégation, de la folie et un désir immense de faire du monde une demeure plus juste.

Enfin, le Beau à l'état pur, coincé entre les pages d'un roman.
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Les femmes de Heart Spring Mountain

Une belle et rude histoire de femmes dans le Vermont sur 5 générations, plusieurs secrets de famille bien gardés jusqu’alors, sur les origines et sur les relations de cette famille. Il semble que l'histoire de la famille se répète, les pères disparaissent pour diverses raisons. Un ouragan pousse Vale à rechercher sa mère, elle va renouer les liens du passé, comprendre ses origines et elle pourra faire son deuil.

Thème bien construit, les époques s'entremêlent, les voix se croisent, et nous nous retrouvons impliqués dans une histoire de l'Amérique.

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