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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
On nous avait largués entre deux nuages. Ces gens-là sautaient par tous les temps !
En regardant vers le bas, je me suis rendu compte que le sol était bigrement près. Sous la pluie et en dessous de 400 mètres, sans oublier le vent !
Un saut pas comme les autres !
Pas le temps de rêver, le sol est arrivé très rapidement et, les jambes serrées, j’ai fini par rejoindre l’herbe mouillée. Le terrain, grand comme un mouchoir de poche, était en limite d’une forêt, nous avions eu de la chance de ne pas atterrir dans les arbres… Ces Noratlas mine de rien avaient un sacré coup d’œil.
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La flaque
Une petite chose qui nous interpelle.
On se méfie de moi. Moi, la petite flaque d’eau.
D’abord parce que je suis petite et, de plus, on ne me voit pas
toujours quand il fait presque nuit.
Cette discrétion n’est pas appréciée. Je me demande pourquoi.
Et pourtant, tu me regardes. Tu es là au-dessus de moi.
C’est pour te voir ?
Je te vois aussi tu sais. Et je devine tes pensées.
Tu ne m’aimes pas, je le sens.
Pourquoi tant de haine dans tes yeux?
Je ne comprends pas. Je fais pourtant beaucoup d’efforts
pour représenter ton image.
Et tu sais, ce n’est pas facile. Te reprendre tel que tu es en
respectant tes traits, tes expressions, ton allure...
De plus avec précision, oui, sans sucre rajouté.
Ai-je fait une erreur ?
D’habitude les gens se retrouvent en se regardant.
Tu ne te retrouves pas ?
Comment ce n’est pas toi ! Mais si, je t’assure.
Avec ta mine défaite, ton regard d’hypocrite et ta mèche de
cheveux aussi fausse que ton sourire. Et ta bouche ! Prête à
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déverser des mots qui sentent le mensonge mesquin. Et ces
oreilles qui n’écoutent que toi. Oui, c’est bien toi.
Même tes yeux, qui ne savent regarder que ton nombril,
voient bien que je dis la vérité.
Mais tu ne veux pas voir.
Tu ne me vois pas.
Comme les autres, tu vas mettre le pied dedans.
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Oui, la manœuvre Colibri.
Ce devait être en 1967 ou 1968 et je crois que c’était la première fois que cet exercice était organisé (*).
Il s’agissait d’une opération visant à faire cohabiter des unités françaises et allemandes.
Habituer les troupes et les cadres à travailler ensemble à tous les niveaux.
Le terrain de manœuvre situé en RFA était qualifié de petite Sibérie par tous ceux qui y étaient passés : Münsingen.
Par chance nous étions en été.
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Alors, la mésange bleue que je connaissais bien sauta sur mon épaule pour me proposer une graine de tournesol.
J’ai accepté son cadeau et nous avons bavardé un instant.
Nous avons surtout parlé de la couleur du ciel. A la fin de la conversation, au moment de me quitter, elle m’a demandé si elle pouvait s’installer dans la cheminée.
Je n’ai pas répondu. J’ai peut-être eu tort…
Depuis une semaine, je ne sais plus où dormir.
Le héron est dans le salon. Il saute de fauteuil en fauteuil, il est ravi.
Les corbeaux sont dans la cuisine, mais tout est parfaitement rangé et les petits font la vaisselle chacun leur tour.
Les écureuils passent de la chambre à coucher à la salle à manger et cachent leurs noix sous les armoires.
Le rouge gorge s’ébat dans la baignoire et chante à tue-tête dès que je tente de prendre une douche.
Quant à la cave, elle est occupée par le hérisson qui s’est installé dans la réserve à vins. Je bois de l’eau, c’est meilleur pour la santé.
Le garage est devenu le royaume des fourmis et la voiture disparaît sous une montagne d’épines de sapins.
Depuis, je prends les transports en commun.
Hier, j’ai téléphoné à mon voisin pour lui demander s’il avait une chambre à louer.
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Elle coule à deux cents mètres.
Je l’avais vu arriver. Sobre, raide et souriante.
La présentation ne m’a laissé aucun souvenir.
Elle était elle. J’étais moi.
Que dire ? Rien. Le silence permettait une communication profonde sans arrangements.
Je l’ai regardée passer sans un mot. Sauf un léger clapotis. Amical peut-être ?
Que s’était-il passé ? Rien. A part le silence contrarié par cette vaguelette.
Pourtant nous avions parlé. Nous avions parlé sans nous entendre ?
Oui, sans nous entendre.
On peut entendre le bruit de la mer mais pas celui d’une rivière.
Une rivière est discrète. Elle n’étale pas ses sentiments même s’il lui arrive parfois de sortir de ses berges.
Alors on s’était parlé en silence.
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Seuls, mais ensemble…
Ensemble parce que quelque chose nous reliait. L’envie de se dépasser, de croire qu’on est capable…
Capable de faire mieux ou aussi bien que le copain ?
Non !
Non, ce n’est pas ça !
Non, c’est parce qu’on veut faire mieux que le gars qui est là, juste à côté.
Ce gars ?
Mais oui, vous le connaissez bien ce gars.
C’est celui qui est au fond de nous et qui se cherche une bonne raison…
Le pauvre type qui est notre copain intime. Vous le connaissez si bien…
C’est le défaitiste-pacifiste-guerrier du coin du bar qui gagne les matchs quand ils sont terminés…
Oui, on va sauter.
Il va sauter !
Je l’ai fait sauter mon copain intime !
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Une fourmi vint lui chatouiller le bout du nez. Elle venait de quitter la fourmilière après un « coming out » retentissant. Avouer son penchant pour les grands espaces n’avait pas été facile.
Elle l’avait fait !
Imaginer qu’une ouvrière puisse s’écarter de la piste balisée pour gambader au milieu des herbes folles était impensable. La perturbation fut telle dans la communauté que la fourmilière se transforma en cube.
Un cube ! Un désastre ! Mais le pire était à venir.
La nouvelle se répandit à travers la campagne et d’autres communautés furent touchées par la même frénésie cubique.
La plaine était couverte de cubes !
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Le Grand Attracteur regardait paisiblement un reportage télévisé sur l’écroulement orchestré de l’univers Agemma-Tora.
Le spectacle était splendide.
Il fut interrompu par le signal jaune du centre de contrôle. Ce devait être important – la lampe dorée s’allumait rarement. La nouvelle de cette alerte lumineuse exceptionnelle fut rapidement diffusée. Tout le monde apprit également que cet avertissement tombait mal. En effet, le veilleur de permanence était un ancien qui connaissait l’intérêt du Grand Attracteur pour les émissions en direct.
Agacé, le maître des lieux se brancha sur le canal bleu. L’image n’était pas très bonne. Il reconnut néanmoins le graphique en colonnes de l’univers en arc de cercle qu’il n’avait pas réussi à achever.
Il était encore très jeune à l’époque, sans beaucoup de moyens, et souvent obligé d’improviser. Depuis, il avait acquis une maîtrise redoutable, mais ses erreurs de jeunesse le poursuivaient, et, sans arrêt, il dépensait une énergie colossale pour conserver à cet univers sa forme bombée.
Le seul moyen était d’aspirer perpétuellement son contenu vers le haut, et le plus loin possible. Cela revenait à lui imposer une expansion permanente avec vitesses variables. D’où un problème de place dû à cette extension régulière, et une pénurie de matière sous l’arc de cercle. Maintenir l’équilibre de l’ensemble était bien compliqué et exigeait une surveillance constante.
Une fois de plus, on lui signalait un défaut de masse sans lui proposer de solution. Une fois de plus, il était indispensable.
Flatté, le Grand Attracteur décida de réfléchir à cette masse manquante, persuadé de trouver rapidement une solution.
Il se trompait...
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Heureusement, il y avait l’avion et sa musique, son cirque, son odeur…
Et ce retour à la maison après une perm bien méritée…
La fierté de montrer cette plaque aux amis, aux parents…
Le regard du père malicieux et celui de la mère… Et la copine…
Ce voisin qui vous traitait de bon à rien qui vous tape sur l’épaule…
Tu es un homme…
Le temps a passé mais ce morceau de métal tient toujours un peu chaud…
…Ce n'était rien qu'un feu de bois,
Mais il m'avait chauffé le corps,
Et dans mon âme il brûle encor’
A la manièr' d'un feu de joi’… (G. Brassens)
Oui, une façon d’en parler…
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Un jour, beaucoup plus tard, j’ai retrouvé le vieil écrivain. Il avait encore sa moustache.
Mais pas son cheval.
Le temps avait passé, le succès était-il toujours au rendez-vous ?
Assis sur un banc, il voyait encore les choses d’en haut car il écoutait son chien assis à ses pieds.
Il agitait son chapeau et le remplissait, peut-être, avec des histoires de croquettes ou de chasse au renard ? 
Finalement, c’est utile un chien, même pour un écrivain. 
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