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Critiques de Roger Grenier (47)
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Les monstres

Il n'aurait certainement pas fallu grand chose de plus à ce roman pour être un de ces livres qui, tissé du plus fin des alliages, est destiné à rejoindre les meilleurs ouvrages au sommet de la littérature.

Peut-être l'est-il, d'ailleurs.

"Les monstres" est ma troisième rencontre avec Roger Grenier.

J'avais beaucoup aimé "La salle de rédaction" et "La marche turque".

J'ai un peu moins apprécié "Les monstres".

Peut-être du fait que de ce roman, on ne sait s'il faut rire ou pleurer.

L'auteur emboite le pas à un reporter, dont on ne connaitra pas le nom, au moment où deux taches s'ouvrent devant lui :

- recueillir les confidences d'un bourreau et faire vivre à ses lecteurs la mort d'un chat ...

Il est flanqué pour cela de Roquelaure, un drôle de photographe, séducteur et quelque peu porté sur la bouteille.

Le ton du livre est amer.

C'est un cocktail fait d'humour, de cynisme, d'accusation et de questionnement.

Ce roman est déconcertant.

Il est articulé en trois parties :

"Le monstre d'Innsbruck", "L'homme aux cent têtes" et "Loin du vaste océan".

Si ce roman est déconcertant, il mérite pourtant une lecture attentionnée et continue afin de ne pas en perdre le fil qui est plus dense qu'il n'y parait.

L'état de journaliste est au centre du propos.

Qui sont les monstres ?

Il ne faut pas attendre de Roger Grenier une vraie réponse mais plutôt l'amorce d'une réflexion large et profonde.

Pourtant le corps du roman est léger, drôle, parfois même presque picaresque.

Sa lecture est agréable et prenante.

Roger Grenier sait happer son lecteur et l'emmener avec lui.

Et c'est un vrai plaisir que de laisser vagabonder ses pensées au fil de sa plume ...

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Paris ma grand'ville

[Ouvrage commandé Librairie Caractères-Issy – février 2021]



Un texte toujours agréable d'un auteur parmi mes écrivains de prédilection ; on sent son amour constant et inaltéré pour la ville-lumière, à laquelle il se sent totalement appartenir ;toutefois ce recueil dans sa première partie est assez frustrant, à cause d'une succession de noms et d'événements, touchant la période de la guerre et de la résistance. Cela tient plus de l'énumération ; cela en devient fastidieux, par moments !!. Heureusement, nous rencontrons un bon nombre d'écrivains, ou en passe de le devenir , apportant un peu de couleur !



« J'ai l'impression que les vrais Parisiens sont ceux qui sont nés ailleurs et pour qui vivre à Paris est une conquête. Il me suffit de passer sur un pont de la Seine, et je m'émerveille. (p. 9)”



La narration offerte dans ce recueil suit dans une seconde partie, les arrondissements, et pour chaque arrondissement Roger Grenier nous raconte ses souvenirs personnels, de rencontres, d'appartements occupés, “squattés”, loués ou achetés, au fil de de sa carrière et des améliorations financières…Des anecdotes savoureuses dont sa rencontre jubilatoire avec le fameux libraire-libertaire montmartrois , Maurice Joyeux :



« Rue Lamarck

De la rue Caulaincourt, après avoir descendu une volée d'escaliers, on se trouve rue Lamarck. Et là, à deux pas de l'entrée du métro, une librairie s'appelait le Château des Brouillards, allusion à un célèbre édifice montmartrois. Il y a même un roman de Roland Dorgelès qui porte ce titre. Ma mère, passant devant la librairie, voit un livre de moi en vitrine. Toujours aussi sûre d'elle, elle entre et dit : " Je suis la mère de l'auteur." le libraire, Maurice joyeux, lui répond: " Je serais heureux de le connaître." C'est ainsi que je suis devenu l'ami de Joyeux et de sa famille. Joyeux le bien nommé qui animait les anarchistes de Montmartre, le groupe Louise Michel, et le journal -Le Monde libertaire- Ma mère m'introduisant chez les anarchistes ! Ce n'est qu'un des épisodes paradoxaux de sa vie, et de la mienne. (p. 91)”



Des rappels et des curiosités éveillés avec ses auteurs préférés, dont Prokosch, Alexeï Rémizov…..Roland Dubillard, Raymond Queneau, Prévert, Claude Roy (qui fut aussi son ami), sans oublier les allusions à son amitié et son temps de journaliste à Combat, auprès de Camus…



Lecture plaisante et bienveillante, quelque peu teintée de nostalgie, de façon bien compréhensible au vu de l'âge vénérable de l'auteur au moment de la publication de ce livre [96 ans ! ] - Promenade parisienne reprenant aussi des éléments ayant été déjà présents dans des textes antérieurs…



Cette lecture aura été assez agréable pour me donner l'envie immédiate de lire deux textes de lui, en attente, depuis un bon moment : « le Palais des livres », et son ouvrage sur Tchekhov , « Regardez la neige qui tombe. Impressions sur T. » [publié par Gallimard, dans le collection fabuleuse, « L'Un et L'Autre » ] ; mes derniers coups de coeur pour ses écrits ont été son livre enthousiaste, captivant sur le photographie , « Dans le secret d'une photo », et ses « Instantanés »…irrésistibles, pour tous les passionnés de Littérature !

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Les Larmes d'Ulysse

Déjà plus d'un mois... depuis cette lecture épatante... ce texte à conseiller à tous les amoureux de la littérature et de la gent canine.

Une sorte d'anthologie très dynamique... à l'image de son auteur, malicieuse, érudite, narrant anecdotes mais aussi faisant découvrir auteurs , textes connus et méconnus, habités par "les chiens", l’amour que nous leur portons… ou parfois des liens plus complexes qui nous lient à eux.



Quelques passages poignants où l’écrivain parle de la disparition de son chien , Ulysse… suivie de près de la mort de son ami, Romain Gary et de Jean Seberg. Comme Jean Grenier l’exprime très simplement « A mesure que j’écris, je commence à considérer mon livre sur les chiens comme un rendez-vous des gens que j’aime » (p.83)



« Les hommes se comportent avec les animaux dans les livres comme dans la vie. Avec plus ou moins de sincérité, d’intelligence, d’amour, de mépris, d’indifférence (…)



Véritable florilège littéraire et artistique, entre Flaubert, Baudelaire, Gary, Dubillard, Colette Audry, Kafka, Léautaud, Tourgueviev, Boulgakov, Vassili Axionov, Faulkner, Maurice Genevoix, Paul Morand, Jacques Brenner, Mirbeau, Georges Duhamel, Cervantès, Racine, Goya , Freud, Virginia Woolf,etc … en passant par la chienne baltique, labrador noir de François Mitterrand, délaissée à la mort de son prestigieux maître, qui fut finalement adoptée par le garde du corps du président …



Pour Kafka, par exemple, les chiens et autres animaux ne sont que des » métaphores de notre comportement et notre condition »…

« Dans le texte complexe et énigmatique –Recherches d’un chien-, Kafka donne la parole à un animal qui médite sur la musique, la terre et ses nourritures, les fins dernières, sur l’impossibilité de parvenir à la vie en commun, la liberté, sur la religion peut-être. Chien philosophe qui cherche et redoute la vérité. » (p. 123)



« C’est ainsi que l’animal de compagnie, de par la brièveté de son cycle de vie, nous dit chaque jour non l’égoïste –memento mori-, mais : je vais mourir bientôt. Au plus profond, les bêtes familières font partie de notre folie, de notre mal de vivre. Parce que les chiens vont nous infliger la souffrance de la perte, une locution populaire les appelle des « bêtes à chagrin » (p.17-18)



En plus de passages passionnés sur la littérature et les écrivains… qui nous donnent envie de « lectures et relectures , ce récit fourmille de détails, sur les mentalités, les comportements envers la gent canine, dans la littérature, la mythologie, l’histoire, et dans la vie ordinaire.

« Dans notre douce France, les hommes n’ont pas de chien blanc (allusion au récit de Romain Gary), mais, dans leur haine pour leurs semblables, ils ont vite adopté les pit-bulls et les rottweillers, sélectionnés pour attaquer tout ce qui bouge » (p.105)



Je lis avec attention cet extrait concernant Faulkner : " Faulkner chasse lui aussi. Mais je ne connais pas d’écrivain qui parle aussi bien des chiens, avec autant d’intelligence, d’amour, d’humour aussi. Dans –Sartoris-, je crois qu’il y a autant de chiens que de personnages humains, et aussi variés. Des jeunes, des vieux, des sages, des sots, sans parler d’une renarde, Ellen, et de sa progéniture bâtarde, aussi ratée qu’il est possible. (p.100)



Ce texte est un concentré d’émotions, et un panorama littéraire, philosophique jubilatoire… A la fin de cette lecture, j’ai très envie de découvrir un texte de Colette Audry, auquel Roger Grenier, fait référence à de multiples reprises : « Peu d’auteurs qui écrivent sur les animaux domestiques s’intéressent au vrai problème : que font-ils là, près de nous ? Je ne vois que Colette Audry qui l’ait abordé de front dans son récit « Derrière la baignoire » (p. 143) »



J’achève cette note de lecture , déjà trop fournie de citations… sur une dernière transcription :



« Le livre-chien-

Et si la littérature était un animal qu’on traîne à ses côtés, nuit et jour, un animal familier et exigeant, qui ne nous laisse jamais en paix, qu’il faut aimer, nourrir, sortir ? Qu’on aime et qu’on déteste. Qui vous donne le chagrin de mourir avant vous, la vie d’un livre dure si peu, de nos jours » (p.169)





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Instantanés

Après m'être délectée avec "Instantanés II", qui vient de paraître... je me suis précipitée à ma médiathèque, pour découvrir ce premier volume de souvenirs et de promenades littéraires ...



«En photographie, l'instantané est le contraire de la pose. Les auteurs dont j'ai saisi ici quelques instantanés ne posent pas.

Il ne s'agit ni de biographie ni d'études de leurs oeœuvres. Simplement du souvenir que je garde d'eux. (...)- Tous ceux dont je parle ici, ou presque tous, je les ai connus personnellement. Et je continue à penser à eux, toujours avec sympathie et, pour quelques-uns, avec affection.» -Roger Grenier.



Contrairement à ce que dit Roger Grenier, son talent extrême est à la fois de manifester son amitié et son estime à des écrivains qui ont jalonné son chemin...mais aussi de nous faire pénétrer de façon ludique dans leurs écrits... et réalisations.



Des découvertes jubilatoires, entre Guy Marester, Giancarlo Marmori (Journaliste et passionné d’art), le peintre et artiste, Schwartz-Abrys, la romancière italienne et la traductrice d’Albert Camus, Malraux, Giono, Liliana Magrini, sans omettre de très beaux textes sur Camus, et l’équipe de - Combat-, Romain Gary, le jeune fou de littérature, Gaston Gallimard, et un hommage particulier à Marc Bernard, que Roger Grenier justifie :



« Marc Bernard est mort à Nîmes en 1983. J’ai parlé de lui peut-être trop longuement. Je lui consacre plus de pages qu’aux autres amis, parce que j’aime me souvenir de cet homme et qu’un écrivain de sa qualité ne devrait pas tomber dans l’oubli. (p. 33)



Des moments très joyeux et communicatifs que la lecture de ces deux volumes d »’Instantanés », qui sont à recommander fortement pour des flâneries passionnantes au pays de La Littérature et de l’Amitié… En plus, Roger Grenier a le mérite de sortir de l’ombre certains écrivains, comme Marc Bernard, Panaït Istrati, et d’en faire connaître d’autres !!!

Que du Bonheur !

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Dans le secret d'une photo

« Mais la photo ne date-t-elle pas du premier enfant qui a vu se refléter le ciel, les arbres, les prairies dans une goutte d'eau ? Ou d'Aristote qui perce un petit trou afin de pouvoir observer, sur le mur du fond d'une pièce obscure, le soleil écorné par la lune, au cours d'une éclipse ? Fixer l'image, ensuite, ce ne fut qu'affaire de chimie. » (p. 10)



Un grand plaisir de lecture avec cet ouvrage où l'ami d'Albert Camus parle avec sérieux , fantaisie, facétie, nostalgie…tour à tour, mais avant tout Roger Grenier parle avec fougue de sa fréquentation de la photographie, au fil de toute sa vie…Son travail de journaliste à « Combat », sa proximité avec les photographes professionnels, ses propres photographies, celles qu'on a prises de lui, sa fréquentation des photographes dont son intérêt constant pour le travail artistique de Brassaï , et pour l'homme…(sur lequel il a beaucoup écrit)



J'ai commandé en ce début juin 2020...cet ouvrage dans une collection unique, que j'affectionne au plus haut point, créé par J.B. Pontalis, « L'Un et l'Autre » [Gallimard ]… En sus de mon intérêt de longue date pour cet écrivain ( qui nous quittés en 2017) dont mes derniers coups de coeur étaient les « Instantanés » : un amour inconsidéré de la littérature, des écrivains et de l'Amitié…ce livre est des plus touchants car il mélange avec bonheur les souvenirs personnels, intimes, les rencontres de l'écrivain tout en réfléchissant sérieusement à la photographie, à l'art du portrait, à cet art, ayant souvent été un support, une aide et une passion pour les peintres, les écrivains… dont Zola, parmi tant d'autres, qui en fut le « champion » :

« il a possédé dix appareils photo, s'est installé trois laboratoires de développement. Il s'enfermait dans ses labos au point que sa femme avait peur qu'il tombât malade. Il était à l'affût de tout accessoire nouveau, et de toutes les variétés de papier. Il disait que la photo était son violon d'Ingres. Et aussi qu'il était « un martyr de la photographie ». Est-ce qu'elle servait son inspiration, ou tout au moins sa documentation ? « (p. 117)



Roger Grenier parle avec talent et modestie de ce même « violon d'Ingres »… « Je ne suis pourtant pas devenu photographe et mon instrument professionnel a été une machine à écrire. Mais la photo n'a cessé d'influer sur ma vie » (p. 40)





« Une photo permet de rêver sans fin. « (p. 18)…et…. « Il ne servirait à rien aux reporters-photographes de courir le monde, et parfois de risquer leur vie, s'ils ne cherchaient partout un seul sujet, l'homme. Parmi tous les miroirs de l'homme, la photo est celui qui ment le moins. » (p. 74)



Un très attachant moment de lecture, avec en plus , le grand plaisir de « cotoyer « des grands de la photographie : Izis, Boubat, Brassaï, Kitrosser, Diane Arbus, Gisèle Freund,…. Panaït Istrati, futur écrivain, photographe ambulant dans les rues de Nice, pour gagner sa vie…



*** Commande à La librairie Caractères / Issy- juin 2020

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Le palais des livres

La critique dithyrambique entendue dans une émission radiophonique m'a tentée : et je n'ai pas été déçue. Une superbe écriture pour se poser la question, ou plutôt poser la question aux innombrables auteurs que Roger Grenier a croisé, ou lu de l'utilité de l'écriture et/ou de la lecture. Une belle balade culturelle


Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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La Salle de rédaction

"La salle de rédaction" est un recueil de nouvelles sur lequel je suis, un peu, tombé par hasard. A ma grande honte, je ne connaissais pas Roger Grenier avant d'ouvrir cet brillant ouvrage.

Mais c'est aussi un grand plaisir car, toute son œuvre me reste à découvrir.

Ce recueil est une formidable porte pour y entrer et y faire son choix.

Une dizaine de récits font de ce livre un étonnant patchwork de souvenirs qui sont d'ailleurs, peut-être imaginés par un auteur en veine de vraies ou fausses confidences.

Roger Grenier est écrivain et journaliste.

C'est par des histoires de reporter, des voyages d'hiver, qu'il va nous présenter une galerie de personnages tous plus improbables et étonnants les uns que les autres.

Un vieux journaliste tient la chronique d'une guerre en Chine dont personne ne se soucie plus, un aventurier doit porter la peste dans les rangs de l'armée franquiste mais préfère la villégiature du casino de Biarritz, un couple de journalistes se croit maudit et observe avec effarement les morts s'accumuler autour d'eux, un reporter radio réalise des émissions que personne ne reçoit, une comédienne, vedette de cinéma d'avant guerre se donne la mort par le feu, un ami, paria, marqué par la vie, avant de partir en prison, confie sa femme à l'auteur.....

Les pages de ce recueil contiennent de ces récits qui font de l'humanité un genre parfois attendrissant, parfois cruel, parfois incongru et souvent émouvant.

Ces textes courts sont écrits dans un style qui, adoubé par la maison "Gallimard", est très littéraire. Roger Grenier nous offre, là, un ouvrage solide dans sa forme.

Depuis longtemps, il ne m'avait été donné autant de plaisir dans un livre.





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Regardez la neige qui tombe. Impressions de..

J’ai récupéré cette biographie dans une boîte à livres. Au passage, je remercie ces personnes qui se débarrassent de leurs livres dans ces boîtes ; quel plaisir d’y fouiner et de dégoter quelques pépites dont on ignorait l’existence…



Voici une biographie originale d’Anton Pavlovitch Tchékov ; l’auteur entre autres de « Sur la grand route », « Oncle Vania » et « La Cerisaie »…



Roger GRENIER n’a pas écrit une biographie dans l’ordre « chronologique » en détaillant toute la vie de Tchékhov, pour ça vous avez un article détaillé de bonne qualité sur Wikipédia ; non il aborde cet auteur par petites touches, selon quelques sujets choisis. Il nous parle de la vie de Tchékhov, autant que de son œuvre, nous livre quelques extraits de lettres, nous fait partager ses pensées.



Cette biographie est presque écrite comme un roman ; nous entrons dans la tête du personnage, qui n’est pas magnifié, il y a ses qualités, ses défauts, ses idées, ses doutes et également les rencontres qu’il a faites…



Certes cette biographie n’est pas récente, mais je vous la recommande vraiment, elle est bien écrite avec un texte qui fait revivre cet auteur.



Monsieur Tchékov, vous qui pensiez que vous n’accéderiez pas à la postérité et que vos écrits ne vous survivraient qu’une année, vous vous êtes trompé. C’est avec délectation que j’ai lu une grande partie de votre œuvre et vos pièces sont toujours jouées aujourd’hui, presque 120 après votre décès.



Bref, une biographie de qualité à savourer qui je l’espère vous donnera ensuite l’envie de découvrir ou relire l’œuvre exceptionnel de Tchékhov.



À lire en écoutant Tchaïkovski pour l’ambiance, installé(e) sur un sofa, en buvant du thé noir accompagné de quelques pryaniki…



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Brefs récits pour une longue histoire

Un ménage à trois à Clermont-Ferrand,

Un violoncelliste au coeur tendre,

Un benêt déniaisé à la Libération de Paris,

Etc, etc...des brèves littéraires à déguster comme du bon vin!



J'ai pourtant toujours un peu de mal avec les recueils de nouvelles. Ces histoires courtes m'échappent, je n'arrive pas à m'en imprégner et leur brièveté les rend éphémères au souvenir. Il faut pourtant reconnaître que c'est un exercice littéraire difficile car, pour capter instantanément le lecteur, il faut aller à l'essentiel.



Roger Grenier y réussit fort bien. Voici donc ici quelques tranches de vie désenchantées, parlant d'infidélité, de suicide, de culpabilité, de quête du sentiment amoureux et de parcours individuels insolites.

Dis ainsi, je vous accorde que ça semble bien morose mais Roger Grenier assaisonne le tout d'un zeste d'ironie, avec un oeil affuté et décalé, une concision et une aisance parfaite de plume.



On n'en attend pas moins d'un auteur d'une quarantaine d' ouvrages à ce jour et que l'Académie française a couronné des lauriers de son grand Prix pour l'ensemble de son œuvre.
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Instantanés II

En retard dans mes notes de lectures... car j'ai avalé coup sur coup, 3 ouvrages de Roger Grenier, "Les Larmes d'Ulysse", "Instantanés II" découvert , en fouinant en librairie... et ensuite j'ai été emprunté à la médiathèque, le premier volume de ces "Instantanés"....que j’ai lu, aussitôt à sa suite…



Les trois lectures ont été un vrai régal. Ce deuxième volume se présente comme le premier : une galerie de portraits d’écrivains, artistes que l’auteur a rencontrés, connus, fréquentés. Un régal, car Roger Grenier a une malice, une bienveillance très agréables, alternant sérieux et anecdotes pittoresques. L'air de rien, il nous apprend mille choses et donne envie de lire ou relire certains écrivains : Flannery O’Connor, Louis Guilloux, Bachelard, J.B. Pontalis, Paul-Jean Toulet, Larbaud, Renée Massip, Hector Biancotti, etc



Hormis les écrivains choisis, Roger Grenier nous fait aussi rencontrer des peintres, artistes : dans ce volume, nous croisons Mario Avati, Balthus, Youla Chapoval, le sculpteur, Ivan Theimer et ses tortues, … et pour parachever ce recueil… nous finissons avec un texte amusant « les bonnes fréquentations » et devinez de qui ?....

D’Ulysse , le chien de l’auteur. Chien célèbre, partageant la vie de son éditeur de maître … Ainsi Monsieur Ulysse a entretenu des relations cordiales avec Aragon, Romain Gary, Marguerite Yourcenar, Ionesco, Raymond Queneau, Claude Chabrol, etc.



De nombreuses préférences : les trois que je désire signaler, c’est en premier, le texte extraordinaire sur Flannery O’Connor (qui donne envie de la découvrir, ou la relire, comme c’est mon cas) et deux textes sur deux artistes , qui m’étaient inconnus. Un sculpteur, Ivan Theimer et ses tortues géantes… ce qui occasionne en plus , de la plume de Roger Grenier, des digressions savoureuses sur les « tortues » à travers la littérature, et l’argot… :



« Si les sculptures d’Ivan theimer en témoignent, je voudrais ajouter que les écrivains ne sont pas en reste. Ayant observé que les tortues et les hommes n’avaient pas besoin de mots pour se comprendre, le poète Mathurin Régnier, à l’aube du Grand Siècle, parlait de « faire l’amour en tortue » pour dire faire les yeux doux sans parler. (p. 117) (….)

Dans l’argot parisien du XIXe siècle, une tortue, c’est une femme, une amante, une maîtresse. J.K. Huysmans emploie ce mot dans –Les sœurs Vatard- (p.119)



Le troisième texte concerne un peintre russe, décédé en 1951…dont on fit en 1991, une grande rétrospective au Musée d’Art moderne de Villeneuve-d’Ascq, Youla Chapoval…



Sous le couvert d'une anecdote simple, nous apprenons les choses....



» La plus belle marque d’amitié que m’ait donnée Youla, ce fut à l’occasion de la publication de mon premier livre, -Le Rôle d’accusé- Il en prit un exemplaire, et sur chaque page blanche, il fit une gouache, une de ces œuvres abstraites qui me touchent et m’émeuvent sans que je puisse expliquer pourquoi » (p.3)



Des flâneries conviviales, joyeuses, insolites, aux pays de la littérature et des Arts…grâce à l’esprit d’amitié et à la malice de Roger Grenier…

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La Marche turque

Coincé entre quelques volumes de Gorki, de Goethe et "Malakansâr" un SF de Michel Grimaud, cet exemplaire de la collection Nrf ne semblait attendre que moi sur l'étagère de cette vieille boutique d'un bouquiniste de Nantes.

Enthousiasmé par "la salle de rédaction", un précédent recueil de nouvelles de Roger Grenier, je l'attendais un peu au tournant à l'occasion de "la marche turque".

Si "la salle de rédaction" évoquait des récits, des souvenirs de journalistes, "la marche turque", elle, s'intéresse à des histoires de couples, ordinaires ou non, exceptionnels ou originaux.

Et dès le premier chapitre, je me suis senti aspiré par le talent de conteur de Roger Grenier.

"La jeune fille" est le commencement de la vie simple d'une femme dans un siècle agité. C'est une histoire qui finit là où commence, par un mariage, la fuite de cet amour que l'on a vu naître au sein de la maison Bonaventure, lunetier en gros, demi-gros et détail....

"Le dos de la cuillère" est une histoire malicieuse d'adultère, de petite cuillère en argent et de voyages professionnels....

"Les trois saisons" est le récit d'un amour de cure décliné en trois temps et trois partenaires.....

Dans "la dernière chance", un journaliste refait surface, qui ne sait s'il doit parler du secret, nettement désigné par un indice négligé par la police, du veuf soupçonné du meurtre de sa femme acariâtre et violente.....

A "Vienne", un homme est à la recherche d'un ancien amour perdu....

Du fait de "L'enlèvement d'Arlequin", son maître va vivre de troublantes aventures et souhaiter la la guillotine à ses ravisseurs, soupçonnés de plusieurs viols....

"Les clés de la ville" doivent être remises, demain, au camarade poète mais en attendant, on l'a conduit dans sa chambre, déshabillé et mis au lit.

Avec un peu de chance, il dormira plusieurs heures....

"Le sixième commandement" est cet acte de répudiation conforme au code civil de l'empire russe. Le jour où Lisa Akimova trompa son mari, le conseiller secret Vsevolod Lvovitch Bougaïev, elle fut balayée par une vague physique et sut qu'aucune certitude n'existait plus et qu'un vide terrifiant la mènerait jusqu'à ce sixième commandement....

"La marche turque" est l'aventure, vécue par Julien Peyrade au lendemain de la guerre et qui le portera jusqu'aux rives du Bosphore....

Cette suite de nouvelles talentueuses fait de ce recueil un ouvrage passionnant, original et brillant.

Le style y est élégant mais simple. Les histoires sont inventives, souvent ordinaires, parfois teintées d'un humour fin et léger mais toujours pétries d'une humanité touchante.



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Regardez la neige qui tombe. Impressions de..

Regardez la neige qui tombe.

Impressions de Tchékhov.(1992)

Roger Grenier (1919-2017)



Qui se souvient de la mort de Roger Grenier en 2017 dans une France tendue vers l'Election marquée par un hold-up sur Fillon.. moi pas en tout cas. A moins que cela m'ait échappé, mais je pense que cela s'est fait à bas bruit au milieu de ce tohu bohu étourdissant, abêtissant même, qui secouait la France d'alors et que la mémoire de cet homme de lettres délicieux, compagnon fidèle de Camus, fut plutôt passée à la trappe ..



J'ai parlé abusivement ici de traversée du désert littéraire de Sartre-Camus-Malraux à Houellebecq, il est vrai que ma précipitation m'a un peu emporté et que j'aurais pu citer quelques auteurs qui n'ont pas démérité. Preuve en est avec Roger Grenier qui signe précisément en 1992 ce très bel exercice ici évoqué. Peut-être voulais-je rester sur la crête des monstres sacrés français et forcer le trait pour signaler le marasme cuisant qui tétanisa le monde littéraire sur plus d'une génération, si ce n'est pas deux ?



J'aime quand un grand auteur se penche sur un autre avec délectation, déférence et raffinement, un raffinement qui vient sur un autre raffinement, celui de l'auteur ciblé. J'aime aussi sa manière de faire quand elle n'est ni chronologique, ni thématique, mais comme ça lui vient, intuitivement, chapitre par chapitre, comportant un titre presque comme dans un récit d'enfant qui cherche à mettre un nom sur chaque chose, des Impressions de Tchékhov comme nous dit Roger Grenier, dans son livre sublimement intitulé : "Regardez la neige qui tombe".



Et pourtant, il paraît que Tchékhov écrivait par habitude, en fonctionnaire ? Et pourtant, c'est celui qui disait : "Ecrivez ce que vous voulez ; si vous manquez de faits concrets, remplacez-les par des tirades lyriques". On a l'impression qu'il fait tout à l'envers notre Tchékhov !



Nous ne sommes pas loin en fait ici du recueil d'anecdotes, mais propres à un écrivain, qui n'empêche pas un regard sur son monde contemporain, en précisant peut-être que Grenier est né à peine 15 ans après la mort de Tchékhov, même si on a le sentiment qu'un siècle les sépare. Grenier a étoffé sa démarche en publiant ensuite ses Instantanés..Et voilà, c'est ça que j'aime bien qui rend complètement digeste l'idée d'écrire sur un autre, un pair en l'occurence.



Deux prix sont venus couronner cette oeuvre de Grenier qui ne pouvait pas m'échapper. Si on a dit un jour à Grenier qu'il fallait lire Tchekhov, c'est une littérature pour lui ; ben Grenier écrivant sur Tchékhov est une littérature pour moi.



On dirait que l'un procède de l'autre et réciproquement en fait, tant la subtilité suinte à chaque page de part et d'autre.



Comme j'aime les grands auteurs du pays des frimas, qui n'ont pas leur pareil pour évoquer la neige, je suis allé spontanément vers les chapitres où les paysages chantent, mais pas seulement, je suis allé aussi butiner ces fleurs de chapitre, indifféremment. "A Venise, ce ne sont pas les palais qu'il remarque, mais une marchande de violettes et la calvitie d'un guide"



"Si la vie n'a pas de sens, elle n'est qu'une farce de collégiens (...) le sens ?.. Tenez, regardez la neige qui tombe, quel sens ça a-t-il ? (Les Trois soeurs)"



"Si je pouvais enlever de mon âme, de mes épaules la lourde pierre, si je pouvais oublier mon passé" (La Cerisaie)



Il n'y a pas de tragédie ici, mais combien de rêveries vivantes teintées de pessimisme !..La confrontation de ces deux écrivains dans un temps sans frontières est impérieuse, supérieure ..



Regardez la neige qui tombe est un joyau de littérature que l'on retrouve chez Folio Gallimard, 1992 à huit euros si je ne m'abuse. 12 09 2022 PG
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Une nouvelle pour vous

Un plaisnt receuil d'une quinzaine de nouvelles par un ami d'Albert Camus avec qui il travailla un temps au journal " Combat "



L'auteur en tant que scénariste de radio et de télévision aurait pu développer la plupart de ces courtes nouvelles pour , en les étoffant , les transformer en histoires plus longues tant elles contienent de possibilités en ce sens .



Un agréable moment de lecture .



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Le palais des livres

Un livre où l'on s'attarde, où l'on s'égare. Où l'on côtoie tous les genres puisque l'auteur y parle d'écriture ou évoque ses innombrables lectures, ses rencontres avec des textes et des écrivains. De la nouvelle (« Une demi-heure chez le dentiste ») au roman, des mémoires au journal intime et à l'autobiographie. Ce que la littérature doit aux mythes et aux faits divers est souligné dès l'introduction avec « le pays des poètes ». Les livres lus ou relus, lâchés même, y ont leurs droits. Un palais qui attire et retient. Offert à la littérature évidemment par Roger Grenier. On y croise cependant quelques sculpteurs et musiciens à côté d'une majorité d'écrivains, quelques philosophes aussi. « L'inachevé » qui questionne la notion de perfection en art invite Michel Ange et Rodin auprès de Kafka et Proust. On s'y sent bien. Pourquoi, pour qui écrire interroge Grenier ? Pour soi-même, « parce que j'en ai envie » (Orhan Pamuk), par goût de la solitude, par nécessité (Faulkner), par faiblesse (Valery), « pour avoir écrit » (Daniel Pennac), pour être aimé selon Freud, « Bon qu'à ça » dira Beckett. « Il faut que j'écrive. J'écris pour dire que je n'écris plus » (Sartre, les Mots). Paulhan va plus loin « […] en l'absence de religion, le seul chemin… ». Mais pour Grenier qui parle aussi un peu de lui dans ces pages, écrire, une habitude prise à Combat aux côtés de Camus et de Pia dont les présences traversent son livre, est une façon bien plus qu'une raison de vivre, dit-il dans « Pour être aimé ».



« S'en aller » est sans doute le plus emblématique des neufs essais contenus dans ce recueil paru en 2011 –, puisque Roger Grenier (1919-2017), conseiller littéraire chez Gallimard pendant cinquante ans, a discrètement tiré sa révérence le 8 novembre dernier après une longue vie consacrée au journalisme et à la littérature. Dans « S'en aller » il sonde les fondements de quelques libertés essentielles chères aux créateurs dont Baudelaire posa un jour les jalons ; d'abord celle d'en finir avec eux-mêmes que bon nombre d'écrivains ont exercé (Nerval, Pavese, Gary, Hemingway, Montherlant, Akutagawa, Mishima, Kawabata…) et ensuite, sur un mode beaucoup plus badin, il en vient à celle de se contredire (on a le droit, après tout, de ne plus désirer se suicider…) – car « les idées se fatiguent » et « les tendances contraires que chacun porte en soi sont le ferment de toute une part de la littérature » (p. 68 - 69). Au bout des doutes et des retournements Grenier détecte la dérision chez ceux qui exècrent la vie sans y renoncer (Flaubert) et admire ceux qui choisissent le silence. « Créer ou ne pas créer, cela ne change rien. le créateur absurde ne tient pas à son oeuvre. Il pourrait y renoncer. Il y renonce quelquefois. Il suffit d'une Abyssinie », dit Camus (p. 183). Grenier confie alors : « Moi qui, comme tant d'autres, n'ai que trop écrit, tout en étant tenté par le silence, je reste hanté par le personnage de Pascal Pia »…



« S'en aller » trouve son prolongement voire son pendant mélancolique dans « Ai-je encore quelque chose à dire ? », variation au ton détaché sur le thème de la dernière oeuvre. Si certains artistes peuvent envisager d'en finir avec eux-mêmes très peu agissent comme Rimbaud pour mettre un terme à leur création. Pour Nietzsche, Proust et Musil, la dernière oeuvre se confond plutôt avec l'oeuvre d'une vie entière. Des écrivains publient leur journal « quand ils sentent que l'heure approche » (p. 153) et d'autres se fichent pas mal de la postérité (Stendhal). Grenier amuse avec Chateaubriand préoccupé de sa gloire et peaufinant ses « Mémoires d'Outre-tombe » (sa dernière oeuvre sera « La vie de Rancé ») ou avec Rousseau recopiant ses propres manuscrits afin d'en garantir l'intégrité posthume ; il émeut aussi avec l'histoire du dernier livre d'Audiberti ou celui de Melville, Billy Bud, achevé en 1891, délaissé, oublié et publié finalement en 1924. Ironique bienveillance d'un regard n'ignorant rien du monde de la création littéraire où illusions et ridicules frôlent autant le comique que le tragique.



Qui est l'écrivain ? A quelles sources puise t-il ? Quelle substance pour la littérature ? le débat lancé par Proust dans « Contre Sainte-Beuve » semble toujours d'actualité pour Roger Grenier l'évoquant dans cet autre essai, « Vie privée ». Eternel conflit entre le « Je » et « l'autre », l'auteur et son, ses modèle(s) que Proust eut lui-même à affronter. La part biographique résidant en tout auteur et la part de création dans cet étrange rapport à la mémoire où l'invention a autant besoin de dévoilement que de dissimulation lui font citer entre autres exemples Dickens, Fitzgerald ou Dostoïevski, fausses autobiographies et romans vérité. « Si l'on ne s'accordait pas le droit de puiser dans sa propre vie et dans celle des autres, la plus grande partie de la littérature n'existerait pas. » (p. 103). Quant à la substance de la littérature on trouve de quoi assouvir sa curiosité avec le beau morceau de « L'attente et L'éternité ». L'attente, matière littéraire par excellence, que Roger Grenier érige en sujet de prédilection pour beaucoup d'écrivains, leur permettant d'aborder la question de l'écoulement du temps. Si cette préoccupation majeure atteint sa quintessence avec Proust, elle se trouve déclinée dans de très nombreux romans depuis le Décaméron et trouve en Pénélope une de ses premières figures. De toutes les manifestations de l'attente : résignation, espoir, illusion, de ses perversions même, la littérature a fait son miel. Chez Tchekhov, dans les personnages de James et Conrad, Camus ou Dino Buzzati ; attente masochiste avec Ernaux ou promenade attendue pendant dix ans avec Virginia Woolf… "Comme le temps est la substance même de tout roman, on n'en finirait pas de recenser tous ceux dont son sous-produit, l'attente, joue un grand rôle" (p. 44). Pour ceux qui aiment les livres dans les livres...





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Ciné-roman

Dans sa jeunesse, Roger Grenier travailla comme projectionniste dans un cinéma de quartier du Sud de la France. Il y a donc probablement de lui dans le personnage principal du roman, François Laurent, dont les parents rachètent le Magic Palace au père La Flêche.

Il est un peu miteux, ce cinéma - sa décoration est criarde puis vieillissante, sa programmation hasardeuse, son public aléatoire. Mais François en tombe amoureux jusqu'à y consacrer sa vie: terrain de jeux de son enfance, peu importe qu'il n'ait pas le glamour des salles américaines, le Magic est sa danseuse, son étoile, son lien avec le 7e art et les vedettes de Hollywood.

Dans un style un brin académique, Roger Grenier fait naître des personnages attachants et crédibles, pour qui il éprouve une évidente tendresse. François Laurent le le Magic Palace, c'est un peu Eddy Mitchell dans la dernière séance ou Philippe Noiret au Paradiso. Sans être inoubliable, Ciné-Roman joue de la séduction discrète mais efficace.
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Album Camus

Un album de documents iconographiques, mais aussi une biographie pour un auteur ultra-célèbre, mais sur lequel en fait je ne savais pas grand-chose, en dehors de réminiscences scolaires. Roger Grenier qui connaissait personnellement Albert Camus a par ailleurs écrit une biographie moins succincte sur celui-ci. Car dans cette collection la partie écrite n’est là que pour accompagner la documentation : photos de l’auteur, de ses proches, des lieux qu’il a connu et fréquenté, manuscrits ou brouillons, … presque 500 documents présentés en ordre chronologique. De quoi situer Albert Camus dans son temps, dans son époque, ce qui pour cet auteur est pour le moins essentiel. Comme d’habitude avec La Pléïade, cet album, à tirage limité, offert en 1982 à tout acheteur de trois ouvrages de la collection du même nom, est d’excellente qualité.
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Le palais des livres

Les livres sont des miroirs. Écrire... lire.... c'est se tenir face au miroir. Qu'importe la place que l'on tient, on se regarde lire et l'on se voit écrire. La palais des Livres de Roger Grenier parle très justement. Entre l'écrit et l'écrivant, entre le livre et le lisant , qui est le maître, quel est l'objet ? C'est une déambulation passionnante que nous offre cet amoureux des mots. Une galerie de très beaux portraits. Poussez les portes du palais et observez !

Astrid SHRIQUI GARAIN
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Albert Camus, soleil et ombre

L'auteur vient de décéder ce matin , 9 septembre 2017 . Je ne sais pas rédiger une chronique de décès avec les habituels salamalecs honorant la mort d'un grand homme disparu et n'en ai pas le gout . Ce site s'adressant surtout à des lectrices et lecteurs , me parait plus utile de mettre un titre signifiant de l'écrivain en question qui fut un proche de Camus de par ses idées et sa collaboration au journal " Combat " dans lequel Albert Camus s'exprima ouvertement si souvent .

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Regardez la neige qui tombe. Impressions de..

L'essayiste a parfaitement cerné la sensibilité de Tchekhov. En s'appuyant sur de nombreux extraits, il dessine son portrait. La biographie se révèle par petites touches.

Les thèmes abordés : la suite d'échecs et des succès au théâtre, son mariage tardif, son enfance maltraitée, la nécessité d'écrire pour nourrir ses parents, l'épisode sur l'île de Sakhaline chez les bagnards, son agnosticisme, quelques bribes sur ses goûts littéraires, sa brève rencontre avec Tolstoï etc.



‘Tchékhov ne croit pas au bonheur : « j'ai ouï dire que Mme S est infiniment heureuse … Oh ! La malheureuse »'. p86 - génial !



« le sens ? … Tenez, regardez la neige qui tombe, quel sens ça a-t-il ? », s'interroge un personnage dans la pièce Les Trois Soeurs, p 153



« Des imbéciles, des paresseux, des inutiles abondent dans son oeuvre. Mais ce sont en même temps des victimes. Faut-il rire de leurs malheurs ou les plaindre ? Lui-même ne le sait pas toujours. Il passe de la misanthropie à la pitié, de la froideur à la révolte contre la souffrance ». p90



Tchékhov « oscille sans cesse entre deux extrêmes : le goût du néant et la tentation de se perdre aux confins de la sainteté en se vouant aux autres. » p92



« A mon avis, après avoir écrit un récit, il faut en supprimer le début et la fin. » p141

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Les Larmes d'Ulysse

Pas d'histoire dans ce texte mais une compilation des meilleurs morceaux d'écrivains parlant de leur chien !



L'écriture est jolie , les chiens y sont à l'honneur et je le referme pour mieux aller voir les chiens de la SPA !!!!



Car si on aime les chiens, ce livre est dangereux , on ne souhaite qu'une chose en avoir un avec l'excuse magnifique que tant d'auteurs ont eu un compagnon à quatre pattes dont ils étaient fiers!
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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