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Citation de armand7000


Roger Munier
Le dépourvu Port_des_singes_1
Qui ou Quoi nommez-vous ?
– Je ne nomme rien.
Je nomme.


La mer n’entend pas
ta musique
Tu n’entends pas
la sienne


Est-ce l’arbre
qui frémit sous le vent
ou le vent
qui frémit dans l’arbre ?
Qui bouge,
l’arbre ou le vent ?


Un corbeau noir, aigu,
dans le jour opale,
poignant dans l’opale.


Le bruit du torrent,
si nul ne l’entend,
n’est rien.
Il n’est pas bruit.
Il n’est que : rien.
Mais comme bruit.

Le chant peut-être
du Rien.
Préfère l’aube
qui dans sa lueur encore
retient la nuit.


Quelque chose vient,
qui seulement vient,
n’est que venue,
jamais n’est là,
par notre oubli.
Le temps est cette venue,
infatigable,
continuelle comme venue,
de Ce qui vient.


Toute chose
sur soi se referme,
sur son centre et sa nuit.
Tout ce qui s’ouvre
est blessure.


Arbre ne dit pas l’arbre.
Arbre ne dit que soi.
Ce que dit le mot arbre
en ne disant que soi,
Mais nul ne peut l’entendre.


Non, le jour n’élude pas la nuit,
mais bien la nuit, le jour.
Ce qui est là n’est là
que pour être effacé.


Le rien n’est pas le terrible.
Le terrible est le combat
au jour vibrant de l’apparence
– cette agonie.


Reste à voir
dans ce qui est
ce qui n’est pas.
Dans la rose,
la rose sans-la-rose.
Rose.
La…


tendre est le rien
qui foudroie,
qui hors sa nuit
ne peut que foudroyer.
Tendre est sa nuit.


Il cherchait le mot,
le dernier mot.
Celui qui mettrait fin
au dire harassant,
à l’inutile parole.
Ce ne pouvait être
qu’un seul mot.


Il n’y a rien,
il n’y aura jamais rien
à dire
de ce qui seul
nous fait parler.
Les Érables, décembre 74
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