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4.25/5 (sur 20 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Meximieux , le 03/02/1925
Mort(e) à : Chatenay Malabry , le 26/01/1974
Biographie :

Roger Giroux est né en 1925. Traducteur émérite de l'anglais (Lawrence Durrell, Henry Miller, Edna O’Brien), éditeur auprès de Marcel Duhamel à la « Série noire », il reste l'auteur de « un ou deux livres », comme il l'écrit à Pierre Rolland, un ami d'enfance, au tout début de sa carrière.
L'arbre le temps, paru au Mercure de France, obtient le prix Max-Jacob en 1964, et Poème, livre resté inachevé à la mort de l'auteur, fut édité par Jean Daive au Théâtre Typographique en 2007.

À la mort de Roger Giroux en 1974, Jean Daive découvre en effet correspondance, textes dactylographiés (« Lieu-Je » et « Lettre » publiés à la suite de la réédition de L'arbre le temps en 1979) ainsi que divers cahiers et carnets d'écriture, parmi lesquels se détache Journal d'un Poème.

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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
EXTRAIT DÉCRIRE LE PAYSAGE


J'habite un paysage inhabité
Dans la légende de l'été.

Et la neige, immobile, se penche
Sur mes lèvres, devenues blanches.

Elle interroge cette absence
Venue d'elle.

Elle oublie jusqu'au ciel.

Et peut-être les mots sont-ils de pures apparences
Entre le ciel et mon visage...

Il neige,
Hors du spectre.
Et mes yeux n'osent plus respirer.

L'âme perd toute connaissance,
Et la mesure de ce pays.

Et je me désunis.

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Que bâtirais-je avec ma langue ?
Quel palais fou de désespoir ?
Hanté d'absence immobiles ?
Quelle ville, vouée, dès jadis
Aux purs silences de l'oubli ?

Arbre, amour, solitude, poussière...

Et c'est comme si je n'existais pas
Dans cette immensité qui me sépare de moi-même
Dans l'intouchable de ce lieu
Frémissant, monstrueux...
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EXTRAIT DÉCRIRE LE PAYSAGE


La couleur de la mer est semblable au matin.
Le ciel est plein d'oiseaux que le vent a laissés.
Des navires sont là, des bateaux et des barques.
Et les fruits, calmes,
Attendent que l'été leur donne la lumière.

Et nous allons, par l'invisible porte.
Et dans les grandes vallées bleues du cœur
Où la mémoire n'atteint pas
Une voile s'approche, entre les apparences,
Et fait signe de taire le nom du paysage.

Et les arbres s'éloignent dans l'automne
Et recouvrent nos pas de leurs vagues mourantes.
Une ombre va, dans les collines,
Et puis, que reste-t-il de ce pays, qu'un peu de neige
Qui tombe, dans le creux de la main ?

L'impossible silence accomplit son espace,
Et voici, lentement, mon image détruite.
Mes yeux perdent le souvenir,
Et mon visage meurt, de miroir, d'absence,
Comme, au bord de la branche, un songe dans sa fleur.
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Extrait DÉCRIRE LE PAYSAGE


Visage aveugle de se taire...

Quelle vitre pourtant ne se briserait
D'être si lente aux lèvres !

ô l'idée de la source, un chant
Qui se refuse en elle,

               cette beauté
Qu'elle n'espère plus...

p.257

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 J’étais l’objet d’une question qui ne m’appartenait
pas. Elle était là, ne se posait, m’appelait par mon
nom, doucement, pour ne pas m’apeurer. Mais le bruit
de sa voix, je n’avais rien pour en garder la trace.
Aussi je la nommais absence, et j’imaginais que ma
bouche (ou mes mains) allaient saigner. Mes mains
demeuraient nettes. Ma bouche était un caillou rond
sur une dune de sable fin : pas un vent, mais l’odeur
de la mer qui se mêlait aux pins.

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Roger Giroux
Toute bouche est mensongère, si ce n'est un baiser.
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EXTRAIT DÉCRIRE LE PAYSAGE


L'automne vient,
Comme si je n'existais pas.
Et je ne sais s'il se souvient...

Et ma parole n'a d'espace
Que cette ligne imaginaire
Où mon visage l'emprisonne.

Et j'ai beau me pencher sur les eaux du poème,
Je ne vois qu'un oiseau, qui s'éloigne de moi
Vers un songe d'hiver.
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Ayant pris possession de ses ombres,
le poète occupe un espace démesuré :
la transparence.

Cela fourmille dans l'opaque,
s'étamine à la pointe du Transparent...

Quel est ce lieu qui ne me parle pas,
Dont je ne sais rien dire
Sinon que je pressens à la place du coeur
Un gouffre, qui me fuit ?

Et quelle est cette voix, qui parle, au fond de moi,
Dans le sommeil et la chaleur d'une plus haute
Et plus profonde voix qui parle
Et que je n'entends pas ?

Qui d'autre que ma voix peut dire si je vis,
Si je rêve, ou si je doute avec elle ?
Parler n'est vivre,
Et vivre hors de ma voix m'est une double mort.
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Que bâtirais-je avec ma langue ?
Quel palais fou de désespoir
Hanté d'absences immobiles ?
Quelle ville, vouée, dès jadis
Aux purs silences de l'oubli ?

Arbre, amour, solitude, poussières…
Et c'est comme si je n'existais pas
Dans cette immensité qui me sépare de moi-même
Dans l'intouchable de ce lieu
Frémissant, monstrueux…
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Visage de nul bruit ; la mouette, le bouleau,
Les convoitises dans le ciel er, plus haut,
Entre les arbres et la musique,
De grands lacs bleus d'incertitude.
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