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Citations de Rodrigo Fresan (106)


"Le récitant est mon tuteur. Un poète chilien qui se prénommait Arturo ou Roberto. Je ne me rappelle même pas son visage, alors son nom... Je l'ai enregistré par un après-midi très chaud. Il n'a pas tenu longtemps dans cette maison. Il se mettait à déclamer des vers au milieu des réunions, montait sur les tables, disparaissait des journées entières. Il rentrait toujours de nuit", m'a dit Martin Mantra tandis que la voix du poète invisible flottait sur la carte sans nom d'une ville sans plan, laissant choir ses vers comme étaient tombées des bombes sur d'autres villes.

"DANS LE SALON DE LECTURE DE L'ENFER" (...)
Dans le salon de lecture de l'enfer
Dans le club des passionnés de science-fiction
Dans les cours blanches de givre
Dans les chambres de transit
Sur les chemins gelés
Quand tout semble plus clair
Quand chaque instant est plus beau et compte moins
Une cigarette entre les lèvres et la peur au ventre
Parfois les yeux verts
A vingt-six ans
Un serviteur.

"GODZILLA A MEXICO" (...)
Ecoute ceci, mon garçon : les bombes tombaient
sur la ville de Mexico
mais personne ne s'en apercevait.
L'air transportait le poison
dans les rues, par les fenêtres ouvertes.
Toi, après dîner, tu regardais à la télé
les dessins animés.
Moi, je lisais dans la pièce voisine
quand j'ai compris que nous allions mourir.
Malgré le vertige et les nausées je me suis traîné
jusque dans la salle à manger et je t'ai trouvé par terre.
Nous nous sommes enlacés. Tu m'as demandé ce qui arrivait
et je ne t'ai pas dit que nous étions au programme de la mort
mais que nous allions faire un voyage,
un de plus, ensemble, et que tu ne devais pas avoir peur.
En partant, la mort ne s'est même pas donné la peine
de nous fermer les yeux.
Qui sommes-nous ? m'as tu demandé une semaine ou un an après,
des fourmis, des abeilles, des chiffres erronés
dans la grande soupe du hasard ?
Nous sommes des êtres humains, mon garçon, presque des oiseaux,
des héros publics et secrets.
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Nous ne sommes ni des non-morts ni des morts qui reviennent. Nous sommes, disons, des êtres qui ne meurent pas, au sens où l’entendait le prédicateur chrétien Ælfric d'Eynsham, à la fin du Xe siècle, quand il a inventé l’adjectif «undeadlic» pour définir l’immortalité ou l’impossibilité de mourir de Dieu, devenu ensuite «undead», qui s’applique aux individus ranimés «par une force ou entité étrange». De même, les termes «revenants» ou «revinientes» désignent ceux qui ne partent pas, auxquels on s’empresse d’attribuer, sans doute pour rendre plus supportable la condition des autres malheureux, une soif insatiable, de longues dents et des cercueils. On nous diagnostique aussi des allergies à la lumière du soleil et aux miroirs (nous adorons pourtant nous regarder dans la glace ; nous récréer à la vue de notre délicieuse singularité, le matin, à l’heure où vous ressemblez tous à des zombies, nous comble).
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Cecilia était asthmatique et fanatique de Marcel Proust -le saint patron de tous les asthmatiques-, et elle proposa à Esperanto d'écrire une chanson et de lui donner pour titre Les Intermittences du coeur, en hommage à Proust pour À la recherche du temps perdu, lui expliqua-t-elle. Esperanto examina attentivement la photo de Proust qui figurait sur toutes les couvertures des divers tomes que Cecilia trimballait toujours avec elle dans un grand sac pour les ouvrir au hasard et lire une page ou deux comme qui relit le texte d'une supplique. Esperanto avait bien du mal à croire que quelqu'un avec cette tête-là pût être l'auteur de ce livre. Esperanto ne l'avait pas lu et ne le lirait pas - (...) mais c'était un grand livre, important, un de ces livres qu'on voit de loin et qu'on aborde, bien entendu, avec les attributs du dompteur, fouet et tabouret à la main.
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(..) dans ces parages de la semaine, Esperanto a oublié le mode d'emploi des six muscles du visage et pas un de plus qui entrent dans la construction d'un sourire moyen. En revanche, il se souvient parfaitement des instructions permettant de coordonner avec toute l'élégance et la facilité requises les deux cent quarante-huit muscles qui opèrent de la manière la plus précisément synchronisée quand il s'agit de froncer les sourcils et de les maintenir dans cette position tout en chantant Everything Happens to Me de la manière la plus fidèle à l'interprétation de Chet Baker - voix grave, voix de cave, voix de dentition postiche- (..) "Je suppose que je continuerai à vivre en attrapant des rhumes et en ratant les trains...Tout m'arrive", chanta Esperanto.
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Je me demande où s’en va la mémoire après notre mort. Parce que la mémoire, en tant que concept théologique, me paraît plus intéressante et plus riche de possibilités que l’âme. Peut-être, après tout, que l’âme est la mémoire. J’aimerais savoir ce que va penser Srinivasa de tout cela. Srinivasa croit en la réincarnation et il va jusqu’à jurer ses grands dieux qu’il se souvient de divers chapitres d’une vie passée, lorsqu’il était ni plus ni moins qu’un gaucho argentin assailli par des fièvres prémonitoires. Ainsi peut-être, ne sommes-nous que cela, et rien que cela : des mémoires qui, siècle après siècle, se fondent avec d’autres mémoires. Et logiquement il ne serait pas du tout absurde de penser que les mémoires sont mortelles et qu’au bout du compte toutes les mémoires ne seront qu’une, et que cette mémoire totale sera la preuve manifeste de l’existence de Dieu. Ce paradoxe ne manque pas de piquant : le Dieu que nous recherchons depuis l’aube de l’Histoire ne nous apparaîtra qu’à la fin des temps, alors que savoir que Dieu était la somme de nous tous ne nous servira strictement plus à rien.
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L'enfance n'est pas un paradis perdu, mais un paradis qu'on se rappelle.
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L'idée que nos enfants puissent disposer d'ordinateurs domestiques (qui étaient à l'époque de puissants engins cachés dans les sous-sols top secret de bâtiments gouvernementaux toujours étrangers) ou avoir des poussées psychotiques à force de vivre constamment dans la réalité virtuelle n'entrait même pas dans les larges limites de notre imagination, plus prompte à concevoir l'avenir d'après nos vieilles lectures de Jules Verne ou de H.G. Wells que comme un territoire que nous occuperions un jour.
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Mais qui a dit, dit, dira ces mots ? j'ai de plus en plus souvent le sentiment de capter les pensées et les idées d'autrui, passées ou à venir, d'être une sorte d'aimant, de bouche et de gorge de maelström qui prend des autres tout ce dont elle a besoin et en fait usage après l'avoir mâché et digéré, puis le renvoie à la surface totalement transformé et, je l'espère, transformateur.
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J’étais un individu ayant publié un ou deux livres qui, aujourd’hui, me paraissent lamentables. J’avais abouti dans l’Iowa grâce à un système de bourses très compliqué et à des prix littéraires truqués. (..) En ce temps-là, la vie elle-même semblait être construite à partir de la structure parfaite d’un très bon roman. Et c’est ainsi qu’un beau jour j’ai découvert que l’eau de la cuvette des w-c nord-américains s’écoulait dans le sens inverse de celle de la cuvette des w-c de ma patrie, aujourd’hui disparue.
Quelque temps après, j’ai lu quelque part que ce phénomène (à savoir que l’eau ne tourne pas dans le même sens dans les deux hémisphères, et que l’eau s’écoule sans tournoyer du tout si le w-c est installé juste sur la ligne de l’Équateur) porte le nom de force de Coriolis. Je me souviens de m’être alors précipité sur mon carnet de notes pour y écrire à peu près ceci : «Faire allusion dans une nouvelle à ce machin de Coriolis!»
Aussi, si l’on me demande quelle est cette maladie qui frappe un être normal et le transforme en quelqu’un qui écrit, faute de réponse adéquate et considérant que l’eau d’un écrivain tourne toujours en sens inverse, me contenterai-je de répondre la chose suivante :
-Force de Coriolis !
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- Argie, un de ces jours on va faire un film de ma vie, dit Mike.
Mike est australien, Mike est en larmes, Mike est le héros de cette histoire, Mike est en train d’éplucher un oignon.
- Et moi, ce film, je n’irai pas le voir, je lui réponds.
Moi, je nettoie le four. Et la conversation, ou ce que, dans ces lieux, on entend par conversation, se termine plus ou moins comme ça. On nous a bien prévenus que la mise en marche du muscle de la langue est des plus accessoires et injustifiables et, qui plus est, ne contribue en rien à la perfection de toute chose.
Mike a encore quelques kilos d’oignons à éplucher, quant à moi, il me reste encore deux ou trois fours à nettoyer. Le plat pour lequel travaille Mike s’appelle «seaside fantasy», et les oignons, il faut leur donner la forme de ces petites étoiles qui évoluent au fond des mers. Au fond des mers, ce lieu où, d’une façon ou d’une autre, plus ou moins tôt, nous nous retrouverons tous.
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L'oeuvre est-elle le fils à qui on dit adieu sur un embarcadère ou devient-on le fils de son oeuvre, qu'on laisse derrière soi en gagnant le large pour que d'autres, plus tard, la célèbrent ou la condamnent ? Le véritable objectif n'est-il pas d'adopter après l'avoir obtenu le statut désagréable et mutuel d'orphelin, et de sauver ce qu'on peut et qui l'ont peut de sa vie et de son oeuvre à l'approche du typhon ?
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À mon humble avis, T.E. Lawrence est le paradigme de l’homme du bord extérieur. Le bord extérieur, c’est cet endroit imprécis où il n’y a de place que pour un seul homme. Ce n’est pas un côté, ce n’est pas l’autre, ce n’est pas cette idéologie, ce n’est pas cette autre. C’est tout simplement le bord extérieur. Et choisir le bord extérieur, c’est choisir la plus euphorisante des solitudes. (…) Je pense à Lawrence, tout de blanc vêtu, faisant son entrée dans Akaba, au bord de la mer Rouge, ou bien écrivant sous le halo diffus d’une lampe à kérosène ; ombres arabes sur les parois de la tente qui, après la chaleur, crisse sous l’effet du froid. Lawrence en ange exterminateur, massacrant les Turcs à Damas, impuissant et viril comme le vent du désert. Et des années plus tard, Lawrence, plume en main, qui couche tout cela sur le papier (…) Lawrence se faisant appeler Ross afin de pouvoir s’engager dans la Royal Air Force. Lawrence se faisant appeler Shaw afin de pouvoir s’engager comme simple soldat dans le Royal Tanks Corps. Lawrence se faisant appeler Peter O’Toole afin de pouvoir jouer dans le film de sa vie.
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Nous vivions une époque où l'on se tuait, où l'on mourait pour rendre le monde meilleur. C'est en tout cas ce que pensaient le Père de la Patrie, mes parents et leurs amis, qui le lisaient dans des best-sellers fort éloignés de la non-fiction, et s'étonnaient des années plus tard de la courte distance qui séparait l'exécuteur de l'exécuté et, désormais, de l'exécutif. Nombre d'entre eux sont devenus tout ce qui a anéanti beaucoup de leurs camarades. Ils assistent parfois à des tables rondes, dans des téléviseurs rectangulaires, me semble-t-il. Usés et souriants, pendus à leurs cravates de soie importées, fusillés par les balles perdues de leur passé et interrogeant mal leur mémoire à voix haute – se rappelant d'oublier ce qui leur convient, allant toujours vers la victoire – comme s'ils étaient sûrs de connaître la musique mais pas les paroles d'une chanson qu'ils ont un jour sue par cœur.
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Les visages et les corps sont constitués d'eau qui s'évapore rapidement sous le soleil vif et terrible du temps
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Arrivé à ce stade du récit, il me semble que comme contrepoint géographico-existentiel de Canciones Tristes une description de la ville de Buenos Aires telle qu'elle était en ce temps-là s'impose.
Je pense au Buenos Aires d'alors - celui de la fin des années 70 et du début des années 80 - comme à un mirage solide et par là même fascinant. Je sais que les bien-pensants corrigent ceux qui qualifient cette période de Proceso d'un "Tu veux dire pendant la Dictature". Moi, je ne suis pas bien-pensant et je préfère parler du Proceso, qui me semble un terme plus approprié, plus fort et plus exclusif. Et je crois avoir le droit de l'employer car mes parents sont morts pendant le Proceso.
Mes parents ont disparu dans un attentat organisé par le cousin auquel j'ai déjà fait allusion : Lucas Chevieux (aka) le Monstre français (aka) l'Homme du Bord extérieur et ses joyeux compagnons du commando général Gervasio Vicario Cabrera.
Oui, le fait que mon père et ma mère aient été assassinés par les gentils du film" n'a fait que renforcer mon Proceso en tant que salaud.
Je me rappelle que Grand-père a accueilli la nouvelle comme un détail charmant.
Si le Proceso était une émission de télévision, il aurait la peau d'une de ces diffusions imparfaites où le blanc et le gris remontent du fond des événements pour faire disparaître des couleurs délavées et peu sûres d'elles. La lumière du Proceso est ce dont je me souviens le mieux. C'est celle de l'instant précis où elle est dévorée par un trou noir. Elle a l'éclat du tout et du rien. Les visages bien découpés, les ombres plus solides que les corps. Cette lumière me manque et ce que j'ai trouvé qui s'en rapproche le plus est la lueur froid qui émane d'un réfrigérateur dans une cuisine sombre au coeur même de la nuit. Une lumière froide et vide si l'on excepte, au fond, un demi-citron.
Et la musique du Proceso. Cette musique-là. Un air de piano blond. Richard Clayderman.
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Quelques jours plus tard, j'ai croisé un ami. Nous cherchions à nous abriter d'un vent nouveau, froid et sec, que quelqu'un avait baptisé le Zimzum. Nous sommes entrés dans un bar, à quelques mètres du siège du journal. Mon ami m'a raconté la trame d'une nouvelle qu'il n'arrivait pas à conclure, une nouvelle constituée de plusieurs fragments de nouvelles. Il m'a prié de lui faire signe si jamais j'avais une idée. Il m'a demandé si je ne le trouvais pas amaigri, du ton résigné qu'on adopte pour s'enquérir de tout autre chose. Avant de prendre congé - il a insisté pour régler nos deux bourbons -, il m'a confié qu'il avait l'impression d'être un extraterrestre exilé sur notre planète.
Je me rappelle qu'alors, presque aussitôt après, les écrivains ont commencé à mourir. Mais ceci est une autre histoire."
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Je m'inclinerai alors, presque révérencieux malgré moi. Il n'y aura pas la moindre trace de rigor mortis. Je détacherai la cage de doigts autour du cahier rouge, le maudit journal de ton ancien professeur de mathématiques. L'Évangile Selon Valentini. Je donnerai un, deux, trois, huit coups de pelle jusqu'à parvenir à détacher la tête du tronc. Le sang rouge coulera encore, cinq ans après les derniers rituels, après la tardive formule d'excommunication ("Et après ta mort, ton corps restera éternellement incorruptible comme la pierre et le fer"). La soutane pourrie, l'élasticité de la chair froide et rosée et l'étouffant parfum de violette et d'iris, je l'ai déjà dit : cette odeur paradoxale que partagent aussi bien les saints les plus probes que les Nosferatu de Transylvanie les plus efficients, les meilleurs non-morts de la plus obscure Europe.
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Maintenant je suis debout ici.
J'y étais.
J'y serai.
J'étais et je suis ici, un matin, il y a de longues années, et je serai encore ici quand il n'y aura plus personne.
Je verrai mourir les rues désertes.
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J'avais rencontré The Kubrick - je l'appelais ainsi - bien avant qu'il devienne un célèbre metteur en scène de cinéma. The Kubrick et moi jouions aux échecs pour de l'argent à Washington Square, dans Greenwich Village. Nous étions jeunes et dénués de scrupules, mais nous croyions aux échecs comme à une forme vraisemblable de religion. Je jouais mieux que Stanley, mais Stanley était meilleur théoricien que moi, ce qui le faisait paraître plus menaçant aux yeux de ses rivaux.
"Si les échecs ont un lien avec l'art de filmer, c'est parce qu'ils t'aident à acquérir de la patience et de la discipline quand tu es confronté à diverses alternatives que tu dois peser avec attention, alors qu'une décision impulsive aurait pu te sembler beaucoup plus intéressante. Mais il est vrai aussi qu'aux échecs, il faut développer une parfaite intuition, ce qui est très dangereux pour un artiste", me disait The Kubrick. Nous avions l'intention de nous consacrer aux échecs en tant que professionnels, de gagner des fortunes en dollars et de devenir célèbres en maniant le destin de pièces noires et blanches sur un tableau carré, de harceler nos adversaires jusqu'à les terrasser. A l'époque, The Kubrick ne pensait pas au cinéma. Il envisageait au départ d'être photographe ou batteur de jazz, et ces vocations peuvent paraître contradictoires, mais sont somme toute complémentaires chez une personnalité qui tient à proposer une vision universelle, à marquer une cadence propre couvrant le rythme d'autrui afin d'obtenir un tempo martial et unique. Quoi qu'il en soit, le futur, c'était demain, et nous en parlions peu."
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Le Soleil et la Lune n'ont jamais été des dieux ; pourquoi adorer une éclipse là-haut alors qu'il y en a tant en bas, constamment, de nos jours... Quelle heure est-il ? L'heure de m'éclipser, de m'éteindre, comme s'éteint un téléviseur resté trop longtemps allumé sans que personne le regarde et qui n'a aune commande à distance pour décider de sa programmation.
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