AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Roger Frison-Roche (394)


La fondue est presque un plat national pour Chamonix ; cette coutume spéciale aux Genevois, au canton de Vaux et au Valais, s'est implantée également en Faucigny. La préparer et la manger nécessite tout un rite qu'il faut scrupuleusement observer.
Ayant pesé un gros morceau de vrai gruyère d'alpage, il le découpa en fines lamelles dans un caquelon frotté à l'ail ; il arrosa le tout de vin blanc et se mit à diluer fromage et vin sur un feu vif jusqu'à ce que cela ne formât plus qu'une crème onctueuse et parfumée, qui bouillonnait doucement. Il y jeta deux verres de kirch et continua à brasser. Pierre étant venu l'aider, allumait un réchaud sur la table de cuisine, puis tous vinrent s'attabler autour du caquelon de terre où mijotait la fondue.
Commenter  J’apprécie          57
« Vois, Ahmed, dit-il fièrement, une pauvre petite roumia toute seule, vois ce qu'elle a fait !
- La femme qui aime ne connaît pas de limites », dit Ahmed, et il regarde sans faiblir son lieutenant.
Commenter  J’apprécie          50
Il y a des ruines grouillantes de vie, comme ces temples mayas incorporés à la forêt vierge, devant lesquels l'esprit se sent envahi par une sorte d’effarement craintif et respectueux.
Mais la crainte n'est pas la peur !
Commenter  J’apprécie          50
Dans les branches des tamats -cet acacia ombellifère qui annonce le Soudan – jouent des chats sauvages, farouches et cruels. Un saharien averti pourrait lire sur le sable mille indications qui échappent à Nicole. Voici la foulée très longue du guépard pour suivant une jeune gazelle ; plus loin ces lourdes traces de grand carnassier sont celles de la hyène immonde en quête de cadavres. Dans le ciel, des vautours et des milans décrivent des orbes et se balancent au vent. Tout laisse entendre que l'homme ne passe pas souvent ici.
Commenter  J’apprécie          50
Je ne demande qu'à aimer : regardez ! Mes pensionnaires je les ai choisis parmi les ordres les plus bas, les plus répugnants de la nature : les sauriens, les ophidiens, les insectes, les arachnides ; j'ai ici des mantes religieuses, là des mygales, ici d'odieuses tarentules ! Leur étude est passionnante ; je les aime parce que tout le monde ne songe qu'à les écraser, à les détruire ! Comme c'est facile de n'aimer que des gazelles, ou encore ces adorables petits goundis, ou même ces félins dangereux et attirants que sont les guépards...
Commenter  J’apprécie          51
Il n'eût pas fallu, en effet, déraper ; la caravane s'était engagée dans un couloir de glace recouvert de neige fraîche qui plongeait à soixante degrés d'inclinaison vers les précipices du glacier de Miage,quelque deux milles mètres plus bas. Le danger décuplait les facultés de Pierre, qui taillait lentement à grands coups de pique et de panne des marches pour les clientes. Ravanat l'observait sans mot dire, bien droit sur les marches, et sa physionomie exprimait le contentement. Si son beau-frère l'avait voulu, Pierre Servettaz aurait pu faire un montagnard de classe. "Dommage, soliloquait le vieux, dommage d'en faire un homme de la vallée. "
Commenter  J’apprécie          50
Il n'y eut d'abord dans l'espace infini qu'une ligne pourpre traçant sur l'horizon de l'est la limite entre les ombres et le ciel, la terre et les étoiles, puis celles-ci s'éteignirent et le relief des montagnes émergea lentement de la nuit, les masses et les creux se précisèrent, quelques sapins nanifiés et tordus découpèrent leur silhouette sur les crêtes de l'Alpette, le soleil les fit flamber un court moment puis ils se confondirent à nouveau avec le manteau uniforme et vert sombre de la forêt.
Commenter  J’apprécie          50
page 121 [...] Alors que nous reposions, écrasés par la chaleur, à l'ombre des éthels, nous avons vu le ciel s'obscurcir vers l'Ouest. En l'espace d'un éclair, le vent de sable s'est levé. Comme une nappe de gaz asphyxiants, la vague prend d'assaut nos positions ; le nuage opaque fonce sur nous en énormes moutonnements. Les sommets de la Tefedest disparaissent dans cette brume palpable et, désormais, nous n'aurons plus ni horizon, ni repères. Nous devenons des fantômes errant en cercle, le dos courbé sous l'ouragan, les lithams rabattus sur le visage pour échapper aux morsures du sable. [...]
Commenter  J’apprécie          50
Je ne peux pas te renseigner sur la durée de mon voyage. Ténéré est très loin. Il me faudra faire attention pour ne pas avoir d'ennui. Mais je suis décidée à tout. Je n'ai plus qu'une impatience : partir ; un désir : le revoir. Je vais chercher mon bonheur, je vais le gagner.
Commenter  J’apprécie          50
On dit que les montagnes sont immortelles! Et pourtant quelle erreur! Les montagnes naissent, vivent et meurent.
Commenter  J’apprécie          40
Les fraises du Val Ferret mûrissent en juillet et certaines années tardives jusqu'au 15 août.
Commenter  J’apprécie          40
Les amoureux de solitude et de beauté alpestre ont toujours aimé le site de La Fouly.
Commenter  J’apprécie          40
Oui, il y avait au Finmark deux mondes, deux races, deux civilisations et qu'ajouteraient le confort et la sécurité qu'on voulait leur imposer au bonheur de ces gens, livrés au froid et à la tourmente?
Rien ni personne, se disait-il, ne pourrait remplacer de pareils instants de bonheur. Car ils avaient le feu et les fourrures pour combattre le froid, la tente pour les préserver de la neige, le bouillon gras et l'alcool pour embellir toutes choses et attiser le feu brûlant du désir qui couvait en eux. Ils ne demandaient rien d'autre ! Rien d'autre qu'il eût fallu payer d'une part de cette liberté totale.
Commenter  J’apprécie          40
La montagne est avant tout une affaire d'intelligence et de coeur. Elle ne doit être abordée qu'avec respect et en ayant mis tous les atouts dans son jeu, ce jeu terrible de l'homme et de la montagne, qui est à la fois un sport, un art et un travail.
Commenter  J’apprécie          40
Donner aux jeunes l'occasion de venir à la montagne, c'est leur ouvrir toutes grandes, au sortir de l'usine ou du bureau, les portes d'une vie libre et radieuse, sans contraintes, sans soucis. C'est leur apprendre à lutter, leur forger des âmes saines dans des corps magnifiques de santé, et également, leur donner des notions d'idéal et de beauté; c'est former une génération française capable d'examiner plus sainement et plus librement les grands problèmes de la vie.
Commenter  J’apprécie          40
Vers l'est, les Alpes suisses s'étendent jusqu'à l'infini de l'horizon, comme des chaînons séparés par des mers de nuages. Voici le Grand-Combin, si proche et si gigantesque, qui monte la garde aux confins du Val d'Aoste, et plus loin le Weisshorn, magnifique de pureté, et la Dent Blanche, crochetée comme une canine, et la Dent d'Hérens, aux rochers noirs striés de glace, et tout là-bas le Cervin, aigu comme un défi, bosselé par son nez de Zmutt, tout bleu dans l'ombre des montagnes; et aussi les étendues polaires du Mont-Rose, qui flottent au-dessus de la terre, et plus au nord l'Oberland, tout entier ramassé et confondu avec son enchevêtrement de sommets, de pics et de glaciers, et plus bas les ridicules collines bleutées du Faucigny et du Chablais, qui, vues d'ici, ne semblent plus que de simples rides sur la surface de la Terre; et tout près, si près qu'il semble qu'on pourrait y jeter une pierre, le trou profond de la vallée de Chamonix, dessinant ses sentiers et ses routes, ses villages et ses routes comme une immense carte géographique. Mais le paysage des lointains grandioses n'efface en rien la beauté des premiers plans extraordinaires, toutes ces cimes si proches et séparées par des couloirs infranchissables où roulent et tempêtent les avalanches, et toujours le regard revient vers la grande pente qui s'incurve vers le glacier, toute lisse et brillante.
Commenter  J’apprécie          40
L'immense falaise, envahie par une exubérante végétation, s'élève, tourmentée, creusée de fissures et de cheminées jusqu'au paisible accueil de la grande forêt. Les dernières branches de sapins se penchent comme une frange sur ses à-pic décharnés.
Commenter  J’apprécie          40
On peut suivre cette immense progression du printemps : c'est comme un immense assaut que donne la nature à la montagne. Les forêts toutes rougies par les gels et les tourmentes reverdissent de jeunes pousses d'un vert très tendre, mais plus haut, vers les deux mille, tout est encore brûlé. Les névés fondent les uns après les autres, laissant sur le paysage une tâche rougeâtre. On dirait une plaie mal guérie; cela fait comme une croûte qu'on aurait arrachée et qui laisserait dessous le ton plus clair de la peau mal formée. Puis ces plaies des Alpages se cicatrisent à leur tour, verdissent, et le gazon dru des altitudes vient unifier la teinte fraîche de la montagne.
Commenter  J’apprécie          40
Une lueur très pâle apparut sur les sommets. En face, sur l'autre rive de l'immense cuvette glaciaire, l'Aiguille Verte découpait sa cime pyramidale dans le ciel, épaulée vers l'ouest par un bizarre contrefort, une sorte de chimère bossue à deux cornes, méchante et ridicule, simple ressaut, semblait-il avec l'éloignement, sur une arête de la majestueuse montagne.
Commenter  J’apprécie          40
Le plateau de Bellevue était émaillé de fleurs : gentianes bleues, épilobes, myosotis, boutons d'or, les troupeaux carillonnaient à l'envi du Prarion à Bellevue; et, là-haut, l'aiguille du Goûter striée de sinistres couloirs déclenchait ses meurtrières chutes de pierre qui en font la montagne la plus dangereuse des Alpes.
Commenter  J’apprécie          40



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Roger Frison-Roche Voir plus

Quiz Voir plus

A la votre! Les empoisonneuses.

Lucrèce --------- , célèbre empoisonneuse, est dans la pièce de Victor Hugo une femme aussi monstrueuse qu'émouvante, transfigurée par l'amour qu'elle porte à son fils caché, à qui elle n'ose avouer qu'elle est sa mère (portrait contesté aujourd'hui). Quel est le nom de cette funeste famille?

Borgia
Bellini
Médicis

10 questions
408 lecteurs ont répondu
Thèmes : poisons , femmes , littératureCréer un quiz sur cet auteur

{* *} .._..