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Citations de Roger Gilbert-Lecomte (52)


Sacre et massacre de l’amour



III

L'aube froide
Des ténèbres pâles
Inonde les pôles
Du ciel et de la chair

Des courants souterrains de la chair et des astres

Au fond des corps de terre
Les tremblements de terre
Et les failles où vont les volcans du délire
Tonner

Entez sur le trépieds
Celle qui hurle
La bouche mangée
Par l'amertume
En flammes du laurier de gloire
Écume
De la colère des mers
La femme à chevelure
D'orages
Aux yeux d'éclipse
Aux mains d'étoiles rayonnantes
À la chair tragique vêtue de la soie des frissons
À la face sculptée au marbre de l'effroi
Aux pieds de lune et de soleil
À la démarche d'océan
Aux reins mouvants de vive houle
Ample et palpitante

Son corps est le corps de la nuit
Flamme noire et double mystère
De son inverse identité qui resplendit
Sur le miroir des grandes eaux
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Muselées en vain par vos lois sociales, dorment parmi vous des énergies destructrices à faire sauter le monde.
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Et maintenant notez cette définition d'universalité que je soumets aux zoologues : ce qui différencie le mieux l'homme de l'animal c'est la pipe.
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RGL à René Daumal
Pour moi-même tout le premier désobéir à l’ordre de silence à Vous plus haut donné je confie ici si cela intéresse Miki mais elle ne comprendrait pas mes clefs, qu’effectivement maintenant que Nerval est considéré comme un personnage dangereux, je consacre un culte nouveau et moins scandaleux, du moins plus dissimulable à Jeanne d’Arc, l’héroïne lorraine (qu’au fond j’emmerde puisque j’ai aux fesses la pointe de son glaive). À part cela que tout de même de plus en plus je songe à la nécessité absolue de faire sur Nerval ce qui n’a jamais été fait pour le prochain numéro du Grand Jeu et peut-être plus vaste. Tic Lapeur se porte bien, mais il dort, il dort depuis le commencement du monde. En somme je voudrais que cette lettre parte ce soir mais j’ai tort car j’écris à cette heure où je suis pessimiste où rien ne me visite où la nuit obscure m’envahit. Et je ne sais dégager de ma gangue, de ma cangue tout ce qui doit aller vers toi. Cette nuit je t’avais fait une bien belle lettre en imagination mais je n’ai pas eu le courage de l’écrire. J’ai le courage, je n’ai plus la substance. Cours après. Malédiction il doit aussi y avoir un temps infini que je n’ai écrit à Miki. Quel veau quand tu n’es pas là pour me rappeler les devoirs auxquels je tiens le plus.
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SACRE ET MASSACRE DE L'AMOUR
IV


Visitation blême au désert de l'amour

Aveugle prophétesse au regard de cristal
Que les oreilles de ton cœur
Entendent rugir les lions intérieurs
Du cœur

Le grand voile de brume rouge et la rumeur
Du sang brûlé par le poison des charmes

Et les prestiges du désir
Suscitant aux détours de ta gorge nocturne
La voracité des vampires

Danse immense des gravitations nuptiales
Aux palpitations des mondes et des mers
Au rythme des soleils du cœur et des sanglots
Vers le temple perdu dans l'abîme oublié
Vers la caverne médusante qu'enfanta
L'ombre panique dans la première nuit du monde
Voici l'appel la trombe et le vol des semences
L'appel au fond de tout du centre souterrain

Danseuse unissant la nuit à l'eau-mère
Végétal unissant la terre au sang du ciel

p.59-60
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Et maintenant notez cette définition d'universalité que je soumets aux zoologues : ce qui différencie le mieux l'homme de l'animal c'est la pipe.
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Il est assez compréhensible et logique que toutes les drogues, destinées qu'elles sont à provoquer plus ou moins vite et plus ou moins longtemps cet accident de conscience que j'ai vaguement classé parmi les refus d'agir mais indubitablement rangé dans mon royaume la Mort-dans-la-vie, soient par contrecoup nuisibles aux instruments de l'action, c'est-à-dire aux organes du corps humain.
C'est en tablant sur cette constatation assez simplette que, de tous temps, un certain nombre d'hommes qui, d'une part, pour des raisons plus loin développées, ne ressentent guère le besoin d'user de ces produits toxiques et qui, d'autre part, munis légalement du pouvoir d'attenter à la liberté privée de leurs concitoyens, ont une fois pour toutes renoncé à appliquer le principe politique du Non-Agir préconisé par Lao-Tseu, un certain nombre d'hommes, dis-je, ont cru possible d'arrêter net la consommation des drogues en les prohibant.
De telle prohibitions ont toujours des buts apparents très convenables, par exemple le bien public, et des buts moins apparents un peu malpropres, par exemple la repopulation.
La prohibition de l'alcool aux États-Unis, celle de l'opium, de la cocaïne, etc. etc. dans presque tous les pays proviennent de cette manière de penser commune non seulement à tous les législateurs, mais encore à tous les hommes "bien-pensants", c'est-à-dire à la majorité de tous les pays dits civilisés.
Quant à ceux qui pensent autrement, ils répondent aux prohibitions par la fraude ou par l'invention d'ersatz. Mais tous les hommes de tous les pays continuent à provoquer artificiellement en eux l'état de 'Mort-dans-la-vie par le moyen de leur choix.
Il convient d'ailleurs de remarquer que grâce à la démagogie de nos foutues démocraties et au soin de leurs intérêts, les toxiques les plus employés ont été rarement prohibés. Le tabac ne le fut jamais nulle part, l'alcool presque jamais, enfin la consommation de l'opium est recommandée dans l'Inde et en Indochine. La partialité de ces prohibitions n'a jamais été déterminée par le caractère plus ou moins nocif des drogues comme surtout les deux premiers exemples devraient le prouver, si le jugement du lecteur n'était complètement faussé par les racontars de la presse à propos des stupéfiants défendus, boucs émissaire des hygiénistes et de leurs serviettes.
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Arrachez la viande de mes joues
Pour que je voie enfin mon rire de mort
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Sacre et massacre de l’amour



I

À l'orient pâle où l'éther agonise
À l'occident des nuits des grandes eaux
Au septentrion des tourbillons et des tempêtes
Au sud béni de la cendre des morts


Aux quatre faces bestiales de l'horizon
Devant la face du taureau
Devant la face du lion
Devant la face de l'aigle
Devant la face d'homme inachevée toujours
Et sans trêve pétrie par la douleur de vivre

Au cœur de la colombe
Dans l'anneau du serpent


Du miel du ciel au sel des mers


Seul symbole vivant de l'espace femelle
Corps de femme étoilé
Urne et forme des mondes

Corps d'azur en forme de ciel
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Ton Sauvage est ton Sauveur.
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LES RADIS
CONTIENNENT DU RADIUM


Le radis rose
Du radis d'homme

Le radis gris
Du rat dit homme

Il fait un somme
Au paradis
Du radium

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La présente protestation, sûre de l'inefficacité de sa démarche, ne vise à aucun résultat : elle ne fait appel qu'à la justice désintéressée de l'esprit.
Que ceux qui font profession dans ce cas comme dans les autres d'égarer l'opinion et de reculer chaque jour les frontières de l'idiotie trouvent ici l'expression sincère de tout mon mépris.
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La Tête à L'Envers



Pourquoi mourir encore alors qu'on vient de naître
À la vie à la mort

Sous le rire concave du ciel
Quand la nuit ronge

Que la tête à l'envers sombre sous l'horizon
Lestée d'un poids universel à la mâchoire
Hantée d'un vide universel à la mémoire

Défoncée aux portes des tempes
Un trou criard dans l'occiput

L'imagination peuplée de rêves roses
Qui s'ébattent au marais implacable du sang et de
l'eau

Les yeux crevés retournés qui se perdent
Au vertige sans fond de leurs tunnels internes

Et déjà les cils grandissent et blanchissent

Entre les tempes tendues
S'étendent sans fin des steppes de nuit
Barrées à l'horizon par la banquise

Le grand mur blanc sans issue de la nuit

Et la tête engloutie dans la mer des ravages
Meurt de dormir
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Illusion


La vie est morne et combien grise
Et monotone ; rien n’irise
Sa nuit opaque : l’Action.
Victime de rêve, vision
Irréelle – qu’importe ! – exquise

Berce-moi sainte illusion

Accours illusion féconde
Viens recréer pour moi le monde,
Ce monde bête où je meurs,
Buveur de sang, buveur de pleurs
Sur qui le crime hurle et gronde,

Trompe illusion mes rancœurs

Endors, Illusion sublime
L’ennui, cet indicible abîme,
‒ Ennui sombre qui me poursuis ! –
Et dans mes implacables nuits
Guidant mon âme cers la Cime

Belle Étoile – Illusion luis !
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LE NOYÉ NOYAU

Un noyé dénommé

Noyau Tomba dans l’eau comme une enclume

Par un soleil de clair de lune

Commentaire Il aimait trop l’eau

Or tous les Noyaux aimaient l’eau

Mais ils restaient à la surface

Pour faire voir leur belle face

En en cachant l’envers qui dit-on n’est pas beau

Mais ce noyau qui fut noyé

Dénommé le Noyé-Noyau

Avait pris le bas pour le haut

C’est ainsi que son corps devint mort car noyé

MORALITÉ :

Si vous vous dénommez Noyau

Noyez-vous sans remords ni crainte

Et votre fin paraîtra sainte

A Dieu qui sachant tout sait que noyénoyau
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LA TÊTE COURONNÉE


Délire don tonnant du songe et des écumes
Anneau d'onde vibrante au creux futur virginité
Entre moi-même et le néant qui m'a hanté
Ma tête ballottante au vent en vol de plumes
Etincelante au choc des marteaux sur l'enclume
S'éblouit de son sort d'or pur immérité
L'assaut des marteaux l'environne
Sur son front forge sa couronne
Cercle ardent sacerdoce infamant du malheur
À grands coups de douleur ruisselante écarlate
J'ai peur qu'à force de splendeur
La tête éclate
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SACRE ET MASSACRE DE L'AMOUR
III


L'aube froide
Des ténèbres pâles
Inonde les pôles
Du ciel et de la chair

Des courants souterrains de la chair et des astres

Au fond des corps de terre
Les tremblements de terre
Et les failles où vont les volcans du délire
Tonner
Entez sur le trépied
Celle qui hurle
La bouche mangée
Par l'amertume
En flammes du laurier de gloire
Écume
De la colère des mers
La femme à chevelure
D'orages Aux yeux d'éclipse
Aux mains d'étoiles rayonnantes
À la chair tragique vêtue de la soie des frissons
À la face sculptée au marbre de l'effroi
Aux pieds de lune et de soleil
À la démarche d'océan
Aux reins mouvants de vive houle
Ample et palpitante

Son corps est le corps de la nuit
Flamme noire et double mystère
De son inverse identité qui resplendit
Sur le miroir des grandes eaux

p.58-59
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LE NOYÉ NOYAU



Un noyé nommé Noyau
Tomba dans l’eau comme une enclume
Par un soleil de clair de lune
Commentaire Il aimait trop l’eau

Or tous les Noyaux aimaient l’eau
Mais ils restaient à la surface
Pour faire voir leur belle face
En en cachant l’envers qui dit-on n’est pas beau

Mais ce noyau qui fut noyé
Dénommé le Noyé-Noyau
Avait pris le bas pour le haut
C’est ainsi que son corps devint mort car noyé

MORALITÉ :

Si vous vous dénommez Noyau
Noyez-vous sans remord ni crainte
Et votre fin paraîtra sainte
À Dieu qui sachant tout sait que noyénoyau
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JE N'AI PAS PEUR DU VENT

...
Qui naît en l'air
Et va se suicider aux cimes coupantes du ciel
Toi qui trousses les cottes
Et dévastes les côtes
Les côtes en falaises et les côtes en os
Toi qui horripiles les peaux
Secoues les oripeaux les drapeaux les persiennes
Les plis des manteaux des voyageurs égarés les arbres
Les fantômes et les allumettes perdus dans l'immensité
Toi qui ondules les ondes et les chevelures
Fais cligner les yeux et les flammes
Claquer les oriflammes
Grand voyou chérubin démesuré
Clown des tourbillons
Sculpteur de nuages
Roi des métamorphoses
Toi qui fais vivre éperdument les choses qui sans toi
Seraient vouées à l'inertie la plus plate
Immense père des spectres et des frissons
Toi qui animes la gesticulation des rideaux mystère
Dans les châteaux hantés…

p.85
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DEUIL D'AZUR


Comme un cœur ruisselant
De lentes larmes pâles

Sous ce masque de perles
Étouffe un grand cri rouge

Étrangle le hurleur
Du sang tourbillonnant cyclone

L'oiseau pourpre abattu
De l'arbre de la vie

Les pieuvres du vertige
De tous leurs bras l'étreignent

Une agonie en proie
Aux baisers des ventouses

Palpite et frissonne
De plumes éteintes

A son dernier sursaut
Bat d'une aile brisée

Dénonçant la présence
Immobile des portes
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