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Critiques de Roger Scruton (8)
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De l'urgence d'être conservateur

Vous souhaitez que Notre Dame soit restaurée à l'identique ? Vous vous inquiétez de la disparition dans les programmes d'histoire du collège de plusieurs personnages que vous teniez pour emblématiques ou importants (Clovis, Saint Louis, Henri IV, Louis XIV et XV, Napoléon) pour « permettre l'étude des civilisations extra-européennes comme l'empire du Mali ou la Chine des Hans ». Vous êtes un peu nostalgique de l'époque où le rôle de l'école se limitait à transmettre des savoirs ? Vous préférez le Louvre au Centre Pompidou, le château de Versailles aux colonnes de Buren ? Vous sursautez lorsque vous entendez un Président de la république en exercice déclarer publiquement qu' «il n'y a pas de culture française » ? Vous commencez à avoir un léger doute sur la pertinence de déléguer la souveraineté de votre nation à un groupuscule de fonctionnaires bruxellois ne rendant compte qu'à leurs semblables ? le rythme d'arrivée des nouveaux immigrés vous semble un peu rapide au regard de nos capacités d'accueil et de leur volonté d'intégration ? Vous vous inquiétez, un peu, de pratiques culturelles (mariages forcés, excisions, crimes d'honneur) que vous pensiez réservées à de lointaines contrées et que vous découvrez soudain à quelques kilomètres de chez vous ? Vous respectez la loi, vous payez vos impôts et vous aimeriez que tous les habitants de votre beau pays en fassent de même ? Vous vous irritez, de temps en temps, que « l'état ne redistribue pas un bien commun (mais qu') il crée des redevances sur les revenus des contribuables (qu'il) offre à ses clients privilégiés ?» Vous aimez votre famille, vous respectez vos morts et vous aimeriez que vos descendants vivent aussi bien que vous, ce qui motive vos inquiétudes et vos actions pour la préservation de l'environnement ? Vous tenez à leur transmettre quelques valeurs morales et pécuniaires ?

Si vous vous sentez l'envie de répondre affirmativement à la moitié ou un peu plus de ces questions, je ne sais comment vous le dire avec ménagement, mais oui, vous êtes atteint d'un conservatisme plus ou moins aigu.

C'est grave, docteur ? Oui et non. Oui, dans la mesure où c'est une affection contagieuse et qu'il va vous falloir la dissimuler à votre entourage sous peine de mise en quarantaine et d'un traitement de cheval à base de la trithérapie classique : réactionnaire, passéiste, xénophobe. Pour vous en défaire et échapper à l'opprobre, il existe un traitement, long mais assez efficace : gardez le silence et écoutez la bonne parole à la télévision, à la radio (de préférence sur le service public) ou dans les journaux. Vous deviendrez en persévérant un vrai progressiste, un multi-culturaliste convaincu et un égalitariste implacable.

Non, ce n'est pas si grave que ça, parce qu'en vérité, comme Monsieur Jourdain qui faisait de la prose sans le savoir, vous n'êtes pas un cas isolé. Vous êtes sans doute entouré de conservateurs qui s'ignorent .Pour vous en convaincre et, éventuellement, avoir quelques arguments étoffés à opposer aux Trissotins qui vous en feraient grief, lisez donc l'essai de Roger Scruton. Vous y trouverez une pensée brillante et solidement étayée sur l'importance des traditions et des racines, sur la nécessité et l'amour de la transmission, sur les excès d'un état obèse qui se mêle de tout et de rien au lieu de faire bien ce pourquoi il est légitime : assurer la défense, la liberté et la sécurité de ses citoyens. Vous comprendrez comment l'inflation galopante des Droits de l'Homme aboutit in fine à le priver d'un de ses droits fondamentaux, la Liberté. Vous serez en mesure de différencier ethnicité et culture et vous aurez, sans doute, retrouvé le goût de défendre l'état-nation seul à même, de veiller à la conservation du Territoire, de l'Histoire et des Coutumes. Vous serez conforté dans votre intuitive conviction que l'enjeu principal se situe à l'école et vous serez en mesure de tordre le cou à quelques poncifs qui ont toujours du succès comme celui qui tient pour acquis que « le nationalisme, c'est la guerre ».

Et, « last but not least », vous aurez en tête la définition assez étonnante du conservatisme que donne Roger Scruton : « le conservatisme est la philosophie de l'attachement. Nous sommes attachés aux choses que nous aimons et nous souhaitons les protéger du déclin. Mais nous savons qu'elles ne peuvent durer pour toujours. Entre-temps, nous devons étudier les moyens par lesquels nous pouvons les retenir malgré tous les changements qu'elles doivent nécessairement subir, pour continuer à vivre nos vies dans la bienveillance et la gratitude. »

Non, Conserver n'est pas un gros mot, la preuve avec quelques synonymes : sauvegarder, soigner, préserver, sauver, épargner, entretenir, garder, ménager, maintenir, retenir, immortaliser.

Pas plus que transmettre : «Les bonnes choses dont nous héritons ne sont pas là pour être gâchées. Une ligne d'obligation nous relie à ceux qui nous ont donné ce que nous avons, et notre souci pour l'avenir en est la prolongation. Nous prenons en compte l'avenir de notre communauté non par des calculs de coûts et bénéfices, mais plus concrètement, en nous considérant comme les héritiers de bénéfices que nous devons transmettre».

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L'erreur et l'orgueil

Ce livre de philosophie a deux grandes qualités : la première est qu'il offre au lecteur un panorama global, et plutôt fouillé, de la pensée des grands auteurs de la gauche européenne, depuis Gramsci et Lukacs jusqu'à Badiou ou Zizek, en passant par Lacan, Foucault et d'autres grands noms du marxisme anglo-saxon moins connus sur nos rives. L'information semble solide et le compte-rendu synthétique, mais la lecture demande une culture philosophique qui me manque. Il suffit au curieux de consulter l'index des noms en fin de volume pour se reporter au système et à la pensée auxquels il s'intéresse.



La seconde grande qualité du livre découle de la première : ce n'est pas un ouvrage destiné au bachotage universitaire, mais un panorama critique de la pensée de gauche depuis ses origines socialistes et marxistes, au tournant des XIX° et XX° siècles, jusqu'aux grandes figures du gauchisme culturel d'aujourd'hui. L'auteur décrit le fonctionnement philosophique qu'on pourrait appeler "gauche" comme un bouclage de la pensée qui exclut le réel, l'expérience empirique, au profit du libre jeu des concepts et de l'utopie. On retire de tout cela que la philosophie critique de la gauche est un nihilisme qui justifie tous les crimes venus de son côté au nom de l'utopie. L'auteur oppose à ce système qui survit à tout, la tradition juridique occidentale et l'expérience sociale anglo-saxonne, qui gèrent les conflits réels au lieu d'exterminer des "masses" au nom d'une abstraction. "L'erreur", c'est cette scolastique pesante qui se substitue, parfois par la force, à la pensée. Et "l'orgueil" est celui de ces philosophes installés aux bonnes places de la société bourgeoise qu'ils méprisent, et qui se drapent dans un discours autiste fermé à

toute critique et argumentation. Qui conteste et pose des questions est de facto un salaud, un ennemi du peuple qu'il convient d'éliminer au nom de la liberté.



C'est donc un livre très important, qui, je crois, peut se consulter autant que se lire d'une traite, mais il demande attention et compétences. Il m'a fait - cruellement - toucher du doigt mes limites, mais d'autres sauront en tirer profit.
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De l'urgence d'être conservateur

Un ouvrage remarquable en tous points.



Les indépendances d'esprit, d'évolution politico-philosophique et d'opinion de l'auteur sont posées en propos liminaire à travers l'auto-présentation de celui-ci. Ce qui permet au lecteur de constater que toute approche est sujette à une remise en question potentielle pouvant déboucher sur un nouveau positionnement.



Roger SCRUTON pose de manière simple et efficace les fondements du lien Homme-territoire au sein d'une association volontaire d'hommes et de femmes autour de Valeurs communes et acceptées. Lui succède une brillante analyse des systèmes socialiste et capitaliste puis une étude on ne peut plus pertinente de l'environnementalisme et de l'internationalisme. Cette approche lui permet enfin de poser les vérités du conservatisme et des Valeurs sociétales et religieuses qui lui sont attachées, loin des schémas réducteurs sans cesse avancés par les soit-disant bien pensants.



Cet ouvrage démontre de manière magistrale que le conservatisme se pose comme étant une approche ouverte reposant sur des piliers assis sur des valeurs fondamentales et éprouvées qui seules sont capables d'apporter une réelle équité à la société et de conduire l'homme à se conduire en être responsable et non en démiurge "éclairé" dont les actions ont souvent de graves conséquences pour l'humanité.



Sur une base parfaitement logique, le discours de Roger SCRUTON conduit le lecteur méconnaissant le conservatisme ou empreint des stéréotypes communément distillés par les idéologies socialisante ou capitaliste à réaliser qu'un "conservateur" n'est ni un "réactionnaire", ni un "fasciste". Qu'il est un homme attaché à son territoire et aux êtres qui constituent la communauté qui y vit sur la base d'une histoire passée, présente et future commune. Qu'il est un homme aspirant à une réelle équité, à à une véritable justice et à une égalité des chances reposant sur une implication réelle d'individus conscients de la valeur du travail, ayant le goût de l'effort et surtout engageant toutes les actions nécessaires pour ne pas être une charge pour la société.



Ce livre est une véritable bouffée d'oxygène à l'heure où bon nombre de pays partent à la dérive et perdent les sens des Valeurs du fait des politiques qui les gouvernent.
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L'erreur et l'orgueil

Quel festival d’intelligence, de pertinence et de clarté… et de courage pour avoir lu et étudié toute la production des escrocs, bouffons, crapules, imposteurs… de l’intelligentsia de gauche américaine et européenne. L’auteur dispose d’une abyssale connaissance de la philosophie ancienne et moderne, des événements politiques de la deuxième moitié du siècle passé. Epoustouflant. Restons avec les Français. Le livre commence après la deuxième guerre mondiale, avec le “maîtreˮ, Sartre qui comme auteur “engagéˮ a passé la guerre à la terrasse des “Deux magotsˮ, bel endroit pour faire la morale ! Il a vanté le communisme comme son copain Merleau-Ponty a justifié le Goulag. Brasillach avait choisi le nazisme et a été fusillé, combien de salauds ont choisi le communisme et s’en sont servi pour leur carrière universitaire, bonne pioche. Un petit tour avec Lacan, le chef des escrocs s’enrichissant sur les malheurs de ses patients, certains crétins complices parmi eux. Et les bouffons, Deleuze, Guattari et autres producteurs de l’usine à non-sens. Terminons avec la dernière crapule en vie, Badiou, qui enrobe le rien de son discours par de la mathématique à laquelle de toute évidence il ne comprend rien, cela donne un vernis de sérieux à ses divagations, les benêts en raffolent. Une question demeure comment cette clique a pu pendant des décennies occuper le devant de la scène, profiter des deniers du contribuable, abuser tant de gens ? Une nouvelle religion qui a trouvé ses croyants ? Cela continue avec les nouvelles modes universitaires : théorie du genre, islamo-gauchisme…
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L'erreur et l'orgueil

un panorama passionnant, unique et indispensable de la "pensée " des principales idoles de la philosophie de gauche, en particulier des années 70 et 80, comme Foucault, Derrida et autres. L'auteur montre une très profonde connaissance des publications de ces auteurs, dont il fait apparaitre de manière claire les contradictions dans nombre de leurs propos, et parfois même le vide sidéral de certaines phrases absconses. Scruton tente de nous guider à travers une pensée enfermée dans une terminologie propre sans plus aucun rapport avec le monde de la réalité. C'est l'intérêt principal du livre. Mais, quand il tente d’exposer le fond du raisonnement de chacun et son apport à cette pensée fermée de la nouvelle moderne, il n’échappe pas toujours à l’obscurité qu’il leur reproche. Mais peut on le lui reprocher? est-il possible de présenter clairement un auteur qui cache sa pensée dans une obscurité volontaire ?

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De l'urgence d'être conservateur

Un bon livre dont le titre annonce clairement la couleur.

Dans un monde où la morale DOIT être progressiste, sans que l’on s’entende sur le sens du mot progrès, se débarrasser des coutumes et institutions, « c’est placer les membres vivants d’une société en position dictatoriale sur ceux qui les ont précédés et qui leur succèderont ».

J’ai apprécié ce livre exposant les opinions et convictions de l’auteur, en donnant des arguments. On peut les retenir ou pas. Ce n’est pas asséné : c’est au lecteur de choisir s’il est d’accord ou pas.

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L'erreur et l'orgueil

S'il était français et pas mort, Roger Scruton serait chroniqueur à Cnews : c'est un réactionnaire. Pardon, un conservateur. Qui a peu goûté à Mai 68 et dont Marx n'a jamais été la cup of tea.

Cela étant, critiquer les excès de la gauche dont Mélenchon est aujourd'hui la pire caricature, n'est jamais complètement vain...
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L'erreur et l'orgueil

Si vous préférez admirer que réfléchir, laissez tomber tout de suite. Car ce livre attaque, frontalement et durement, une pléiade de penseurs, pour la plupart philosophes, qui furent objet de respect, voire de vénération, et qui le sont encore.
Lien : https://www.lemonde.fr/idees..
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