Rome est une cité censitaire. Le pouvoir est concentré entre les mains d'une élite restreinte, appelée à fournir les gouvernants : seuls les sénateurs et les chevaliers peuvent être élus magistrats. Pour exercer le "métier" de citoyen, que tous regardent comme le plus noble, il faut être aisé et habiter à Rome, car tout scrutin requiert la présence physique. Les membres des classes supérieures affectent de considérer tous les autres métiers, même artistiques, comme dégradants et indignes d'un homme libre, et se réservent pour les activités libérales du droit et de la politique. Ils ont le temps d'assister aux réunions politiques et aux assemblées. Ils ont les moyens (et aussi le cens requis) pour se faire élire. Ils sont capables de remercier leurs concitoyens par l'organisation de spectacles somptueux ou par des constructions publiques. Cela est vrai à Rome comme dans les autres cités de l'empire, romaines ou non. Mais à Rome, la prééminence et la richesse de l'élite, puis, sous l'Empire, la présence de l'empereur, paraissent réduire les principes républicains à une forme vide. Les responsabilités sont plus diffusées et partagées dans les cités-états plus petites.
Chapitre III - Le monde de la cité