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4.35/5 (sur 26 notes)

Nationalité : Royaume-Uni
Né(e) à : Buslingthorpe , le 27/02/1944
Mort(e) le : 12/01/2020
Biographie :

Roger Vernon Scruton est un philosophe anglais.

Venant d’un milieu populaire (son père était instituteur et ses grands-parents ouvriers à Manchester), il fréquente la Royal Grammar School de High Wycombe (1954-1961) où il gagne une bourse de mérite pour poursuivre ses études à l’Université de Cambridge en sciences naturelles. Il entre à l’université en 1962, mais change de cursus et y étudie les sciences morales (la philosophie) à Jesus College (Cambridge). Il reçoit son Bachelor of Arts en 1965 et son Master of Arts en 1967.
En 1969, il entre comme chercheur (Research Fellow) à Peterhouse qu’il quitte en 1971 pour entrer au Birkbeck College à Londres où il enseigne la philosophie de l’esthétique jusqu’en 1992.

Entre 1979 et 1989, il fit partie d’un réseau d’universités clandestines en Europe de l’Est, aidant les dissidents, notamment tchèques, à combattre la censure soviétique.

En 1982, Scruton devient membre fondateur de la "Salisbury Review", revue défendant le conservatisme traditionnel par opposition au Thatchérisme, qu’il dirige pendant 18 ans.

En 1990, Scruton part travailler pendant un an en Tchécoslovaquie, puis enseigne la philosophie à mi-temps de 1992 à 1995 à l’Université de Boston. Il revient définitivement au Royaume-Uni, s’installe à la campagne et se découvre une passion pour la chasse à courre. En 1996, il épouse Sophie Jeffreys, historienne de l’architecture. Ils ont deux enfants.

Scruton a occupé plusieurs postes universitaires dans les années 2000 notamment de professeur invité d'esthétique à l’Université d'Oxford, en 2010. Il est anobli par la reine en 2016.

Sa critique du multiculturalisme et sa défense de la nation avaient tout pour déplaire aux libéraux progressistes de Londres. Roger Scruton incarnait un conservatisme joyeux, celui qui ne se définit pas par la conservation des acquis et des privilèges mais par la préservation et l’amour de la beauté du monde.

Amateur de grands vins, auteur d’une quarantaine de livres sur l’art, la musique, la littérature, d'un certain nombre d’ouvrages généraux sur la philosophie, mais aussi de deux opéras, Scruton a également écrit deux romans. Ses livres ont participé au renouveau de la pensée conservatrice.

site officiel : https://www.roger-scruton.com/
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Citations et extraits (47) Voir plus Ajouter une citation
Roger Scruton
En France, l'intellectuel de gauche est un prêtre sans Dieu.
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Roger Scruton
Tout ce qui est innocent et normal est devenu suspect, en particulier en France. Personne n'a riposté en montrant la beauté de la vie bourgeoise, qui accomplit une forme d'épanouissement de l'homme..
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La tentative comique d'établir une Constitution pour l'Europe donna lieu à un document si long et complexe qu'il en était entièrement inintelligible. Le préambule réussit à exclure la religion chrétienne de l'idée d'Europe, tandis que le reste du document - qui consistait bien davantage à étendre les pouvoirs des institutions européennes qu'à y mettre des limites - était destiné à anéantir la démocratie. Etant donné que le legs de l'Europe au monde consiste dans les deux grands biens que sont la chrétienté et la démocratie, il est à peine surprenant que l'UE ne reçoive plus l'aval du peuple européen, même si elle a créé un réseau de clients dont le soutien est infaillible.
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Burke voyait la société comme l'association des morts, des vivants et des personnes à naître. Le lien à son fondement n'est pas le contrat, mais quelque chose qui s'apparente davantage à l'amour. La société est un héritage partagé pour le bien duquel nous apprenons à circonscrire nos exigences, à considérer notre place dans l'univers comme partie d'une chaîne continue du donner et du recevoir, et à reconnaître que les bonnes choses dont nous héritons ne sont pas là pour être gâchées. Une ligne d'obligation nous relie à ceux qui nous ont donné ce que nous avons, et notre souci pour l'avenir en est la prolongation. Nous prenons en compte l'avenir de notre communauté non par des calculs de coûts et bénéfices, mais plus concrètement, en nous considérant comme les héritiers de bénéfices que nous devons transmettre.
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L'Angleterre de ma jeunesse était célèbre dans le monde entier pour l'attitude et les principes de sa force de police. Notre gendarmerie n'était pas le bras armé du gouvernement central, mais une organisation locale, responsable devant les conseils locaux. Le "bobby" lui-même était formé comme un ami de la communauté qu'il servait, et le signe en était qu'il avait pour seule arme un carnet et un drôle de sifflet en étain. Il connaissait les gens de son quartier et prenait un intérêt paternel à leur bien-être. Les enfants venaient à lui quand ils étaient perdus, les étrangers lui demandaient leur chemin, et tous le saluaient avec le sourire. Ainsi conçue, la force de police anglaise servait à mettre en valeur une vérité fondamentale du droit anglais, celle que ce droit n'existe pas pour contrôler l'individu mais pour le rendre libre. Le droit commun est du côté du citoyen contre ceux - qu'ils soient des hommes politiques qui excèdent leur pouvoir ou des criminels ordinaires - qui souhaitent le plier à leur volonté contre son gré. C'est cette conception du droit qui sous-tend la politique conservatrice dans le monde anglophone, et c'est aujourd'hui ce qui mérite le plus d'être défendu contre les forces adverses.
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Prenez n'importe quel aspect de l'héritage occidental dont nos ancêtres étaient fiers, et vous trouverez des cours, à l'université, consacrés à sa déconstruction. Prenez n'importe quel caractère positif de notre héritage politique et culturel, et vous trouverez des efforts concertés, à la fois dans les médias et l'université, pour le placer entre guillemets et lui donner l'air d'une imposture ou d'une supercherie. Or un important segment de l'opinion politique, à gauche, cherche à promouvoir ces critiques et à les transformer en actions politiques.
C'est à cette "culture de la répudiation", comme je la nomme, que nous devons attribuer les récentes attaques contre l'Etat-nation et l'idée nationale. Le conservatisme est quant à lui une culture de l'affirmation. Il concerne ce à quoi nous accordons de la valeur et que nous souhaitons défendre. Quiconque comprend ce qui est en jeu dans le conflit mondial qui se développe aujourd'hui en viendra à voir, je pense, que la nation est l'une des choses que nous devons garder.
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A l'époque (années 70), l'ensemble des dirigeants du pays semblait dévoué à maintenir la cadence régulière du déclin culturel et économique, dans l'espoir de réaliser cette société égalitaire nouvelle où chacun aurait la même chose, puisque personne n'aurait rien.
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Savoir comment cette classe politique si détachée, en apparence, des loyautés ordinaires, est advenue, est une vraie question pour les conservateurs. Dans le cas de la gauche, le mystère n'est pas si difficile à percer. Il y a des chemins vers la politique, à gauche, qui passent outre toutes formes naturelles de vie humaine. On commence avec une cause, on rejoint une ONG, on essaie de se caser dans un "quango", on entre dans le gouvernement local, on acquiert l'habitude de dépenser l'argent des autres, et on apprend à manoeuvrer la machine politique. Tout cela peut s'obtenir sans prendre de risque ni jamais accomplir ce qui serait pour d'autres une bonne journée de travail. Dans une certaine mesure, de tels chemins vers la politique existent aussi à droite : on commence avec une sorte de vide moral élégant et on se présente comme un consultant - en d'autres termes, quelqu'un dont aucune entreprise n'a besoin avant qu'il n'apparaisse. Presque toutes les entreprises modernes sont recouvertes de ces parasites - consultants en management, consultants en relations publiques, consultants en "responsabilité sociale d'entreprise", etc., affairés à rappeler aux dirigeants les problèmes qui n'auraient jamais, autrement, traversé leur esprit. Pourtant, rien n'oblige à ce que ce processus produise une classe politique aussi détachée de l'humanité que celle que nous avons devant les yeux. Il doit y avoir des moyens pour un consultant de se frotter à la réalité de temps en temps, de façon à comprendre que nous vivons par et à travers nos attachements, et sommes perdus lorsqu'on nous les prend.
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La distinction entre l'Etat et la société civile fut exprimée de diverses façons par Burke et Hegel, en réponse à la Révolution française et à la confiscation de l'héritage social français qu'elle initia. On a pu constater au XX°s que les Etats socialistes à travers le monde absorbaient et supprimaient les associations librement constituées, les remplaçant par des bureaucraties hiérarchisées de leur cru. Dans la vision de gauche radicale, tous les pouvoirs au sein d'une société civile sont attribués, de manière explicite ou implicite, à l'Etat ou à la "classe" qui le contrôle. Ils sont entre les mains de l'"hégémonie" dominante (Gramsci) ou des "appareils idéologiques d'Etat" (Althusser). Pour les gauchistes, chaque association, chaque institution, chaque "petit peloton" est "toujours déjà" politique. Ainsi, lorsque l'Etat intervient pour supprimer les écoles privées, pour nationaliser les industries, pour confisquer les biens des églises, pour remplacer les équipes de secours locales ou criminaliser certaines activités "inconvenantes" telles que la chasse au renard ou l'usage du tabac dans les bars, cela n'est en rien considéré comme un abus de pouvoir. L'Etat est responsable de la vie sociale, et en tant que tel, il remplace simplement une forme de société par une autre, qui est meilleure.

p. 476, Qu'est-ce que la droite ?
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Le point de départ du conservatisme est ce sentiment que les personnes d'âge mûr partagent sans mal : le sentiment que les choses bonnes peuvent être aisément détruites, mais non aisément crées. C'est particulièrement vrai de ce qui se présente à nous comme des biens collectifs : la paix, la liberté, le droit, la civilité, l'esprit public, la protection de la propriété, la famille, tous domaines où nous dépendons de la coopération des autres tout en n'ayant aucun moyen de l'obtenir sans leur aide. Concernant ces biens, l'oeuvre de destruction est rapide, aisée et exaltante; l'oeuvre de création lente, laborieuse et maussade. C'est une des leçons du XXème siècle. C'est aussi une raison pour laquelle les conservateurs subissent un tel désavantage quand il s'agit de l'opinion publique. Leur position est vraie mais ennuyeuse; celle de leurs adversaires enthousiasmante mais fausse.
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